Parladge besin (?) Dominique

Je voudrais vous poser une question qui me titille sur les langues voisines du gascon.
Que parlaient originellement du côté espagnol de la frontière les Navarrais qui ne parlaient pas basque, que parlaient de l’autre côté du col du Pourtalet, par exemple, les Aragonais de cette vallée.
La forme "standard" de l’aragonais ? un parler apparenté au gascon et proche du béarnais parlé en vallée d’ Ossau ? le "navarrais" roman, s’il a existé ( vraiment ma question est totalement naïve et je n’en connais pas la réponse ) était-il différent de l’aragonais ?
Y-avait-il des traits linguistiques apparentés au gascon dans ces langues ? en a -t-on des traces ?
Vous voyez des questions que je me pose à la lecture du site quand je vois toutes les discussions tant sur les différences à l’intérieur du gascon (celui de Chalosse et celui des bords de la Gironde par exemple) et celles sur le clivage entre gascon et occitan, je me dis que les Pyrénées ne devaient pas être une telle barrière linguistique qu’il n’y ait pas eu de relation de proche en proche entre les langues.

Grans de sau

  • Wop, en tant que frontalier, voilà un sujet qui me touche, je vais me faire un plaisir d’essayer de vous répondre (dans la mesure de ce que je connais).

    C’est un sujet passionnant, et si le présent site cible la Gascogne, on pourrait imaginer son pendant "Pirene.com", qui jouerait le même rôle pour les mêmes raisons : une communauté culturelle, géographique, historique, ethnique... largement au second plan dans la conscience du grand public et en crise sur fond d’exode rural, d’états omniprésents d’origine exogène, etc...

    Pour ce qui est des Navarrais, toute la Navarre juste de l’autre côté de la frontière actuelle, c’est-à-dire la partie pyrénéenne, a une tradition bascophone. (Pour être précis néanmoins, la partie qui jouxte l’Aragon, à savoir les vallées de Roncal et de Salazar, connait l’extinction récente de ses dialectes natifs, faute de locuteurs). Pour trouver des Navarrais sans tradition bascophone récente, il faut descendre en plaine, de plus en plus en allant vers l’Ebre.

    Toutefois attention, la Navarre a aussi une tradition romane ancienne dans les terres bascophones, et parfois vice-versa, le critère n’est pas uniquement géographique, il y a eu des groupes sociaux, des usages administratifs ou domestiques etc...

    Cette tradition romane navarraise, c’est quoi ? Aujourd’hui c’est de l’espagnol un peu typé. Mais avant, c’était plutôt du gascon dans le Nord, et plutôt un roman particulier au sud, intermédiaire gascon/castillan ancien (le castillan moderne est plus éloigné) si vous voulez, en tout cas ressemblant aux deux à mes yeux.

    Revenons à la frontière. Vers l’est à partir pic d’Anie, traditionnellement le nord est gascon, le sud aragonais, depuis des siècles. Le versant nord parle ainsi divers parlers gascons jusqu’en Couserans puis on passe au parler de l’Ariège... Le versant sud parle divers parlers aragonais jusqu’à Bénasque. A partir de là, on glisse en douceur vers du catalan (de montagne, ça reste différent du standard actuel)...

    Alors c’est quoi ce(s) parler(s) aragonais de montagne ?
    C’est presque perdu, encore plus mal barré que le gascon. Du coup, pour vous faire une idée par vous même, dur.
    Mais on peut l’entendre dans certains villages. Il y a aussi des collectages qui ont été faits.

    Ce que je voudrais pointer, c’est que le mouvement de disparition s’est fait par le sud, ces parlers sont bien d’ancrage pyrénéen.
    Ce qui reste malgré tout, la toponymie, le vocabulaire spécifique à la montagne, sont sur une même base de part et d’autre de la frontière. De nombreuses études l’ont montré scientifiquement, et je peux (comme beaucoup de monde dans les vallées) en témoigner.

    Le Pourtalet auquel vous faites allusion joint deux vallées : Tena au sud et Ossau au nord. Ma famille vit et travaille là, entre Laruns et Sallent. Je peux illustrer avec quelques exemples de ce que je connais.
    Exemples rapides de vocabulaire identique ou très proche : craba (chèvre). abet(o) (sapin). sarri(o) (isard), ta (vers/pour), puja/puya (monter)...
    Exemples de toponymes : Foratata/Houratate, Batchimanya/Manyabatch...
    Exemple phonétique significatif : les mots qui finissent en -tch en Ossau (gascon standard -th, c’est souvent t ou ty en plaine) et en -tcho en Tena (c’est -llo en aragonais standard). exemple : castetch/castietcho.

    Il est clair que les deux patois sont très proches, et qu’ils l’ont été plus encore avant (le parler de Tena s’est beaucoup "espagnolisé", et le parler d’ossau a perdu de ses spécificités vis-à-vis du béarnais standard). Les anciens se parlaient sans interprètes. Cette proximité est-elle issue d’un long voisinage, ou d’une identité stricte au moyen-âge, ça je ne sais pas.

    Enfin avant la castillanisation de l’ensemble (qui commence quand même dès le XVe, hein, c’est pas tout neuf) le Navarrais était-il différent de l’Aragonais ? Hmm, Navarre et Aragon sont des entités politiques, pas linguistiques ou culturelles. Je pense qu’il est plus sûr de dire que le parler qui s’est forgé à partir du latin sur les rives de l’Ebre ressort dès le départ d’un foyer proche du vieux castillan (autour de la Rioja), et que le parler qui s’est développé en haut-aragon ressort au moins pour part d’un foyer pyrénéen, comme le gascon et le catalan montagnards.
    Entre les deux, le roman mozarabe de la plaine de Saragosse, dont j’ignore tout...

  • Artiaque a parfaitement résumé ce qu’il en était.

     Au contact du massif de l’Anie, la Navarre de la vallée de Roncal qui a perdu son dialecte basque très typé et semblable au souletin il y a quelques générations pour passer à l’espagnol standard du Nord de la péninsule.

    Il serait intéressant d’avoir des témoignages barétounais autour des Roncalais, s’ils avaient conscience de traiter avec des bascophones par exemple.

     De l’Anie à l’Aneto : en effet, ce sont des parlers romans aragonais, au substrat basque mis en évidence par Rohlfs (mais un substrat différent somme toute puisque la lettre f était maintenue).

    Chaque vallée avait son dialecte et ses archaïsmes, tout ceci a été balayé par l’avancée de l’espagnol standard, de la même manière que ce dernier avait absorbé les foyers d’originalité linguistique dans la Ribera navarraise.

    Après, il faut relativiser comme le fait Artiaque : clairement, l’espagnol que nous connaissons est né quelque part aux alentours de La Rioja et des Merindades, voire en Alava, c’est une modalité plus prestigieuse d’un ensemble linguistique qui s’est imposée.

    On peut trouver sur le web espagnol des études concises sur ce qu’il reste de localismes dans les parlers espagnols de La Rioja, de la Navarre, de l’Aragon. Également en Cantabrie avec le fameux dialecte montañés (qui a maintenu l’aspiration de h, sous une forme j).

    Après, plus à l’Ouest, on tombe dans le domaine asturo-léonais qui est de transition avec le portugais, c’est déjà un autre univers, qui illustre la division de la péninsule en deux parties, Ouest et Est, ce à date ancienne (même génétique).

    Cependant, on s’éloigne de la question des parlers immédiatement voisins.

    On peut ajouter qu’il était standard que les Gascons de la montagne aient connaissance du dialecte de l’autre côté de la frontière. Probablement que des pidgins se sont créés.

     De l’Aneto au Pic des Trois Seigneurs : ce sont des formes de catalan, mais qui possèdent des traits romans pyrénéens communs avec l’aragonais.

    Ce n’est pas très politiquement correct à l’heure où la Catalogne entend se constituer comme nation que de faire remarquer le caractère très mêlé des parlers de la Ribagorza, un peu comme nous avons les parlers du Séronais, entre gascon du Couserans et languedocien fuxéen.

    Tout ceci est une question d’isoglosses. Là encore, le web espagnol et catalan est très complet sur la question, notamment Wikipedia.

    En tout état de cause, la question de la frontière n’est pas suffisamment traitée, sur le domaine linguistique donc, mais aussi sur tout un tas d’autres domaines (migratoire, économique, historique, ...).

  • Je n’ai pas répondu sur la question de l’aragonais standard.
    Il faut distinguer :
    1- la langue officielle utilisée par le Royaume d’Aragon au moyen-âge,
    2- la/les tentative(s) contemporaines de standardisation.

    1) Jusque vers 1150, soit une époque où beaucoup de langues romanes sont individualisées, ce qui est l’Aragon aujourd’hui est coupé en deux aires politiques : le royaume de Saragosse occupe toute la plaine, autour de l’Ebre, tandis que les hautes vallées échappent à son contrôle, le piémont restant disputé. Les langues écrites à cette époque sont principalement le latin et l’arabe administratifs, il est difficile d’avoir une idée claire du parler roman des montagnards ou des mozarabes de Saragosse.

    Puis Saragosse est prise et devient capitale et centre du Royaume d’Aragon. Pendant trois siècles, celui-ci va utiliser une langue romane officielle propre, que les linguistes et historiens connaissent bien. Dans quelle mesure cette langue écrite a-t-elle hérité du parler des montagnes ou de Saragosse, dans quelle mesure est-elle influencée par les romans voisins de Gascogne, Languedoc, Castille, Navarre et Catalogne ?
    Je me suis amusé à lire quelques textes. C’est clairement parent du gascon et du catalan mais tout autant du castillan ancien (le Cid version originale). Et puis les commentaires de spécialistes décrivent des tiraillements entre plusieurs formes, signe (c’est moi qui interprète) que les parlers sont assez hétérogènes dans le Royaume ?

    Comme je vous disais, dans les années 1400, débute la castillanisation, d’abord au sein de l’élite, puis dans les textes, puis dans les villes, puis dans les champs, enfin dans les montagnes.

    2) Pour arriver au XXe siècle à des ilots de conservation disséminés dans la zone pyrénéenne et de piémont. Situation fragmentaire devant laquelle un travail a été fait, depuis les années 70, pour reconstruire un standard "Aragonais" contemporain. Il y eu plusieurs points de vues , plusieurs graphies, même topo que dans le sud de la France...
    Avec les mêmes difficultés : la langue écrite médiévale n’a pas toutes les réponses, l’espagnol est dans toutes les maisons avec la télé et le tourisme, il faut couvrir des dialectes résiduels bien différenciés et discontinus, et surtout, les réseaux de communication se sont cassés et la pureté de la langue diminue...

  • Merci de vos explications, c’est vrai que cette question des "frontières" me tarabuste car c’est tout de même très étonnant !

    Je viens de me rendre compte en écrivant cette phrase que si j’avais parlé du col du Pourtalet comme exemple c’est en fait très biographique et anecdotique : la première fois que j’ai vu de ma vie une frontière c’était au col du Pourtalet, j’avais 7 ans.
    A une époque où aller en Espagne nécessitait non seulement un passeport (et non une carte d’identité) mais aussi un visa !Franco victorieux n’avait pas encore ouvert son pays au tourisme.
    C’est dire mon âge canonique !
    Bref, le col du Pourtalet devant la grande dent du Pic de midi d’Ossau était couvert d’iris de la montagne à perte de vue, je crois n’avoir jamais rien vu d’aussi beau que cet après-midi de 1955.
    Pour en revenir à la frontière : je me suis demandé ce jour là pourquoi on parlait à l’école de la frontière naturelle des Pyrénées, car dans la nature je ne voyais pas de frontière.
    Pour m’en souvenir ma mère m’a photographiée devant la borne carrée qui indiquait Espagne/France, mais en noir et blanc on ne voit pas le bleu des iris.
    Cette question de la limite "discrète" ou infinitésimale" comme on dit en langue mathématique est effectivement posée dans le sol, le paysage et l’histoire des hommes.
    Merci à nouveau de de vos réponses.
    Sur les migrations et passage des hommes et des bêtes dans les chemins de montagnes ou sur les routes du savoir, j’ai vu une curieuse chose à l’Université de Bologne en Italie (première université fondée même avant la Sorbonne),dans le "cortile" entouré de galeries,sur les voûtes, les étudiants (à l’époque humaniste) ont fait peindre leurs blasons, l’un d’eux avait noté son origine et curieusement il est inscrit sous son nom "Vasconus et Avernus" "Gascon (?) et auvergnat" .
    Je vais essayer de retrouver la photo que j’en ai faite, mais comme les voûtes étaient à croisée d’ogive le relief est écrasé et c’est peu lisible.
    Enfin ! les "hommes ont des pieds,si les plantes ont des racines" "comme disait Aristote ils ont aussi des langues et ont fait des chemins. Ceux de Gascogne et de Béarn sont passionnants.

  • Dans les mémoires de sa jeunesse ("Bite bitante ") l’écrivain Miquèu Camelat écrivait que dans son enfance (il était né en 1870) les échanges commerciaux de sa vallée d’Arrens en Lavedan se faisaient essentiellement avec celle de Sallent de Gallego en Aragon (auquel je lis que Wikipédia reconnait aussi le nom aragonais transcrit en "Sallén de Galligo"). Il est à parier que cela durait depuis de longs siècles et n’avait pas dû manquer d’influencer les usages linguistiques des uns et des autres. Je suppose que cet état de fait a pu perdurer jusqu’à la première guerre mondiale, sans doute guère après. Mais, pour l’avenir, cela donne envie de susciter de nouveaux échanges sur d’autres bases, d’une économie locale à une autre, si nous savons tous les recréer...

  • Les iris sont toujours là chaque été Dominique. Et j’imagine qu’il n’ont pas trop perdu de leur charme.
    Vous eûtes ce jour de 1955 une réaction de bon sens : vues de près, les Pyrénées centrales sont une île entre deux mondes plutôt qu’une barrière.
    Les considérer comme frontière "naturelle" a été, depuis Jules César au moins, le point de vue volontairement simplificateur des administrations et intellectuels basés bien loin en plaine...

    Gérard, il y a un paradoxe qu’il est bon de rappeler car je ne suis pas sûr qu’il soit bien compris en plaine : l’ouverture des routes et l’accélération des transports ont beaucoup perturbé les relations entre vallées !

    1) Parce qu’elles surtout été nettement rapprochées de leur piémont, réorientant beaucoup les échanges vers l’Espagne ou la France.
    Mon grand-père quand il faisait un chantier en haut-ossau recrutait autant à Sallent qu’à Laruns. Aujourd’hui le personnel saisonnier de la station de Formigal ne compte aucun Ossalois et provient souvent de Huesca, Saragosse, voire Madrid...

    2) Parce qu’elles sont devenues traversables sans étapes de plaine à plaine.
    Le Palois va directement faire un tour aux ventas, l’espagnol de Sabiñanigo ou Jaca vient d’un coup de voiture au supermarché côté français. Quel besoin a un Ossalois d’aller faire commerce à Biescas ? Ou un Tensino de vendre au marché de Laruns, d’Arudy ou d’Argelès ?

    Depuis quelques années, l’envie de nous rapprocher à nouveau se manifeste. Sur un registre plus de partage que de commerce. Par exemple ceux d’Arrens et de Sallent organisent une course d’un village à l’autre.
    La frontière va encore changer de rôle...

  • Pardon à Dominique de faire dévier sa question initiale, purement linguistique, vers des thèmes socio-économiques mais il me semble que Artiague et Vincent lui ont fourni une réponse très complète.
    En ce qui concerne l’effet du "désenclavement" des vallées des deux côtés des Pyrénées -qui est en soi une bonne chose, bien sûr permettant d’accéder aux infrastructures fondamentales, telles enseignement ou hôpitaux, on voit bien qu’il est aussi de transformer les habitants des vallées en automobilistes consommateurs, recherchant les plus bas prix des biens recherchés par les ménages d’un côté ou de l’autre de la frontière ,selon les cas. Depuis des décennies nos sociétés d’Europe occidentale ont eu bien dû mal à appréhender d’autres dimensions des acteurs économiques et c’est aussi vrai des habitants des vallées que de ceux des plaines.
    Deux questions qu’on peut se poser à partir d’un nouveau rôle de la frontière esquissé par Artiague :
     au delà de la convivialité (courses,spectacles...) en soi excellente, perçoit-on dans les vallées qu’une coopération entre acteurs des deux côtés de la chaine pourrait permettre des travaux d’intérêt collectif difficiles à envisager en restant chacun de son côté ?
     une coopération "nord-sud" pourrait-elle se concevoir en vue d’améliorer l’activité ou l’efficacité des petites entreprises locales ? Créer des PME conjointes par exemple ? Que dit-on à Laruns ou Arrens des jonctions ferroviaires, type Canfranc/Oloron ?
    Merci à Romain de nous apporter si possible son éclairage là-dessus.

  • (Cela mérite peut-être un nouveau fil de discussion, Musü webmèste ?)

    "perçoit-on dans les vallées qu’une coopération entre acteurs des deux côtés de la chaine pourrait permettre des travaux d’intérêt collectif difficiles à envisager en restant chacun de son côté ?"

    ...Excellente question, je vous remercie de l’avoir posée... :D

    Bien sûr, mais il y a des freins :
     Nos trajectoires ont été décalées de 1939 aux années 2000, ç’a été fondamental,
     Il faut bien avoir en tête que les moyens par lesquels des communes ou intercommunalités peuvent boucler le financement d’un projet (dotation, subventions, et parfois même les emprunts !), les incitent (euphémisme) à se tourner d’abord vers leurs administrations et collectivités respectives...
     Pour les petites entreprises, du fait de réglementations, de pratiques économiques et de coûts là encore nationaux, se faire une place sur le marché de l’autre côté de la frontière est dans plusieurs secteurs difficile à concrétiser.

    Ensuite, pour mieux vous répondre par des exemples, à quels travaux d’intérêt collectifs pensez-vous ?

    "une coopération "nord-sud" pourrait-elle se concevoir en vue d’ améliorer l’activité ou l’efficacité des petites entreprises locales ? Créer des PME conjointes par exemple ?"

    Oui. D’ores et déjà des entreprises interviennent de part et d’autre, souvent dans des domaines un peu spéciaux.
    Toutefois, je rappelle que la plupart des vallées sont des culs-de-sacs routiers ! Pour les activités où le coût de transport commande la rentabilité, c’est majeur. Reste ce qui justifie un déplacement couteux (chantier ou marchandise spécifique), à pied (le tourisme, le pastoralisme en partie), se fait à distance (notamment prestations de services), par des déplacements réduits (événements ponctuels).
    Pour les vallées ayant une ouverture routière (5 en Gascogne : Barétous, Aspe, Ossau, Aure et Aran) les perspectives sont plus larges. A ce titre, c’est là que les choses pourraient prendre une nouvelle dimension. Je pense que l’envie de renforcer les liens qui s’exprime sur place a vocation entre autres à cela. Son premier effet est d’amener à échanger des idées, des partenaires, à comparer nos stratégies...
    Jusqu’à des entreprises "conjointes" ? j’ai rappelé les différences de droit et de pratiques, elles ne sont pas insurmontables mais à tout le moins... non-incitatives.
    Cela existe déjà à la marge, sur des activités saisonnières généralement, d’aller se faire employer de l’autre côté, mais à ma connaissance moins que par le passé !

    Personnellement et c’est peut-être illustratif de la génération qui monte (j’ai 27 ans), si je rentre travailler au pays j’aimerais bien m’attaquer au développement d’une telle entreprise transfrontalière (mais conjointe est un bien plus joli mot, je crois que je vais vous le piquer).

    "Que dit-on à Laruns ou Arrens des jonctions ferroviaires,type Canfranc/Oloron ?"

    Dans le passé, le train venait jusqu’à Laruns ! Il nous reste le tracé de la ligne, le bâtiment de la Gare et... les traverses comme bancs et les morceaux de rails qui servent de poteaux pour étendre le linge au jardin !
    Aujourd’hui je crois qu’on ne sent pas trop concerné, je n’en entends pas parler. Je méconnais d’ailleurs les objectifs détaillés attribués à ce projet. Marchandises, jeunes, touristes, travailleurs ? Temps de parcours ?
    Pour la Pau-Canfranc, c’est d’abord aux Aspois de répondre, mais j’ai l’impression que tout ce pataquès des années 80-90 (tunnel, ours, train, route) s’est fait à leur dépens. Les discussions sont politisées et "lobbyisées" loin du terrain. S’il faut repartir pour 10 ou 20 ans de prise en otage sous les projecteurs, j’imagine qu’ils sont modérés !
    En dehors de la Pau-Canfranc, je ne connais pas d’autre voie ferrée transpyrénéenne en projet ?
    En général, bien sûr que nous avons, à l’échelle des Etats, trop mis dans le panier autoroute/camions et laissé dépérir le train/frêt et le bateau. Mais pour tirer une conclusion locale... le Somport n’est pas Biriatou ou le Perthus, à plusieurs égards.

    • Le site de l’Escòla Gaston Febus fait un tableau historique des tentatives de traversée des Pyrénées, notamment en train.
      L’Espagne a parfois trainé le pieds, et n’avait peut-être pas tort quand l’élan français était impérialiste.
      Les populations locales n’ont pas toujours approuvé non plus.
      Et finalement, les investissements à faire, colossaux, font que les décisionnaires sont ailleurs.
      Dans les dernières décennies, c’est plutôt l’Europe qui était motrice, avec des volontés régionales des deux côtés de la frontière (Aragon, Aquitaine).

      Il semble que ça avance pour la liaison du Somport-Canfranc, Pau-Saragosse.
      Et c’est selon moi un projet magnifique (en Suisse, ce serait fait depuis longtemps !).

      Traverser les Pyrénées en train

  • Gerard, qu’ei ArtiaQue que non pas ArtiaGue. Lo Tederic que m’a hèit tot pariè l’aude cop ! O sere Moussus qu’a bouste e disen atau ?

  • Musü Artiake !*

    Oui, un fil distinct serait justifié pour traiter des relations économiques entre les deux côtés des Pyrénées, par exemple de vallée à vallée.
    Même si je pense très fort qu’il est fructueux d’articuler la langue, l’identité et l’économie, la mémoire locale et régionale et la prospective...

    Je serais très content que des discussions économiques prospèrent sur le site. Jusqu’ici, la mayonnaise n’a guère pris sur ce sujet, qui passionne un public un peu restreint et n’est pas spontanément associé à la Gascogne.
    Et puis les praticiens de l’économie ont peut-être d’autres chats à fouetter que discuter ici, ce qui risque de nous confiner à des discussions abstraites. A voir...

    Chacun de vous peut initier un hiu de discussion, par exemple en proposant un gran de sau par le formulaire de la page d’accueil.

    J’ai aussi le plaisir de préciser qu’il y a désormais plusieurs Moussus webmèstes qui valident le contenu : pour l’instant trois administrateurs généraux, dont l’un se lance vraiment ces jours ci, et aussi un administrateur partiel.

    * Mossur/Moussu Artiaque

  • Perdon, n’aimi pas escarraunhar los noms de la gent (qu’es com la grafia !) e qu’avevi plan notat lo nom d’Artiaque l’aute cop mès emportat peu hiu de la discutida que l’ei cambiat xens d’ac voler ( basquizat, benlèu ?) ...
    Qu’essajerèi mes tard de pensar a la question pausada (quin tipe de projecte,etc...).

  • La gare internationale de Canfranc est maintenant totalement rénovée et splendide.
    En septembre 2019 un financement européen a été obtenu pour 2,8M EUR.
    Le montant est modeste mais il permettra le financement des études en vue de la réhabilitation du tunnel ferroviaire du Somport ainsi que l’aménagement effectif de voies à la gare de Canfranc.
    Bref, les choses avancent, à moins que les difficultés économiques nées de la situation sanitaire actuelle freinent à nouveau la progression.
    Par contre le fait que M.Rousset, président de la "Nouvelle Aquitaine", comme on le sait, ait une bergerie à Bedous (où je l’ai vu sur le marché il y a dix jours) ou Urdos, peut pas mal aider...
    Voir :
    https://www.estaciondecanfranc.es/pasos-para-la-reapertura-internacional-de-la-linea-ferroviaria/

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  • Adiu Tederic,
    Que veni ací balhar ua precision, preu monde de Gasconha.com, a perpaus deu mòt "capsús" emplegat ací dab ua vista pirenenca, "capsús" = "sud".
    A la lana n’es pas lo "sud", lo "sud" qu’es au "mijorn" pr’un landés. "Capsús" qu’es a l’Est, a "só salhit", a "l’endavant"... e "capvath" n’es pas lo "nòrd" tanpauc, que l’am a "bisa" ací. "Capvath" qu’es "a Mar", a sococ, a l’endarrèr. N’am pas las Pireneas en referéncia nosatis, la nòsta qu’es lo só. Que’m dobti Tederic que saps aquò com tot gascon dont coneish enqüèra la lenga deus ancians. JJ.

  • Adiu, òmi deu Brulh !
    Ne cau pas "suberestimar" çò qui sabi...
    Que caleré "recapitular" çò deus punts cardinaus capvath Gasconha ; qu’am dejà hèra de materiau esparrisclat, per exemple acò :
    Points cardinaux... , 17 octobre 2013, 09:30, par guy pierre souverville

    « J’ai constaté grâce à Gasconha, qu’ il existe une différence fondamentale entre la Gascogne des affluents de la rive gauche de la Garonne et celle que j’appellerai "maritime".
    Au centre sur les collines de la Baïse, du Gers et de la Save, on se protège de l’ouest et comme ces rivières sont tout sauf parallèles, l’habitat est diversement implanté par rapport aux sommets des "serres".
    Ce qui nous donne des points de repère ne correspondant en rien aux points cardinaux, car seulement axés sur la position occupée face à la vallée et aux cours d’eaux.
    L’aval est dit "en vath"
    L’amont "en hora"
    Le point opposé nord ouest "en darrè" et le sud est "en devan"
    (...)
    Une comparaison avec la Chalosse et la Gascogne bordelaise serait très intéressante. »

  • Landes

    Daouan, haout, capsus, sou salhit (est), darré, capbat, ma, bas, soucouc (ouest)

    bise (nord), mijourn (sud)

  • Dens lo men vilatge bearnés, on jo viscut quauquas annadas, la carrèra principau qu’ei orientada SudEst/NordOuest e qu’avèvam hèstas "intravillages" qui metèn a las presas los quartièrs au Sud èst de la comuna (sus la carrèra principau qu’a drin près au miei deu vilatge) Capsus au quartièr deu Nòrd/oèst Capvath


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