hòrt

français : fort

feminin : "hòrta"
Le gascon a transformé les "f" en "h".
"hòrt" veut aussi dire "beaucoup" dans certains coins de la Gascogne : "Que’n i a hòrt" = "Il y en a beaucoup"


 

Grans de sau

  • Par exemple, vers chez nous (Saint-Sever), pour dire "merci beaucoup", on dit "merci hòrt !"

  • Bonjour
    Je m’intéresse aux langues depuis de longues années, le gascon n’a donc pas échappé à mon intérêt.....
    Le gascon est donc le seul dialecte occitan à avoir transformé le f latin initial en h aspiré.......
    Par ailleurs, au sein des langues romanes, outre l’occitan dialectal gascon, seul le castillan a pratiqué la même évolution, avec toutefois moins de systématisme qu’en gascon (fuego/huec-huoc, farina/haria mais hambre/ham, hond (Honduras)/hont) et hacer/har), mais connaissez-vous la cause de cette mutation et si cette mutation s est produite à la même époque en Castille et en Gascogne ?
    Je vous remercie.
    Très cordialement.
    Eric Bureau

  • L’origine est, à n’en pas douter, à chercher dans le substrat aquitain/vascon des populations qui se sont mise à baragouiner le latin vers les III/VIIè siècles en y transportant leurs habitudes ancestrales dans la langue qu’ils parlaient auparavant, langue sans doute "proto-basque" (le basque aussi pratique le phénomène comme de plus savants que moi pourraient vous le documenter).
    Bref quand un gosier ou un larynx évite le "f" (ou d’autres consonnes) dans sa langue initiale il en fait de même dans la langue qu’il est en train d’adopter...
    Du reste le passage au "h" n’est pas totalement général : si on dit "merci hòrt" dans une grande partie des Landes (pas seulement à St-Sever) on dit "merci fòrt" dans le "parçan baionès"...

  • On dit aussi mercí fòrt à Dax, mais dans tous les autres cas c’est bien hòrt : que va hòrt plan, que’n soi hòrt estonat. Je pense donc que dans mercí fòrt il s’agit d’un effet de diglossie touchant les formules de politesses, qu’il fallait “dépatoiser” au maximum (sinon on aurait conservé un ancien *mercés hòrt).
    En principe les mots en F d’acquisition récente restent en F parce que le mécanisme F<H date de l’époque où la langue s’est peu à peu extraite du latin. Mais des poètes de la renaissance gasconne, comme Larade (XVIe/XVIIe s.), ont essayé de, euh… réHachifier quelques mots en F (furor < huror)… un peu par hypercorrection, un peu par revendication. Je ne crois pas que ça ait donné grand chose.


Un gran de sau ?

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