Bésaume Rive droite gasconne Gascogne médiane Tonneinquais

Sénestis

- Tederic Merger


 

Une pensée pour nos poilus / Una pensada per nòstes peluts ! / Uno pensado per nostes peluts !

Sénestis - Monument aux morts
Tederic M.


Je tente le titrage dans leur parler, le gascon tonneinquais.


 

Grans de sau

  • Essentiellement des noms locaux gascons dont une part montre assez clairement les liens avec la lande (Bancon, Capdeviolle, Dubrana, Piraube, ...) qui a probablement entretenu la gasconnité de cette partie de la vallée de la Garonne via des phénomènes migratoires qu’aujourd’hui nous ne pouvons que déceler via les registres généalogiques.

    On trouve ensuite des patronymes strictement locaux : Barenot, Couzard, Dagassan, Lafrechine, Sebies, ...) dont certains sont aujourd’hui éteints.

    Nous savons que cette guerre a constitué pour la Gascogne centrale et garonnaise de tradition malthusienne une saignée sans antécédent en des millénaires à mon avis, dont la conséquence la plus manifeste fut pour une part la substitution de population opérée par la République française.

  • J’ai retrouvé cette photo du monument de Sénestis sans lire dans un premier temps cette analyse de Vincent.
    Je me suis lancé dans une recherche systématique de l’origine des noms des peluts du monument.
    Et je suis finalement arrivé aux mêmes conclusions que Vincent :

     noms nettement gascons, plutôt de Gascogne atlantique, pas spécialement locaux : Bancon, Capdeviolle, Dubrana, Piraube, mais aussi Cazalis, Cazenave, Ducasse, Dupouy ; c’est le groupe qui pèse le plus : 9 ou 10 si on met Bardin qui peut être aussi gabaye.

     noms autochtones (dans un rayon d’une quinzaine de km) ; on peut penser qu’ils ont été créés sur place quand les noms de famille ont commencé à être écrits : Couzard, Berguin, Dagassan, Lafréchine, Sébies (?), Subran, Barénot. 7 noms, qui sont d’oc de moyenne Garonne ; tant qu’on ne les trouve pas d’une manière flagrante ailleurs en Gascogne, dire qu’ils sont gascons serait utiliser la conclusion dans la démonstration...

     noms gabayes : Brousseau et Soulard sont donnés par Géopatronyme en Vendée ; Paillé peut être également gabaye mais aussi gascon ; Barbot serait plutôt gabaye, mais pas sûr...

     Guittard est donné par Géopatronyme en Auvergne.

    Comme Vincent, je tire de cela l’idée d’un peuplement venu de Gascogne occidentale rive gauche de Garonne se rajouter massivement rive droite à une population moins gasconne mais néanmoins d’oc. Jusqu’à imposer sa langue, même...
    Que veut dire historiquement cette bande linguistiquement gasconne sur la rive droite en aval d’Agen ?

  • Quelques réflexions après ce complément d’analyse par Tederic :

     Il nous faudrait bien évidemment mener ces études sur l’ensemble des naissances via les registres paroissiaux : on ne sait jamais, il y a peut-être un biais à utiliser les morts de 14-18 (ne passe-t-on pas à côté de classes sociales plus aisées par exemple, qui auraient échappé au front ? Cela peut jouer, notamment parce que les classes socialement défavorisées comme les métayers ou les ouvriers étaient assez mobiles).

     A propos des noms autochtones que Tederic, par belle précaution, ne dit pas gascons : je crois qu’il est possible de les dire "gascons", sur deux critères, pas nécessairement cumulatifs.

    Si leur centre de gravité est une commune de la Gascogne linguistique. S’ils sont formés linguistiquement selon des règles propres au dialecte local de matrice gasconne.

    Par exemple, Lafréchine, qui est très local, est gascon par sa forme linguistique avec chuintante : ce n’est pas Lafrayssine, qui serait une forme proprement guyennaise/nord-languedocienne. Idem Subran avec -n final, probable équivalent du languedocien Subra, patronyme répandu.

    Bien évidemment, dire ces patronymes "gascons" n’apporte aucune espèce d’information discriminante dans notre démonstration. Ils sont avant toute chose "locaux".

     Je suis intimement persuadé, par intuition pas tout à fait encore étayée, que la vallée de la Garonne a été une destination privilégiée pour les migrants de l’intérieur de la boucle de la Garonne, et que ces migrations, à caractériser, ont profondément maintenu la gasconnité de la rive droite de la Garonne.

  • Cependant :

     Les classes défavorisées rassemblaient la majorité de la population donc leurs patronymes peuvent être représentatifs, non ?

     Il me semble que, dans les classes aisées, on ne se mariait pas dans le village ; une riche famille de Sénestis pouvait avoir des alliances à Marmande, Tonneins, Agen , Toulouse, Bordeaux et plus loin encore, simplement parce qu’on se mariait entre personnes de même niveau social. N’est-ce pas comparable à de la mobilité géographique ?


Un gran de sau ?

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