- VERDIER Gilles

reasserut, reassedut, reasserat

français : mal foutu (pour le bétail)

"Aquesta prauva vaca qu’ei reasseruda…"

En gascon du Rustan, un vieil adjectif qualifie le bétail souvent vieux dont la courbure du dos présente une concavité anormale : « qu’ei reasserut ».
Dans certaines familles, on dit aussi « ua vaca reasseduda ». Il s’agit d’un glissement r > d, ces deux sons étant très proches dans une zone à fort rhotacisme.
Dans le Palay, cet adjectif n’est connu que sous la forme « asserat/asserut » avec comme définition : ensellé, bête dont l’échine est creusée en forme de selle.
Le dictionnaire Per Noste donne en plus la forme : reasserat-ada = ensellé, proche de celle du Rustan.
L’équivalant français est bien l’adjectif (vieux et rare) : "ensellé" = Qui a le dos concave comme le siège d’une selle, en parlant d’un cheval.
Le catalan est très proche du français : "ensellat", du verbe ensellar = seller.
Etymologie.
La racine gasconne « la sèra » = la selle qui donne le verbe "serar" = seller et "asserar" = enseller.
La préfixation re- (et non arr-  ; cette forme est présente dans certains mots du Rustan : rasim, rebòhi…) indique ici par renforcement l’intensité de la déformation.
La terminaison en -ut dans le Rustan au lieu de -at (mentionnée dans le Palay) est étrange car le verbe est bien toujours serar et asserar. Il semble que pour les rustanais cette terminaison ne soit plus la marque du participe passé, mais plutôt le suffixe marquant la notion de « plein de… » comme dans pelut, brancut, ventut…


 

Un gran de sau ?

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