Galizano

- Vincent P.


 

Galizano


Les toponymes latins en -anum sont présents dans toute la Romanie linguistique, et même en terres de langue basque (sauf qu’ils sont masqués par l’évolution phonétique basque : -ano devient -ao voire -io).
Ici, l’étymon est transparent : c’est le domaine de Gallicius, tout probablement comme pour notre Gaussan du Magnoac, les deux étymons suivant des évolutions distinctes (maintien de la voyelle finale latine en castillan, contraction vocalique en gascon, ...).

Galizano se trouve entre la baie de Santander et la baie de Santoña.
J’ai été surpris par la ressemblance, en fait l’identité, entre la Cantabrie et le Pays Basque, voire avec certains paysages béarnais.
Très grande familiarité pour qui a passé son enfance dans les champs de maïs du Béarn !


 

Grans de sau

  • La cohabitation dans les terres basques entre des toponymes en -ano qui deviennent donc -ao/io en basque (Galdácano est dit Galdakao, Ciriano est Ziriao), parfois -iño (Abadiano est dit Abadiño), et des toponymes en -ain (probablement du latin -ani) laisse penser qu’il s’agit soit de deux couches décalées dans le temps (avec -ain, il semble que les radicaux anthroponymiques soient souvent basques et moins souvent latins, et si l’on se fie à ma théorie pour les toponymes équivalents en Couserans, c’est carrément germanique, donc le Moyen-Âge), soit de deux types de formation parallèle bien curieux, si l’on ajoute en plus les nombreux toponymes en -ana.

    Par jeu, on peut s’amuser à donner la forme qu’aurait reçue Galizano si le village avait maintenu une langue de type basque (même si l’on sait que comme une partie de la Biscaye, cette région a aussi connu des infiltrations celtes).
    ll intervocalique se simplifie à l simple, le groupe ci doit donner ki comme dans Luquiano (sur Lucius), le suffixe -ano perd le n intervocalique.
    Soit quelque chose comme Galikiao voire Garikao avec alternance des latérales et indécision sur ki.
    Et en cherchant sur l’IGN espagnol, il s’avère que Garicano est un patronyme navarrais !
    Ainsi qu’un lieu-dit près de Tolosa dans une région dense en toponyme en -ain.

  • Notons que l’étymon aurait donné en gascon Garissan. Il n’est en effet pas certain que Gaussan soit vraiment tiré de gallicianu. Mais c’est possible, en supposant un amuïssement de la voyelle pré-tonique.

    Pas de trace d’un lieu-dit Garissan en Gascogne. Une recherche sur Google Books laisse entrevoir l’existence d’un seigneur de Garissan près de Saint-Gaudens. Cacographie ? L’ancien nom de Gaussan ?

  • A ce propos, c’est là qu’on voit peut-être l’importance rappelée par Philippe Lartigue de noter "ç" le son [s] tiré du latin -ci-. En même temps "ss" fait tout aussi bien l’affaire. Débat difficile.

    Prenons Lussan ou Lussac. C’est évidemment le latin *lucianu/luciacu sur Lucius. Alors Luçan ou Lussan ?
    Sachant que c’est un s apical (un peu chuinté) dans les deux cas, le gascon ne possède plus, tout comme le catalan, le son castillano-aragonais z (sauf en Bethmale ce qui laisse entrevoir une extension autrefois plus grande de ce phénomène).


Un gran de sau ?

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