Còr de Bigòrra Pyrénées

Ossen


 

 

 

 

 

Grans de sau

  • Délicate question que cette série de toponymes gascons en -en avec n dental final (Guchen, Grailhen, ...).
    C’est qu’il existe deux séries en basque : les toponymes descriptifs en -un (dont -en est une forme secondaire après recul de l’accent tonique : cf Bidaitzun qui est bidachen en 1160) et les toponymes en -ain (dont -en est une réduction attestée : yturrain en 1280 est yturen en 1350).

    Deux remarques sur cette dernière série. D’une part, elle forme une série imposante de toponymes en Navarre autour de Pampelune ainsi qu’entre Béarn et Soule, et ont l’air formés sur des bases anthroponymiques (ce qui pose la question de l’unité d’une telle série). D’autre part, en théorie, la phonétique gasconne devrait mouiller la finale (mais il s’avère qu’à la carte NY roman, l’ALG donne justement en Bigorre des attestations n dental).

    Alors, on a envie de s’aventurer sur la piste anthroponymique, d’autant plus que dans le cas d’un Gralhen, un nom latin comme Graculus semble convenir.
    Comme dans l’Osserain souletin (de langue gasconne), on a envie d’y voir, ainsi que le faisait Grosclaude, une propriété d’un dénomme Otso (=loup en basque) suffixé en -ain, qui selon les règles énoncées plus haut, peut donner -en. Osson, Oxson sont des prénoms aquitains.

    Et là, on se retrouve bien contrariés : que fait-on des deux Ossun voisins qui semblent formés sur l’autre racine en -un ?
    De plus, c’est assez fâcheux : -n final est muet dans Aussun (d’ailleurs, ce phénomène est vieux, c’est déjà Ossuu en 1285).
    Tout cela est relatif en même temps : Larrau, forme gasconne pour Larraun (devenu Larrañe en souletin) prouve que le gascon béarno-bigourdan a pu traiter ponctuellement les finales basques comme une finale latine romane simple, à savoir en la rendant muette.

    Dès lors, si on fait le choix du toponyme purement descriptif, il faut bien admettre une certaine hésitation vocalique entre des formes en -un (Ossun, Laruns, ...), des formes en -on sans qu’on sache s’il s’agit de noter -oun ou bien -on (Asson, Igon, ...), et éventuellement des formes en -en (Ibarron noté ivarren, ibarrun selon les textes), une telle alternance supposant qu’à date ancienne peut-être, l’accent tonique était sur l’initiale.
    Dans le cas d’une explication purement descriptive, je renvoie aux explications sur Ossau :

    bearniaiseries.blogspot.com

    La théorie la plus probable reste le basque urz=plateau mais il n’est pas certain que cela convienne pour Ossun et Ossun-ez-Angles.


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