Pampelune


 

Plaza Consistorial


Bonne année à tous ! Boune anade a touts !

Je vous souhaite une belle année 2015 avec cette vue de la place de la mairie à Pampelune, la capitale navarraise, si importante dans l’histoire gasconne.

Noël à Pauillac dans la banalité française, 2015 au cœur du monde vascon.

Nous avons avec les pays de l’Espagne septentrionale une relation à renouer, intense, surtout à l’heure où la France jacobine nous réoriente vers Paris administrativement.

Ce soir de décembre 2014, sur la plaza del Castillo, j’entends chanter Hegoak. Ce sont des Français. Je m’en vais leur parler. Ils viennent de la vallée d’Ossau, ils chantent phonétiquement. Ils ne parlent pas gascon, malheureusement. Ce sont les beaux chants mélancoliques du renouveau basque qu’ils entonnent.

Le deuil de la langue gasconne est douloureux mais les motifs d’espoir sont grands : l’esprit vascon peut être le substrat d’une renaissance ethno-culturelle gasconne.


 

Grans de sau

  • Merci Vincent pour ces belles paroles que je ressens avec beaucoup d’acuité pour fréquenter Iruinea souvent car j’y ai pas mal d’amis. Ces commentaires sont pleins d’espoir et, tu l’as bien compris, l’avenir gascon est en grande partie là-bas et de moins en moins ici. Quand on y est on le sent de manière quasi charnelle, tu le sais et tu l’exprimes ici.
    Ce sont eux qui vont nous aider à nous ressourcer, sûrement pas les occitanistes ni même les béarnistes ou gasconnistes obtus et tu en es parfaitement conscient. Ici, nous faisons du sur-place et, pire encore, nous reculons inexorablement sans qu’aucune de nos actions n’ait le moindre retentissement significatif. Tout ce que nous entreprenons depuis des années et des décennies est un échec ou un quasi échec. Parfois quelques minuscules succès tactiques mais nous sommes vaincus stratégiquement. La preuve éclatante est cette région APOIL qu’on nous a pondu et qui est la preuve ultime que nous n’existons plus dans l’esprit de la France et même dans celui des habitants du "Sud-Ouest" puisque, sauf preuve du contraire, je n’ai vu aucune levée de boucliers de la part des supposés Gascons.
    Donc, tout comme la France libre s’est repliée à Londres, les Gascons conscients de leur identité profonde et plurimillénaire doivent se replier en terre amie pour travailler à la reconquête.

    BONA ANADA A TOTS - URTE BERRI ON DENERI

  • C’est le verre à moitié vide ça Vincent, le verre à moitié plein c’est que pour chanter, les Ossalois sont là, même à Pamplona :)
    A force d’y aller faire la fête, il pourraient nous dédicacer une rue ou quelque chose quand même...
    ça fera plaisir à Philippe Lartigue, mais je pense qu’il le sait déjà, un Ossalois, et je crois toute la montagne du 64, se sent des liens affectifs là-bas. Et c’est réciproque d’ailleurs. Si ça ne tenait qu’à nous, c’est bien sûr là et pas vers Limoges ou La Rochelle qu’on aurait déplacé la région !

    Bon, mais déjà à Pau une grande partie de la population a du mal à comprendre ça alors à Bordeaux...

    Mon petit frère réveillonnait à Pampelune, il était peut-être dans le groupe que tu as croisé.
    Quand tu dis qu’il ne parlaient pas patois, tu leur as demandé, ou juste écouté ?
    Je pense à mon frère qui est assez timide à ce niveau-là, et qui pourtant a autant entendu parlé que moi...

  • Je repense à cette chanson, écrite par Sanchette de Laruns :

    "Curuno de Nabarro,
    Despüx la Bat d’Owsaw,
    key ta ju lu mê kazaw,
    l’agüyo aw sew ke baro,
    ataw lu mê sawney,
    ürus ken so kum ü rey"

  • Bona anada !

    « La France, écrivait René Musset, n’a pas de frontières naturelles », cette notion est « imagination ou argument politique ». Les frontières sont d’abord ethniques. La théories de frontières politiques naturelles n’est que très rarement vérifiée. Quand elle l’est, c’est qu’un obstacle insurmontable favorise provisoirement les séparations. Quand la société est mobile et que la nécessité aiguise l’esprit de de conquête, fleuves navigables et mers appellent les migrations, comme le montrent les exemples de la thalassocratie anglo-saxonne et de la Hanse germanique. La Manche est restée jusqu’au XVe siècle l’axe d’expansion de la monarchie anglaise en rapport avec tous les peuples côtiers, de la Normandie et de la Bretagne à la Gascogne. Les montagnes mêmes dictent les lois d’un pastoralisme qui inclut aussi les pays de plaine qui leur sont complémentaires, à quoi s’ajoutent la maîtrise des cols et des ressources minières, enjeux politiques s’il en est, et la fonction de refuge pour les populations marginalisées. Les Romains laissèrent indivises les régions alpines, se contentant de spécifier les petites entités. Les Alpes ne furent pas une barrière pour les Burgondes, et devinrent le noyau de la Savoie, l’un des plus persistants édifices de l’Europe politique, cœur de la zone francoprovençale ou arpitane qui englobe tout l’ouest de l’Arc alpin et montre plus que des affinités avec les pays romanches, le Piémont, voire le Frioul. La frontière, c’était le Rhône difficilement navigable, la limite du royaume de Lothaire. Les Pyrénées ne séparaient rien, ni les « Vascons » basques et Gascons, ni les Catalans. Elles ne furent limites politiques que sous Auguste, et les Wisigoths effacèrent cette limite que l’épouvantable esprit de système français considère comme une ligne idéale. Charlemagne n’établira pas la marche de son Empire sur les sommets mais dans la plaine, du côté de l’Èbre. De puissants facteurs de développement humains ont toujours poussé les Européens à aller plus loin chercher la terre, la vie et la liberté, dans des mouvements continus de peuplement interne et de reconquêtes qui réunissaient aussi bien les aristocrates et les marchands que les colons paysans, et plus tard les étudiants et les artistes.

    Alors, si l’idée de Vasconie pouvait contribuer à faire respirer les peuples encarcanés dans l’Hexagonie, tant mieux.

    Il est plus que jamais nécessaire que les Alsaciens recommencent à marcher en Forêt-Noire, que les Dunkerquois aillent souper à Anvers, que les Bretons prennent le ferry pour Plymouth, et que les Gascons découvrent leur arrière-pays. La liste est longue des "bouées de sauvetage" géo-culturelles. On peut aussi aller visiter des pays équilibrés comme la Suisse, ou en Europe de l’Est, pour voir de vrais peuples qui ont su se construire par eux-mêmes dans l’adversité (Lettons, Estoniens...). Histoire de se renouveler les idées.

    Il y a quarante ans les cars passaient en Chalosse pour ramasser la jeunesse (et au-delà) qui allaient à la San-Fermin. Ce sont des courants d’échanges naturels.


Un gran de sau ?

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