Region Gasconha : l’editoriau de Gilabèrt Nariòo

- Tederic Merger

Dens lo son editoriau deu n° 273 de la revista País Gascons, Gilabèrt Nariòo, aprèps ua longa e esmaventa evocacion de la convivialitat paisana que coneishot autorn de las annadas 40 dens l’espaci pirenenc gascon, qu’avança l’idea d’ua region Gasconha, e acaba atau :

« Perqué e serem in vitam eternam separats deus auts gascons d’Armanhac, Bigòrra, Comenge e Coseran ? Perqué baishar tostemps lo cap e deishar París decidir de çò qui èm ?
E serem tròp petits tà har ua region ? Lo noste territòri, enter Garona, montanha e còsta, aqueth triangle plan destermiat de mei de 40 000 km² b’ei dehèt mei gran que quauques Länder alemands com Saxonia, Turingia, Hessen...
Qu’avem pro de fòrças en Gasconha tà har respectar los nostes drets. Unim-nse gascons, parlem de la medisha votz e que seram escotats. »

Pensi que sentiram de tira, sus Gasconha.com, simpatia entaus arguments de G. Nariòo. Aquò n’empacha pas la critica...

Justament, la critica qu’a començat aquiu :
http://avoste.com/2014/12/12/aquitans-bascos-gascons/
Mès que la pòdetz tanben miar ací-devath, en hicar los vòstes grans de sau.

Grans de sau

  • Un occitaniste historique qui met un tel coup de pied dans la fourmilière. C’est la panique au Boboland occitan !
    Le Bantoustan gascon se rebiffe et ça ne leur plaît pas, ils s’énervent, ils déraillent, ils sont pathétiques. Lapassade avait fait de même, Grosclaude (le père) n’en pensait pas moins. Dommage que tous ces braves gens n’ait pas réagi avant et aient laissé ces nuisibles qu’on croise sur le site A Voste faire leur lit et leurs choux gras en Gascogne.
    Bref, ce site (A Voste), tout comme Lo Jornalet, est à éviter de toute urgence quand on est gascon.
    Ne pas perdre une seule seconde de son temps à discuter avec les occitanistes, ces profiteurs indignes, chasseurs de subventions et de sinécures et, quand ils sont gascons, traitres à leur nation.

    Pierre Suberchicot

  • Malurosaments n’èi pas trobat lo n°273, qu’es estat tirat de la colleccion Per Noste. Mès solide tot çò qu’ahortís Gasconha que’ns interèssa. E se la Gasconha ailàs, n’es pas ua entitat administrativa, qu’es ua entitat umana, geografica, istorica. E se l’occitanisme que’ns a hèit abançar, n’a pas aquera legitimitat, e n’es pas pecat d’ac díser.

  • Bouh que ces réflexes vasconistes/occitanistes sont pavloviens.
    C’est indigeste.
    Alors que le fond de la question est passionnant.

    La fin du texte sur A voste vaut dix : "e shens perder temps en polemicas inutilas". Après vingt-deux paragraphes, fallait oser :)

    Bravo Tédéric pour la patience de ta réponse, j’en eus été infoutu.

  • La critique menée sur A Vòste est l’habituelle semoule occitaniste. Le rapport du basque avec l’aquitain, et des deux avec le gascon, est évacué ; A. Luchaire est pratiquement mis au rang de fossile ; le rapport entre basque, aquitain et gascon est repoussé, avec de nouvelles théories providentielles sur les invasions basques, etc.

    Tout cela, qui n’est pas sérieux, pour enfoncer le clou que le gascon est "ua varianta de la lenga occitane" CQFD.

    C’est ça qui gêne chez Nariòo ! Et chez d’autres.

    Enfin il est souhaité "ua gasconitat obèrta" (mais pas trop à elle-même ?) et "un discors desliurat de quauques ecorias" et de "polemicas inutilas".

    On voit que les scories en question sont l’irréductibilité du peuple gascon, ses fondements historiques et culturels particuliers, accessoirement ses emblèmes nationaux, son statut, et quelques autres petites choses.

    Ne réfléchissons donc pas aux questions de fond, à la confiscation de la langue enseignée sous un nom qui n’est pas le sien ; à la substitution d’identité opérée depuis plus de quarante ans en Gascogne au nom de la pan-occitanité ; ni au projet linguistique qui la sous-tend.

    Qu’ey prou. Lisons G. Nariòo, et n’accordons pas plus de confiance au dogme occitan qu’il n’en mérite. Il est en effet des polemicas qui sont plus qu’inutilas.
    “”

  • Ce débat est sans intérêt tout en étant très intéressant.

     Il est sans intérêt parce qu’il passe complètement à côté des problématiques contemporaines d’aménagement du territoire, de développement économique, d’articulation identitaire entre métropoles et hinterland rurbain, ...

    C’est ça le fond du problème, et pas autre chose. Surtout quand l’on parle de la collectivité territoriale appelée "région".

     Il est intéressant car l’institutionnel s’articule toujours avec le culturel. Manifestement, le mouvement occitaniste entend faire avorter toute initiative tendant à récupérer un roman national gascon (dans la lignée de Camelat par exemple).

    Les Gascons, Basques romanisés, bien évidemment que c’est réducteur. Mais c’est un mythe fondateur, pour faire vibrer les gens, les faire se sentir de quelque part. Et il n’est certainement pas plus faux que le bazar catharolâtre.

    Ce que les occitanistes feignent de ne pas comprendre, c’est qu’au delà du tropisme basque, il s’agit avant tout d’offrir des horizons au quart SO de la France, qui ne se sait si Gascogne, ni Languedoc. S’affranchir du carcan hexagonal, du réflexe parisien, voir ailleurs, vers l’étranger proche et familier.

    Les occitanistes insistent pourtant lourdement sur la Catalogne depuis des décennies, comme quoi ils ne sont pas insensibles à cette nécessité. Tant mieux si le Languedoc se trouve son double de l’autre côté des Pyrénées ! Pourquoi refuser alors aux pays gascons ce même droit, d’autant plus qu’il est pour le coup historiquement une réalité indépassable ?

    L’occitanisme n’a évidemment aucun pouvoir. Sauf celui d’être un agitateur d’idées au sein de collectivités, notamment régionales. On voit bien où a mené la négation du fait gascon : sans même dire que l’on aurait pu lutter contre la réforme territoriale proposée, il n’y a surtout pas eu de voix pour s’opposer ...

    Néanmoins, je ressens dans l’éditorial d’"A vòste" de la peur. La peur d’une concurrence, que l’on pressent séduisante. C’est une bonne nouvelle.

  • Il y a des déterminations géographiques et humaines qui se révèlent sur le long terme.
    Ainsi :

     l’Aquitaine ouvre sur le sud des Pyrénées, basque, roman, hispanique ;
     le Languedoc ouvre sur la Catalogne ;
     la Provence donne sur la Ligurie et le Piémont ;
     la Savoie regarde tout l’Arc alpin ;
     l’Alsace partage la vallée du Rhin et côtoie la Suisse ;
     la Flandre prolonge Anvers et Amsterdam ;
     la Nouvelle-Calédonie cousine avec l’Australie.

    L’idée d’Occitanie n’offre pas le bon logiciel pour intégrer ces dimensions qui sont contraires aux fondements mêmes de l’étatisme français et plus encore de la pensée française la plus commune comme la plus dirigée. L’occitanisme se rencontre bizarrement avec la vision "méridionale", assez fantasmée, du "Midi" vu de Paris.

    Quand je dis "Paris", je désigne un état d’esprit bien plus qu’un lieux, un état d’esprit qui conforme même ce qui paraît le contester.

    Mais l’ occitanisme  ? Précisons pour ne pas fausser la donne : discours construit autour
     de la notion d’"une seule langue" (et maintenant, de plus en plus, d’un standard unifié que nécessiterait la communication moderne,
     et/ou d’une "nation occitane" supposée sous-jacente,
     sur tout le territoire du gallo-roman d’oc et de l’aquitano-roman (l’Occitanie fontanienne).
    - avec comme supplément l’idée (erronée) d’une "culture" commune à tous ce vaste territoire.

    L’emploi même des mots jadis innocents mais qui ne le sont plus d’"occitan" et d’"Occitanie", fait maintenant problème comme une nov’langue imposée se fissure au contact du réel.

    Mot et notions ont acquis un pouvoir de nuisance quand ils contribuent à poser consciemment un interdit sur une possible évolution des mentalités, le pouvoir de fausser un débat gênant. Devenu un anesthésique officiel, l’Occitanie empêche même de reconnaître la légitimité occitane là où elle est, entre Rhône et Garonne (et plus loin vers le nord), et obscurcit le légitime combat occitan contre les pesanteurs étatiques.

    Tout cela a été dit et répété, mais rien n’y fait : les peuples réels sont niés pour une construction qui n’a pas pris. (Si encore il n’y avait "rien" eu avant...)

    Mais pourquoi s’entêter dans l’erreur ? La querelle supposée occitanisme vs vasconisme oppose deux objets qui ne sont pas de même nature puisque la référence "vasconne" est une partie fondatrice du capital gascon.
    Est-ce que faire retour à l’idée de peuple gascon détruirait le travail accompli sous pavillon occitan dans ce qu’il a de valable, quantité et qualité ? Je ne le crois pas. (De même, si des "béarnistes" se décidaient à prendre la mesure du fait gascon, en quoi renieraient-ils leurs premiers choix ?) Faut-il désespérer des hommes de bonne volonté ?

  • Monsieur Poudampa fait une excellente analyse. Ils ont peur car leur pré carré est menacé. Cela transpire à toutes les lignes de l’article d’A Vòste.

  • Il y a un certain ridicule à ce que la question de l’ethnogenèse des Gascons perturbe à ce point l’occitanisme. C’est tout de même un point bien anecdotique et mineur. La référence au fait basque, de nos jours, n’est d’ailleurs pas faite en ce sens.

    Mais puisque le débat est lancé, j’entends dire l’état véritable de la recherche sur ce point. Je dispose de toutes les sources et articles pour étayer mon propos, je n’ai seulement pas le temps de compiler ces données, aussi je résume les théories actuelles.

    - Qui sont les Basques ?

    Rien de très original, des Européens. C’est à dire ? La base est un métissage de populations autochtones de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur et de fermiers moyen-orientaux du Néolithique.

    Tous les Européens sont en effet grossièrement le fruit de ce métissage qui s’est étalé sur des millénaires, au gré de phénomènes que l’on comprend mal, mais en lien probable avec la coexistence de communautés qui n’avaient pas les mêmes modes de vie. Jusqu’à la fusion des deux communautés.

    Les autochtones du Paléolithique sont les vrais vieux Européens. Lascaux, Altamira, c’est eux. Brassempouy aussi. Ils sont nos ancêtres. Mais dans une proportion variable. En Europe, les individus qui ont le mieux conservé cette variation génétique vieille-européenne, ce sont les Baltes.

    Quant aux fermiers du Néolithique, type Oetzi, ils étaient de souche moyen-orientale, anatolienne, probablement mêlés également à des autochtones chasseurs-cueilleurs rencontrés dans les Balkans, d’où ils ont essaimé par la suite dans toute l’Europe. Les populations sardes, isolées sur leur île (tautologie), en sont les descendants les moins altérés.

    Entre les pôles sarde et balte grosso-modo, un dégradé de métissage, tous les mêmes en somme. C’est l’ancienne Europe qui parlait basco-sarde. Car, oui, très probablement, le basque est la langue des fermiers du Néolithique, comme le prouve la toponymie de la Sardaigne, qui n’était pas peuplée avant le Néolithique.

    Cependant, une dernière migration a eu lieu, grande tendance européenne, en provenance de l’Est et de la steppe ukrainienne. Les Indo-Européens, les proto-Indo-Européens, tout ce que l’on veut, ceux qui ont modelé l’Europe telle qu’elle apparaît à l’Antiquité.

    D’un point de vue génétique, l’apport indo-européen est détectable car il a charrié une composante appelée "ANE" (Ancient North Eurasian) qui unit les anciennes populations sibériennes, les Amérindiens et les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique. Bref, il y a eu un retour de la variabilité autochtone et l’apparition d’une nouvelle variation (eurasienne) via les migrations en provenance de l’Est qui ont à leur tour re-métissé les agriculteurs. Pour parler trivialement, il y a eu déméditerranisation, désardification.

    Je ne veux perdre personne mais voilà, en somme, nous sommes tous le fruit de 3 pôles tel que résumé par ce triangle : Admixture.

    Le débat actuel est de savoir si cet ANE, présent chez les Basques, a été charrié par les proto-Indo-Européens après le Néolithique (tandis qu’il est quasi-absent chez les Sardes qui sont les descendants les moins altérés des fermiers, EEF sur le triangle), ou s’il était déjà présent chez les vieilles populations autochtones de chasseurs-cueilleurs.

    Ce débat n’est pas tranché, il est pourtant de prime importance et je manquerai pas de vous dire ce qu’il en sera quand les théories seront étayées, notamment par la découverte d’ossements anciens dont on extraira l’ADN. Il est important car il voudrait dire qu’il y a eu une migration à l’Âge du Bronze qui a touché le Pays Basque.

    Pour un résumé chronologique des divers échantillons européens que l’on possède, aux fins de voir l’évolution dans le temps des composantes : The making of modern Europe

    On voit nettement sur la vidéo qu’à compter de l’Âge du Fer, une composante "West Asian" apparaît. C’est elle que l’on associe aux Indo-Européens. Elle est absente des populations basques et sardes. Elle est le trait de différenciation ultime en somme, celui qui a créé les Basques, et la génétique ne fait que prouver ce que nous savions déjà : les Basques ont évité la dernière migration indo-européenne, pour parler trivialement, les Celtes.

    La composante "West Asian" est aux alentours de 5% chez les populations françaises. Comme elle est arrivée diluée fatalement, de proche en proche, on peut élaborer des modèles de ratio.

    Vous suivez ? Non ? Ce n’est pas grave. Il suffit de retenir que les Basques sont des Européens comme les autres. Qu’ils ont seulement évité la dernière vague migratoire, celle du Fer, pour des raisons inconnues. Qu’auparavant, leur langue était probablement celle de toute l’Europe occidentale fermière.

    Bref, rien de nouveau en fait ! Rien qui n’avait été théorisé sur les seules données linguistiques et archéologiques ! Attention cependant. Une nouveauté : cela a beaucoup bougé. Et les Basques ne sont pas les descendants inaltérés des artistes de Lascaux. Ils font partie de leurs ancêtres. Comme à tous les Européens.

    - Qui sont les Aquitains ?

    Les Aquitains sont, il y a 2.000 ans, une compilation de peuples compris dans la boucle de la Garonne.

    Les marges aquitaines, sur la Garonne, sont soumises aux pénétrations celtes, indo-européennes, probablement à des dates plus ou moins anciennes, mais probablement contemporaines de la conquête romaine, voire légèrement avant. Néanmoins, le vieux fond est nettement pré-indo-européen, et tout concorde à faire de la langue aquitaine un proche parent du basque, si ce n’est directement son ancêtre.

    Que dire d’un point de vue ethnologique ? On sait peu de choses mais il est loisible de penser que ce domaine, de la Garonne à l’Èbre était assez hétérogène, avec déjà des différenciations locales. Il était uni néanmoins par une relative imperméabilité au fait indo-européen celte.

    Relative évidemment. L’onomastique de l’époque montre une réelle ambigüité, à tout le moins parmi les élites. Sans parler de toponymes ou hydronymes, jusqu’au cœur des terres basques, qui sentent bon l’indo-européen (Deva par exemple).

    C’est également le cas jusque dans la vallée de l’Arros en Gascogne, avec des toponymes celtes comme Montlezun et autres, qui ne font pas l’ombre d’un doute. En somme, la situation est difficile à déceler, et il est probable que le latin, finalement proche cousin du celte, est venu recouvrir une situation d’acculturation déjà entamée partiellement.

    Il n’est pas inenvisageable que les plaines qui deviendront gasconnes ont été régulièrement rebasquisées par des migrations montagnardes. Cela ne s’appelle pas autrement que la transhumance, phénomène archiconnu dans le monde entier, qui a son pendant d’ailleurs entre les montagnes de Navarre et la vallée de l’Èbre.

    Dans tous les cas, il est clair, et toutes les sources concordent, que les Aquitains ne se sentent pas celtes, qu’on les dit proches des Ibères, et in fine, le fait que cette situation ne date que de l’Âge de Fer probablement ne permet pas de délégitimer ce qui semble bien être une différenciation ethnique.

    - Qui sont les Gascons ?

    Il s’agit du miroir de l’ancien fait ethnique aquitain, passé par le moule roman. Une seule constatation : la force du substrat.

    Où est né le gascon ? Comment le savoir ? Comment se fait-il que que du Verdon à Aulus, grosso-modo, les mêmes caractéristiques, parfois disparues localement, mais tout de même, les mêmes traits articulatoires dans la langue néo-latine ? Quel rôle eurent Toulouse et Bordeaux ? Quid des zones nettement celtes comme le Médoc ou la Gascogne toulousaine pourtant gasconnes de langue depuis les premiers textes ?

    Toutes ces questions, nous les abordons souvent sur le site, nous n’avons pas de réponses définitives, et nous ne les aurons jamais car tout ceci réclame des connaissances transversales que n’ont plus les jeunes linguistes.

    La question de l’ethnie gasconne, car ethnie il y eut, est primordiale et complexe. Elle est indéniablement un mirage de l’ancienne Aquitaine. Mais au-delà de ce constat, cela n’explique ni l’émergence de l’ethnonyme "gascon", ni l’émergence des dialectes gascons.

    - Qui suis-je ?

    Vous voyez que toutes les questions précédentes sont complexes, qu’il est assez indigne de croire pouvoir les traiter dans un seul éditorial, très littéraire, qui rabâche l’état de la connaissance de la fin du XIXème siècle.

    L’expression de "Basques romanisés" est une facilité. Elle n’est pas fausse néanmoins. Elle demande juste à être précisée avec beaucoup de points d’interrogation. Mais pas ceux de l’éditorial d’A Voste.

    Et moi, qui suis-je ? Je suis un citoyen français, de langue maternelle française, qui a découvert que le patois de ses grands-parents était une langue appelée gascon, celle d’un peuple largement évanoui de l’imaginaire contemporain. Et l’intérêt que j’ai pour ce peuple, car il faut bien occuper son temps entre notre naissance et notre mort, justifie que je cherche à en savoir les origines, sans tabou.

    Et du coup, si je sais qui je suis culturellement, il m’a toujours semblé intéressant de savoir qui j’étais biologiquement, historiquement, naturellement en somme. Sans aucune haine de l’autre, par curiosité de mon être.

    Alors, on y vient, voici mes résultats génétiques, à moi le Béarnais du Vic-Bilh.

     Eurogenes K13 : (cf image)

    Je suis un mix de composantes européennes classiques parce que je suis un bâtard de fermiers et de chasseurs, une recomposition balto-méditerranéenne, parce que nous sommes tous mélangés et que cela n’a cessé de bouger en Europe. Faut que j’insiste encore ?

    Cependant, pas de "West Asian", car moi aussi, tout comme les Basques, j’ai "échappé" à la dernière vague migratoire.

    Alors, on va demander à l’algorithme qui a en stock tout plein d’échantillons de me dire de quelles populations modernes mon mix, tel que constitué, est le plus proche. Et les résultats sont sans appel.

    1 Southwest_French @ 2.782844
    2 Spanish_Cantabria @ 3.769318
    3 Spanish_Aragon @ 5.697722
    4 Spanish_Castilla_La_Mancha @ 6.394938
    5 Spanish_Cataluna @ 6.450103
    6 Spanish_Valencia @ 6.695712
    7 Spanish_Castilla_Y_Leon @ 6.977465
    8 Spanish_Galicia @ 8.029914
    9 Spanish_Murcia @ 8.347150
    10 Spanish_Andalucia @ 8.795731
    11 Portuguese @ 8.872378
    12 Spanish_Extremadura @ 9.295355
    13 French @ 12.474867
    14 French_Basque @ 15.101508
    15 North_Italian @ 17.126307
    16 South_Dutch @ 18.105263
    17 West_German @ 19.051180
    18 Southeast_English @ 21.272324
    19 Southwest_English @ 21.328794
    20 Orcadian @ 23.881456

    Bref, je suis plus proche de toute l’Ibérie avant de l’être des Français (échantillon originaire de Lyon). Strabon proved.

    Que font les Basques de France si loin néanmoins ? C’est qu’ils sont très originaux, notamment du fait d’une forte consanguinité de l’échantillon. Ce qui fausse les résultats en exagérant une variation allélique particulière.

    Si l’on demande à l’algorithme de deviner mes grands-parents :

    1 Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Aragon @ 2.440042
    2 Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Valencia @ 2.455995
    3 Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Cataluna @ 2.635612
    4 Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Cantabria @ 2.695398
    5 Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Aragon + Spanish_Cantabria @ 2.769773
    6 Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French @ 2.782844
    7 Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Castilla_Y_Leon @ 2.818889
    8 Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Murcia @ 2.836259
    9 Southwest_French + Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Castilla_La_Mancha @ 2.855276
    10 Southwest_French + Southwest_French + Spanish_Aragon + Spanish_Cataluna @ 2.855646

     Dodecad K12b :

    Un autre test, avec une autre base données. Toujours cette même aberration de l’échantillon basque français, tandis qu’avec un échantillon basque espagnol, je me trouve le plus proche de celui-ci.

    1 Pais_Vasco @ 6.923217
    2 Aragon @ 9.019303
    3 Cantabria @ 9.760021
    4 Valencia @ 9.872009
    5 Castilla_La_Mancha @ 10.676059
    6 Cataluna @ 11.702538
    7 Spaniards @ 12.138970
    8 Spanish @ 12.201822
    9 French_Basque @ 14.065639
    10 Castilla_Y_Leon @ 14.344655
    11 Andalucia @ 15.501378
    12 Murcia @ 16.206673
    13 Extremadura @ 16.816380
    14 Galicia @ 16.920675
    15 Baleares @ 17.266527
    16 Portuguese @ 17.770504
    17 French @ 21.942446
    18 Canarias @ 22.074158
    19 French @ 22.498747
    20 Cornwall @ 26.299532

    Je suis génétiquement plus proche des Portugais que des Français ! La génétique, au fond, ouvre vers de nouveaux horizons.

    Je proposerai prochainement une comparaison de mon propre échantillon, d’une amie béarnaise mais de l’Ouest et d’une femme de Soustons. Vous comprendrez aisément que dans cette optique, de nouveaux échantillons sont bienvenus !

  • Je rejoins Vincent P. : pour discuter d’une région gasconne sans décoller de la réalité, il faut parler économie, géographie, implantation des activités, métropoles.
    C’est le point faible du plaidoyer de G. Narioo pour une "Region Gasconha", que la réponse d’Avòste a eu beau jeu de relever.

    Nous ne serons pas pris au sérieux si nous avançons l’idée d’une région Gascogne, parce que le dogme dominant actuellement en France, c’est qu’une région, pour avoir une visibilité mondiale, doit s’appuyer sur la notoriété d’une métropole, et une seule, selon le modèle "Paris et le désert français".
    Ainsi les partisans de l’Arregiounasse dite "Aquitaine d’Alienor" argumentent que seule Bordeaux est connue mondialement par les acteurs économiques - à cause du vin de Bordeaux, je suppose...

    Vous vous doutez que ce dogme n’est pas le mien. Le simple fait de redécouper nos régions pour être plus visible depuis la Chine est selon moi une faute, et une preuve de faiblesse : est-ce que la Chine change ses régions pour qu’elles soient plus visibles depuis l’Europe ?

    Mais avant de guerroyer contre ce dogme, il faut connaitre la logique de ceux qui y adhèrent.
    Hier, à l’émission de France Culture L’Economie en questions, il a été question, à propos du chômage des jeunes et des "banlieues difficiles", de l’emplacement des activités économiques : les jeunes de Clichy sous Bois sont "enclavés" à 2h30 environ de La Défense.
    Les cités de Clichy sous Bois ne sont pas la Gascogne, me direz-vous.
    Mais au cours du débat, la métropolisation a pointé son nez, avec l’idée non remise en question (puisque c’est le dogme !) que tout se joue en zone métropolitaine.
    Oui mais où sont les zones métropolitaines en France ? d’un point de vue gascon nous pensons tout de suite à Bordeaux et Toulouse...
    Que nenni ! Un des intervenants, dans une ouverture méritoire sur l’étranger, explique que la France et la Grande Bretagne sont uni-métropolitaines (Paris et Londres) contrairement à l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie qui sont multimétropolitaines.
    Oui mais l’Allemagne est fédérale, lui répond-on aussitôt, la France non, et ne le sera jamais, ce n’est pas son essence (je traduis avec mes mots).

    Bref, ne croyons pas que nos métropoles Bordeaux et Toulouse sont prises au sérieux par les experts économiques parisiens ! Moi qui voyais en elles des ogres dévorant notre pauvre Gascogne...
    Et pour les brillants intervenants de "L’Economie en questions", il va de soi que la solution au chômage, c’est la mobilité vers les zones métropolitaines ; il faut d’ailleurs faciliter l’obtention du permis de conduire ! Remarquez, pour aller travailler à La Défense, il y a le RER et autres...

    Bref, jeunes gascons, vous avez compris ce qu’il vous reste à faire, si vous croyez les économistes dominants : émigrer ! Paris... mais je suggère aussi Hambourg, Milan, Madrid, Barcelone... Partir pour partir, autant snober Paris !

    Et nous qui rêvons d’une région gasconne, il nous faut articuler notre Gascogne avec Bordeaux et Toulouse, snobées par nos élites parisiennes, alors même qu’elles commencent à snober la Gascogne, croyant jouer dans la cour des grands.

  • Il ne fait pas bon de sortir de la doxa occitanista ! Mais on le savait déjà !
    Ce qui est "révolutionnaire" c’est que la critique sort de leur rang et cela c’est insupportable ! D’ailleurs de quel droit A Voste se permet de faire la critique d’un article d’une autre revue ?
    Cela rappelle étrangement l’ orthodoxie marxiste de l’Urss ! Liberté d’expression ?
    En dehors de la doctrine officielle point de débat, point de salut !
    Et l’amour des troubadours et tout le blabla ????

  • Les attaques contre les rebelles à la notion de langue occitane unitaire sont régulières et concertées. L’une d’elles, toute récente, fait croire à une alternative "unionisme o secessionisme", avec des attaques ad hominem d’une rare malhonnêteté. Dans le collimateur : des Gascons, des Provençaux, des Auvergnats (si ça continue, restera plus grand monde pour garder la boutique).

    Joan de Peiroton y a répondu, soulignant entre autre :

    "O sia qu’en lòc de parlar de secessionisme gascon qui afectaré l’occitan, que valeré mei parlar, de l’estrict punt de vista cronologic, d’unionisme lingüistic occitan, qui afectaré lo gascon."
    à lire sur :
    http://loblogdeujoan.blogspot.fr/

  • Evidemment il faudrait avoir le temps de rédiger tout cela. La clef est dans l’interdisciplinarité, mais beaucoup n’en veulent pas, par paresse, conformisme, peur des remises en cause ou médiocrité de spécialistes.

    Quelques commentaires sur le propos de Vincent :

     Quand nous parlons d’Indo-Européens, il faut périodiser et tenir compte des éléments relatifs fournis par la linguistique comparative mais aussi les données de la paléontologie linguistique et de la tradition (mythologie, art poétique, formulaire, etc.) puisque nous identifions un peuple défini aussi par des traits culturels durables. Voir la synthèse de M. West, Indo-European Poetry and Myth, Oxford, 2007.
    Bref, les Proto-Indo-Europeans du sixième millénaire en voie d’individualisation n’ont pas la même société que ceux du IVe , qui ont tiré parti de la néolithisation (société des "trois fonctions et des quatre cercles d’appartenance" décrite par Emile Benveniste, Le vocabulaire des institutions IE, Paris, 1968 ).

     L’importance des mouvements agricoles en provenance d’Anatolie (nord du Zagros) à l’origine des courants danubien et cardial, côtier, a été surestimée. B. Sykes a remis les pendules à l’heure (« Le portrait génétique de l’Homo Sapiens paléolithique chez les Européens modernes », Science, novembre 2000. Conclusion : si divers soient-ils, la majeure partie des Européens évoluent en Europe depuis l’installation du Sapiens et y ont acquis leurs particularités). L’effet sélectif des glaciations fut déterminant.

     Si utiles que soient les études de génétique (des populations), elles ne doivent pas aboutir à plaquer anachroniquement des ethnonymes historiques sur des groupes plus anciens de quelques millénaires (par exemple : des Celtes au -IIIe M !), ni à négliger le phénomène des petits groupes mobiles dominants (elite dominance). Il y a urgence à corriger par d’autres approches croisées ce que le systématisme anglo-saxon, porté aux over-simplifications enthousiastes, fait dire aux statistiques.
    La proximité individuelle par "affinités génétiques" avec telle ou telle population ne peut faire oublier la distance linguistique et culturelle acquise, qui repose sur d’autres paramètres. Mais elle est suggestive en ce qu’elle révèle des apparentements sur la très longue durée, une capacité à la permanence et à la métamorphose.

     Les PIE au stade 1 sont un redéploiement de certaines populations de la vieille Europe des chasseurs (et pêcheurs, Maglemose, Ertebölle) dans la césure du cuprolithique. Cristallisation ethnique qui a su, et qui a dû, tirer parti des nouvelles conditions (déglaciation ; néolithisation).
    N. B. Les Finno-Ougriens, bien adaptés à leur milieu, sont restés à l’écart de ce précipité central qui a affecté d’abord le berceau fluvial Rhin-Elbe-Vistule / Dniestr-Dniepr-Don. Leurs sociétés ont acculturé et intégré des groupes extérieurs.

     L’hypothèse "Kourganes" ne vaut que pour le berceau des IE du Sud-Est, qui est à chercher au stade Sredniy-Stog II, pas avant.

     Pourquoi l’expansion des PIE vers l’Ouest ?
    V. Kruta explique que les PIE apportaient avec eux trois réponses à la crise (alimentaire, culturelle, religieuse de la paysannerie occidentale ("mégalitheurs") : une métallurgie qui offrait un meilleur outillage agricole ; le cheval domestique qui permettait la mobilité ; l’usage technique de la roue , à quoi s’ajoutait une idéologie sociale intégratrice (théorie trifonctionnelle, modèle différencié analysé entre autre par G. Dumézil). L’expansion du Campaniforme en fut la première manifestation à l’ouest des Alpes.
    N. B. : C’est sur place, en Hispanie, que se sont développées les langues celtiques de la péninsule (avec d’autres langues IE éteintes). Il faut signaler le caractère archaïsant de la religion des Celtes d’Hispanie, et les magnifiques découvertes de l’archéologie péninsulaire, en plein essor.

     Les ancêtres des Basques sont donc de "vieux-Européens" comme les autres (pas plus "vieux" que les Baltes en chronologie absolue).

    Ce rappel de la communauté partagée des Européens peut froisser des nationalismes exacerbés. Mais la finesse, la complexité des différences régionales et locales intra-européennes jusqu’alors ressentie comme une évidence (et parfois combattue comme telle par certains) cède maintenant la place à la déqualification des peuples et des territoires dont Tédéric a constaté (voir supra) l’admission par nos étranges élites et décideurs.

    Aussi le besoin se fait sentir, appuyé par la curiosité (héritage des peuples chasseurs, n’hésitons pas), et par une certaine piété envers nos aïeux, de rester maîtres de notre temps et de notre espace, si ce n’est pas trop demander.
    Et qu’on garde à notre pays, nomen omen , son seul nom authentique.
    La problématique des origines gasconne fait sens dans cette perspective.

    • Non, vraiment, les dernières études génétiques montrent que l’apport des migrations du Néolithique en provenance du Levant n’a pas été surestimé, bien au contraire.

      L’école française nous bassine encore avec des thèses culturalistes et diffusionnistes qui ont été complètement balayées par les études génétiques les plus récentes (depuis 2012 en gros et la mise à disposition de génomes anciens). On ne sait pas concevoir en France la possibilité de la substitution de population.

      Les seules populations à encore être à moitié "Paléolithique" sont les Baltes. Une population ouest-européenne comme les Basques est de l’ordre de 60% issue de fermiers, en un mot "méditerranéenne" (au demeurant, de façon tout à fait intuitive, cela explique nos gueules ...).

      http://dienekes.blogspot.fr/2013/12/europeans-neolithic-farmers-mesolithic.html

      Il faut vraiment s’intéresser aux dernières études qui sont en train de démonter de nombreux mythes, souvent français. Tout récemment un papier vient de sortir qui estime que les migrations post-Néolithique, donc tout à fait récentes, en provenance de la steppe, donc les proto-Indo-Européens, ont modifié pour moitié le paysage génomique de l’Europe du Nord. Cela explique la diffusion de l’ADN masculin Y R1a très probablement.

      http://eurogenes.blogspot.fr/2015/01/a-little-more-teasing-half-of-our.html

  • La génétique est une science auxiliaire de l’histoire. Mais les études génétiques ne rendent pas compte des sociétés, ni des cultures, qu’elles ne peuvent révéler. Elle cernent des mouvements de populations, mais il faut affiner ces données. Si on les traite sans intégrer les apports des autres disciplines, on simplifie à outrance. On n’établit au fond que l’histoire génétique de l’espèce, ce qui est en soi très intéressant, mais à quoi l’histoire ne se ramène pas.
    Des exemples simples : si nous n’avions que la génétique, nous ne pourrions pas poser le groupe linguistique roman, ni aucune famille de langues établies, ni l’ancienne extension du groupe celtique, ni soupçonner le groupe anatolien des langues IE dans un environnement si différent.
    Cela dit mettre en rapport des cultures archéologiques, des peuples et des langues est possible et souhaitable, mais il faut pour cela une interdisciplinarité bien pensée et voulue qui ne court pas les rues. On a pu résoudre enfin les énigmes historiques passés (Île de Pâques, peuplement de l’Australie, etc.).
    Une conséquence positive parmi d’autres des enquêtes génétiques est d’écarter des hypothèses linguistiques intenables. On a comparé le basque avec un nombre impressionnant de langues mal classées ou isolées. Inutile d’égrener la litanie de ces fantaisies. L’enquête génétique sur les Basques élimine la plupart de ces liens en l’air qui témoignaient surtout de la fantaisie de leurs auteurs. On a donc fermé des portes.
    Les connaissances qu’apporte la génétique sont donc insuffisantes pour établir l’histoire des peuples mais contribuent à l’éclairer, à condition de ne pas écraser la chronologie et de ne pas y réduire les autres données de l’enquête.

    Et il est vrai

    1) que les langues ne se diffusent pas toutes seules : il faut des parlants, et une dynamique, des mouvements ;
    2) qu’elles ne sont pas des superstructures ;
    3) que pour des périodes anciennes (pré-, protohistoire) elles ont un rapport direct avec les conceptions des locuteurs, ce que révèle la linguistique reconstructrice et comparative.

    Les apports de la génétique ont donc sonné un rappel au réel. On a tendance à minorer, en France surtout, le fait qu’une culture est indissociable d’une base "naturelle", anthropologique, écologique, etc.
    La substitution de populations est aussi une réalité (parfois ce sont des épidémies qui ont changé la face d’une région).
    Le "diffusionnisme" sans peuples diffuseurs ou intermédiaires, c’est une théorie en l’air. L’archéologie "processuelle" en est une autre, qui nie les migrations et réduit les évolutions aux mutations internes des sociétés, escamote ces faits. Quand on sait qu’elle fut/est particulièrement défendue en Grande-Bretagne, pays sujet plus qu’un autre aux changements d’occupants et de langues, on se demande ce qui motive ce déni de réalité.
    Cela dit, le fond d’une population peut rester stable mais les élites changer et déterminer la forme des sociétés. C’est l’un des modèles du changement.

  • Deux paragraphes qui ont sauté par erreur :

    Des acquis de l’étude génétique :

     Les migrations IE post-néolithiques, récentes, venues de la steppe, sont à interpréter comme l’expansion de groupes IE du Sud-Est acquis au pastoralisme guerrier. Elles s’accordent parfaitement à ce que deviendront aux époques historiques les Scythes, peuple de langue indo-iranienne dont les incursions iront jusqu’en Europe centrale. Reste à les corréler à des sites archéologiques précis dans la "zone interactive nord-pontique".
    Il s’agit d’un stade terminal de la communauté IE, en voie de dialectalisation (le groupe du SE de V. I. Georgiev et d’Eric P. Hamp). Les porteurs de ces langues sont responsables de la culture d’Andronovo, centre de diffusion des langues IE en Asie médiane.
    C’est l’un des "foyers secondaires" de la diffusion des PIE. Effectivement c’est récent par rapport à l’ethnogenèse des PIE, prénéolithique, qui ne s’est pas faite dans ces régions.

     C’est l’enquête génétique qui a révélé ce que certains archéologues avançaient sans parvenir à faire évoluer les idées : que les archers du Campaniforme provenaient d’une région au nord des Alpes. L’étude de vestiges humains trouvés à Stonehenge a ainsi permis de reconsidérer la protohistoire de l’Europe de l’Ouest. Ce fut pour beaucoup une surprise, parfois accueillie avec embarras, et pas encore pleinement intégrée au discours.

    Voilà l’utilité d’enquêtes sur des points précis corrélés à d’autres données établies par d’autres moyens (puisqu’il faut éviter les cercles vicieux).

    Pour revenir au fil de départ, on peut admettre que les Gascons sont la trace de peuples plus anciens, appelons-les Aquitaine, Vascons, Euskariens, dont ils ont gardé des caractéristiques suffisamment durables qui font partie de leur capital historique.

    Je retiens l’expression, Vincent : roman national gascon. Et pourquoi pas ? C’est pleinement légitime.

  • Concrètement : sur les relations naturelles avec l’Outre-Pyrénées, remède à l’actuelle déqualification des territoires, voyez ici le hiu Plaza Consistorial .

  • Les récits fondateurs sont nécessaires à toute vie sociale.

    Camélat avait lancé sa vision de l’histoire des Gascons, qui, pour son époque et malgré des errements, était bien plus adapté que les fantasmes sur Montségur ou les rêveries pan-latines, comme l’observe Vincent.

    Camélat ne fut pas le premier à songer à un récit national gascon. Il s’ébauche chez des poètes de la Renaissance.

    Ainsi l’histoire de Pyrênè fille du roi Bebryks avait été redécouverte, éditée, traduite. On y disait (Silius Italicus) que Pyrênè avait été séduite par Hercule en route vers le pays de Géryon, au couchant. Après le départ du héros, réfugiée dans les forêts, Pyrênè donna naissance à un serpent (détail autochtone étrange dans le contexte littéraire, comme l’ont remarqué les commentateurs) et fut déchirée par les bêtes sauvages. Hercule lui fit un tombeau dans les montagnes, ou bien les Pyrénées sont-elles-mêmes le tombeau de Pyrênè.
    Quelle qu’en fût l’étymologie, les Classiques devaient comprendre le mot comme "de feu ; enflammées". Le rapport avec des feux pastoraux est possible.

    Tirant les conséquence de ces informations mythiques, J. G. d’Astros et G. Ader ont considéré que les Gascons descendaient de Pyrênè et d’Heraklès en quête des pommes d’or (P. Bec, Le siècle d’or de la poésie gasconne, Paris, 1997, p. 167 n. 1).
    Ce besoin d’un couple mythique d’origine traduit chez ces poètes le besoin de donner une place aux Gascons, encore perçus comme distincts de leurs voisins, dans le roman des peuples qui pour les Français avait donné la Franciade.

    L’association du feu, de la forêt sauvage et du serpent correspond bien au caractère du pays.

    Je signale deux études :
     F. Ripoll
    http://www.via-neolatina.fr/mbFiles/documents/historica/symbolae/les-origines-mythiques-des-pyrenees.pdf
    et
     http://fr.geneawiki.com/index.php/Pyr%C3%A9n%C3%A9es_-_%C3%A9tude_%C3%A9tymologique

    Une autre personnification de la souveraineté gasconne est Gironde, épouse du roi dans le Roman des Narbonnais (http://domaine-gascon.wifeo.com/ethnologie.php).

    Une déesse-montagne, une souveraine-fleuve,, un culte du feu et du serpent, nous ne manquons pas d’amorces pour un récit national, en écrit ou en images.

  • Bon ,tout ça à partir d’une carte de la Novempopulanie et d’une tribune libre de Pais Gascons (puisque les deux fils de discussions de ces jours derniers sont étroitement imbriqués)…
    Que dire devant les arguments , opinions et informations accumulés ces dernières quarante-huit heures ?
    D’abord ,je constate qu’il sera bientôt plus facile,ADN aidant,de déceler ce qui se sera passé dans la nuit des temps ou à tous les moins ces derniers 10 000 ans (je sais,pour 14 Milliards d’années d’existence de l’univers,ce n’est pas grand-chose,on fait ce qu’on peut !) que de connaitre la réalité du millénaire entre et 300 avant JC et 700 après ,faute de traces épigraphiques ou autres dans ce dernier cas , ce qui laisse assez entière la question linguistique en dehors de quelques conjectures de bon sens : pour résumer ce que PJM a écrit là-dessus,la génétique est une utile science auxiliaire de l’histoire mais ,à part qu’elle permet d’éviter de trop grossiers contresens ,elle est muette .
    Jusqu’à présent,seul ce millénaire immédiatement pré-gascon dernière période m’intéressait un peu mais j’avoue que les données transmises par Vincent aiguisent un peu ma curiosité et je commence à me demander ce que serait mon propre palmarès génétique ,encore que je ne voie guère à quoi correspondent vraiment South West France ,Cantabria ,Andalucia et autres (toutes régions encore à l’état d’improbables devenirs dans cette très longue durée).Si j’exempte ma grand mère périgorde,le résultat ne serait sans doute pas très différent du sien …
    Cela dit,je répète ce que j’ai déjà dit plusieurs fois sur ce site,quite à détonner un peu : il faudrait enfin que Gascons et gasconisants définissent ce qu’ils veulent (et ce qu’ils ne veulent pas ) :
    Voulons-nous une Gascogne vivante pour aujourd’hui et pour demain,résultat d’une histoire un peu plus que millénaire (même si elle ne nous plait pas toujours ) et d’une proto-histoire plus longue ,infinie si l’on veut ,mais qui demeure hors de notre portée réelle et d’une connaissance à peu près objective ? Une Gascogne articulée à son environnement géographique , culturel et politique actuels ? Ou au contraire une Gascogne rêvée en serre chaude par et pour un petit groupe d’idéalistes, obsédés par un passé lointain qui leur échappe et risque de ressortir en mythologie ?
    En ce qui me concerne , je n’échangerai pas un mythe des origines faux (le bazar occitano-catharolâtre) pour un autre à peu près aussi faux (appelons le bascomania si l’on veut).Non seulement parce que déjà le supermarché culturo-immobilier à coloration basquisante qui domine déjà le quart sud-ouest des Landes donne une idée de ce qu’on peut en attendre dans une Gascogne (pour ne pas dire une France) déculturée - ceux qui ,comme moi, hantent ce coin- là savent ce que je veux dire - mais aussi parce que des prémices brumeux dans leur source et dans leur objectif ne donnent généralement rien de bon .
    Si nous parlons d’empathie, s’il s’agit d’une coopération transpyrénéenne entre peuples qui ont en effet beaucoup en commun et peuvent se comprendre parfaitement,mille fois oui ; que , par exemple , des auteurs ,littéraires ou pas, ne trouvant pas d’éditeurs de ce côté des Pyrénées se fassent éditer par des maisons d’édition d’Euskadi ou de Navarre, pourquoi pas ? Que l’on fasse vivre autrement que par des mots et des signatures bien médiatisées des accords de coopérations régionales (les fameux Consorcios ) ,encore oui ,naturellement.
    Si par contre on a en tête de chercher à édifier demain ,en commençant par la diffusion de mythes idoines ,une grande région (et après-demain un Etat,pourquoi pas ?) entre Ebre et Garonne qui exclurait les proches voisins des deux côtés et serait immanquablement dominée par les intérêts économiques et financiers de Bilbao, en ce qui me concerne c’est un non franc et massif. Encore une fois,je ne souhaite pas à la Gascogne de devenir le Pays Gallo d’un tel ensemble .
    Par contre je partage totalement le désir de Vincent et de Tédéric de faire des choses concrètes pour la Gascogne dans les champs économique et social mais ne crois pas qu’il faille pour autant mobiliser des mythes fondateurs à la façon du XIXè siècle finissant.Ne nous leurrons pas d’ailleurs : je doute du pouvoir d’entrainement de tels mythes très au-delà d’une dizaine de personnes ,dont les quatre ou cinq contributeurs à ce fil de discussion mais les mythes fondateurs ont fait suffisamment de mal au XXè siècle pour que l’on passe à autre chose.De ce côté-là,je pense qu’on peut se contenter de quelques emblèmes et symboles et de diffuser une histoire régionale débarrassée de ses carcans jacobins, ce qui est déjà un gros travail.
    S’agissant de construction régionale,je partage les nuances apportées par Tédéric à l’idée séduisante sur le papier mais guère réalisable à vues humaines d’une Gascogne réduite à son triangle historique et je considère également,parmi les nombreuses hypothèses discutées ces derniers mois la fusion Aquitaine /Midi Pyrénées autour des deux métropoles – mais en les maitrisant et en cassant le « tout métropoles » –,comme ,à tout le moins,un moindre mal voire un peu mieux que cela .Elle associerait à la Gascogne en particulier les proches régions de Guyenne et la zone occitano-languedocienne dont nous sommes proches (vous savez la zone où on dit « la lait es cauda e cuèita « ) , des régions dont le peuplement originaire n’était pas nécessairement basque (quoique après tout nous n’en savons rien…)mais qui nous sont proches , y compris historiquement quand on se rappelle le temps de la couronne béarno-navarro –fuxéenne.
    Et enfin,je crois qu’on n’arrivera à rien si l’on continue à raisonner en termes d’exclusion : celui-ci parce qu’occitaniste,celui-là parce que béarniste ,un troisième parce que crypto-basquisant,etc… Dire qu’on n’ a pas à discuter avec les animateurs de Jornalet,A Voste ou autres Biarn Tostems,ne vouloir concevoir aucune collaboration éventuelle avec eux (parce qu’"il y a rien à tirer de ces gens-là"),refuser même qu’un journal en ose commenter un autre dans ses colonnes(ce que nous faisons nous-mêmes constamment ici !) ne me paraissent pas de nature à fortifier et encore moins unifier des initiatives qui ne sont jamais de trop, quoi qu’on en pense.Sommes-nous tellement nombreux à aimer la Gascogne,pays,habitants,langue et culture pour nous permettre ce genre d’apartheid,selon le terme si approximatif remis à la modes jours-ci ? Evidemment,je ne suis pas assez naif pour croire que la volonté de dialogue et de coopération existe chez tous et en particulier les media que je viens de citer.On ne peut pas dire que les uns et les autres se disputent au portillon de Gasconha.com pour apporter leur pierre à l’édifice commun .Il me semble qu’ils y seraient pourtant les bienvenus .Un proverbe partagé par l’univers occitano-roman ne dit-il pas que « lo quite diable que pòrta pèira «  ?

  • Je renvoie ici au Manifeste gascon , travail qui a pu être mené à bien en commun et peut servir de plate-forme à toute proposition concrète. Je dis bien concrète, parce qu’au fond ce qui est en jeu c’est aussi bien la vie de tous les jours d’une population (une ombre de peuple, allez) que son futur, et celui-ci est mal assuré...

    Il est normal que des Gascons soient attirés par des pôles qui ont joué ou jouent un rôle dans l’histoire de leur pays, telle qu’elle est et fut (nuance importante !)
    Cela dit, ne nous interdisons pas la part de rêve, ne serait-ce que pour ne pas être otages de ceux des autres (et je ne pense pas aux différents mouvements "d’oc" qui feraient mieux de se coordonner plutôt que de s’affronter, mais qu’est-ce qui les en empêche ?).
    Les romans nationaux sont une façon de protester contre une certaine occupation mentale.

    Le sud-ouest de la France, c’est en effet la Gascogne maintenant, la déculturation y sévit comme partout. La faiblesse de la réponse gasconne est évidente.

    Se définir "contre" X ou Y est en effet improductif. Mais parfois inévitable, d’autant que le débat ou le non-débat est bien à propos d’une question d’"inclusion" ou pas.

    Donc : relire le Manifeste, le diffuser et chercher à l’appliquer. "Toute le manifeste, rien que le manifeste." Ce serait déjà pas mal.

    http://www.gasconha.com/spip.php?article170

  • A Gerard :
    Si nous nous interrogeons sur la préhistoire, c’est en grande partie, je pense, pour répondre à la question basque.
    Même si ça peut devenir agaçant, nous ne pouvons pas esquiver cette question, qui est évoquée très vite, et par "Monsieur tout le monde", dès qu’on parle de la Gascogne ; avec l’envie, parfois, pour des gascons, de se rattacher à l’arbre généalogique basque, pour affirmer sa différence, par fierté... Il y a bien une demande de mythe ou de "roman" gascon ou vascon, et même chez les jeunes (pas tous, certes).

    Les discussions très pointues sur les mouvements de population concernant l’aire qui nous est chère peuvent nous donner des éléments de réponse ; bien sûr, une fois que les spécialistes ont parlé, il faut traduire, vulgariser, sans tromper les gens, mais forcément en simplifiant.... Je vois là un point fort de Gasconha.com : faire le lien entre les savants et le peuple !-)

    Je n’ai pas tout compris dans les exposés de PJMo et de Vincent P., mais ce dernier nous a rassuré et aidé en écrivant :
    « Vous suivez ? Non ? Ce n’est pas grave. Il suffit de retenir que les Basques sont des Européens comme les autres. Qu’ils ont seulement évité la dernière vague migratoire, celle du Fer, pour des raisons inconnues. Qu’auparavant, leur langue était probablement celle de toute l’Europe occidentale fermière. »

    Bref, que pourrons-nous dire encore plus simplement à quelqu’un qui nous interroge sur le cousinage des gascons avec les basques, et sur le particularisme basque ?
    Que basques et gascons partagent la particularité d’avoir été relativement épargnés par la vague indo-européenne, mais que les gascons l’ont subie tardivement, plus que les basques, par la romanisation...
    Comme les "communicants" des partis politiques, je tente de donner au parti vascon des éléments de langage !-) et même plus que ça, mieux que ça, parce qu’il ne s’agit pas ici de tromper les gens : nous n’y avons pas intérêt, nous cherchons nous-même la vérité.

  • "Le Bantoustan gascon se rebiffe et ça ne leur plaît pas, ils s’énervent, ils déraillent, ils sont pathétiques. Lapassade avait fait de même, Grosclaude (le père) n’en pensait pas moins. "
    Ainsi donc Lapassade et Michel Grosclaude étaient anti-occitanistes ? On en apprend tous les jours ! Et sur quoi, sur quels faits précis, sur quels propos écrits de leur part vous basez-vous pour écrire cela (ce qui est pratique avec les morts c’est qu’on leur fait dire ce que l’on veut) ?

  • "D’ailleurs de quel droit A Voste se permet de faire la critique d’un article d’une autre revue ?"
    Ben ça s’appelle le débat d’idée dans une société démocratique. Et dans ce cadre là il arrive qu’une revue publie une recension critique d’un article paru dans une autre revue. À moins de débarquer tout droit de Corée du Nord ou de croire que le texte de Narioo était dicté par l’archange Gabriel, il n’y a pas lieu de s’en étonner.
    Et, du reste, l’article paru dans A Vòste était plus un commentaire qu’une critique du texte de Narioo. Mais un commentaire c’est peut-être déjà trop insolent pour certains grands démocrates de l’IBG...

  • Occitanisme, béarnisme, thèmes usés et sans intérêt.
    Dégageons vite fait du panier de crabes.

  • Que oui ! Je plussoie cher D !
    Soyons occitano, IBG, A Voste, Lo Jornalet, Biarn Toustém indifférents. Qu’ils aillent se faire ... ailleurs.
    Notre victoire sera de les ignorer et de refuser tout débat oiseux avec eux.
    Contrairement à ce que fait semblant de croire M. Trobat, il n’y a aucun débat d’idée à avoir avec ces gens là, c’est impossible. Qu’il essaie d’avoir un débat avec M. Sumien ou M. Grosclaude fils, par exemple. Nous reparlerons alors de la fameuse ouverture et conviviença occitanes légendaires et millénaires.
    Vous, les occitans, faites vos petits trucs et nous, les Gascons, on va faire les nôtres. Foutez-nous simplement la paix et occupez-vous de vos oignons. Nous, on vient pas vous faire ch... en Occitanie alors lâchez-nous les baskets. Anatz-ve’n cagar a la vinha !!

  • Je crois qu’il faudrait en finir avec les appels à l’autisme et avec les imprécations en tous genre .
    La raison d’être et le caractère unique de gasconha.com est justement d’être un espace sinon neutre (des opinions y sont formulées au sujet de la Gascogne et le site ne se définit en effet pas comme occitaniste- ou anti-occitanste - mais plutôt comme occitano-indifférent) mais en tous cas central et ouvert à toutes les opinions si elles sont exprimées avec un minimum d’ouverture et de respect des opinions d’autrui.Si on continue avec ce genre d’invectives vaines on finira pas se trouver au niveau d’autres sites , d’ assez mauvais aloi.Dans la mesure du reste où les derniers lecteurs et contributeurs ne l’auront pas déserté.Serait-ce le but recherché par nos lanceurs d’exclusives ?

  • Adishatz monde !
    Je rejoins l’appel à la modération et au respect lancé par Gerard : être positifs, mettre en évidence ce qui est précieux en Gascogne, fuir les querelles destructrices et décourageantes, critiquer les idées et les comportements mais pas les personnes...
    Faire un site populaire de qualité...

    Depuis quelques temps, Gasconha.com est la cible répétée de piratages.
    Il n’y a pas d’équipe informatique pour débusquer les trous de sécurité.
    Il a fallu supprimer certaines fonctions qui permettaient de contribuer au site, pour arriver à un fonctionnement plus standard ; adieu les petits finestrous de proposition, qui avaient fait la fortune du site...*
    Cela n’a pas suffi. Le site reste très fragile. S’il vous plait, n’en rajoutez pas, en en faisant un champ de bataille, repoussoir pour le grand public !

    *Mais le formulaire que j’utilise présentement fonctionne bien, et vous permet d’envoyer des documents au site (photos, sons... on est quand même à l’époque du multimédia !).
    Sinon, la connexion à la souillarde (espace privé) permet de proposer des "dires gascons", des "lòcs", des brèves, etc.
    A chacun de faire un petit effort pour apprendre le fonctionnement de la souillarde, n’hésitez pas à glisser la souris et à cliquer sur les petites icônes du bandeau vert de la souillarde !

  • J’ ai été très intéressé par l’ article de Vincent P sur la génétique des gascons du 01/02/2015.
    J’ ai également fait le test oracle K13 Eurogenes et je trouve des résultats sensiblement différents de Vincent étant pourtant également Béarnais mais plus à l’ ouest il est vrai que le Vic Bilh .
    Je vous envoie mes résultats qui peuvent peut être l’intéresser

  • J’apprends sur le mensuel Enbata le décès de Gilabèrt Nariòo.
    Un commentateur cite l’un de ses textes, qui résonne avec la discussion de la présente page :
    « La purmera lenga estrangera a ensenhar en las escolas, ci a dit non sei pas mei qui, que devere estar la deu prumer vesin. Perque donc no s’ensenha pas lo basco en las nostas escolas ? Perque donc l’ estat espanhou e mei que mei l’estat frances e voleren tant aniquilar e har desapareisher aqueth tesaur, aquera riquessa cultural multimillenaria ? Vergonha a Franca e a Espanha ! »

  • D’abord, c’est l’occasion de rendre ici hommage à Gilabèrt Nariòo (Nariòu ?) !
    J’ai connu ses écrits "de joen ençà" (depuis ma jeunesse), dans la revue Per Noste, sa chronique "Parlar plan".
    Il était exigeant sur la qualité de langue (gasconne), notamment chez ceux qui tentaient de la reparler, dont d’ailleurs il regrettait le faible nombre...
    D’après des échos sur ses derniers jours, il a gardé cette exigence jusqu’au bout.

    Quant à sa phrase citée ci-dessus, où il préconisait d’apprendre la langue du premier voisin, donc le basque... s’adressait-il aux béarnais ? plus largement aux gascons voisins du pays basque ?
    L’idée m’est sympathique, et j’ai fait moi-même, jadis, la démarche d’apprendre des rudiments de basque. Je ne regrette pas : au moins, je sais un peu "comment ça marche" (le basque) ; je n’ai pas été plus loin, étant trop distant géographiquement d’un environnement bascophone.
    Mais en disant ça, il me semble que Narioo se plaçait dans le monde dont il rêvait, où le gascon aurait été sauvé ; dens aqueth cas, quiò, que’s podèva pagar lo luxe d’organizar l’aprentissatge deu basco...

  • Benlèu que lo Gilabèrt Nariòo e seré content d’apréner que "Aquitaine, Gascogne" es la region n° 16, énter las 29 regions climaticas dessenhadas per Météo-France en 2020 :

    « pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne ; faible ensoleillement au printemps, été chaud (19,5 °C) ; vents faibles ; brouillards fréquents en automne et en hiver ; orages fréquents en été (15 à 20 jours). Plus à l’est, on observe un minimum pluviométrique. »

    La carte montre quelque chose qui ressemble au triangle gascon, mais décalé de 50 à 100 km vers le nord-est, le littoral et les Pyrénées (piémont compris) constituant des régions climatiques distinctes.

    Note personnelle : Tonneins/Tonens, ma ville d’adoption, se retrouve au centre de cette région climatique aquitano-gasconne... j’ai eu du flair...

  • Trista novèla, pas tant inesperada qu’aquò : l’òmi, fatigat, s’era retirat despuix mantuas annadas e non m’eri pas jamèi escadut a’u rencontrar a Ossegòr on viveva.
    Que pensi a la sua hilha Marilis Orionaa, cantadora extraordinaria e eretèra deu hòrt estacament deu pair a la lenga e la culturas nòstas.


Un gran de sau ?

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