Les Cercles de Gascogne en croissance

- Gerard Saint-Gaudens

Dans son édition du 13 juin 2019 le quotidien néo-aquitanien SO s’intéresse à …la Gascogne. Un grand article double-page (« Le cercle des Cercles s’élargit  ») décrit la croissance quantitative et qualitative des cercles de Gascogne qui étaient près de l’extinction en 1998 au moment où le Landais Alain Crenca créa la Fédération. Ils n’étaient alors qu’une dizaine, contre 120 vers 1900.

Aujourd’hui on compte 25 cercles affiliés : 9 dans les Landes et 16 dans le sud de la Gironde (un des rares cas où celle-ci est en pointe dans une manifestation de gasconité, ce qui est à noter).
Onze cercles seraient sur le point de naitre ou renaitre, toujours en Gironde.
Curieusement, aucun cercle n’existe dans la partie gasconne du Lot-et-Garonne ni dans le Gers, pour ne rien dire du Béarn ou de la Bigorre. Question de sociabilité différente ?
En tous cas le climat est à l’expansion et à la diversification des activités proposées, permettant à certains cercles d’envisager la création d’emplois.
Un regret : bien que la gasconité des cercles et de leur Fédération soit affirmée, le contenu des programmes est encore peu ou pas marqué par la culture gasconne  ; on aimerait y voir programmés des concerts de Nadau, d’Està, de Gric de Prat ou de Boisson Divine ou encore un récital de Didier Tousis ou Ric deu Piau mais c’est encore à venir…
En tous cas le récent cercle de Pompéjac en Gironde, en grands travaux actuellement (chantier participatif de huit mois), s’appelle « cercle Dou Peis  », c’est toujours ça.

Voir en ligne : http://cercles-gascogne.fr

Grans de sau

  • Lo dissabte 29 de junh la Societat de Bòrdà ( o Bòrdar) qu’arcuelherà a Brocas (Lanas) ua conferencia deu senher J.P. Larrue, actuau president de la Federacion deus Cercs de Gasconha, de 9 a 12 òras+repaix (dotz : JJ Fenié, Sud Ouest Lanas d’aqueth diluns).

  • La Federacion deus Cercs de Gasconha m’assenhala que la lor adreça es adara aquesta :
    http://cercles-gascogne.fr/

  • La fiche Wikipédia sur les Cercles de Gascogne donne un supplément d’information.
    Il apparait que ces cercles ont été créés « dans le contexte particulier du monde des scieries, gemmeurs, muletiers, bûcherons, alors que s’établit la « République » au village » ; on tient donc ici l’explication de leur répartition géographique : en gros le massif forestier landais.
    Je vois que, par leur création, les notables ruraux républicains cherchaient à s’allier aux "classes plus populaires" (bergers landais, résiniers...).
    La démarche était intéressante, et il semble que le succès populaire ait été atteint : selon les témoignages recueillis par Isabelle Loubère, c’était bourré de monde, et même, par exemple au moment de la chasse à la palombe, on ne s’entendait plus...

    E adara ?

    Je retrouve la même démarche qu’au début : des "intellos"* ou des institutionnels (par exemple, les techniciens du Parc, ou des antennes culturelles départementales, régionales) cherchent à créer, par des animations culturelles labellisées, un lieu de vie où chacun se sent chez soi. Chacun, donc Monsieur et Madame Toutlemonde...
    Ce n’est pas gagné d’avance. Le monde landais a changé, il s’est diversifié, américanisé, facebookisé...

    * Je ne sais pas quel mot utiliser, et je ne veux surtout pas faire de persifflage ; à Gasconha.com, nous en faisons plus ou moins partie !

  • Tu as bien fait, Tédéric, de rappeler le contexte initial.
    Le contexte actuel me parait avoir totalement changé : il ne s’agit plus d’entrisme (ou de propagande) politique mais bien de maintien et de développement du lien social à partir de ces cercles. On est en pleine problématique de la survie et du développement des zones rurales gasconnes, en écho au phénomène "Gilets Jaunes".
    Après cela, le rôle des "intellectuels" plus ou moins citadins d’origine bien souvent, sera à soupeser ; il ne serait pas souhaitable que les modèles culturels proposés soient trop nettement bobo-urbains (cf le festival Festivadour dans nos communes du Bas-Adour), totalement éloignées de nos racines culturelles. Le modèle serait plutôt à trouver du côté de ce qui se fait depuis des années à St Pé de Léren autour de la famille Dufau.
    En tous cas,notre site est ouvert aux contributions des animateurs de la Fédération des Cercles (à qui j’ai transmis ce fil il y a quelques jours).

  • J’ai eu peur au début, en entendant JP Pernaud, que "Gascogne" et "gascon" soient évacués au profit de "landais" au sens départemental.
    Le reportage semble se limiter au Département des Landes, mais l’horizon est élargi à la fin : "pour faire vivre les villages de Gascogne"... tout en montrant un des cercles arborant des drapeaux gascons (l’escuarterat).
    https://www.lci.fr/societe/landes-les-cercles-de-gascogne-entre-tradition-et-modernite-2096662.html

    Un moment de souffrance pour moi dans la vidéo quand le journaliste évoque ceux qui vont « faire un tour au "Lou Carriou" »... "Lou Carriou" est le nom du Cercle de Lesgor. Une fois de plus l’article lou n’est même plus traité comme tel, ne semble donc pas compris : il faudrait dire tout simplement "au Carriou" ! le fait de parler français n’implique pas de considérer des appellations gasconnes simples comme si elles étaient aussi impénétrables que du chinois.
    Quant à la prononciation, je ne sais pas, ne connaissant pas et ne trouvant pas ce mot "carriou" (carriu, qu’il faudrait alors prononcer "carriw" ? carrion qu’il faudrait prononcer "carrioung" ?).

  • Tedric, on trouve ce mot chez Palay :
    "Carrió,carrióu, carriót ":sm. charriot ; petit véhicule à roue basse ; jeu de poulie du métier à tisser ; roulette d’enfant ; en Big. aussi traîneau. V. cariót.

    • Adiu Joan-Pèir ! Je vois que Palay met des accents graves : « carriò, carriòu, carriòt ». On pourrait alors envisager qu’ils ont nommé leur cercle "lou Carriòu" (prononcer en principe "carriòw") et que l’accent est passé à la trappe.

  • Je continue à chercher balin-balin sur les cercles de travailleurs.
    Il semble que c’était un phénomène largement répandu en France.
    Voir par exemple en pays de Gex (Jura) :
    https://www.republique-laique-quinet-briand.org/references-historiques-et-culturelles
    (l’article en lien ci-dessus est intéressant surtout pour le premier paragraphe, historique ; la suite porte les choix idéologiques plus récents d’un cercle en particulier - ce qui montre d’ailleurs que les motivations politiques des cercles vont et viennent...)

    Revenant sur la fiche Wikipédia en lien plus haut, je relis que les cercles de Gascogne ont été ré-impulsés en 1998 par le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne.
    Je me demande maintenant si ce n’est pas à ce moment là que l’appellation "Cercles de Gascogne" est née. Auquel cas c’est très bien : on est en Gascogne, donc on est "de Gascogne"... de notre point de vue, c’est mieux que "des Landes" ; mais cela ne signifie pas un engagement gascon particulier qui devrait transparaitre dans la programmation...
    Et quel serait selon nous un contenu plus gascon ? Voici une question qui devrait nous occuper !
    La Gascogne n’est pas que la langue, et de moins en moins au fur et à mesure que celle-ci s’évanouit, hélas...
    Mais si la Gascogne existe tout de même, des "cercles de Gascogne" ne peuvent que l’exprimer, sans même le vouloir expressément...