Lalaude

en graphie alibertine :

Lalauda + L’Alauda

L’alauda.

alauda / alouette

Ce mot aurait existé tel quel en gaulois. dérivés ou variantes : alausa, (...)

Grans de sau

  • Je m’élève avec force contre la graphie Lalauda.
    Ce nom est typiquement gascon et tout gascon digne de ce nom sait que l’on n’a jamais écrit ni prononcé le nom Lalaude avec un "a" à la fin !
    C’est une totale hérésie et c’est méconnaitre toute l’histoire de la Gascogne et le mouvement occitaniste qui se veut normalisateur.
    Je sais que mon commentaire sera perçu comme un tout petit grain de s....able.

    Réponse de Gasconha.com :
    Vous n’êtes pas le seul à être surpris par ce "a" final dit "englobant" de la graphie occitane normalisée.
    C’est vrai que, sauf exceptions, ce "a" final, non accentué, n’est pas prononcé "a", mais le plus souvent, selon les endroits, "o" ou "e".
    Ce choix de noter par la lettre "a" des réalisations diverses a alimenté et continue à alimenter de nombreux débats.
    Il a l’avantage de permettre une graphie unifiée sur l’espace gascon.
    Il a l’inconvénient que les locuteurs natifs, comme vous peut-être, n’y reconnaissent pas toujours leur parler.
    Remarquez qu’en gascon, le "au" de votre nom ne se prononce pas non plus comme en français : c’est la diphtongue "aw".
    Une graphie est toujours le résultat de choix, qui peuvent être contestés.

  • Et j’allais signer quand cette hilh deu diable de fenêtre m’a claqué au nez…

    Donc répétons que la graphie Lalauda se prononce SELON VOTRE TERROIR LalÀwde, LalÀwdo ou même, eeet oui, vers les hauteurs de Nay, proche de LalÀwda avec un A final parfaitement gascon.

    Réponse de Gasconha.com :
    Signatura reconstituida.
    Per aqueth temps de hilh deu diable, que vau mei deishar barradas las hrièstas !

  • La graphie alibertine est faite pour que chaque locuteur occitan puisse lire facilement tous les dialectes d’est en ouest et du nord au sud, non pas en référence à la logique phonétique du français, mais en référence à l’occitan et à lui seul.
    Cela suppose bien sûr d’avoir appris à le lire et à l’écrire, mais il en va de même pour toute langue, et je ne savais pas le français en sortant du ventre de ma mère : il a fallu que j’aille à l’école, comme tout le monde.
    Personne ne propose de changer votre état-civil, mais on ne peut pas non plus utiliser autant de graphies qu’il y a de prononciations locales, sinon, cela donne une anarchie graphique qui enferme chacun dans son patois local.
    Quand je lis un texte provençal ou limousin en graphie alibertine, je le prononce à ma manière et je le comprends immédiatement, ou au moins à 90% ; s’il est écrit en "franco-phonétique", je suis obligé de le déchiffrer à grand-peine et sans en comprendre la moitié.
    Et cela marche dans les deux sens ; je peux même lire le catalan et me faire comprendre des Catalans en écrivant en gascon, ce qu’une écriture vaguement franco-phonétique rendrait impossible.
    Mais qu’il est fatiguant de devoir encore et encore expliquer et ré-expliquer la même chose !
    Praube Sisife, b’ei pesuc l’arrocàs…

  • Je ne sais pas le plaisir intellectuel que vous avez à lire le limousin en le lisant dans votre tête comme si c’était du gascon ...
    Sauf à croire que vous savez parler limousin ... ce que vous ne savez pas faire puisque vous confessez ne pas en être capable quand celui-ci est écrit selon un autre code graphique.

    Enfin bon, derrière cet aveu ingénu, toute la mécanique occitane : homogénéiser par l’écrit des parlers romans dissemblables.
    Avec l’émergence moderne d’une prononciation médiane fruit des contacts entre néo-locuteurs.
    Ce qui fait par ailleurs que l’occitan aujourd’hui est la langue romane la plus odieuse à l’oreille qui soit : c’est aussi guttural que du français.
    Il suffit d’écouter Radio Occitania qu’on capte sur Toulouse. C’est affreux comme langue.

  • Pour ce qui est de la voyelle féminine atone, peu importe comment on l’écrit, dès le moment que l’on possède l’accent tonique gascon (qui est distinct de l’accent tonique en limousin par exemple, mais enfin, il semble qu’estropier le limousin ne pose plus problème à personne), on sait à peu près où l’on va.

    Mais la vérité, c’est que la masse des néo-locuteurs potentiels ne connait que le français, où immuablement, même quand on apprend l’espagnol ou l’italien, on place l’accent tonique sur la finale -a.
    C’est le défaut d’accentuation le plus connu des francophones qui s’essaient aux autres langues romanes.

    Bref, le -a final graphique alibertin a pour conséquence que Lalauda sera prononcé : lalou’da. Il faut ne jamais avoir été en contact avec des apprenants pour croire que ce n’est pas un problème.
    C’est un énorme problème que la génération des occitanistes des années 70 n’a pas pu voir, car elle maîtrisait la langue depuis l’enfance. Ou qu’il s’agissait de professeurs habitués intellectuellement à jongler avec les langues à l’écrit.

    Le -e final, outre que c’est la graphie de toute la Gascogne de l’Ouest depuis 1000 ans, a au moins le mérite de se caler sur le français et de permettre aux élèves de calquer leur gascon sur la prosodie du français du Sud-Ouest.

    Enfin bon, tous ces dialectes sont moribonds.

  • "Mais qu’il est fatiguant de devoir encore et encore expliquer et ré-expliquer la même chose !" écrit Joan ...

    Je n’ai qu’une réponse : mais où voulez-vous que les gens aient appris ce genre de choses ? Que représentez-vous ? Que représentons-nous ? Rien, strictement rien.

  • Je ne lis pas le limousin ou le provençal pour le plaisir de l’écorcher (puisque aussi bien le lisant "à voix intérieure", je n’écorche les oreilles de personne), mais pour savoir ce que l’auteur a à raconter. S’il l’écrit en franco-phonétique, c’est obscur, s’il l’écrit en classique, c’est ma langue, avec des différences dialectales que personne, nulle part, ne prétend nier puisque nous les considérons comme une richesse. J’ai vécu au Québec où il m’a fallu plusieurs mois pour comprendre tout ce qu’on me disait. C’était pourtant bien du français.
    Précisons que n’importe quelle langue écrite à la va-comme je te pousse devient illisible hors d’un cercle restreint, comme la génération texto nous l’a appris.

    S’il faut jouer à se piéger sur ce que nous écrivons, on pourrait facilement interpréter vos propos ainsi : "ces néo-locuteurs feraient mieux de rester chacun dans son coin, au lieu de massacrer chacun la langue de l’autre".
    Notez que je partage votre sentiment que nous ne savons plus prononcer nos dialectes, mais ce n’est pas de notre faute si nos parents et grands-parents ne nous ont pas ou pas assez parlé.
    Je suis en contact avec un apprenant tous les jours, moi ; j’apprends le gascon depuis 25 ans (et le français depuis 47 ans). Avant de décider "de m’y mettre" je ne connaissais comme tout le monde qu’un "patois" pittoresque et vague, ramassé en Béarn et et le parlar negue que me parle mon père. Lorsque j’ai voulu structurer tout ça, c’est la graphie d’Alibert qui m’a semblé le moins mal répondre à des problèmes autrement sans fin.
    Je ne prétends en aucun cas l’imposer à qui que ce soit, et d’ailleurs j’évite toujours soigneusement de critiquer les autres graphies ; c’est pourquoi je réagis avec agacement chaque fois qu’il faut recommencer les mêmes explications.

    Mais au jeu des défauts comparés, il faut n’avoir jamais entendu des gens ânonner ass - ti - ya - oû, ou a - la - oudd’ pour penser qu’alaoude et hastiaou ne sont pas un problème. Aucune graphie n’est idéale et tous les systèmes d’écriture de toutes les langues du monde sont artificiels ou, pour mieux dire, purement conventionnels : il faut de toute manière apprendre à les lire, et on y trouve toujours des incohérences ou des bizarreries.
    Ajoutons à cela qu’en croisant tous les isoglosses, il y a probablement une centaine ou plus de graphies possibles, de l’ouest, du sud, "neugue", etc.

    Quant aux problèmes que rencontrent les Français en langues vivantes, ilx touchent toutes les langues du monde, on ne saurait tous les mettre sur le seul dos du pauvre Alibert.
    J’ai le sentiment que vous imputez à la graphie dite classique d’avoir porté le coup de grâce à "tous ces dialectes". Possible. Je crois plutôt que chacun fait son possible et que si ces langues meurent c’est sous les coups de boutoir conjugués du mépris jacobin pour tout ce qui ressemble à un particularisme et du mépris néo-libéral pour tout ce qui n’a pas de valeur marchande.

    Je crois comme vous que les parlers d’oc s’éteindront d’ici une génération. Je fais vivre le mien tant que j’ai une voix, et le reste n’est pas entre mes mains.
    En fait, je me range à pas mal de vos arguments lus sur ce site (ce qu’on fait dire aux sondages, par exemple).
    Et si nous ne sommes pas d’accord sur ce qu’il faudrait faire pour ne pas mourir, vous ne m’entendrez jamais jeter à la tête de quelqu’un sa graphie mistralienne ou autre : seulement défendre la mienne quand elle est attaquée avec les mêmes crispations réchauffées depuis trente ans ou davantage.
    Désolé de faire si long, j’avais beaucoup plus à dire, mais soufflons un peu.

  • Je trouve que la graphie alibertine est la meilleure, la plus apte à bien rendre le gascon, je constate juste que les conditions historiques n’ont pas permis et ne permettent toujours pas de socialiser cette graphie (il faudrait une armée de professeurs).
    Je constate aussi que même en Catalogne, le catalan se castillanise, ce qui doit nous interroger sur la capacité à lutter contre les grandes tendances ...

    Je me souviens avec douleur de feu mon grand-père qui tentait de déchiffrer le gascon des revues de Per Noste. Il était en demande de gascon, il voulait en lire, le snobisme professoral des militants régionalistes d’alors l’en a empêché.

    Pour ce qui est du mépris jacobin, il existe, mais les peuples qui prêtent attention à ce mépris sont des peuples faibles.

  • "vieux-celtique" ou "vieux-celtique continental" plutôt que "gaulois" svp.