Goût d’enfance en Gascogne.

- Dominique Barat

Quand j’étais enfant au début des années 50, une chose me semblait totalement caractéristique de la Gascogne : on y mangeait toujours de la soupe, du tourin, à midi.
Que ce soit chez ma grand-mère, dans les métairies des cousins, ou même au restaurant.
On avait fêté à Léon en 1955 les dix ans de la libération de captivité en Allemagne du groupe d’amis de mon Père dans une auberge, ce fut un repas pantagruélique d’une journée entière, très fatigant pour nous les enfants, et en plus on a commencé par le tourin !
Est-ce que c’est uniquement moi qui me souviens de cela ? est-ce landais ? pan-gascon ? cela perdure-t-il ?
En tous les cas, pour moi cela ne faisait pas de doute : les Landais se reconnaissaient à ce qu’ils mangeaient de la soupe aux deux repas (et de la confiture de melon au goûter).

Grans de sau

  • Je crois me souvenir que du côté de ma mère (Réaup, Albret), le fait de manger de la soupe à midi était perçu comme un particularisme régional.
    Perception née, sans doute, de contacts avec des régions qui n’avaient pas cette habitude.
    Maintenant, est-ce que toute la Gascogne mangeait de la soupe à midi, et seulement elle ?
    Il nous faudrait des témoignages de Gascogne et de hors Gascogne...

  • Manger de la soupe ou ne faire que de la seule soupe le repas de midi ?

    Pour ma part, il m’a toujours semblé que la soupe était au menu de toutes les civilisations paysannes européennes, mais je peux me tromper.

  • "Manger de la soupe ou ne faire que de la seule soupe le repas de midi ?" demandez-vous ?
    Non, je parle de la soupe le midi pour commencer chaque repas, alors que ni en Auvergne, ni en Picardie, ni dans la Sarthe où j’avais pu aller cela ne m’avait frappé.
    D’ailleurs dans les années soixante nous avons, sillonné le Gers en vacances avec mon mari, ardéchois et piémontais et nous avions fait la remarque que le potage était servi dans toutes les auberges au repas de midi, avant la suite qui n’était pas chiche ! alors qu’ailleurs c’étaient crudités et plat du jour.
    Dans le Gers et les Landes on vous servait toujours la soupe : j’en avais conclu à une particularité, mais j’ai peut-être fabriqué toute une tradition à partir d’expériences limitées.
    Ceci dit bien sûr qu’au dix-neuvième siècle et avant, partout c’était la soupe et le pain trempé chez les paysans.
    Mais le repas de fête, de noces, communion, ou le banquet avec foie gras, salmis de petits oiseaux etc... commençait toujours dans les Landes et la Chalosse par la soupe, le tourin dans mon souvenir, et ce jusqu’à la fin des années 70.

  • Dans l’Armagnac, les repas de fêtes étaient commencés par le bouillon de la poule au pot.
    La soupe commençait le repas des 3 saisons : automne, hiver, printemps ; les crudités du jardin ouvraient les repas d’été.

  • Tout ce que je peux dire, c’est que dans mon enfance, j’ai toujours mangé de la soupe en entrée le midi comme le soir, ce toute l’année (le chou, à part au cœur de l’été, il y en a toute l’année), que celle-ci changeait néanmoins en fonction de ce que l’on trouvait au jardin, même si les supermarchés permettaient de compléter.

    Je n’ai jamais eu la sensation qu’il s’agissait là d’un fait régional, la soupe me paraissant universelle, tout du moins dans la France rurale, mais je peux me tromper.

    Je parierais plutôt sur un maintien d’une ancienne tradition européenne, disparue dans des zones plus soumises à la révolution industrielle.


Un gran de sau ?

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