Revue "Gascogne" (ex "La Talanquère")

- Tederic Merger

Sous-titrée "Le Magazine du grand Sud-Ouest", cette revue en couleur parle beaucoup d’histoire.
On apprécie quand on sait comme l’histoire de la Gascogne est peu enseignée.

La langue gasconne y a une présence discrète.

"Gascogne" traite aussi régulièrement des courses landaises (normal) mais aussi des courses automobiles d’hier et d’aujourd’hui.
Cette orientation est due au créateur de la revue, Robert Castagnon, passionné par les courses automobiles et de vaches landaises.

Robert Castagnon est décédé en août 2004, mais son équipe continue la revue, et lui donne même un nouvel élan.

[D’après les dates de la collection de la Médiathèque de Bordeaux :
"La Talanquère" : 1968-1989
"Gascogne-La Talanquère" : 1989-2007]

Grans de sau

  • Bonjour,
    Pourriez-vous contacter ma mère
    Claudette LABORDE
    et lui proposer un abonnement à votre magnifique revue dont elle a quelques exemplaires.
    Native de Gabarret, fille d’écarteur (Emile Cazenave), elle souhaiterait recevoir votre revue chaque fois quelle paraît.
    Merci beaucoup
    son fils, Henri LABORDE

    • Adishatz !
      La revue Revue "Gascogne" (ex "La Talanquère") n’a finalement pas survécu longtemps au "départ" de R. Castagnon.
      Qu’es de dòu har / c’est dommage : elle était magnifique comme vous le dites ; plus authentique aussi, moins "marketing", moins superficielle que certaines revues qui se lancent sur le créneau "sud-ouest".
      Concernant spécialement votre mère, et la possibilité de lui faire plaisir : je vous ai répondu par message privé.

  • L’échange ci-dessus a débouché sur un échange de numéros de la revue entre Mme Laborde et moi.
    Dans celui qu’elle m’a prêté, le n° 75, de 2002, j’ai trouvé un article du rédacteur en chef Robert Castagnon, dans la rubrique "Ruralité", dont je vous livre ci-dessous un extrait qui me semble résumer le sens de son combat ; presqu’un testament :
    Défense d’une campagne dynamique, critique du "développement hyper­trophié des villes" (nous dirions aujourd’hui "de la métropolisation"), sauvegarde et enseignement du patrimoine (l’architecture rurale et les jòcs comme la course landaise) : Gasconha.com est sur ce sillon !
    Castagnon illustre son article par une jolie maison vasconne ("Ferme typique de l’Armagnac avant 1939").
    Il ne mentionne pas la langue gasconne, que la revue Gascogne honorait sans postuler son renouveau.

    « La désertification de nos campagnes n’est pas une fatalité de l’histoire. C’est un ratage social, politique, économique, dont il convient de modifier au plus tôt les données morales et socio-économiques.
    Il faut arrêter le développement hyper­trophié des villes et respecter le patri­moine, car ainsi que je l’ai souvent dit dans notre revue il n’y a pas de présent heureux et bien construit sans un atta­chement au témoignage du passé. Sauver le patrimoine sera un lien constant entre un enseignement revu et corrigé et les secteurs d’activité en milieu rural. Il faudra penser au main­tien et au développement des sports tra­ditionnels. La Course Landaise en est un incontournable dans notre Gascogne, avec les quilles de neuf et de six.
    Il y aura aussi urgence à sauver l’archi­tecture rurale en restaurant les habita­tions typiques au lieu de les reconstruire sous forme de "plans courants".
    Recréer une véritable ruralité ce n’est pas créer des espaces verts ou des infra­structures d’accueil à la ferme ou chez l’habitant ce qui peut concurrencer l’in­dustrie hôtelière, mais bien faire en sor­te qu’il y ait des villages avec des écoles et des enfants turbulents, bien sûr des exploitations agricoles, mais aussi des artisans et des commerçants, une vie cul­turelle et conviviale avec un lieu de cul­te et son desservant.
    Mais pour qu’il y ait réussite il faut à sa source une volonté politique catégori­quement énoncée et largement partagée avec une collaboration active au niveau des citadins.
    Je considère que notre revue est un élé­ment de culture rurale qui apporte à beaucoup de citadins un souvenir de leurs racines et leur rappelle que ces deux mondes sont étroitement liés. »

    Finalement, ce qui différenciait "Gascogne" des revues touristiques sur papier glacé, c’est qu’elle portait un engagement, pas seulement de belles images. Ou de belles images, mais au service d’une cause.

  • Un édito qui annonce nos préoccupations... Nous pourrions le transposer 14 ans plus tard, en remplaçant les pilotes auto moto (la revue Gascogne les honorait parce que son rédacteur en chef Castagnon en était !) par notre tropisme sur la langue (qui est dans notre ADN mais ne doit pas nous enfermer).

    Editiorial revue Gascogne n° 86 avril-mai-juin 2005

    « sans entrer en politique ni en polémiques, ne serait-il pas venu le temps d’ouvrir nos colonnes à d’autres contemporains qui, demain, seront célèbres, car seuls les coursayres et quelques pilotes auto ou moto ont bénéficié de ce tout petit privilège »

    « en abordant quelques évènements et personnages qui feront partie de l’histoire de demain, nous pourrons démontrer que nous sommes une région fière de son passé, tournée vers un avenir plus que prometteur et disposée à persévérer pour le prouver »

  • 2005 : à peu près l’époque où gasconha.com naissait...
    Cet éditorial reprend à peu près toutes les questions qui se posent à nous aujourd’hui. Le numérique a sans doute définitivement remplacé le papier mais le fond reste le même.
    Continuons l’héritage, avec un hommage posthume à Robert Castagnon !


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