Còr de Comenge Pyrénées

Portet-de-Luchon / Portèth de Luishon

- Vincent P.


 

Le Larboust / Eth Larbost


Depuis le sommet de Peyresourde.


 

Grans de sau

  • Il semble bien que la forme d’origine soit en fait "Arboust" et que l’article ait été accolé fautivement à date récente.
    Ce qui fait alors de la vallée l’homonyme presque exact de la commune bigourdane d’Arbéost.

    Il s’avère justement que dans la vallée de l’Arboust, à Saint-Aventin, un autel honorant le dieu Aherbelste a été trouvé.
    Dès lors, tout s’éclaire : il parait évident, ainsi que le suggérait Luchaire déjà au XIXème siècle, que l’étymon est Aherbelste.
    Reste la question de savoir si le dieu en question était la vallée divinisée ou si le dieu a donné son nom à la vallée.
    Tout comme pour Luchon et le dieu Ilixo (la bonne interprétation devant être "la petite ville"), la première solution semble la plus raisonnable.

    On peut donc évacuer l’interprétation qui voit dans le premier élément un terme apparenté au basque ak(h)er (chèvre).
    D’ailleurs, il n’y a aucune raison que l’occlusive ne soit pas présente en aquitain.
    Il est possible de penser alors comme Lizop que "aher" est un redoublement d’une racine basque très prolifique : ar(r), variante en composition de harri, au sens de pierre.
    C’est donc un homonyme des prénoms aquitains Harbelex et autres variantes que l’on trouve jusqu’en Albret moderne à Sos (Harbelesteg).

    belste est évidemment apparenté au basque moderne bel(t)z au sens de "noir", avec une fois de plus cette alternance étrange avec st (je renvoie à la discussion sur Astugue).

    Le sens final est donc : "Pierre Noire".
    Comment l’interpréter ? C’est aussi difficile que pour le Peyranère aspois. Mais le sens est clair.

    On passe facilement de Aherbelste à Arboust par vocalisation :

    aher’belst(e) > ar’bewst réduit à ar’boust assez étrangement.

    La forme commingeoise est donc : Er Arbost. Et la forme basque Arbeltz. :)

  • IGN : ARBOUTS [SAINT-GEIN - 40]
    J’avais aussi trouvé Arbout, mais j’ai perdu la référence. D’ailleurs l’existence d’Arbout pourrait contredire le rapport éventuel Arboust/Arbouts.
    [Ajout 2016 :
    Sur "Les Arbouts" de Saint-Gein : Philippe Soussieux nous indique qu’il y a là une station de captage gérée par le Syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable des Arbouts.
    Le "Dictionnaire historique des Landes" de Philippe Soussieux

    Palay donne arboùt (L.) sm. – Source bouillonnante.]

  • Je pense surtout au village mixain d’Arbouet (arbut, arbet dans les textes anciens) qui est Arboti en basque.

    La forme gasconne officielle s’explique bien :

    arboti > ar’boyt > ar’boeyt > ar’bouet

    Personne n’a éclairé ce toponyme mais il est possible que ce soit un emprunt au gascon arbo (arbre) et suffixe botanique basque -ti/di. "Lieu arboré".

    Je mettrai donc peut-être plutôt Arbouts dans une série sur arbe/arbo (du latin arborem, une fois de plus traitement gascon de l’étymon par recul de l’accent tonique et hésitation de la finale) même si la suffixation n’est pas évidente (arbo et suffixe diminutif -et au pluriel ? arbouéts donnerait plutôt arbéts).

    NB : Certains écrivent arbe et arbo : àrber et àrbou car les dérivés sont arboret et arbolet. C’est un peu alourdir le gascon à mon avis. Ce serait comme écrire gàber pour gabe (pré-latin gabarra).


Un gran de sau ?

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