Gascogne toulousaine

Seilh

- Vincent P.


 

Pavillon sur la D2 à la croix de Toulouse


Malgré sa proximité avec Toulouse, il ne semble pas que le village de Seilh ait jamais relevé administrativement du Languedoc, ni même de Toulouse : il ne faisait pas partie des paroisses de la rive gauche englobée dans la Toulouse médiévale puis moderne, autour de Blagnac. Il était en Rivière-Verdun, drôle de pays gascon étalé en diverses enclaves et exclaves entre Comminges et Lomagne.

En revanche, du point de vue religieux, cette rive gauche de la Garonne jusqu’à Grenade était dans l’évêché de Toulouse, probablement héritier des limites de la cité antique de Tolosa, de l’Isle-Jourdain à l’Ouest à Revel à l’Est, de Fronton au Nord au seuil de Naurouze au Sud, autrement dit une unité géographique indéniable autour de la confluence de la Garonne et de l’Ariège d’une part, de la vallée de l’Hers d’autre part, la fin de l’isthme gaulois qui pénétrait en Aquitaine.

Il est stupéfiant de constater qu’encore aujourd’hui, ce découpage religieux est la réalité de Toulouse, pour la simple et bonne raison qu’il correspond à une unité de vie (qui certes, était traversée d’influences contradictoires, dont le fait gascon à l’Ouest).

Aussi, Seilh est "toulousaine", sans que la paroisse n’ait jamais été languedocienne. C’est probablement dans le cadre de cette appartenance toulousaine que le propriétaire de cette maison, sur la départementale 2, qui longe la Garonne, rive gauche, a senti le besoin de faire mettre une croix de Toulouse au pignon de son pavillon des années 70.

Ce phénomène est différent d’un autre, qui lui est parallèle, à savoir l’extension de la croix de Toulouse, devenue occitane, bien au-delà du Toulousain.

C’est là un phénomène majeur de l’iconographie régionale récente, qui va de pair avec l’acculturation du Sud-Ouest français, ce via deux mouvements : l’allégeance à l’occitanisme des milieux régionaux après 1945 (qui étaient plus divers qu’ils ne le sont aujourd’hui) et la constitution de la région Midi-Pyrénées (la fameuse midi-pyrénéisation, identifiée sur ce site depuis de nombreuses années, qui touche avec force le Gers et les Hautes-Pyrénées).


 

Un gran de sau ?

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