Biscarrosse-La Plage Vincent.P

Biscarrosse - Panneau "Biscarròssa (le plaja)"
Comment transcrire le parler noir ?
Vincent.P


Comment transcrire le parler noir ?

Grans de sau

  • C’est "le plaja" qui pose problème.
    "le" semble être une concession à la prononciation "negue".
    Mais alors, logiquement, pourquoi ne pas écrire "le plaje" et "Biscarrosse" ?
    Certes, on sort totalement, alors, de la graphie englobante gasconne, et on entre dans une graphie "negue".

  • L’adaptacion hens las Lanas deus panèus en gascon qu’es a mants endrets ua cabussada pr’amor d’ua oposicion bestiassa de cèrts elegits.
    E bestiassa enter las bestiassas :
    "SEMISENS" per SENT VICENç (de Tiròssa)

  • Biscarrosse étant dans la zone du parler noir ce n’est pas pour "le" qu’il faudrait parler de concession, mais plutôt pour "plaja" et "Biscarrossa".
    Est-ce qu’à Toulouse ils ont mis des panneaux en graphie "negue" ?
    Ces panneaux font surement la joie de quelques initiés, mais ils "sonnent" faux pour les "autochtones" qui savent comment se prononce le nom de leur village en gascon, et ils ne permettent pas aux autres de prononcer correctement.

    Réponse de Gasconha.com :
    C’est tout le drame de la graphie normalisée englobant des prononciations diverses. Elle est très intelligente, mais elle n’est pas comprise.
    Trop loin des habitudes de la population locale, et aussi des français en général.

    Notons qu’à Toulouse, elle ne serait pas davantage comprise, puisqu’elle écrit "Tolosa" ce qui est prononcé "Toulouso" !


  • Je suis "l’auteur" du panneau de Biscarrosse.
    C’est vrai, l’article défini féminin singulier "LE" est un localisme qui va contre la normalisation du gascon.
    Je me suis un peu laissé emporter à l’époque par ces considérations localistes.
    Je le regrette un peu aujourd’hui, d’autant plus que le Nord de la zone noire emploie aussi, souvent, ou exclusivement, "LA/LES".
    Le problème se pose aussi pour Biscarròssa.
    Nous en avons parlé récemment avec Bénédicte Fénié et nous sommes d’accord pour supposer que le suffixe -OS (et autres -OSSE...) trouve son équivalent en basque avec -O(T)Z(E).
    Donc, la graphie la plus juste serait Biscarròsse (et même BIZKARROTZE si on veut aller au bout de la logique !).
    Autrement, pour rassurer tout le monde, il n’y a eu aucune réaction hostile (ni favorable d’ailleurs), après l’installation de ce panneau il y a cinq ans et qui a été décidée en conseil municipal.
    Que doit-on en conclure ?
    Ce que je peux dire, c’est que l’explication "pédagogique" avait été faite de longue date par le biais du canard local, "LE LIEN BISCARROSSAIS" et personne n’a rien trouvé à redire.
    Je signale en passant que le panneau bilingue de Parentis a été tagué dans sa partie gasconne alors que celui de Labouheyre a reçu un beau coup de fusil dans sa partie française ?
    Funny isn’t it ?

  • Au fait. Quant aux fameux "autochtones" (dont je suis en passant) et autres "locuteurs naturels", qui n’ont jamais rien fait pour sauver ou transmettre leur langue aux jeunes générations, bien au contraire, ils ont un droit inaliénable, celui de se taire !

  • J’oubliais quelque chose.
    Pour LE, article défini féminin singulier, il ne s’agit pas d’une position prétonique mais d’un proclitique (je ne sais jamais comment écrire ça), raison pour laquelle on ne peut pas l’écrire LA (même en graphie normalisée) si on veut respecter le parler local (qui, soit dit en passant, utilise aussi LA, bien qu’étant du parler noir).
    Pour PlajA, il s’agit bien d’une voyelle post tonique et on doit donc l’écrire A en graphie classique (réalisé OE ou O).
    Je conçois parfaitement que ce genre d’explications est à des années lumières des préoccupations de ceux qui lisent le panneau, ceci dit sans mépris aucun.
    Mais, encore une fois, il est vrai qu’une graphie englobante aurait réclamé LA, mais on ne peut plus alors prononcer LE dans cette position.
    D’ailleurs, les Toulousains ont un article masculin singulier LE (lé) qu’il n’écrivent pas LO s’ils veulent respecter leur dialecte, et ce même en graphie normalisée.

    Réponse de Gasconha.com :
    Voici donc ce point éclairci !
    En d’autres termes, il n’y a pas de graphie englobante prévue par la norme alibertine pour un proclitique.
    Donc, "le" pour l’article défini féminin est conforme à la norme et à utiliser à chaque fois qu’on veut transcrire la prononciation locale "le".
    Gasconha.com modifiera sa pratique en conséquence !
    Merci Halip.

  • Bien sûr qu’ils se tairont, ils l’ont toujours fait (sans pour autant être dupes).
    Mais est-ce vraiment eux qui n’ont rien fait pour transmettre leur langue ?
    Elle s’était transmise naturellement jusque là.
    Peut-on transmettre quelque chose à quelqu’un qui ne veut pas le recevoir...
    Alors très bien aujourd’hui on apprend l’occitan, mais il serait plus honnête de préciser qu’il s’agit avant tout d’une langue écrite.
    J’ai encore dans l’oreille les voix de quelques anciens qui parlaient "patois" et celà n’a pas grand chose à voir avec la langue parlée par quelques grands pontes occitanistes que j’ai pu entendre il y a quelques années lors d’un colloque intitulé "un pays dans sa langue".
    Ce colloque se déroulait dans une zone de parler noir, le seul intervenant qui abordait ce parler-là s’est fait "casser" par les grands spécialistes occitans avec un mépris écoeurant et révélateur.

    Alors bien sûr qu’il faut se taire, que peut-on faire d’autre si l’on ne veut ni se mentir ni passer pour quelqu’un qui va contre sa (ou ce qu’on dit être) langue !

    Réponse de Gasconha.com :
    L’invitation de Halip à se taire était une boutade, et ne s’adressait pas bien sûr, à ceux qui auraient envie (mieux vaut tard que jamais) de transmettre quelque chose de leur "parlar negue".
    Au fait, on est bien d’accord ? écrire "parlar" ne signifie nullement qu’on oblige les gens à prononcer "parlar".
    De même, en français, l’écrit "parler" se prononce "parlé" et apprendre aux enfants à écrire le "r" final ne signifie pas qu’on veut changer leur prononciation, et finalement leur langue.
    Et il faut distinguer l’unification de la graphie et l’unification de la langue. Mais ce n’est pas ici le lieu de développer la différence entre les deux...

  • Bonjour Christophe,
    Je suis cet intervenant du colloque auquel vous avez assisté à Sabres en 2004.
    Je me souviens très bien avoir été pris à partie par Pierre Bec, notamment, pour avoir osé dire que le gascon était une langue d’oc autonome.
    Il en rajoute une couche dans les actes, publiés en 2006, et où il me reproche la graphie que j’utilise, qui est "inutile et dangereuse" (quelque chose comme ça).
    Pour un scientifique, c’est très limite de sa part.
    Mais en tant qu’occitaniste, ce n’est pas étonnant.
    Le problème est que militantisme et rigueur scientifique ne font pas bon ménage.

  • Ce que j’adore c’est qu’il suffit d’avoir un CAPES d’occitan pour soutenir des thèses (que je trouve justes au demeurant puisque ce sont aussi les miennes) pour que tout le monde opine du chef.
    Les autres se font traiter d’extrémistes obscurs, ridicules sans compétences et dangereux.

    Réponse de Gasconha.com :
    C’est le rôle des diplômes de certifier une compétence.

  • Txatti, d’acostuma be’m trobi pro d’acòrdi dab çò qui dises tu, aqueth còp que’m sembra que’t gahè un pojadisme qui m’agrada pas tròp....
    "il suffit d’avoir un CAPES", çò dises : un capes que certifica totun cinc annadas d’ensenhament superior !
    Si’us qui an un capes non poden pas sostiéner tèsis... qui ac podrà har ? los vielhs qui parlan patoes, mès qui arrefusan d’ac emplegar pr’amor ei ua lenga deu passat ?
    Solide que la lenga de ma gran èra plan mei blósa que non pas la mia o que la que charran la màger part deus occitanistes, m’enfin adara qu’ei un hèit : la lenga pura e naturau b’ei mòrta -mercès aus vielhs qu’ac sepelín pregond-, o d’aqui trente ans ac serà en tot cas, e si volem contunhar ad ac parlar, o au mensh ad en parlar ua version modernisada (e aprimida... quiò), n’avèm pas tròp la causida : be’ns cau normalisar, e har concessions !
    E puish, tot lo món parla aqui deu cohet que sembra d’arrepresentar l’occitanisme tà la gent qui vienen aquí, m’enfin cau arremarcar que vosautes gasconistes convinçuts, las vòstas charraduras b’ac hètz en francimand...

  • J’aime beaucoup ce panneau mis à part la police d’écriture moins visible que la version en français...


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