La langue d’oc à la fois une et diverse ? Vincent P.

- Vincent P.

Je n’ai jamais été bon au catéchisme, je ne comprenais absolument pas comment Dieu pouvait se trouver à la fois dans le Christ et dans l’Esprit Saint.

Je dois dire que je suis tout aussi interloqué face à cette pétition : "la langue d’oc est à la fois une et diverse".

La seule chose que je remarque, c’est que cela fait penser à "España una, grande y libre" le slogan franquiste ou au concept d’indivisibilité jacobin de l’Etat français.

http://www.petitions24.net/manifeste_affirmant_le_caractere_un_et_divers_de_la_langue_doc

Grans de sau

  • Cette pétition, c’est encore une fois un exposé-rengaine qui mêle des vérités, des demi-vérités ou des demi-mensonges et de poncifs.

    L’"unité dans la diversité" est un topique usé jusqu’à la corde, une figure rhétorique de la conciliation par laquelle on évite une analyse de fond. Reste à savoir si le divers doit être subordonné à l’un, s’il doit y revenir ou pas, "e patali e patalaute".

    La langue d’oc, c’est ici l’occitan. La question est alors de savoir si la notion est pertinente, s’il y a une langue ou plusieurs. C’est là que la pétition se fait... pétition de principe et invocation. Je ne suis pas sûr, Vincent, que tu seras convaincu.

    On passe aussi de la notion de langue une à celle de culture d’oc une (et variée par concession). Ad libitum.

    En évacuant tous les éléments extra-linguistiques qui font le sentiment de langue et la conscience de peuple, on en revient toujours au Midi de la France et aux Méridionaux.

    Que les méchants se taisent et que les bons se rassurent : aujourd’hui tout est "un et varié"... en attendant que le renard mange les poules et mette fin à la divesité si enrichissante du poulailler.

    Cathéchisme :
    1) Dieu est partout, donc il est ausi dans la garbure et le jurançon.
    2) Le Saint-Esprit n’est pas toujours invité.

  • Pardon pour l’orthographe : catéchisme.

    Je poursuis :

    1) Le titre de la pétition en question surprend. Il n’y est question qu’incidemment de la situation dramatique de la langue. L’objet est sa définition même : il faut rétablir "des faits sur lesquels une certaine confusion est parfois entretenue" par "des groupuscules" contre le "consensus" des scientifiques et des autorités.
    Ceux qui ne reconnaissent pas l’unité de l’occitan au-dessus de ses "parlers ruraux" sont au moins des marginaux et des ignorants qui, de plus, s’opposent au sens de la renaissance occitane et méconnaissent le glorieux passé de la culture d’Oc.

    Le ton du texte n’est pas agressif et joue sur deux appellations : ’langue d’oc et ’occitan’, la première faisant passer la seconde.

    2) À qui s’adresse cette pétition ?
    Sans doute d’abord aux écrivains membres du PEN-international et aux milieux de la culture en général. Quand on défend une langue on ne saurait en effet négliger les divers secours qu’elle peut recevoir.
    Dans ce contexte les porteurs privilégiés de l’occitan sont les écrivains, artistes et "acteurs" de la culture, comme on dit dans ce pays (la caste).

    3) Pour autant l’objet de ce texte n’est pas de rappeler la situation dramatique de la langue mais de réaffirmer la définition d’une langue, l’occitan synthétique (ou plutôt le ’pan-occitan’).

    4) On dirait une mesure préventive pour éviter des formulations déviantes ("langue gasconne", "langue occitane" au sens de "languedocien", etc.).
    Est-ce pour peser sur une hypothétique signature de la ’charte des langues régionales’ par l’Etat français ? Par crainte que ’l’occitan’ ne soit pas seul mentionné ? Ce n’est pas expliqué.
    Pourquoi ce besoin d’affirmation s’il y a un vaste consensus d’intelligences en faveur de l’unicité occitane ?

    5) Le texte reprend le discours occitaniste habituel, sans inflexion aucune :

     élaborer une langue de grande culture et y intégrer la diversité ;

     une langue ouverte sur le monde,

     digne de succéder à la prestigieuse langue médiévale

     grâce à un processus de renaissance qui se parfait aujourd’hui.

    6) On réaffirme que le projet historique des Occitanistes vise à l’"unicité" de la culture d’Oc et se déroule dans une "ambiance" d’unité.

    7) Rien n’est dit du peuple, des peuples réels, de leurs histoires, des paysages, des nationalités d’oc, de tout ce qui ne relève pas de la construction occitaniste (et des milieux qui la font). On est ici dans la langue pure. Culture hors-sol ’à la française’ ?

    La discussion qui pourrait s’engager à l’occasion de cet appel est pourtant sérieuse (et ici même a donné lieu et donnerait encore lieu à des échanges parfois vifs) :

     un occitan, un occitan dialectalisé, des dialectes de l’occitan, des dialectes occitans ? des langues d’oc ? le ’gallo-roman méridional’, un pseudo-groupement ?

     continuité transfrontalières des isoglosses (f > h, arr-), place de l’arpitan, du frioulan, de l’aragonais...)

     importance des critères extra-linguistiques pour définir "objectivement" une langue (d’oc) ?

     lien entre langue et identité vécue : les peuples d’Oc.

     existence ou possibilité d’une ’nationalité occitane’ ?

     l’occitan : un projet linguistique unitaire ?

     fonction des régions administratives françaises dans l’imposition de l’occitanisme à des populations culturellement lessivés ?
    etc.

    Ces questions ne sont pas closes, cette pétition même le fait sentir.
    Le ressassement de la vulgate occitane ferme la porte à la réflexion. C’est dommage.

    Ce que je pressens c’est que nous n’avons pas intérêt à nous enfermer dans l’alternative Ocn -anti-Ocn, à nous définir en fonction de ses discours.

  • La Gascogne aussi, est une et diverse !-)

  • De plus, toute langue est ’une et diverse’ (même le français).
    Ce qui montre que le maniement de notions telles que l’unité et la diversité tourne à vide quand on ne détaille pas le contenu, quand on ne précise pas le rapport entre les termes.

    Ne faisons pas dire à cette pétition ce qu’elle ne dit pas. Concernant explicitement tous les pays d’Oc, elle admet aussi que la langue d’Oc possède des "variantes" et des "dialectes" "non hiérarchisées".
    Le fond du propos est cependant bien de renforcer la notion d’une langue pan-occitane... et de discréditer les autres choix possibles, préventivement ?

    Rien n’est dit sur les graphies. Dans le climat qui entoure cette question, c’est peut-être mieux ?

    Le mot ’Occitanie’ n’est pas employé.

    Le texte insiste sur la solidarité des créateurs, qui répondrait à un vaste public transrégional, sur la nécessité d’un consensus culturel. L’idée d’une coopération inter-occitane est exprimée de façon assez lyrique. Elle ne concerne pas, apparemment, ceux qui se "recroquevillent" sur leurs particularismes et ne sont pas touchés par le mouvement occitan.

    Bon, et la Gascogne dans tout ça ?

  • @PJM : où avez-vous "l’occitan synthétique" dans cette pétition.
    L’occitan standard existe dans certains crânes d’œufs point barre. Ici en Béarn, j’ai toujours entendu les occitanistes parler béarnais...

    @Vincent : effectivement, un Dieu en trois personnes, c’est un truc fumeux, c’est pour cela que je ne crois pas en la Trinité.
    Mais les faits sociaux ne sont pas des personnes et sont donc divers par nature.
    Prenons un exemple simple : croyez-vous que l’on parle le français de façon identique à Paris et à Montréal. Si votre réponse est "non", alors le "québécois" n’est pas du français ?

  • L’argutie de la différence d’accent entre français du Québec et français de France est un topos occitaniste éculé M. Trobat. Ce n’est pas digne de vous.
    Il s’agit bel et bien de la même langue, crois-je savoir.
    Entre le gascon et l’occitan languedocien, puisqu’il se cache derrière le vilain, il y a suffisamment de différences lexicales, phonétiques, syntaxiques et verbales pour parler de deux langues différentes.
    Questions directes :
    Peut-on apprendre le gascon avec une méthode d’occitan languedocien ? Sont-ce les mêmes dictionnaires qu’on va utiliser ?
    Peut-on apprendre le québécois avec une grammaire française ? Un dictionnaire français ?
    Je suis absolument certain que vous allez trouver un moyen de ne pas répondre ou bien de répondre à côté, ou avec beaucoup de mauvaise foi.
    Faites-moi donc mentir, pour une fois.

  • @Itrobat :
    En effet, l’occitan synthétique n’est pas mentionné dans cette pétition et j’ai cité précisément le texte dans mon dernier post pour indiquer qu’il reconnaissait "les dialectes" (réduits aussi à "des variantes", ce qui n’a pas du tout la même signification ni la même portée).

    Le texte déclare précisément ceci : "Cette aventure culturelle a contribué à refaire de la langue d’oc moderne une langue de civilisation et de culture à part entière (...) qui se base sur la grande richesse de ses variétés locales, dans une perspective d’unité de cet ensemble" ; "la langue et la culture d’oc manifestent leur unité."
    C’est l’affirmation de la notion d’occitan "une seule langue" en progrès, (comment est-ce possible sans un diasystème commun ?) fondé sur une culture une.
    Comment alors faut-il comprendre "la perspective d’unité de cet ensemble" ? Est-ce un front commun de résistances, un concert de revendications coordonnées contre Paris, un projet unitaire plus contraignant ?

    L’objet de la pétition n’est pas la situation respective des nationalités d’Oc, dont la gasconne. Il est avant tout, dans des formes modérées, de prévenir d’éventuelles dissidences ou contestations sur les notions de langue et de culture "occitanes".

    Le fond de la question n’est pas seulement ni même principalement une affaire linguistique. C’est la notion d’"Occitanie" et les définitions possibles qu’on en donne qui sont en cause.
    Ces questions ne seront pas résolues, si tant est qu’elles doivent l’être, par des glissements sémantiques dialecte > variante > variéte locale, etc.

    P.-S. : Je n’ai pas parlé de l’enseignement et n’oublie pas que le mouvement occitan a eu la volonté de fonder des écoles par immersion pour donner à la langue la dignité qui, peu à peu, lui avaient été retirées, et le statut que devrait recevoir toute langue européenne dans un pays civilisé (même dans l’Etat français).
    Les maîtres des écoles béarnaises sont très attachés au gascon, qu’ils enseignent (ainsi que les chansons anciennes et modernes). Il y en a de nombreux exemples.
    Cela n’efface pas la question gasconne, bien au contraire.

    Pour le français du Canada, une question discutée est celle d’un standard québécois ou franco-canadien que certains prônent pour transcrire une langue populaire qui est très éloignée du français commun (officiel) par le vocabulaire, la phonologie voire la syntaxe (écho évolué des anciens parlers d’Oïl, moribonds en France même). Langue largement incompréhensible à un français ordinaire.
    Quelle serait la capacité de résistance de cette langue patrimoniale face à l’anglais ? Quelle est a contrario sa valeur d’enracinement ? Je ne sais pas où en est cette affaire.
    La culture actuelle du Québec s’aligne de plus en plus sur les habitudes "nord-américaines" (d’autant que leur démographie déclinante n’aide pas les francophones).

  • Pour moi cette phrase est très claire, et je ne vois le rapport ni avec le catéchisme ni avec le slogan franquiste (c’était histoire de faire un point G ?).

    La devise de l’Union Européenne est ’Unie dans la diversité’. Il me semble que cela évoque le fait de construire ensemble tout en respectant la culture de chacun. Personnellement je ne trouve pas ça sorcier à comprendre.

    Quand à critiquer une certaine unité des dialectes d’oc ça me semble difficile. Si un gascon est capable de discuter avec un languedocien, c’est bien qu’ils parlent la même langue.

    Cela étant dit, chacun est libre d’interpréter le texte et d’y voir derrière des manoeuvres politiques.

  • Stendhal comprenait les paysans béarnais via l’italien ...

    L’intercompréhension, c’est subjectif, fonction des capacités linguistiques de chacun, de la volonté de faire un effort, du champ lexical utilisé.
    Je défie les locuteurs de languedocien de comprendre de vieux locuteurs de gascon.
    Perso, je comprends un mot sur deux, et le plus dur à mon sens, c’est engager la conversation, car immuablement, le locuteur ne comprend pas ce qu’on lui raconte. Je me rappelle de ma grand-mère qui ne comprenait pas ce que disait "Joan de Nadau".

    De toute façon, l’intercompréhension a surtout été rendue possible parce que le français a francisé les dialectes non-franciliens partout en France.

    Du reste, faire la comparaison avec l’UE est ridicule : la devise de l’UE entend faire l’unité de peuples en respectant leur diversité. Il ne s’agit pas de dire que les peuples européens sont "un", ce qui d’ailleurs ne serait pas faux pour tout dire.

    De toute façon, il n’y a pas beaucoup d’exploit à dire que ladite langue d’oc est une : la base est la même, le latin. J’affirme que le gallo-roman, d’oc ou d’oïl, est un et divers. Qu’on aille me contredire.

  • @Desman
    Oui, on n’a jamais intérêt à surinterpréter. Il ne faut sans doute pas chercher de manoeuvres politiques derrière ce texte (elles seraient bien faibles !).

    Ce qui surprend plutôt ici, ce n’est pas un argumentaire somme toute bien connu, c’est de pétitionner sur un sujet qui échappe d’ordinaire à ce genre de sanction.
    C’est cela qui a fait réagir.

    Mais la question du peuple gascon, de sa spécificité, de son destin, reste posée.

  • Sans langue une et unique l’Occitanie n’existe plus. Les crânes d’oeuf qui ont inventé l’Occitanie savaient-ils ou non ce qu’ils faisaient ?

  • Je crains que la théologie trinitaire et la linguistique ne ressortent de catégories bien différentes !
    Il me parait difficile d’attendre de celle-ci qu’elle réconcilie les contraires pour conduire à la perception d’une réalité supérieure et …unifiée.

    En effet la langue d’oc est une ou ne l’est pas et le critère invoqué par le manifeste du PEN en faveur de l’unicité de la langue d’oc, celui de l’intercompréhension,me parait aujourd’hui d’un maniement délicat, pour ne pas dire impossible.
    On faisait jadis souvent état de l’intercompréhension entre conscrits « occitans » de divers domaines linguistiques au temps où beaucoup provenaient de milieux ruraux et pouvaient être considérés comme des locuteurs natifs, parfois encore quasiment monolingues malgré l’école de la IIIè République. C’était dans la première moitié du siècle dernier ; je ne sais si des universitaires firent alors des études sérieuses à partir de ces témoignages.
    Aujourd’hui, alors que les locuteurs natifs, capables de parler une langue encore bien structurée, ne sont plus très nombreux, je doute que ce critère puisse encore être utilisé.
    Il faudrait savoir si l’intercompréhension supposée ne provient pas d’une commune maitrise du français imprégnant une langue déstructurée ou d’une pratique en quelque sorte « supradialectale » des « dialectes » (un occitan plus ou moins de référence sur lequel seraient appliqués quelques critères discriminants entre eux lesdits dialectes (les 11 ou 12 séparant le gascon du languedocien, les 5 ou 6 du même et du provençal,etc…) ou encore de réminiscence d’autres langues latines plus ou moins maitrisées…
    D’ailleurs, la thèse de l’absence d’intercompréhension ne me paraitrait pas davantage probante pour des raisons presque identiques.
    Bref, pour affirmer que la langue d’oc est une ou ne l’est pas, il faut maintenant trouver autre chose …et en définitive reconnaitre que le meilleur critère est la conscience qu’ont les locuteurs eux-mêmes de ces réalités, ce qui ne nous avance pas beaucoup non plus car nous allons retrouver, au niveau du gascon lui-même, à une échelle plus réduite,un problème presque analogue.
    Simplement il semble que le risque de non intercompréhension (ou d’erreur) soit bien moindre en raison même de cette échelle plus rapprochée.

  • @Vincent P.
    C’est pas moi qui ai défini ce qu’est une langue. Si des individus arrivent à communiquer entre eux c’est qu’ils parlent une langue commune. Cela étant posé il y a toujours des situations marginales, inclassables.
    En biologie si deux êtres vivants peuvent se reproduire c’est qu’ils appartiennent à la même espèce. Mais si on arrive pas à croiser un yorkshire avec un dobermann ce n’est pas pour autant qu’ils n’appartiennent pas à la même espèce.
    Donc personnellement je trouve plutôt malicieux un argument du type ’Je défie les locuteurs de languedocien de comprendre de vieux locuteurs de gascon’.
    Et moi j’aimerais bien voir un jeune parisien lâché au fin fond de la Normandie ou du Cher, ou un français moyen (donc monolingue) dans la campagne québécoise (non ce n’est pas une légende).
    Et comme le mentionne Gérard Saint-Gaudens dans la fin de son message (à laquelle je souscris totalement) : si on met un gascon bigourdan avec un gascon du Couserans et qu’ils se comprennent pas ? Ah ben merde alors ?
    Où commence et où finit la gasconnité ? Vaste débat...
    Mais si on commence à tracer une limite bien nette entre le gascon et le languedocien, on risque bien de sentir un effet boomerang un jour ou l’autre.

    PS : ’Du reste, faire la comparaison avec l’UE est ridicule : la devise de l’UE entend faire l’unité de peuples en respectant leur diversité. Il ne s’agit pas de dire que les peuples européens sont "un", ce qui d’ailleurs ne serait pas faux pour tout dire.’
    Mon argument est ridicule mais in fine tu es d’accord avec. Faudra m’expliquer. ;)

  • Allez, je me jette dans l’arène, parce qu’il y a -pas ceux de Desman, lisez plus loin- des arguments qui frisent la malhonnêteté !

    Les critères de définition d’une langue sont complexes. L’intercompréhension n’est ni nécessaire ni suffisante.
    Pour les sous-ensembles d’une même famille lingüistique qui ont un continuum territorial entre eux le choix est en partie politique.
    J’aime rappeler la maxime "une langue est un dialecte avec une armée".
    Le portugais est considéré sans discussion comme une langue distincte du castillan, et pourtant j’ai oui dire que les locuteurs du portugais comprennent les locuteurs du castillan (ce n’est pas forcément réciproque).
    Ce qui compte, c’est surtout que le portugais a été langue d’Etat depuis des siècles.
    Si ça avait été le cas du gascon, on ne ne se demanderait pas si c’est une langue.

    Pour ce qui est des jeunes parisiens lâchés dans le Berry (je traduis "le fin fond du Cher" par "le Berry !), ils n’auraient maintenant aucun problème de langue avec les jeunes berrichons, un peu plus peut-être avec les très vieux, mais au fond guère de problème quand même.
    On ne peut pas échapper aux observations de distance lingüistique : le français parlé de nos jours (mettons même vers 1950) à Marseille ou à Lille, c’est toujours du français, même avec un accent fortement différent et un vocabulaire en partie différent.
    Sur ce point, l’argument des occitanistes qui comparent la différence français de Lille / français de Marseille à la différence entre gascon et languedocien est de l’enfumage, à mon humble avis.
    Comme analogie de la différence (ou de la distance) languedocien/gascon, je suggère plutôt la différence picard (ou chti)/francien (en considérant que le francien, oïl d’Ile de France, a donné le français officiel).
    C’est donc beaucoup plus (que ceux à qui l’exemple du picard ne parle pas me pardonnent, j’espère qu’ils me croiront : j’ai vécu en Picardie et appris un peu la langue) que la distance entre un français régional de Lille et un français régional de Marseille.
    Concernant la distance français du Québec/ français de France (qui est aussi comparée par les mêmes occitanistes à la distance gascon/languedocien, là aussi c’est pour moi de l’enfumage : le français du Québec est bien du français, il suffit de lire un journal québécois pour en être sûr. (au contraire, dès la première phrase écrite, je distingue le gascon du languedocien).
    Bien sûr, si on va chercher le "joual" ou des parlers québécois plus éloignés (je suppose) du français officiel, on se rapproche peut-être de la différence gascon/languedocien.
    Mais quand les occitanistes invoquent le français du Québec dans leur communication grand public, ils savent que ce dernier va simplement penser à du français avec l’accent québécois et quelques mots typiques... donc pour eux le tour est joué : si la différence gascon/languedocien est aussi petite...

    Et quand on analyse la distance gascon/languedocien, ce n’est pas la distance entre deux villages frontaliers et voisins pris dans ces deux domaines !
    C’est au minimum la distance entre le languedocien moyen (mettons celui de Millau) et le gascon moyen (mettons celui d’Aire sur Adour).
    Or, par exemple, le gascon moyen a l’énonciatif "que" qui, à lui seul, transforme tellement les phrases qu’il crée une étrangeté généralisée :
    Ex :
    que’vs disi (gascon - prononcer "kep dizi" ou même "kédzé dizi" dans mon pays d’Albret) / vos disi (languedocien - prononcer "bous dizi")

  • Je suis d’avis que les anciennes langues d’oïl étaient des langues distinctes, donc l’argument du francilien plongé en pleine Normandie tombe.

    Au demeurant, ma position est claire : je pense que la langue n’est qu’un indice de l’ancienne étendue d’un peuple.
    Pour dire la vérité, je crois tout autant en l’existence d’un ensemble de parlers centraux autour de Toulouse, qui va de Pau à Montpellier, les cartes isoglossiques sont assez claires sur la profondeur de l’influence toulousaine sur les parlers est-gascons et de toute évidence, les parlers de la Gascogne centrale sont à mi-distance des parlers languedociens du Tarn et des parlers noirs de la lande gasconne.

    Peu importe au fond, je crois dans un continuum néo-latin, tout comme il importe peu que l’on parle la même langue de Vitoria à Cadix.
    Là où le gascon est intéressant, ou tout du moins l’espace des parlers de matrice gasconne, c’est que ses caractéristiques irréductibles signent une ancienne aire ethnique, tout à la fois parce qu’elles collent à d’anciennes frontières de peuples antiques et parce qu’elles ancrent la Gascogne dans le monde basco-roman.
    Au fond, les parlers de la Gascogne toulousaine pourraient être généalogiquement tirés du languedocien et syntaxiquement ne différer en rien, il n’en resterait pas moins que la seule répugnance du f nous transporte tout de suite ailleurs. L’altérité.

  • Pour dire les choses simplement, je n’ai aucun problème à faire état du fait que probablement depuis un millénaire, les parlers romans de la Gascogne orientale subissent l’influence "médiane" des parlers languedociens, depuis les textes médiévaux, c’est l’évidence même.

    Je pense par exemple, ainsi que les cartes de l’ALF l’ont montré récemment, qu’en prenant par exemple Mont-de-Marsan comme référence, la Gascogne existe, et le faisceau isoglossique de la Garonne a une réelle importance, car il sépare des dialectes qui partagent encore des traits définitifs du gascon avec d’autres qui les ont tous perdus.

    Mais depuis Léguevin, tout n’est pas si simple, car les parlers gascons des lieux partagent des affinités non moins importantes avec les parlers languedociens du Lauragais par exemple.

    La différence ? D’un côté, des traits linguistiques phonétiques décisifs, quasi-ethniques, immuables le long d’un faisceau qui va de Cordouan à Aulus. De l’autre côté, des convergences sur des faits tout aussi importants, grammaticaux ou syntaxiques assez souvent, mais dont le caractère d’exotisme est moindre.

    Au final, on en revient à la recherche de la gasconnité. Où la chercher ? Dans les parlers pyrénéens ou dans la lande ?
    La réponse est complexe, car les deux domaines ont subi des interactions, de telle sorte que le gascon idéal est à inventer, certainement pas en piochant dans un parler naturel central, mais au contraire, en allant chercher dans les parlers périphériques, les caractères que nous savons les plus archaïques.

  • Tederic, "vos disi" est la forme garonnaise, bazadaise, etc. , sans compter "vos didi" (Médoc, Bordelais), "ves diuc" (Lande girondine, Buch ?)
    Donc la division binaire que tu proposes devient bancale........

  • Les langues d’oïl, quand elles sont (, ou étaient), parlées d’une façon intègre, étaient largement incompréhensibles à un francophone parisien (y compris les vestiges du francien rural).
    Il en est autrement quand la langue se réduit à un français plus ou moins coloré de restes dialectaux (processus d’assimilation débuté, selon les aires, du XVIIe au milieu du XXe s.). Un exemple de résistance a été le picard, un autre encore plus fort le wallon.
    Dans l’ensemble ce sont les langues d’Etat et d’enseignement qui s’imposent.

    Les "accents régionaux" d’aujourd’hui ne peuvent fournir un exemple de distance dialectale car ils affectent un français uniformisé, médiatique, imposé, scolaire et unitaire.
    Des isolats pouvaient subsister naguère à la campagne (Morvan, Vosges lorraines), ou même peuvent se créer en milieu urbain (par exemple intonation dite, à tort, "de banlieue" dans les écoles, vocabulaire spécifique ou nov’ langue influencée par des apports multiples). Mais ce ne sont pas des faits dialectaux.
    De plus, la distance entre parlers doit s’évaluer en prenant la mesure de tous les traits phonétiques, lexicaux, syntaxiques, comme tente de le faire la dialectométrie (il est difficile d’être objectif, car on est alors tenu de faire abstraction de la réception de la langue en situation : un tel ne comprend pas le patois du village voisin, tel autre comprend tout.
    C’est dans la société monolingue qu’il eût fallu évaluer les distances. Même là on aurait eu des surprises.)
    Toutefois l’intercompréhension ne suffit pas à définir une langue.

    Une autre notion, celle de "facilité d’apprentissage" joue à l’intérieur d’une famille de langues (ici les langues latines).

    Une culture orale favorise l’intercompréhension des langues proches, par adaptation de l’oreille et analyse spontanée. Cette grande réceptivité aux nuances des parlers, renforcée par la transmission des savoirs et des expériences, fait défaut aux modernes.

    De toute façon, le premier matériau d’étude du linguiste, ce sont les parlers. la notion de langue est bien plus subjective. Elle fait intervenir la compréhension relative supposée, la graphie, la tradition administrative, des préjugés récents entretenus par l’école (comme celui des limites ’départementalo-linguistiques’) et, sous-jacente quand même, la conscience d’appartenance. C’est ce qui fait la notion de "langue provençale" par delà le clivage phonologique entre sud-occitan et provençal alpin, rebaptisé ’gavot’.
    En outre une langue est assez largement indissociable de ce qu’elle exprime, de son contenu.

    Le poids du sentiment d’identité est déterminant. Ainsi l’urgence a poussé à un code commun, à un standard (pour le basque, le néerlandais de Belgique, le catalan). Des inhibitions politiques entretenues contribuent parfois aussi à empêcher le recours à une haute langue de référence (cas de l’Alsace, etc.). Mais nous ne sommes plus là dans la description, nous sommes dans la politique linguistique.

    L’image de la langue n’est donc pas toujours en accord avec sa description stricte (et réduite aux mesures rationnelles, en vase clos, ce qui doit aussi compter dans l’évaluation).
    Cela dit, et contrairement à certaines propositions sociolinguistiques, une langue se définit aussi par des critères objectifs.

    La définition du gascon s’appuie sur des traits distinctifs mesurés, mais aussi éprouvés par les locuteurs et les voisins, ce qui explique en partie pourquoi l’emploi du terme ’occitan’ apparaît comme une surimposition.
    Qu’on l’appelle dialecte ou langue, le regroupement cohérent de parlers gascons génétiquement cognats est une réalité. Le reste (codification, intégration lexicale, choix d’un gascon de référence, établissement de licences dialectales, bref tout le travail qui se fait pour toute langue vivante) ressortit à la politique de la langue ; et il y a bien des choix possibles.

    Passé le stade de la decription, le débat porte aussi sur la nature des locuteurs, et s’étend nécessairement à leur conscience d’appartenance.

    Anecdote : le Catalan Arthur Comte, ancien directeur de l’ORTF en des temps bien révolus, se plaisait à rappeler qu’il ne révait qu’en catalan, sa langue maternelle, et que la langue qu’il comprenait le mieux, sans l’avoir jamais apprise, n’était ni le franç&is ni l’espagnol mais l’italien.

  • Je recommande la lecture de la tribune libre de M.Joan Peire Cavalier dans le blog titre de mon post, daté du 21/9 : j’y suis tombé dessus par hasard et y trouve l’écho de notre échange et de quelques autres.
    Je ne souhaite pas (re)lancer l’éternelle polémique entre occitanistes et anti-occitanistes mais je crois que chacun pourra tirer un réel profit de ces propos intelligents et lucides.
    Il s’agit du rapport occitan "central"/limousin et on y retrouve bien des points communs avec ce qui nous occupe en Gascogne.
    Bona lectura,amics !

  • Adiu Gaby !
    La "division binaire" que je propose, c’est tout simplement un exemple de distance lingüistique entre le gascon moyen (de Nogaro, par exemple) et le languedocien moyen (de Rodez, par exemple).
    Le fait que tu avances montre qu’il peut y avoir aussi une différence lingüistique importante entre des pays gascons.
    Je le constate moi même entre mon Albret maternel, qui a le "que énonciatif", et le Tonneinquais où j’habite, qui ne l’a pas :
    si je tente de parler comme j’ai appris, avec le "que énonciatif" et les agglutinations autour de lui, le vieux locuteur de base du Tonneinquais, donc gascon garonnais, ne me comprend pas.

    Conclusion :
    Même à l’intérieur du domaine gascon, je ne dirai jamais qu’il n’y a pas plus de différence que "entre le français parlé à Lille et le français parlé à Marseille".
    Alors, quand certains occitanistes le prétendent pour l’ensemble du domaine occitan, je dis que c’est soit du mensonge soit de l’ignorance.

  • Adiu Tederic !
    Je suis heureux de constater que tu me rejoins sur un point sur lequel je me suis naguère exprimé dans Gasconha-doman, à savoir l’affirmation de certains occitanismes qui tracent une parallèle entre la fragmentation dialectale de l’ensemble occitan et la diversité régionale du français standard.
    Pour moi il est évident qu’une telle affirmation est, au moins du foutage de gueule, au plus de l’idéologie pure badigeonnée d’une bonne couche de malhonnêteté intellectuelle.

  • Merci Danièu per la toa aprobacion !
    Pour que notre courroux soit "largement" compris, je précise que "la diversité régionale du français standard" n’est pas la diversité des dialectes d’oïl (francilien, gallo, normand, picard, wallon...) ; cette dernière est semblable à la diversité du domaine d’oc, et elle est infiniment plus forte que la diversité du français standard selon qu’il est parlé à Marseille, Lille ou Paris, et qui ne diffère/différait que par l’accent et quelques tournures ou mots venant des anciens dialectes.
    Je ne sais pas si je suis clair... Relisez attentivement si nécessaire !-)

  • Mais, Tederic, c’est parfaitement clair (pour moi du moins). C’est bien pour ça que je parle de "français standard", les dialectes/langues d’oïl n’étant du français que dans un sens linguistique très large synonyme de "gallo-roman septentrional" ou de "gallo-roman français". Comme il n’existe pas à ce jour un standard occitan reconnu de manière incontestable, comparer l’"occitan", ensemble hyper-dialectal aux allures de sous-famille de langues romanes, au français ou à toute autre langue-standard, ne plaide vraiment pas en faveur du sérieux des adeptes d’un tel sophisme.
    Comme tu peux voir, Tederic, je viens d’ajouter quelques précisions à tes propres précisions afin, que comme tu le dis si bien, notre courroux soit "largement compris. Personnellement je parlerais plutôt de ras-le-bol lorsque je lis ou que j’entends proférer ce genre d’absurdités qui n’engagent que leurs auteurs mais qui ont l’insigne désagrément de nuire un peu plus à un mouvement qui n’en a guère besoin de nos jours, à savoir l’occitanisme.

  • "los catalans comprenon mai que mai lo lengadocian e lo provençal ; lo gascon es un pauc malaisit de compréner per los catalans" nous dit le catalan Cristian Andreu : http://podcast.re2m.com/Alain_Pierre/11092018_Adishatz_Marion_Curto_Calendreta_ok.mp3 à 00:57:00

    Es interessant d’escotar tanben dens aqueste emission (entà 0:01:40) la regenta de la calandreta de Barsac. Elle n’est pas d’origine girondine, mais catalane, et sa connaissance de trois langues depuis l’enfance lui a facilité l’apprentissage du gascon. Moi personnellement, j’aurais bien eu envie, si j’en avais eu l’occasion à l’époque, de mettre mes enfants dans cette école, avec une enseignante dont l’agilité linguistique est manifeste, plutôt qu’avec une autochtone qui aurait eu une langue moins assurée !

  • La debatuda qu’era hòrt interessanta. Malaja qu’ei acabat !

  • Be sabetz, Max, qu’am las pensadas un chic longaineras, nosautes de gasconha.com e pramor d’aquò que trigam annadas a perpensar... mes un còp pensat e perpensat, que pensam hòrt plan ; lo resultat que pòt estar esmiraglant ! Veiratz .

  • Au sujet de Barsac. La jeune femme est douée pour les langues. Donc, elle aurait pu faire un effort pour respecter un minimum le gascon du lieu. Enseigner du simili béarnais à des petits Girondins c’est un peu chiant à force. Et si nous allions enseigner du garonnais dans la vallée d’Ossau ? Non ? Et pourquoi donc ? C’est pas réciproque ?
    Bon, ceci dit, dans un coin où le patois a quasiment disparu on peut faire ce qu’on veut. N’est-ce-pas ?

    Putain de merde !!

  • Exactement !!! Et si c’était du béarnais typé passe encore, mais j’imagine à quoi ça doit ressembler : "osco lousss maynadjesss ta lou bosté estrambord" "que cantArame daBe la réyénto". Ça m’attriste d’autant plus que je suis d’ascendance barsacaise depuis des temps immémoriaux .
    Un instit précédent, (qui heureusement est devenu agriculteur), lui, avait inventé sa propre langue à base plus ou moins girondine mais avec un mélange d’une cohérence douteuse et surtout des barbarismes bizarres. C’est l’inventeur de ’’au Goiran’’ (en gascon) pour dire ’’à Langoiran’’ parce qu’au Moyen Âge on écrivait "Logoyran’’ je crois (en un seul mot)...
    Mais on a assez de matière pour savoir parler garonnais-bazadais viatdase ! Puisque j’y arrive ils devraient pouvoir aussi. Mais il faut vouloir, certes. Vivement que je termine (avec l’aide de Daniel ) ce grand dictionnaire qui est a l’état perpétuel de brouillon depuis des années avabtv

  • 30.

    Adiu Gabí. Tu sais combien je partage pleinement tes réflexions et tes remarques sur le goubli goulba à base de gascon du nord, du sud, de l’est et de l’ouest, mâtiné de languedocien quand ce n’est pas de catalan. Et qu’une telle atrocité pseudo-linguistique qui n’existe que dans la tête de certains puisse être enseignée à des "dròlles" qui gobent ça de façon ludique, paraît-il, a quelque chose d’éminemment surréaliste mais bien en phase avec notre époque branquignolesque où tout se vaut, relativisme oblige. Que l’on tente de restituer des dialectes et des sous-dialectes socialement disparus tels que le garonnais-bazadais ou le girondin au sens large, marmandais inclus, ne serait-ce qu’"a pics e a pelats" comme nous le faisons toi et moi depuis des années, c’est une chose. Mais ne perdons pas de vue que sans l’élaboration, la pratique et l’enseignement d’un gascon standard, commun, unitaire, normé, ce n’est qu’un exercice ludique de portée extrêmement limitée, pour ne pas dire un acte d’une grande vanité. Aucune langue dialectale au monde ne ressuscite telle quelle, morcelée en une multitude de parlers locaux, régionaux et sub-régionaux. C’est bien pour cela que, parallèlement à la (re)création de dialectes et de sous-dialectes, la création d’une langue gasconne standard à base de parlers sud-occidentaux de préférence, est plus que nécessaire. Je ne pense pas que Philippe Lartigue (Halip) me désavouera sur ce point. Cela créerait un équilibre dont notre langue ancestrale aurait grand besoin pour reprendre si possible un brin de couleurs

  • =) 31
    Je suis d’accord.
    Un gascon normé mais ouvert sur les sous dialectes principaux tel que le gascon noir, par exemple, serait très utile.
    J’ai été désemparé chaque fois que j’ai essayé d’apprendre du gascon avec les diverses méthodes.
    Cela fait des années que JJ Fénié écrit une rubrique en gascon dans l’édition des Landes du sud-ouest : c’est bien du gascon normé ?

  • 32.

    Voici un excellent exemple de gascon normé, la parabole du "Mainat acabaire" déjà proposée en 2008 par Philippe Lartigue :

    http://www.gasconha.com/spip.php?article71

  • A 32406465

    Non, le gascon de JJ. Fénié n’est pas du gascon normé. Ceci dit sans animosité et avec toute la sympathie qu’on doit avoir pour cet infatigable promoteur de notre langue, même s’il l’appelle le plus souvent occitan ou occitan de Gascogne.

  • =) 32 : Le gascon n’est pas sorti de l’auberge avec plusieurs normes qui coexisteraient.
    =) 33 : Un jour mon père avait utilisé le mot gascon à la place de patois. Cela s’est passé postérieurement à la parution de la chronique parlam gascon de l’édition des Landes dans le quotidien sud-ouest.

    Cela ne facilitera pas l’apprentissage du gascon. Je suis allé à un forum d’associations et j’ai demandé au stand gascon s’il y avait des jeunes au cours. Avec un sourire, mon interlocuteur m’a répondu qu’il y avait des "jeunes retraités". La méthode utilisée pour ces cours est à hum de calhau.
    Je le déplore mais le gascon ne renaitra pas de ses cendres.

  • 35.

    On peut toujours se faire plaisir en concoctant des "normes" sub-dialectales qui n’auront pas d’autre impact que de communiquer de façon ludique et conviviale avec des congénères de la même région, mais je pense que la seule solution vraiment crédible et susceptible de tirer un tant soit peu le gascon de son marasme (le mot est faible), serait d’utiliser comme base normative un gascon sud-occidental, en gros celui de Chalosse et du Tursan. Il s’agit d’un gascon "moyen", à l’écart à la fois de l’hyper-gascon pyrénéen, du gascon "noir" et du gascon garonnais métissé de languedocien.
    Nous en sommes loin...
    Quant à une "langue d’oc à la fois une et diverse", arrêtons ce genre d’ânerie en restant polis !

  • Bien d’accord avec ces dernières considérations Daniel. Cependant les variantes locales du gascon permettent de communiquer avec des congénères de régions variées aux 4 coins de la Gascogne, chacun employant son gascon local : ainsi, je communique sans problème avec Halip (gascon landais), Régine Ardilley (gascon bas-médoquin), Jean-Yves Gaubert (gascon ouest-chalossais), Bruno Sanchez-Arrazau (gascon commingeois)... (Seul l’aranais me demande un effort pour comprendre). La norme gasconne que tu aimerais voir naître, à mon avis, n’aurait d’utilité que pour la communication institutionnelle au niveau du conseil régional et autres. Nous savons qu’une norme gasconne existe déjà, celle de l’InÒc, celle de l’enseignement supérieur, celle de Bianchi, de Per Noste... Le problème est qu’elle a été créée par des occitanistes donc avec une vision non-gascocentrée, et tous les mots exotiques qui en découlent (òsca...) Et elle ne se base pas forcément sur des formes majoritaires. Certains diront qu’il existe également la norme de Bec, et bien sûr la norme officielle de l’aranais.
    Donc effectivement, je suis d’accord sur la Chalosse et le Tursan (d’ailleurs en voyant que tu mentionnais le gascon sud-occidental j’allais dire que la Chalosse me semblait mieux). Pour cela nous pouvons nous baser sur l’excellente langue de Jean-Yves Gaubert.
    Jean-Jacques Fénié utilise une sorte de gascon moyen occidental, teinté de gascon méridional mais avec des -èir girondins. Eric Chaplain aussi. La parabole de Halip est aussi occidentale mais homogène. Eric Astié avait aussi une approche de gascon moyen (« OGM », occitan gascon moyen, disait-il) mais qui me semblait bien plus basée sur Per Noste, plus orientale.

  • En effet, quoiqu’on en pense, une (des) forme(s) de la langue remplace certains dialectes locaux dans l’enseignement, les publications, les communications territoriales ou commerciales. Pour moi, cela prouve que l’on ne peut pas faire l’économie d’une réflexion sur la "normalisation" de la langue. Car elle a lieu d’une façon ou d’une autre si le dialecte est mourant ou déjà mort (voir l’exemple du gascon de Bayonne qui n’a pas grand chose de bayonnais).

    Je suis toujours étonné par certains occitanistes qui présentent comme une force le fait que les gascons ne soient pas tombés dans le piège d’une langue normée telle le basque unifié ... ce sont d’ailleurs peut être les mêmes qui considèrent "leur langue" comme un standard tout à fait adapté et généralisable à tous les coins de Gascogne.

    En ce qui me concerne, je trouve ça hypocrite, car on est dans le non-dit : d’un côté, on appelle au respect de tous les parlers (c’est, selon eux, le fondement de l’occitanisme) et en même temps on laisse remplacer des formes - qui se révèlent parfois majoritaires en Gascogne ! - par des formes plus locales présentées comme plus normatives ...

  • 38.

    Bruno, rien d’étonnant aux contorsions de certains occitanistes en matière de politique linguistique. Le respect de tous les parlers n’implique pas qu’il faille faire l’économie d’une forme de langue "moyenne". A plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un idiome tel que le gascon de nos jours. Mais pour le plus grand nombre de ces braves gens, le mot même de "gascon" leur brûle les lèvres et leur écorche le gosier. Les plus hardis osent un "occitan-gascon" ou
    "occitan de Gascogne". D’aucuns se prendront pour de grands linguistes en parlant d’"occitan occidental" quand ce n’est pas d’"occitan" tout court à la place de "gascon". Et lorsque certains d’entre eux s’aventurent à parler d’un "gascon normé", il s’agit alors d’un gascon dépourvu des caractéristiques essentielles de cette langue. Tant vaut il alors utiliser ce qui reste des parlers garonnais et cela les confortera dans leur dogme du gascon dialecte occitan (sous-entendu, de la langue occitane). Car avec moins de 50% de gasconité, les parlers garonnais constituent un bel exemple d’idiome de transition à l’image des parlers du "croissant" aux confins de l’oc et de l’oïl. Et, soit dit en passant, cela ne confirme absolument pas un autre dogme, pas occitaniste cette fois, qui consiste à dire que la Garonne est une frontière linguistique, la plus évidente peut-être de toute la Romanie. Cela l’a été vraisemblablement dans un passé lointain mais depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
    Le dogmatisme, de quelque bord qu’il soit, ne saurait remplacer des évidences qui crèvent les yeux.

  • Un gascon sud occidental... ouai... mais quid des gascons bigourdans, commingeois, couseranais ? Bref, des gascons pyrénéens "orientaux" encore parlés naturellement (de moins en moins) ? Quand j’entends ces histoires de normalisation, je pense à certaines figures de la langue à l’est dans les Pyrénées et je les vois très mal utiliser cette langue-là...
    Je l’ai déjà dit, je ne suis pas contre mais ça me paraît compliqué...

  • 40.

    Oui, Renaud, c’est compliqué, ces histoires de normalisation. D’autant plus que tout un chacun ne veut pas voir plus loin que son horizon local ou cantonal. Si les Basques et les Catalans avaient connu de tels dilemmes, il n’y aurait jamais eu de basque unifié dit "batua" ni de langue catalane digne de ce nom. J’ai beaucoup de respect pour toutes les variantes dialectales du gascon, mais pour un usage restreint, disons de connivence régionale. En outre, il serait illusoire de penser que l’intercompréhension entre variantes un tant soit peu éloignées soit quelque chose de forcément évident. Prenons le basque, si le gascon ne suffisait pas. Entre un Souletin et un Biscayen je doute fort que la conversation soit aisée sans quiproquos, confusions et incompréhensions de part et d’autre. Mais il en va de même de toute langue dialectale.
    C’est bien pourquoi dès qu’une communauté linguistique a conscience de former un "peuple", la nécessité de forger un idiome supra-dialectal, standard, normé, s’impose. Personnellement, je pense, et je ne crois pas être le seul, que le gascon sud-occidental chalossais serait une excellente base du fait de sa situation géographique autant que linguistique "moyenne".

  • 40. Renaud, le but premier d’une langue normée n’est pas de remplacer les langues parlées mais :

    A. de se fixer avec le plus grand consensus possible sur un même système linguistique (grammaire, syntaxe, grammaire, etc.) lorsqu’il s’agit de communication sur un espace large (par exemple, régionale lorsqu’il est spécifié que cela est du gascon ...)

    B. à une échelle locale, d’avoir un standard de langue lorsque personne n’est capable de restituer le gascon local, plusieurs exemples sont venus émaillés les discussions ici.

    ... bref que les choses soient clairement décrites et que l’on assume la part d’artificialité qui est en jeu.

    Les occitanistes qui reprochent aux basques d’avoir forgé une norme contre les dialectes sont soit des menteurs, soit ignorants de la situation telle qu’elle est. Par exemple, en Soule ou à Saint Jean Pied de Port, le souletin et le bas-navarrais y sont toujours préférés à une quelconque autre forme car les dialectes y sont assez forts. Et, a contrario, qui ira contre le fait d’utiliser le basque unifié en sud d’Alaba ou à Biarritz ? (à part des espagnolistes d’une part et des occitanistes de l’autre ;-) )

    Bien sûr, ce n’est pas tout noir ou blanc, chacun faisant des arrangements entre norme et parler local - en bougeant le curseur entre les deux - selon le lieu, la personne, la situation, etc

  • C’est motivant de voir reprendre d’anciens hius de discussion. En relisant celui-ci, je trouve que c’est une discussion argumentée, et pas une pétition de principe comme le document, bien oublié, qui a servi de déclencheur.

    Pour ce qui est de la langue unitaire, toute langue vivante moderne s’est constituée sur la prédominance d’un parler. Ainsi ont été minorés le flamand du Westhoek, le bas-allemand, les dialectes italiques, etc. On peut le regretter mais le salut de la nationalité dans les conditions du XVIIIe au XXe siècle était à ce prix. (Le français fait assez exception : il n’est pas une synthèse de dialectes mais un artefact sans lieu).

    La coexistence des parlers et de la haute langue par cercles d’appartenance est (était) la solution germanique et italienne. Pour le gascon la problématique n’est plus celle d’une langue majoritaire dans sa population, ni langue de société.
    Dans l’enseignement, il y a deux solutions : soit apprendre une norme et aller vers les parlers ; soit partir du parler, du local, et adopter un standard. Difficile aujourd’hui dans la société gasconne.

    Que serait-il advenu de la langue de référence si la Gascogne était restée monolingue jusqu’à ce jour ? (impensable sans des institutions politiques fortes et protectrices). Une langue de consensus aurait émergé. Avec ou sans académie, la langue aurait subi le poids du centre politique et/ou intellectuel (Orthez, Pau ? Auch ?), l’attraction des centre économiques (Bordeaux, Toulouse), les choix du clergé, ceux des journaux, l’influence du cinéma, de la chanson... De réformes en réformes (et de disputes !), on aurait abouti à une koiné. Pensez à cette histoire de fiction : aucune des questions débattues de nos jours n’aurait été évitée.

    Je ne sais pas comment les tenant de l’occitan langue unique voient aujourd’hui la ruine des parlers. A défaut de langue (sinon symbolique), l’idée d’Occitanie demeure au centre de la doctrine, avec ou sans nuances, et continuera de faire écran entre ce qui reste des Gascons et ce qui reste de leur capital historique.

  • Heu oui heu… deux choses…

    1) L’herbe est toujours plus verte de l’autre côté… quoique locuteur dudit chalossais, je le crois déjà un poil trop excentrique (stricto sensu) pour fournir une base de standard institutionnel (par exemple, tout en cultivant mes chers càntam et cantèvam, je concède volontiers que cantam et cantàvam sont sans doute plus “génériques”).
    Du coup je décalerais plutôt ça vers Tursan / Marsan / Armagnac… bref quelque chose de plus central… (Et à la rigueur le gascon plus ou moins hors-sol, mais clair et régulier de la Grammaire de Romieu et Bianchi ne me dérange pas non plus.)
    Resterait, ce standard, à en délimiter clairement les fonctions.
    Certes, le gascon normé peut remplacer le local là où celui-ci est éradiqué, mais n’a pas à le faire là où le local est vivant (même vivotant) et bien documenté. De toute façon, à l’heure actuelle, tout parler local est condamné à court ou moyen terme si on ne prend la peine de le mettre en valeur par l’enseignement et l’usage.
    Comme je le répète à l’envi et pour aller dans le sens de Bruno 38., ce n’est pas l’existence ou le choix d’un standard qui me pose problème ; c’est le fait que certains de ses promoteurs le transforment en moulinette et “normalisent” ou “corrigent” tout ce qui dépasse (puis présentent cette soupe uniforme comme du gascon des Landes, du Bas-Adour, etc.)… Alors ça, oui, c’est du P§# ! de F !*§ de G# !*. Je partage donc à 100% les points A. et B. de Bruno 42. (et tout le commentaire avec), mais je constate que des gens bien intentionnés arrivent dans certains endroits avec leurs gros sabots normatifs et écrasent tout sans se renseigner ou chercher à savoir si, justement, on saurait “restituer le gascon local”.
    Et c’est encore pire, comme on l’a vu avec les panneaux de Marquèze, quand les intervenants ne maîtrisent ni le standard ni le local et éclaboussent tout de régurgitations mal digérées. Huêrk. (Ah, si seulement on avait eu un auteur de référence pour le parler de Sabres…)

  • 2) Je n’oserais en aucun cas prétendre que j’emploie un “ouest-chalossais” pur sucre ; je sais qu’il n’en est rien. Si vous y trouvez un petit goût de pomme, c’est qu’y en a. (Par contre, hein, c’est que des produits naturels…)
    Des commentateurs “antilocalistes” et autres “standardistes” à gros pouces rouges nous bassinent régulièrement, sur un autre site, de caricatures grotesques dépeignant les “hyperlocalistes” comme des moules agrippées à leur rocher, ou bien des artisans de marqueterie, sympathiques mais capborruts.
    Mais à mon sens le local est un un port d’attache, pas un point d’ancrage ou de crispation. C’est en retrouvant, étudiant, analysant et formalisant mon parlar de casa que j’ai vraiment progressé, loin des pinailleries scolaires et des corrections puériles de l’académie de Port-Royal-sur-Gave. En réalisant un truc tout con : quand la famille, les amis ou les voisins ne parlent pas comme à Per Noste, ils ne font pas de fautes pour autant, et donc il n’y a rien à corriger ! Toutes les bizarreries que j’ai cru relever ici ou là ont fini par trouver leur explication et sont, en fait, parfaitement régulières.
    Je m’efforce donc de rester proche de ce que j’ai pu entendre — proche, pas prisonnier — notamment en respectant ce que j’ai gardé (ou parviens à retrouver) de la phonétique, de la phonologie, la morphologie, de la syntaxe, du lexique… et j’y incorpore sans scrupule, le cas échéant, des éléments exogènes ou qui, en tout cas, n’ont plus cours dans notre petit nhac de pays.
    Par exemple, l’énonciatif “be” n’est pas ou guère en usage chez nous… eh bien ! je l’utilise quand même — mais en connaissance de cause. Je prends tout ce que le parler a à m’offrir ; je ne m’en satisfais pas. Je grappille sans vergogne aux râteliers voisins, je lambrusqueye “De Baiona dinc a Vasats” comme disait le poète inconnu de Sarbazan.
    Et non, Danièl 40., je n’entends pas limiter mon emploi du chalossais à “un usage restreint, disons de connivence régionale”, parce qu’à ce compte-là j’aurais une poignée d’interlocuteurs (surtout en vivant à Angoulême)… Les parlers se partagent très bien à l’écrit, ce qui est précisément l’intérêt d’une graphie englobante. Je pourrais écrire un traité d’astrophysique en chalossais : il se lirait aussi bien qu’en n’importe quel autre parler normé… si je n’étais pas une truffe en astrophysique. N’en déplaise à feu Michel Serres, on pourrait aller sur Mars en gascon neugue ou en sioux lakhota ; la difficulté ne tient pas aux limites de la langue mais au peu de gens qui la parlent.
    À l’oral, il est normal que deux locuteurs aient parfois à s’ajuster l’un à l’autre (voir plus bas).
    Chose certaine, ce n’est pas l’insipide estandard actuel, ce robinet d’eau tiède, qui nous donnera le prochain Manciet.

  • Sur l’intercompréhension.
    Le parallèle français/québécois rapporté au languedocien/gascon est en effet une ânerie. Il fonctionnerait par contre assez bien entre deux parlers gascons, ou pour dire (oui, oui, mutatis mutandis) que nos Québécois à nous sont les Aranais.
    J’ai passé 7 ans de ma vie au Québec. Sur place, il m’a fallu trois mois pour ne rien perdre d’une conversation normale entre Québécois. Les premières semaines, il m’est arrivé d’entraver que pouic (zéro, nib, nada, que dalle de chez oualou) pendant de longues minutes dans un bâtons-rompus où tout le monde parlait vite et fort. C’est donc parfaitement normal, et dans toute langue ce genre de situation peut surgir. De nombreux anglophones butent sur l’accent écossais ; écoutez le comédien Kevin Bridges et vous comprendrez… ou pas, justement…
    Dans un café de Dax je me suis un jour trouvé devant un type rigolard (et du cru) qui dégoisait en gascon de hiu. Impossible de comprendre un mot, de tant qui mingèva havas. À un moment donné, sans raison particulière, le type passe au français. Je ne m’en suis pas aperçu tout de suite, parce qu’en français non plus on ne le comprenait pas.
    Les locuteurs qui ne dépassent pas ce stade, franchement, sont ceux qui ne veulent pas faire d’effort, et vous ne ferez jamais boire un cheval qui n’a pas soif.

  • Bruno : segur !

    "On" pourrait imaginer une gascon normé dans l’enseignement aussi... Parce que c’est la véritable anarchie... Après, tout peut-être qu’il vaut mieux quelque chose de cohérent plutôt que du ""libre service"...

  • Eh bien je partage à 1000 % ce que tu écris :
     là où le ’’dialecte’’ est vivant, refus du remplacement par un standard hors-sol. (C’est malheureusement le cas dans tout le Bordelais excepté le Bas Médoc, et à Langon qui aurait dû bénéficier du fait que le dialecte bazadais est encore vivant)
     le concept de port d’attache et non point de crispation. J’ai fait pareil : étudier précisément mon dialecte garonnais (mais aussi bazadais et bordelais dont il est un mélange , et l’agenais faudra que je m’y mette !) sans me référer à un standard. Quand j’ai un doute, je cherche dans les dicos locaux, les oeuvres des vieux auteurs ou je demande directement à une patoisante.
     de même, emprunt des mots à des dialectes voisins (avec une approche centrifuge) : quand ils appartiennent au francitan familial (mon oncle dit "empruner" pour "embêter", ça vient du Périgord) ; quand ils ne peuvent pas venir d’ici (lexique maritime (noms de poissons...), montagnard...) ; quand un mot nous manque (emmeulat me vient du bordelais, armulhit du bazadais...) ; quand une expression nous enrichit le lexique (’’Pain de seigle et vin de grives’’ m’en a fourni) ; et dans le cas du lexique savant, forcément, on devra se référer à la norme ou à des attestations médiévales.
     le respect en premier lieu de la phonétique, de la conjugaison, de la morphologie...
     le fait de pouvoir écrire n’importe quoi sur la base de n’importe quel dialecte.

    Décaler le standard vers lesdites régions : oui bien sûr, j’en avais l’idée au début. Tout dépend si l’on cherche le centre de l’aire gasconne entière ou si on retranche le gascon périphérique ( enfin bon ce sont des détails).

    Mais après tout, pourquoi un standard ? C’est surtout utile dans le cas d’une langue officielle et a fortiori de communication large.

  • S’il y a avait un gascon normé, les échanges sur ce fil se feraient avec ce gascon et non en français lui normé !
    Une solution, un peu "yakafokon", serait que des "érudits" ou des connaisseurs du gascon de différentes parties du pays gascon s’entendent pour initier une méthode basique de gascon.
    Pour ne pas partir de zéro, il doit être possible de s’inspirer de la progression de la méthode de basque de radiokultura :
    http://www.radiokultura.eus/index.php?option=com_content&view=article&id=5&Itemid=115
    C’est intéressant d’écouter Henri au début de la leçon une.
    Guidés par notre inspiration et chacun d’entre nous par son expérience pédagogique, nous avons élaboré notre propre méthode, en gardant toujours les mêmes objectifs :
    --- L’emploi d’un vocabulaire usuel de la conversation courante.
    --- L’emploi de structures grammaticales également très utilisées. Nous allons les introduire progressivement des plus simples aux plus compliquées.Dans chaque leçon, nous en aborderons une ou deux en les expliquant le plus simplement possible, sans employer beaucoup de mots techniques.

  • 50. Parmi les voix des enregistrements de cours de basque dont tu as donné le lien, je reconnais une journaliste de Gure Irratia qui parle à la radio tous les jours en navarro-labourdin alors que ces cours y sont en euskara batua, c’est à souligner ! Je ne pense pas qu’il y ait dorénavant une grande opposition à l’unifié, de plus en plus de monde jouant sur les deux niveaux selon le contexte et la vivacité du dialecte.

    Par contre, je ne crois pas que si un gascon unifié avait été élaboré un jour, les échanges se feraient en standard ici. Mais il aurait peut être permis à quelques débutants de faire leur premier pas, pour aller ensuite vers plus de particularisme (à l’image du batua pour nombre d’euskaldun berri = nouveaux locuteurs).

  • 50. S’il y a avait un gascon normé, les échanges sur ce fil se feraient avec ce gascon et non en français lui normé !

    32406465, avec un tel nom de code j’ignore si vous êtes un agent double, triple ou quadruple, mais toujours est-il qu’en peu de mots vous avez résumé la situation.
    Plus sérieusement, bien sûr que des échanges normaux, épistolaires ou autres, partout dans le monde, se font dans une langue supra-dialectale, unifiée et non via des dialectes plus ou moins proches. Il n’y a que de doux rêveurs pour se persuader du contraire et tenter d’en persuader les autres.
    Bien sûr que le gascon ne sera jamais une langue officielle, surtout dans l’état de déliquescence profonde dans laquelle elle se trouve, mais ce n’est pas une raison nécessaire et suffisante pour écarter ne serait-ce que l’idée d’un début de normalisation, surtout si l’on se base sur un idiome "moyen" tel que le chalossais mâtiné de gascon du Tursan, et non sur quelque artefact hors-sol à prétention pédagogique.

  • Qu’as arrason Danièl, d’alhors que vau escríver en çò qui’m sembla estar un gascon normat. Que’m pensèvi n’escrivèvam pas en gascon pr’amor dauvuns ne’u coneixèvan pas. Que dises pertot en lo monde los escambis e’s hèn en lenga normada mès nosauts qüand escàmbiam ac hèm en « dialècte » :) Que’m sembla ací lo sol qu’utilisi tostemp uva lenga normada com ac imagínam, es Gerard. Que’m sembla tabé l’estandard n’a pas mèi qu’a estar formalisat, senó qu’existeix dejà, un chic esconut. Un còp l’estandard formalisat, que poiram adaise joglar enter eth e lo nòste dialècte locau, com e’s hè en fòrça idiòmas deu monde.

    Donc que pòdem passar a las causas seriosas : que’vs perpausi hècim la lista deus punts qui serén a clarificar entà un estandard. Ací que n’atz un debut, a completar. E après, que carré que parlèssim de cada punt. Enfin, un còp que seram a-d-uva, que’ns carrà escríver un petit libe entà esplicar tot aquò.

    1- entau lexic : metòde a privilegiar : fòrmas mèi espandidas ? mèi tipicas ? mèi utilisadas ? mèi meridionalas ?…
    2- subjonctius orientaus o occidentaus ? (que càntem vs que càntim)
    3- conjugasons : càntam o cantam ?
    4- preterit : -è o -èc ?
    5- imperfèit : A) avè o avèva ? B) cantava o cantèva ?
    6- véder o véser ?
    7- prononciacion deu -v-
    8- carrà/aurà/veirà... o calerà/averà/vederà...
    9- « venir », « tenir »
    ...

  • Question à Renaud : pourquoi presque tout le monde dit "segur" maintenant, quand j’étais môme j’entendais souvent "solide".

  • Perqué ensajar de trobar un gascon estandard quan nos podem comprener perheitament ? Dilhèu qu’un gascon estandard e apareisherà totun en pr’amor de multiplas arrasons, mès qu’ei mielhor s’apareish naturaument meilèu que artificiaument.

  • 55. Que t’as un tròç d’arresponsa hens lo mei messatge 42. Lo chepic n’es pas qu’uns locutors comprénin los auts o no, qu’es mèi perhond, ce’m sembla. D’alhurs, los estandards ne son pas jamèi apareixuts naturaument mès qu’es mèilèu lo tribalh de mantun qui gàusan un chic d’artificialitat. Segon jo, un estandard (e considerat atau !!) que seré totun menx artificiau que lo biarnés a Baiona o Sabres, per exemple.

  • 55.

    Max, çò qui disetz que’m hè pensar au dògma d’uns occitanistas de las anadas 80 deu sègle passat : la convergéncia naturau e normau deus parlars locaus en ua lenga estandard, com se lavètz la lenga qu’èra tostemps trasmetuda normauments en las familhas...
    Aquò que sentiva furiosaments en ua desnegada de realitat. Ua de las rasons qui’m hasónn húger lo mitan occitanista.

  • Bruno, tau punt A que pensi que n’i a lhèu pas besonh d’estandard. Per exemple ua radio com Radio Pais que marcha plan (non ?) dab un sarròt de dialectes diferents (biarnès, bigordan, negue, garonès, etc.).

    Tau punt B, dilhèu que seré mielhor d’aprener lo dialect d’a costat meilèu qu’un estandard, non ? Per exemple un parlar negue landes a Baiona e un parla gersés a costat de Tolosa ?

    Mès que soi enqüera un joen locutor alavetz lhèu que la situacion n’ei pas com pensi.

  • Danièl, non pensi pas que los parlars e van convergir, mès dilhèu un parlar que va dominar quauques autes un dia (per exemple lo biarnès que pòt espandi’s en pr’amor de la fòrça de Pau).

  • Ce fantasme du "béarnais". Nous n’en voulons pas. Et puis le "béarnais", ça n’existe pas. Le "béarnais" n’a aucune légitimité en dehors du Béarn. Point final.

  • Quant à la "force de Pau". Laissez-moi rire ! La majeure partie des Gascons, et même des Béarnais, n’ont que faire de Pau.

  • 58. N’èi pas jamèi dit que volí un estandard entà le radio. Volossis le mia irèia sus aquera question (estandard v.s. locau), qu’at balhèi hens lo 6au messatge d’aqueth hiu de discuta (suu gascon de bon emplegar a Baiona) http://www.gasconha.com/spip.php?ar...

  • 59.

    Que carré estar un chic realistas totun ! Nani, los parlars no vann pas convergir, mès no credi pas tapauc qu’un parlar e va senhorejar com aquò pr’un còp de lateta magica de quauqua hada o encantada, compte tienut de la situacion catastrofica de çò qui tien lòc de lenga uei lo dia. Que sèi la pensada magica qu’ei dominanta dens la societat mès no’s cau pas totun deixar envisaclar preus sons maixants arrais. S’un gascon normat, estandard, consensuau, e ved lo jorn, que serà mercés a la nòsta volentat e pas autements.

  • "Mais pour ne pas me défiler, je vais donner mon avis tout à fait personnel sur ce questionnement de l’articulation entre langue standard et parler local :
     parler local : communication orale (vie privée mais aussi la radio, TV, etc), sur les réseaux sociaux, forums, etc. En gros, dans les domaines qui permettent des échanges plus ou moins spontanés ...
     langue standard : plutôt dans le domaine de l’éducation, manuels scolaires, cours de langue supra-dialectaux, certains livres et médias écrits dans un cadre pan-gascon, administration (surtout si l’usage social de la langue est perdue, ou si la communication concerne une zone comme celle de la zone gasconne de la Communauté d’Agglomération Pays Basque, etc.), ..."

    Enta jo, los dialectes gascons e son pro vesins ta non pas aver besonh d’un estandard dens l’education o quitament dens la comunicacion oficiau. E se un dialecte e desapareish un dia, que podera estar arremplaçat per un dialecte vesin o ua mescla de dialectes vesin.

    Se quauquarres e vòu aprener lo gascon : qu’apren lo deu son parçan. Se n’ei pas de Gasconha, qu’apren lo que vòu (e lo dialect que va aprener n’ei pas tant important pr’amor de la grana proximitat de tots los dialects).

    Enta jo n’ei pas un problem se i a comunicacions officiau en mantuns dialects.

  • L’aparicion oficiau d’un gascon estandard que va, de segur, tuar los dialectes locaus. La joenessa que va de segur aprener e utilizar aqueth estandard, e quan los vielh locutors naturaus e van morir, n’i aura pas mei d’arrason d’aprener o utilizar un dialect en particular (sonque quauques petits mots locaus dilheu, enqüèra que...)

  • 65.
    Mès, amic Max, revelhatz-ve ! Que som en 2019. Los dialèctes locaus que sonn sociauments morts e los vielhs locutors naturaus que sonn partits tà un monde qui vorrem milhor e se, per miracle, e’n damorèva enqüèra quauques-uns, no carré pas comptar sus eths per trasméter lor lenga. Que cau estar un chic realista, macanica !

  • Be... Tots los parlars gascons que son sociauments morts, efectivament. Mès la lenga qui s’apren (dens las calandretas, au collegi, au liceu, dens los cors deu ser, los cors entaus adults, etc.) enqüèra qu’ei lo dialecte deus parçans. E aquo qu’ei plan e naturau.

    Enta jo, lo mei important qu’ei d’ensenhar de mei en mei la lenga (quin que sia lo parlar). Mès batalhar enta trobar ua lenga estandard qui sauvarà lo gascon qu’ei mólher garias. Tant qu’aperam aquera lenga "gascon", que podem lutar enta la sauvar shens aver de deishar los dialectes.

  • 67.

    N’èi jamèi pensat, dit o escrivut de qui calèva abandonar los dialèctes e autes parlars locaus au sol benefici d’un ipotetic gascon estandard.
    Combáter e batalhar per trobar un tau gascon qu’ei com mólher garia o pixar dens un vriulon tà’n tirar musica, belèu quiò. Mès au punt ont ei lo gascon uei-lo-dia, no’ns pòdem perméter de mespresar aquera possibilitat.

  • E quan i serén en tropas, vitècs e dab tota la hèrra, enqüèra ne carré pas comptar suus vielhs entà transméter la lenco. Que son eths los qui l’an penuda au higuèr.

  • @Danièl : Qu’èm meilèu d’acòrd fin finau, ça’m sembla.

  • 53.

    Gabí, se vòlem bastir un estandard de tipe occidentau, lavetz que dívem logicaments emplegar la conjugason dita rizotonica au present e au subjontiu de l’indicatiu, atau com la desinéncia -èva taus vèrbes deu prumèr grop a l’imperfèit :

    que canti, cantas, canta, càntam, càntatz, càntann
    que canti, cantis, canti, càntim, càntitz, càntinn
    que cantèvi, cantèvas, cantèva, cantèvam, cantèvatz, cantèvann

  • Se s’ageix d’un estandard mèi occidentau que no pas tursanés com ac avèm dit, quiò, solide que cau emplegar aquestas conjugasons.

    Que pensi a quauques exemples de causidas qui diferéixen de l’estandard biarnés qui es actuaument ensenhat :

    hèra → hòrt / redde
    -an [-a] → [-aŋ]
    qu’ei → qu’es
    -v- [-β-] → [-w-]
    viéner → vir / vénguer (??)
    calerà, averà, poderà, diserà, vederà... → carrà, aurà, poirà, dirà, veirà...
    tà → entà (enqüèra qu’aquí, no sii pas solide « tà » sii tipicament biarnés, quitament s’entà jo sona hòrt biarnés)
    dia → jorn
    demorar → damorar
    dimèrcs → dimècres
    ...’s → se …
    abans → avant
    sancèr → entièr
    pas d’imperfèit deu futur (64/65/extrème mieijorn deu 32)

    Que’m pensi tabé la prononciacion occidentau deu -a femenin qu’es mèi tipicament gascona.

    Tabé, un problèma que vèn deu mot « plan » deu quau la prononciacion es estada « fijada » en [pla], ont que sii la region... e lo dialècte. Atau que coneixi monde qui dísen [pla] mès [kaŋ], no penserén pas d’adaptar aqueth « plan » au son dialècte. Qu’es belèu un detalh mès que ns’i carrà pensar pr’amor lo mot qu’es hòrt utilisat !

  • Les sujbonctifs sont tous en i dans les Landes (et vers Orthez). En est-il de même plus au nord ?

  • Oui c’est le cas dans tout le Bazadais, le Buch, une bonne partie du Cernès, le sud de l’Entre-deux-Mers, le Marmandais et le Queyran.

  • Adiu Gaby (e los auts),
    Que’m hè gai de veder que n’es pas mèi barrat a l’ideia d’un gascon comun (que preferi aqueste adjectiu au d’ « estandard » qui’ns rapera de tròp l’occitan atau aperat…).Que m’encontri a-d’ua dab la tua lista (qu’emplegui aqueras fòrmas occidentaus taben) dab benlèu duas excepcions :
     non sui pas segur de horabandir las formas longas deu futur(calera contre carrà) ;personaument qu’emplegui las duas (la longa e la braca),la purmera pramor deu son emplec hens mantuns autors gascons e deu son anar mèi classic e la seconda pramor de l’usatge occidentau qu’es lo mon (e lo de tantas cantas e tantes condes landès qui aimi ),
     que’m demandi taben se non seré pas de bon har conservar e espandir aqueth imperatiu du futur tan especiau qu’emplegan los Biarnes.Perque non pas considerar qu’aquera nuança tan fina e poderé entrar hens lo patrimòni linguistic comun de tots los Gascons ? En materia sintaxica ,mes generaument, que seré de dòu har non pas aprofieitar de fòrmas especificament gasconas mes conservadas sonque en quauques endrets ;tan vau per daubuas fòrmas occidentaus coma aqueras frasas tan bracas , xens verbi (o dab un verbe supausat),per exemple la fòrma (qui m sembla sonque lanusqueta, a tòrt o rason) « talèu so lhevat » mes expressiva ,e’m pensi,que « autalèu lo so* e sii lhevat »). Aqueras fòrmas, dinc adara localisadas que poderen enriquir la sintaxe de tota la nòsta lenga .Personaument qu’es çò qui ensaji de har(mes qu’auri problemas en utilisar l’imperfèit deu futur d’ua faiçon correcta,benlèu dab exercicis e lo temps … ?).

    *com ac vedes que continui d’aver problemas d’accent,aqueth còp pramor de non pas saber trobar lo o dab accent agut suu clavèr deu pc… !)

  • A Joan Pèir : "segur", de vrai, qu’es mè orientau mes puishque sui sovent en contact dab aqueth mòt, qu’ac dic tanben. Vertat, "solide" o "sòlide" mes mèi landés. Per l’anecdòta, qu’èi enregistrat gènts de Banheras de B. dinc a Aulús en Arièja e qu’es aquí, suu bòrn de le Gasconha, qu’èi tornat entèner aqueth "solide" per díser "bien-sûr". Davant, tostèm entinut díser "segur" o quitament "segurr"

  • Adiu Gerard, que cau díser la mia pausicion no n’a pas cambiat hòrt. Qu’avèi dejà perpausat quauques elements entà un gascon comun basat sus las varietats centraus. E d’un aute bòrd, que soi tostemp favorable a l’emplec deus dialèctes locaus en las discussions, sustot informaus.

    Dehèt, la mia pausicion que seré aquesta : la mesa au punt d’un gascon comun per lo cèrcle gasconista no seré pas qu’un supòrt entà aviar un projècte gascon, a l’encòp pangascon e gascocentrat, notadament seré logicament la lenga de comunicacion publica de Région Gascogne Prospective e de granas collectivitats com lo Conselh regionau, e pas uva futura nòrma entà l’ensenhament o entà la comunicacion de las collectivitats mèi chicòias.

    Aquí qu’assagi d’escríver en un gascon comun com ac imagini entà muixar ma bona volentat :) e botar en aplicacion las mias perpausicions, mès que me’n vedi un chic, los mots que’m viénen en "dialècte" (com e dirén los Italians o auts :) ) e las especificitats sintaxicas tipicament gasconas ne’m son pas goaire costumèras.

    Que vau donc tornar escríver en mon garonés de cada jorn mès que damòri obèrt entà participar a defenir aqueste gascon comun, se’m vaga.

  • Entà çò de le normalizacion, l’arlesiana de’queth forum, que sui jo un partesan de le diversitat dialectau com ADN deu gascon e mèi generaument de l’occitan.
    Après, e cau un estandard e e pòt aver un efèit ? Belèu, òc, en l’ensenhament... suus medias. Lo gascon dialectau qu’es consignat e un jorn, qu’espèri, que’us puiram consurtar e s’assabentar deu son parlar causit adaise, sus le tela.

    Francament, n’èi tostèm pas d’avís clar sus aquò... Au mensh, çò de segur, per s’atacar en ua causa atau, que cau conéisher hòrt plan lo gascon e los parlars locaus.

    Per’quò, çò qui me’n sap mau, qu’es que vei lo gascon com ua mosaïca, hòrt ua grana fresca que representa quauquarren. E totas les pèças que son estacadas les uas a les autas. Se tiri ua pèça (ua pèça = un parlar locau), l’aut n’a pas mèi nada "justificacion" percè qu’exista tanben per le soa evolucion diacronica per rappòrt a l’aut, per le soa opausicion a l’aut, les soas ipercorreccions, etc, etc... çò que vòu díser qu’a le fin, se tíram pèças e pèças, le mosaïca ne vòu pas mèi díser arren... n’a pas mèi nat sens...

    Exemple concret : Imaginam que lo "ibe" baionés seré, percè d’estar despariat e tipic, l’article indefenit causit per un estandard (que preni de fèiçon deliberada un exemple estrem) : qu’exista percè deu "uva" landés qu’exista percè de le caduda deu n intervocalic (passatge de "una" a "ua"). UNA => UVA / UA => UBA => IBA
    Après, com ac disí en le prefaça de le mia gramatica, òc ben, qu’adori me citar !, "normaliser c’est trancher dans le lard" !

    Bref, encore une intervention de ma part où à la fin, on a pas tout compris de ce que j’ai écrit ni de ce que je pense ! Mes com ac disè Jean-Marie Pradère , lo mon mèi bon collectatge, d’ua fèiçon manhifica e poetica com ac sabè har : "Que passi d’ua causa tara auta, mes qu’ei era vita atau. Non marcha pas tot coma era pendula d’ua montra".

  • Gérard : e sabès aqueth futur deu passat biarnés (e pas sonque, bigordan tanben e belèu un chic deu Gèrs) qu’èra gessit d’un condicionau vielh de l’occitan ancian ? Per exemple, los trobadors que l’empleguèvan e qu’èra donc d’usatge pro espandit en lengadocian medievau. E n’es pas damorat sonqu’en Gasconha biarnesa. Çò que hèi que, istoricament, n’es pas briga quauquarren de tipicament gascon (encoèra le mosaïca de qui parlèvi ad ensús).

    Tanben, per exprimir aqueth futur deu passat, plan pro de parlars, que’n parli en le mia gramatica sus ARnaudin mes qu’ac èi tanben entinut en Gasconha pirenenca, que pòden emplegar l’imperfèit deu subjonctiu. Per exemple, lo mon vesin a Nistòs qu’avè naturaument arrevirat le frasa "j’aurais pensé que viendriez dimanche à l’église" per "qu’auriái pensat que vengossatz dimenge tara glèisa", on un biarnés auré dit "que vengoratz".

  • 79.

    Renaud, que cau saber çò qui vòlem. Guardar religiosaments çò qui damòra uei-lo-dia deu gascon dialectau o véder mei luenh e temptar de crear un gascon "normat" digne d’aqueth nom deu fèit la lenga n’ei pas mei trasmetuda e donc practicada normaumens. Ad ua escala mei grana, qu’ei la medixa situacion dens tota la Romania deus linguistas. Dens lo prumèr cas, l’interès uei-lo-dia que’s limita ad estudis dialectologics e linguistics pr’amor la continuitat naturau suu terrenh qu’ei arrota desempuix pausa.
    Dens lo dusau cas, se lo mot "prospectiva" e significa quauqu’arré, la vision deu gascon que’s hè mei larja e ambiciosa.
    Mès, tot plan pesat, que pensi qui pòdem conciliar las duas causas pr’amor no sonn pas briga antagonistas mès complementàrias, ça’m par.

  • Pensi que l’estandard es pas briga obligatòri , mès pas meixant tapauc se respècta los dialèctes e s’es hargat de mòda coerenta, e a condicion d’acompanhar una desmarxa gascona globala.

    Lo futur deu passat : m’avisi qu’es comparable au doblon -ara/-ase au subjonctiu en espanhòu !

  • 82. @Gaby

    No, l’estandard n’ei pas briga obligatòri mès los dialèctes tapauc pr’amor que n’ann pas mei la mendra foncion utilitària e sociau uei-lo-dia, a despart de’ns har plaser nosautes los dus o tres pelats qui ns’interèssam ad aqueras questions, esotericas per la màger part deu monde, e qui n’ann pas mei d’importància hens la vita vitanta que lo quadratura deu cèucle o lo sèxe deus anjos.

  • 83.

    Guardar los dialectes qu’ei simplament guardar la lenga deu pais, n’i a pas arren de mei naturau qu’aquo...

  • Je trouve dommage que certains prônent le respect des dialectes locaux pour finalement laisser jouer la carte du darwinisme entre parlers, du laisser-faire qui aboutira un jour ou l’autre à quelque chose de soit-disant acceptable (je dois avouer qu’à moi aussi il m’est arrivé de dire que ce n’était pas si grave que l’on enseigne une forme de béarnais dans les Landes parce que c’était mieux que rien... mais j’ai de plus en plus de mal avec le manque de vision globale et claire). Qui peut croire que l’on est suffisamment armé de documents, de grammaires et de dictionnaires pour coller au plus près au parler, qui n’est pas forcément celui du canton voisin ?

    Plus précisément : Que veut dire un parler local ? Quelle est son échelle ? Si on observe les atlas linguistiques, aucun isoglosse ne coïncide exactement à un autre qui permettrait de dessiner des zones bien délimitées. Comme dit dans un message plus haut, toute normalisation nécessite de trancher, que cela soit dans une vision locale ou bien globale.

    Pour le respect des dialectes, heureusement que certains font le boulot (comme par ex. Renaud que je remercie vivement pour son bouquin), mais il reste tellement à faire !!!! Est-ce encore possible en 2019 pour quadriller la Gascogne ?

    Per Noste avait par exemple sorti un livre avec plusieurs conjugaisons par endroit (avec des erreurs que même un débutant comme moi ai remarquées, comme la conjugaison rhizotonique d’Arnaudin) ... mais, entre Bayonne et Labouheyre qui y sont documentés - et espacés de 100 km ! - on n’a pas de documents facilement accessibles pour apprendre le parler local. Qui va s’en charger ? Le Congrès Permanent de la Langue Occitane qui base ses données sur le dico de Grosclaude et les conjugaisons de Romieu ? La bonne volonté d’amateurs et bénévoles qui font avec les moyens du bord ? J’en doute.

    Je préfère une vision globale (qui prendrait pourquoi pas plusieurs normes en compte, selon l’endroit) plutôt que ce discours - souvent de bonne foi - de ceux qui prônent la diversité, mais qui se traduit dans les faits par une sorte de darwinisme par défaut, avec toutes les conceptions biaisées que cela peut faire naître chez les néo-locuteurs et apprenants.

  • 83. Max, lo "mèi naturau" qu’es le transmission familiau. Podossis parlar dab los tons ajòus en gascon, quiò, b’es naturau. Senon, n’i pas arrei de "naturau" de causir entre lo dialècte de Pouillon e lo de Tyrosse.

  • 85.

    Que soi plan d’acòrd, que caleré mei de mond com lo Renaud entà descríver los parlars locaus. E òc, n’ei pas aisit tà un neo-locutor (que’n soi un jo tanben) de trobar libes o metòdes enta aprener lo parlar deu son parçan.

    Non pòdi pas diser mei qu’aquò pr’amor non soi pas lingüista, mès que pensi que caleré descríver lo mei de parlars qui’s posca (per exemple en tot escriver libes) entà que qui que sia e posca aprener un parlar quau que sia. Puish, lo darwinisme que decidirà se un parlar e’s cau estar arremplaçat per un aute o non...

    Enta jo, causir adara un gascon commun qu’ei decidir de tuar quauques dialectes, qu’ei péger que ensajar de descriver lo mei de parlars qui’s poscar e puish deishar lo darwinisme hèr.

  • 86.

    Be... aprener la lenga de l’endret o viven qu’ei tanben naturau enta jo, quan la familha non demoraré pas aquiu. Après, causir enter la de Tyrosse o lo de Pouillon n’ei pas tant important, aqueths parlars que son quasi los medish dab dilheu quauques mots de vocabulari diferents.

  • Bon, non soi vertaderament pas sonque un amator, mes lo gran tribalh que sere de distinguir lo maximum de parlars, dab mapas, gramaticas e tot aquo.

    Que pensi qu’aqueth tribalh e sere hera mei important que ensajar de definir un gascon commun...

  • 85. @Bruno

    Vous avez raison quand vous parlez de darwinisme à propos des élucubrations des partisans des dialectes locaux qui pensent qu’à la suite d’une sorte de lutte entre lesdits dialectes une forme acceptable verra fatalement le jour. Ces gars-là pèchent par anachronisme car la matière dialectale est tarie depuis des décennies. Et lorsque vous vous demandez si en 2019 il est encore possible de quadriller la Gascogne, si vous faites allusion à des enquêtes sur le terrain, alors je vous dis NON !
    L’Atlas Linguistique et Ethnographique de la Gascogne (ALG), élaboré essentiellement dans les années 60 n’aurait jamais pu l’être de nos jours. Cet immense travail a été réalisé in-extremis . Le treillis dialectal, déjà mal en point à cette époque, n’existe plus de nos jours ou alors dans un tel état qu’il n’en reste plus que les yeux pour pleurer. Pour faire imagé, on pourrait penser à une jolie robe qui est devenu un véritable haillon au fil du temps.
    C’est ce que certains se refusent de voir dans une sorte de déni de réalité.
    Ne serait-ce que pour cette raison et bien que respectueux de l’ancienne diversité dialectale du gascon, je suis un chaud partisan d’une langue standard, ou normée, comme on voudra, pour pallier ce vide. Sinon, inutile de me parler de prospective ou d’amusette de ce genre car pour moi une Gascogne sans une langue gasconne moderne vraiment digne de ce nom ne serait qu’un mirage idéologique de plus.

  • L’ALG existe. Mais qui fera par exemple les tableaux de conjugaison à partir du tome 5, zone par zone ? Mais quelles zones d’ailleurs ?

  • En tout cas, l’argent public sert à financer le Congrès Permanent de la Langue Occitane qui, lui, propose des formes normées pour tout le gascon, dictionnaire comme conjugaison, des sites internet et des applications smartphone qui les diffusent. Je ne juge pas de la pertinence des formes choisies mais constate simplement que c’est quelque chose qui est en cours.

  • 90.

    Sèi pas, lingüistas, ahuecats.

    93.

    Qu’ei vertat mès Lo Congrès qu’ensaja totun de guardar quauques fòrmas diferentas : que i a a còps duas fòrmas diferentas dens la conjugasons, que i a tres dictionaris peu gascon (Rei Bèthvéder, Per Noste , Atau que’s ditz). Alavetz lheu qu’ei possible de proposar mei diferentas fòrmas enqüèra.

    O lheu, en purmer, que caleré devisar dab eths.

  • Of,qu’es riquissim aqueth hiu dab mèi de 80 pòsts tots horts interessants(e par la mage part,d’esperit hòrt positiu).
    Que voleri responer a quauques punts recents :
    79 que m’adui totaument dab çò qu’escrivetz ,Daniel,que cau saber çò qui volem e ensajar de damorar coherents.
    80.Renaud :non coneixevi pas briga aqueste genealogia de l’imparfèit deu futur « biarnès ».Lo hèit qui non sii pas exclusivament gascon d’origina no’m chepica pas ,non pensi pas que cau cercar tostems çò d’exclusiu, de mèi gascon que lo gascon…Lo hèit actuau qu’es aquera fòrma n’existeix pas mèi sonque en Biarn au demièi de tots los pais d’òc, concurrenta dab l’imparfèit deu subjonctiu.E la correspondancia dab lo castellan , mentavuda preu Gaby que’m sembla un argument mèi tà la popularisar :com los castellan,lenga hòrt pròixe de nòste,qu’aurem atau dua maneras de diser la medixa relacion au temps ,a l’encòp referida au present e a l’aviener.
    85 e 93 Bruno :non sui pas segur de’t comprener totalament quan opausas un darwinisme passiu(le « laisser faire ») e ua accion sistematica .Lo darwinisme que pòt viener d’ua dominacion exagerada deus occitanistas biarnistes tipe InOc, s’us deixem impausar la lors causidas o d’autas causas (seguiment un chic avugle de tau o tau escritor de prestigi,çò qui nes pas tanpauc d mespresar :l’italian que haso atau).L’accion sistematica que soheti que vieneré d’un grop legitime de linguistes com los Setanta traductors de la Biblia ebraica en grec dus cents ans avant lo Crist) .Mes com aqueth grop non sembla pas près de vader e que lo temps e’ns es condat,qu’i pòt i aver un mecanisme a mièi camin deu « darwinisme » e de l’accion sistematica.La nòsta capacitat a hargar un chic intuitivament,dab errors possibles, un gascon comun,que pòt estar un punt de partença concret.L’ideia de parlar dab lo CPLO qu’es bona mes n’es pas solide que vulhin parlar dab gents com nosautes ; qu’an establit,ça’m par,un grop d’usançèrs de la lenga , non sèi pas qui son mes n’i em pas nosautes.Qu’avevi passat un articlòt ,benlèu tròp critic ,sus la lor accion en 2017 (22 pòsts dinc a 2018) :
    http://www.gasconha.com/spip.php?article208
    E los disccionaris gascons que perpausan en linha que’m semblan tròp limitats.Sustot que cranhi e vulhin hargar un gascon correcte mes tan pròixe qui’s pòt de l’occitan normat.Alavetz n’iran pas jamèi , pensi, cercar solucions deu costat de fòrmas tròp esqueras,tipe gascon occidentau negue o parlars pirenencs.

    PS qu’am quasi totes,aci,un tropisme "occidentau"e non coneixem pas guaire las riquesas armanhaquèsas,per exemple(en permer,jo !) ,çò qu’es de dòu hat en d aqueste exercici.

  • Per çò qu’es d’un grope de lingüistas, am dejà les competéncias de Halip (diplomat en lingüistica donc aquò balha una legitimitat se quauque occitanista te vèn embrumar) e de Renaud, de Gérard Loison e Jean-Yves Gaubert, pensi tabé a d’eminents personatges coma MM. Lafitte e Massoure qu’èi pas la xança de conéixer.

    N.B. Tederic a un tropisme orientau, ce me sembla ! (Lingüisticament parlant) Mès cèrtas nòrd-orientau

  • 96. @Gerard

    Amic Gerard, "tropisme" occidentau no vòu pas díser que’s calhi focalizar suus parlars estrictaments occidentaus sonque. Aqueths parlars pòdenn servir de basi mès aquò n’empacha pas d’anar pelucar dens de parlars "orientaus" s’ei necessari.

  • 98Quiò Daniel, qu’ac pensi taben mes qu’am hrèita de monde a capsus .A bethlèu !

  • 73. A Dacs que’s pòt díser pla o plang segon l’enviroament sonòr e/o lo locutor, mes meilèu plang per defaut.
    Escríver ua dobla R finau a noste que faussaré la prononciacion, estant que ne pronónciam pas la màger part de las Rs finaus de tota faiçon. Que dísem lo caminn de hè, pas lo cami de hèrr.
    Quan l’R ei prononciada qu’an tendéncia à i hornir ua T de sostien : a l’empara < a l’empaR < a l’empart.
    Atau cada cambiament de grafia que règla un problèma aciu e que’n crea un aquiu.
    Pr’amor d’aquò que vau contunhar d’emplegar la grafia englobanta, en tot saber que quauques mots ne’s pronóncian pas exactament o pas pertot com s’escriven, çò qui arriba en un hum de lencos.
    Aoutumén ta barré tournèssim a le grafì patouèse, é rày.
    — 
    E sinon, lo centau gron de sau e ganha quauquarren ?

  • Amics Gascons !
    Que’n sò tot d’acòrd damb aqueri que volen auançar ena arreconeishença deth nòste Gascon. Cau cercar lingüístes de prestigi tà poder arribar a elaborar un Gascon standard a nivèu ESCRIT, coma an totes es lengües que vòlen auer un futur prometedor.
    Que creïgui que calerie trobar un punt intermedi entre eth gascon orientau e occidentau. E nosati èster tolerants e generosi d’aceptar eth trabalh arrasonat des lingüístes.
    Eth Gascon dialectau non se perd ena escritura, se non ena familha. Se non i a transmission ei perdut.
    En fòrça lòcs de Gasconha, malerosament que ja ei massa tard.
    Gascons dera França, que ètz 99%, vos cau méter d’acòrd lèu, se non serà massa tard. Manque sustot ua fòrça poítica 100% GASCONA.

  • Au 200 ème message que gagne-t-on ?

    @ 50 (moi même)
    L’idée de créer un nouveau gascon normé me semble finalement totalement utopique...
    Ce gascon normé existe plus ou moins et c’est celui que l’on trouve sur le site de per noste.
    Reste à l’adapter aux divers pays de la Gascogne.

  • E voletz que la Vath d’Aran e l’utilize aqueth gascon commun ? :p

  • Pensi que l’aranés pòt o poirà estar considerat coma una lenga per elaboracion, separada deu gascon estandard e solide encara mèi de l’occitan estandard. Coma lo còrse per rapòrt a l’italian, l’aragonés per rapòrt au castilhan... Un jorn gueitèri una videò ont parlèvan aragonés...comprenèvi coma se parlèvan castilhan, sonque quauques mòts èran un pauc desparièirs. L’aranés, per contra, me’n vesi per compréner...mèmes a l’escriut me sembla escur !

  • E tà çò qui ei deus parlars pirenencs ? Los parlars pirenencs bigordans , comengés e coserans que son vesins de l’aranés e que son mei luenhec deu gascon centrau. E voletz utilizar un gascon commun centrau aquiu mentre que lo vesin aranés e guardarà la sua lenga ?

  • Jo coma Aranés accepti un Gascon comun tà poder-lo escríuer quan volga comunicar-me tà tota Gasconha, e er Aranés tà comunicar-me en Aran

  • Non cau confoner era lenga parlada damb era lenga escrita. Er Aranés de baish Aran ei plan diferent deth aranés de naut Aran, e toti l’escriuèm parièr.

  • Ei curiós, més arrés met en qüestion un Francés estandard, ne un Espanhòu estandard, ne un catalan estandard. E, que es Gascons non auèm dret a un Gascon estandard ??...Èm marginaus ?? o mos auto-marginam ??

  • 104. Dans notre quête d’un gascon commun,on ne peut oublier ce que vous appelez"Gascon de Per Noste",qui va peser lourd.Mais je pense qu’il faut oeuvrer à son infléchissement pour que ce gascon commun soit moins béarnais :
     syntaxiquement,en faisant place à des formes authentiques d’aillleurs,et en acceptant de le flexibiliser (dans l’usage des particules, à peu près ignorées au nord,par exemple)
     lexicalement, idem(par exemple, vocabulaire de la pêche et de la mer,des rivières,etc... pour lesquels ce " gascon PN "est limité) ;
     grammaticalement,point délicat des conjugaisons où un examen synthétique serait nécessaire avant de choisir un type ou un autre(voir si notre préférence des conjugaisons de type occidental est motivé et acceptable ailleurs).

    107.Gascon d’Aran(108) que’ vs a responut .

  • 110.

    Aqueras lengas imperialistas (frances, espanhou) que son justament maishantas enta las autas lengas. De segur que las hiqui en question.

    Ta co qui ei deu frances, l’estandard, qui ei lo de Paris, qu’ei tant poderós qu’ei de pertot, e qu’arron aver tuat las lengas locaus, que tua los accents, los diferents parlars frances.

    E un mond on tot lo mond que parla la medisha lenga qu’ei un mond qui s’estupa...

  • Max Keteb : ec sabi, l’aranés es una varietat (catalanisada) deu gascon pirenenc, i a un continuum pertot . Mès se causíssem un gascon centrau coma estandard, i aurà una divergéncia demb l’aranés e pauc a pauc auram duas "lengas per elaboracion" deu temps que haràn partida de la medissa lenga-tèit, lo gascon, o mèmes l’occitanocatalan.

    Personalament, per clarificar encara ma pausicion : sui un franc defensaire deus dialèctes e utilisi a tengut mon dialècte garonés, mès sui favorable a l’existéncia d’un estandard gascon (que d’autes que jo escriuràn e parleràn), a condicion qu’èsti coerent e geograficament equilibrat. Soeti qu’èsti pas impausat pertot coma sola referéncia acceptabla, mès pulèu qu’èsti un utís de trabalh botat a dispausicion, dens lo cadre d’accions pangasconas.

  • Ben.., tanben podem díder qu’eth Gascon ei fòrça afrancesat, qu’en ei plen de galicismes, tant de paraules com d’expresions.

  • 112.Ua lenga n’es as jamèi maixanta e non tua pas digun en se .
    Los maixants que son los òmis qui escanan autas lengas o taben...los qui las poderen parlar e las deixan morir.

  • 115.

    Oc, ua lenga n’ei pas maishanta en se. Qu’ei la politica imperialista linguistica qui ei lo copable mager. Non poden pas vertaderament volé’n a lxs qui an deishat la lenga enta ensajar d’aver ua vita mielhora.

  • En consulant quelques entrées du dictionnaire en ligne de « Per Noste » je fais les observations suivantes en m’aidant de l’ALG :
    1-
    nuit : nueit | neit | net Big. | nuit Bx, nL.
     « nueit » englobe les prononciations béarnaises de [nwèyt], [nwéyt], [nœyt].
     « nuit » englobe les prononciations girondines et landaises [nuyt] y compris le gascon noir [nœyt]
     « neit » englobe les prononciations [nèyt], [néyt], [néy], [nèy] du Bazadais au Marsan jusqu’à la Garonne de Langon à Murèth
     « net » [nét] de la Bigorre au Couserans.

    « Nueit » est mis en premier, mais toutes les autres formes sont conservées, même si la première est la forme la plus englobante. Donc ici pas de standard proposé, en conséquence toutes les formes devraient être connues par un gascon.

    2-
    village : vilatge
    Mais la forme uniquement connue sur tout le territoire des Landes et de la Gironde est pourtant « borc »
    Le dico est ici incomplet.

    3-
    boue : (gén.) hanga ; hanha
    La forme « hanha » (ouest Landes, Gironde) n’est pas oubliée, mais n’est pas mise en gén., et en conséquence on ne trouve dans le dico que les dérivés sur « hanga » et non sur « hanha ».
    Ici on a une volonté de normalisation.

    4-
    cendre : (gén.) brasa ; cier
    « Brasa » est béarnais et landais.
    « Cier » est de haute-Bigorre. Mais ne sont pas mentionnées les formes « cena », « cenes » du nord du Gers, qui sont de structure bien gasconne, ni la forme girondine et orientale « cendre », qu’on peut penser venue du français ou du languedocien.
    Donc ici on voit une volonté de normalisation, et sans doute de purification lexicale.

  • Gascon d’ Aran : solide ! Disèvi aquò demb un punt de vista de francés. E xens qu’èsti lende pejoratiu !

  • Lo Per Noste es clarament biarnés...los mòts girondins estúren pusats ...dens lo Palay ! L’ALG, bernica ! Se’n dàven gaire !

  • 118. Çò que pensas d’aqueth utís informatic ?
    https://www.jornalet.com/nova/11566...

    Que dius estar contre, ce’m pensi. Pr’amon ne’s pòt pas crear un corrector shètz nada nòrma o conjugason. O que carré hicar totas les conjugasons e les fòrmas de mòts qui puirem trobar hens l’ALG !!! Mès ne sui pas sòlide que sii possible ... o volut.

  • Hens l’article capsús, que dísen : " L’occitan ten ara de correctors ortografics en lengadocian e gascon per Firefox, Chrome e LibreOffice. Lo Congrès Permament de la Lenga Occitana (CPLO) ven de los desvolopar amb lo sosten de l’euroregion Nòva Aquitània-Euskadi-Navarra e la fondacion basca Elhuyar."

    E lo limosin de la Navèra Aquitània ?? Que’us am desbrombats !? E los de l’arregionassa Occitània, ne vòlen pas pagar ?!

  • N’ei pas necessari de sortir de la nòrma alibertopernostina entà integrar un lexic e ua morfologia mei largs.
    Tau lexic que l’am e que’u hèm servir. Tà la morfologia, gramatica, etc. bèths uns que las atz documentadas en detalh (Gaby, Arnaud, Ph. Dubedout et al.) ; que s’ac cau har servir taben.
    A’us de PN ne’us arcastarí pas tot çò de manca au lor diccionari. Que’u s’an engualhat com ac an podut en benevolat complet, dab mejans limitats.
    Los trabucs que començan quan s’arrebècan contra tot mot o tota forma non “omologada” per eths e lo lor corrector pròpi, com si avèn produit l’alfa e l’omèga, lo Sagèth deus Diccionaris.
    — 
    Que’m sembla lo problèma de nòrma qu’a dus aspèctes.
    1. La convencion grafica, o com restituir los sons de basa.
    2. Las solucions portadas a las variacions, qui son de dus tips.
    a. Solucion pedagogica (explicar que -a finau e rend segon los parlars /-o/, /-ə/, o /-a/… etc.)
    b. Solucion grafica, quan ei evident que la grafia englobanta ei tròp aluenhada de la prononciacion (aperam ne pòt pas englobar apèram).
    En mantrun cas la solucion que pòt estar un mix de a. e b.… Que damòri estacat a las solucions englobantas tot còp que sii possible (autament lo sistèma grafic tot que n’ei esbrigalhat, d’ua faiçon contraproductiva segon jo). Mes que supausaré un hum de pedagògues competents, e capables de soplejar a partir deu motle PN. E’us am ? D’aquò que’m menshidi.

  • 121.

    Non soi pas contra, un corrector ortografic que’s pòt melhorar dab mantuns dialectes (que pòden hornir mots se lo corrector non los coneish pas).

    Tà çò qui ei deu Congrès, que pensi que hèn com pòden, aqueth tribalh qu’ei deus grans alavetz que’u hèn chic a chic. Per exemple qu’acaban de publicar lo vèrb’Òc (conjugason) en provençau (que l’an ditz sus Radio Pais).

  • 126. Quiò. Totun, VèrbÒc ne balharà pas jamèi les conjugasons de le mitat de le Gasconha (ex : conjugaisons rhizotoniques, etc.), ne sèi quitament pas se’s pàusan le question... aquò rai.

  • 127.

    Lheu pas, oc. Lheu pr’amor que las varietats de lengas que son hera granas dens totas las Lengas d’Oc.

    En pr’amor d’aquo que calere her ua sòrta de VèrbÒc gascon ^^


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