Basauri (Pays basque sud) : Lope de Vega et Velázquez remplacés par des toponymes basques !

- Tederic Merger

"la decisión de los consejos escolares de los colegios Lope de Vega y Velázquez de sustituir sus nombres por topónimos del municipio. Así, el primero quiere llamarse Bizkotxalde, ya que parte de sus instalaciones se ubican en este gran parque de la localidad, y el segundo pretende adoptar el nombre de Soloarte, zona verde donde se localiza el centro educativo."

Voir en ligne : Busquet : "Respetamos la decisión de los colegios" [Deia]

Grans de sau

  • Je suis tout à fait favorable à ce genre d’initiatives, ce n’est pas remettre en cause le talent des deux illustres personnages, il s’agit seulement d’ancrage local dans la mesure où la culture ibérique ne souffrira pas démesurément qu’à Basauri, on n’honore pas ces deux grands.
    Je suis très satisfait de voir somme toute que des analyses que je peux faire dans mon coin sont faites identiquement au Pays basque espagnol, à ceci près que là bas, on passe à l’action.
    Assez en France des collèges Jacques-Prévert, Pierre-Perret ou René-Goscinny. C’est ridicule.

    Moi, mon collège s’appelait "Collège de Morlaàs", plus précisément, c’était le collège de "Las Caribasses" du nom du hameau.
    Quand mes grands-parents venaient m’y chercher à la sortie, c’était à "Las Caribasses". Cela ne se dit plus aujourd’hui. En un peu plus de 10 ans ...

  • La défense d’une identité qui en gomme une autre, c’est une dérive extrémiste voire radicale.
    Certes, au pays basque elle se comprend et se défend mais pourquoi remplacer et substituer, les deux sont juxtaposables et complémentaires.
    Les militants disent toujours que défendre sa culture c’est s’ouvrir au monde, au métissage etc...et blablabla...
    Débaptiser pour rebaptiser ce n’est pas faire preuve de grande considération et respect pour la culture de l’autre.
    Ne faut-il pas défendre le bilinguisme linguistique et culturel ???

    • Les identités sont toujours en confrontation, mais en l’espèce, c’est quand même l’identité autochtone qui l’emporte, sans pour autant que cela soit un signe de méfiance terrible à l’endroit de la culture espagnole qui est fantastique.

      Quand en Gascogne, nos écoles s’appelleront "Lycée de l’Arribère", "Collège Aou Camp de Laborde" ou "Ecole Maternelle Debat la Serre", ce sera quand même le signe que quelque chose a changé.

    • Basquisation forcée ? pas exactement, puisqu’elle s’exerce ici par la base, par une décision de conseils scolaires.

      Attitude radicale ? sans doute, mais c’est peut-être ce qui va permettre aux basques de sauver leur différence.

      Il faut aussi avoir à l’esprit :

       le contexte historique : Au pays basque espagnol pèsent des siècles d’espagnolisation, qu’on peut dire aussi "forcée", parce qu’elle n’a pas été désirée par la population basque, mais imposée par la monarchie espagnole.
      Sans le sursaut identitaire des 19 et 20e siècles, l’espagnolisation allait arriver à son terme.

       le rapport des forces : la survie du basque, malgré les efforts extraordinaires du gouvernement et de la société basques depuis 30 ans, et une transmission familiale qui n’a pas cessé complètement, au contraire de ce qui se passe chez nous, n’est pas assurée.
      Le noyau de la basquité est constitué de quelques centaines de milliers de personnes qui parlent une langue isolée et très difficile à apprendre. Dans notre monde, la logique des échanges voudrait que cet ilot disparaisse...
      Entre culture basque et culture espagnole, le combat est inégal, ce qui explique une certaine pugnacité côté basque !
      Mais David a gagné contre Goliath...

    •  Collège "Champs d’Eymet" sous-titré "Camps d’Eimet" à Pellegrue
       Collège de Canterane à Castelnau
       Collège Cap del Pech à Montflanquin !!!
       Lycée agricole La Peyrouse à COulounieix-Chamiers
       LGT Maine de Biran à Bergerac
       Lycée Montesquieu à Bx == es egau un nom d’òc
       COllège et Lycée Le Mirail à Bx
       Collège Cap de Gascogne à St Sever
       Collège STe Marie de La Bastide à Bx
       COllège Les Dagueys à Libourne (?)
       Collège Capeyron & Collège Les Eyquems à Mérignac
       Collège Bertran de Born à Périgueux
       Collège Les Chatenades à Mussidan (?)
       Collège La Rocal à Bon-Encontre (?)
       Collège de Barétous à Arette
       LP Trégey à Bx
       Lycée L’Oustal à Villeneuve/Lot
       LA Le Cluzeau à Sigoulès (?)
       Collège Les Lesques à Lesparre
       Collège de L’Estey à St Jean d’Illac
       Collège Cantelande à Cestas

      Qué vas encara responder, Vincent, a d’aquò ?

    • Il va répondre que c’est chouette même s’il faut confirmation quant à la réalité de l’officialité du nom, et il remarquera que la moitié des exemples cités se situent en Guyenne (Agenais non-gascon, Périgord).

      Pour les collèges des PA : http://www.educanuair.info/annuaire-college-public/65/Pyr%C3%A9n%C3%A9es+Atlantiques.html

      Anglet : Endarra
      Arette : Barétous
      Arthez de Béarn : Corisande d’Andoins
      Artix : Jean Moulin
      Arudy : pas de nom

      Bedous : Aspe
      Bidache : pas de nom
      Billère : Bois d’Amour
      Le Boucau : Henri Barbusse

      Cambo : Errobi

      Garlin : Joseph Peyre

      Hasparren : Elhuyar
      Hendaye : Irandatz

      Jurançon : Ernest Gabard

      Laruns : Les Cinq Monts
      Lasseuve : Pierre Jéliote
      Lembeye : Vic-Bilh
      Lescar : Simin Palay

      Mauléon : Argia
      Monein : Jean Sarrailh
      Morlaàs : pas de nom
      Mourenx : Albert Camus

      Navarrenx : Les Remparts
      Nay : Henri IV

      Oloron : Tristan Derême
      Oloron : Les Cordeliers
      Orthez : Daniel Argote
      Orthez : Gaston Fébus

      Pontacq : Jean Bouzet

      Salies : Félix Pécaut
      Sauveterre : Reine Sancie
      Serres-Castet : pas de nom
      St Etienne de Baigorry : Jean Puyo
      St Jean de Luz : Chantaco
      St Jean de Luz : Maurice Ravel
      St Jean Pied de Port : La Citadelle
      St Palais : Léon Bérard

      Tardets : Docteur Pierre Jauréguy

      Petite analyse :

       Les Basques ont tendance à donner des noms basques (sauf à proximité du Béarn : Bérard à St Palais par exemple mais les Basques voulaient le changement de nom il y a quelques années).

       Les Béarnais plutôt à des figures locales historiques : Henri IV, Gaston Fébus, Reine Sancie, ... ce qui est somme toute un premier degré de francisation.
      Parfois, on a une figure locale plus récente, et à mon sens plus authentique : Peyre à Garlin, Bouzet à Pontacq, Palay à Lescar, ...

       Foyer de francisation accru dans le bassin de Lacq : Jean Moulin à Artix et Albert Camus à Mourenx.

      Je vais voir avec les HP, je pense que la situation est plus mauvaise.

    • Pour info, le dessinateur Mingote, très célèbre en Espagne, est décédé. Voici ce qu’il pouvait publier il y a encore quelques années dans le quotidien conservateur ABC : les Basques ne sont pas nécessairement les premiers agresseurs.

      http://old.kaosenlared.net/media/8/8047_4_Mingote_fascistada2.jpg

      http://4.bp.blogspot.com/_YqrSxEn5pig/SE2reAxYZEI/AAAAAAAAAVc/tIUrqeOjjVE/s400/Mingote2.jpg

      http://2.bp.blogspot.com/_8TwPzhqT7sg/SHDliSseP4I/AAAAAAAACGw/KbcIlK3GEWU/s400/mingote+euskera.jpg

    • Lourdes : lycée professionnl L’Arrouza, si je ne me trompe pas.

      PJM

    • Pour les Hautes-Pyrénées : http://www.educanuair.info/annuaire-college-public/66/Hautes+Pyr%C3%A9n%C3%A9es.html

      Argelès-Gazost : Collège climatique
      Arreau : Maréchal Foch

      Bagnères-de-Bigorre : Blanche Odin

      Lannemezan : Gaston Fébus
      Lourdes : La Serre de Sarsan
      Loures-Barousse : Barousse
      Luz-Saint-Sauveur : Les 3 Vallées

      Maubourguet : Jean Jaurès

      Pierrefitte-Nestalas : Haut Lavedan

      Séméac : Paul Valéry
      Saint-Laurent-de-Neste : Beaulieu

      Tournay : Val d’Arros
      Trie-sur-Baïse : Astarac-Bigorre

      Vic-Bigorre : Pierre Mendès France

      L’analyse est la même : foyer de francisation autour et en aval de Tarbes le long de l’Adour (Vic, Maubourguet, Séméac) qui comme par hasard sont aussi des endroits martyrisés esthétiquement depuis quelques décennies. C’est vraiment là qu’il y a eu pénétration des idées nouvelles, via Tarbes l’ouvrière et qu’aujourd’hui la culture pavillonnaire française s’étend. Mais c’est Jean Jaurès ou Mendès France, des "icônes" ... Avec tout le respect qu’on leur doit, je ne vois pas en quoi ces personnalités sont importantes pour Maubourguet et Vic.

      La seule dénomination purement géographique est le collège de Lourdes : "La Serre de Sarsan".

    • Pour les Landes : http://www.educanuair.info/annuaire-college-public/41/Landes.html

      Aire : Gaston Crampe (figure locale)
      Amou : Pays des Luys (bassin de scolarité)

      Biscarrosse : Jean Mermoz (mouais, l’aviation, tout ça, mais marre de Mermoz)

      Capbreton : Jean Rostand (quel lien avec la ville ?)

      Gabarret : Jules Ferry (caricatural)
      Geaune : Pierre de Castelnau (je ne comprends pas cette manie d’aller chercher dans le passé médiéval)
      Grenade : Val d’Adour (parce qu’il n’y a qu’autour de Grenade que l’Adour forme une vallée)

      Hagetmau : Jean-Marie Lonné (figure locale)

      Labouheyre : Félix Arnaudin (ils ont visé assez juste sur leur figure locale)

      Mimizan : Jacques Prévert (toponyme colonial)
      Monfort : Serge Barranx (figure locale)
      Morcenx : Henri Sconamiglio (??)
      Mugron : René Soubaigne (figure locale)

      Parentis : Saint-Exupéry (Mermoz bis)
      Peyrehorade : Pays d’Orthe (bassin de scolarité)
      Pouillon : pas de nom

      Rion-des-Landes : pas de nom
      Roquefort : George Sand (toponyme colonial)

      Soustons : François Mitterrand (toponyme colonial)
      Saint-Martin-de-Seignanx : François Truffaut (toponyme colonial)
      Saint-Paul-lès-Dax : Jean Moulin (toponyme colonial)
      Saint-Pierre-du-Mont : Lubet-Barbon (figure locale)
      Saint-Sever : Cap de Gascogne (ouais, ça fait plaisir, mais en fait, c’est quand même une fois de plus l’obsession médiévale)
      Saint-Vincent-de-Tyrosse : pas de nom

      Tarnos : Langevin Wallon (toponyme coco : il faut bien remarquer que c’est souvent en pays de gauche que l’on est moins soucieux d’ancrage régional, c’est comme ça, je le déplore mais c’est la réalité sociologique)
      Tartas : pas de nom

      Villeneuve-de-Marsan : Pierre Blanquié (figure locale)

    • Le nouveau collège de Bidache vient d’être inauguré il y a quelques jours.
      Des discussions ont eu lieu entre personnel du Collège et élus locaux...

      Le collège a été baptisé COLLÈGE DU PAYS DE BIDACHE.
      La Communauté de Communes est elle aussi, dite du Pays de Bidache.

    • Voyons le Gers : http://www.educanuair.info/annuaire-college-public/33/Gers.html

      Aignan : Vert (c’est champêtre)

      Cazaubon : Lac de l’Uby (descriptif, c’est bien)
      Condom : Saint-Exupéry (toujours la même chose en "ville", des grands hommes)

      Eauze : Jean Rostand (plus personne ne sait qui c’est, aucun lien avec Eauze)

      Fleurance : Hubert Reeves (la médiocrité contemporaine résumée dans ce seul choix)

      Gimont : pas de nom (mais situé chemin de l’Arteton, ce pourrait être le nom)

      L’Isle Jourdain : Louise Michel (parce qu’il est connu qu’on a la gouaille communarde parigote dans le Gers)

      Lectoure : Maréchal Lannes (gloire locale)

      Marciac : pas de nom
      Masseube : Beau Regard (il y a des caméras de surveillance)
      Mauvezin : Fézensaguet (bassin scolaire)
      Miélan : pas de nom (mais situé Avenue des Pyrénées, car on ne les voit pas d’ailleurs)
      Mirande : Astarac (bassin scolaire)

      Nogaro : D’Artagnan (figure locale mi-fictionnelle)

      Plaisance : Pasteur (image d’Epinal)

      Riscle : Val d’Adour (la poésie administrative française fait des émules)

    • Hop, le Lot-et-Garonne : http://www.educanuair.info/annuaire-college-public/48/Lot+et+Garonne.html

      Aiguillon : Stendhal (il a laissé de formidables pages sur le confluent, cela lui rappelait l’Italie)

      Bon-Encontre : La Rocal (nom local, rien à dire)

      Casseneuil : Gaston Carrère (figure locale, je suppose, au nom gascon au demeurant alors que c’est en pays guyennais)
      Casteljaloux : Jean Rostand (assez !!!)
      Castelmoron : pas de nom (mais situé avenue de Comarque)
      Castillonès : Jean Boucheron (figure locale je suppose même si le patronyme est limousin au sens large)

      Duras : Lucien Sigala (figure locale)

      Fumel : Jean Monnet (rien d’étonnant, là encore foyer de francisation)

      Lavardac : La Plaine (La Plane serait mieux mais c’est bien)
      Le Mas-d’Agenais : Daniel Castaing (figure locale)
      Le Passage : Théophile de Viau (mouais)

      Marmande : Jean Moulin (heureusement qu’il s’appelait d’un nom aussi commun, cela doit participer au succès)
      Mézin : Armand Fallières (inévitable je suppose)
      Miramont-de-Guyenne : Didier Lamoulie (figure locale je suppose)
      Monflanquin : Cap del Pech (un des rares exemples réjouissant)
      Monsempron-Libos : Kléber Thoueilles (pub subliminale pour un renouveau du prénom Kléber)

      Nérac : Henri de Navarre (on oublierait presque que c’était un Bourbon et le petit-neveu de François Ier)

      Penne-d’Agenais : pas de nom

    • L’Ariège, terre de mission républicaine, qu’est ce que cela peut donner ?

      http://www.educanuair.info/annuaire-college-public/9/Ari%C3%A8ge.html

      Ax-les-Thermes : Mario Beulaygue (figure locale)

      Foix : Lakanal (inévitable)

      Lavelanet : Louis Pasteur
      Lavelanet : Victor Hugo (bingo : c’est la France républicaine dans toute sa splendeur)
      Le Mas-d’Azil : Plantaurel (bassin scolaire, rappelle un nom local, bien)
      Lézat-sur-Lèze : François Verdier (l’imaginaire résistant à la sauce locale)

      Mazères : Victor Hugo (parfois, le courrier du collège Victor Hugo de Lavelanet atterrit à Mazères)
      Mirepoix : pas de nom

      Pamiers : Jean-Pierre Rambaud (?)

      Saverdun : Le Girbet (descriptif je pense)
      Seix : Jules Palmade (figure locale je suppose)
      Saint-Girons : Couserans

      Tarascon : Sabarthès

      Vicdessos : Montcalm (mouais)

    • La Haute-Garonne ! http://www.educanuair.info/annuaire-college-public/32/Haute+Garonne.html

      Aspet : Armand Latour (figure coco et même pas un régional de l’étape)
      Aucamville : Les Violettes (comme c’est mignon)
      Aurignac : Emile-Paul Vayssié (?)
      Auterive : Antonin Perbosc (le Palay du Languedoc)
      Ayguesvives : Jean-Paul Laurens (?)

      Bagnères-de-Luchon : Jean Monnet (le politiquement correct)
      Balma : Jean Rostand (encore !!!)
      Blagnac : Henri Guillaumet ("à Blagnac, tes avions sont plus beaux")
      Boulogne-sur-Gesse : pas de nom

      Cadours : Joseph Rey (figure locale)
      Caraman : François Mitterrand (la mythologie de la Vème)
      Carbonne : André Abbal (?)
      Castanet Tolosan : Jean Jaurès ("Dchouan Dchaouréss")
      Castelginest : Jacques Maure (figure locale)
      Cazères : Le Plantaurel (ah ... Cazères n’est pas en Plantaurel mais en Volvestre)
      Colomiers : Jean Jaurès ("Youann Yauréss" en gascon standard)
      Cugnaux : Montesquieu (au moins c’est gascon)

      Fenouillet : François Mitterrand (il y a une chouette bibliothèque)
      Fonsorbes : Cantelauze (ho putain un nom d’oc !)
      Fronton : Alain Savary (la flemme de chercher sur google qui c’est)
      Frouzins : Pablo Picasso (en hommage au célèbre tableau "Les Demoiselles de Frouzins")

      Gratentour : Claude Cornac (cf Fronton)
      Grenade : Grand Selve (encore un nom d’oc !! Rive droite du territoire communal de Grenade je suppose, dans l’ancienne paroisse)

      L’Isle-en-Dodon : Léon Cazeneuve
      L’Union : Georges Chaumeton
      La Salvetat-St-Gilles : pas de nom
      Launaguet : Camille Claudel (majorent en arts plastiques sur le département)
      Le Fousseret : Pierre et Marie Curie (heureusement que Marie n’a pas gardé son nom de jeune fille)
      Lèguevin : François Verdier ("Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?")

      Montastruc-la-Conseillère : Georges Brassens (pour la rime riche avec Montastruc dans l’une des chansons)
      Montesquieu-Volvestre : Stella Blandy (qui c’est ??)
      Monréjeau : Bertrand Laralde (la basquisation en marche !)
      Muret : Côte de Bétance (dire que c’est à Muret que l’on trouve un nom descriptif local)

      Pibrac : Bois de la Barthe (très bien)
      Pins-Justaret : Daniel Sorano
      Plaisance-du-Touch : Jules Verne (Voyage dans les tréfonds du manque d’originalité)
      Portet : Jules Vallès (la Commune de Portet, événement connu)

      Ramonville-St-Agne : André Malraux (pour une fois que Jean moulin n’entre pas)
      Revel : Vincent Auriol (jurisprudence Armand Fallières)
      Rieumes : Robert Roger (avec tout le respect pour le monsieur, difficile de faire plus "français")

      Salies-du-Salat : Les Trois Vallées (lesquelles ?)
      Saint-Béat : François Cazes
      Saint-Gaudens : Didier Daurat
      Saint-Gaudens : Leclerc (le collège se situe dans le supermarché)
      Saint-Jean : Romain Rolland (c’est la France, Môssieur !)
      Saint-Lys : Léo Ferré (je suis las)
      Saint-Orens-de-Gameville : Jacques Prévert (je suis triste du mépris dans lequel Maurice Carême est tenu)
      Saint-Orens-de-Gameville : René Cassin

      Tournefeuille : Léonard de Vinci (il serait enchanté)
      Tournefeuille : Pierre Labitrie

      Verfeil : Jean Gay
      Vernet : pas de nom
      Villefranche-de-Lauragais : Jules Ferry
      Villemur-sur-Tarn : Albert Camus (je n’ai plus de blagues)
      Villeneuve-Tolosane : pas de nom

    • Un cop de mei, lo Vincent.P que’ns estona per la soa capacitat de trabalh.

      Bravo Vincent !

    • Je propose d’adopter "Shens nom" (Chens noum). Des maisons gasconnes arborent ce nom qui pose un problème logique.

      PS : Le parti communiste est foncièrement jacobin. Son alliance avec Mélenchon est dans l’ordre des choses.

  • Cela fait très longtemps que les toponymes traditionnels sont remplacés en France par des noms idéologiques et/ou politiques.
    À tel point qu’il faudrait faire des répertoires comme le font les géographes et historiens pour les villes débaptisées de Russie.
    Les écoles, les collèges, les lycées et les bibliothèques, les stations de bus, sont en pointe dans cette entreprise de lavage de cerveau d’autant plus insidieuse qu’on s’y habitue, dans cette normalisation hexagonale qu’est la francisation administrative.

    "Grand-rue" , "chemin du lavoir" ou de "Place du Marcadieu" disaient trop bien la permanence de la vie, au-delà des clivages partisans et des modes.
    La frénésie de laisser partout des traces va de pair avec l’insignifiance de trop d’édiles.
    Conséquence de l’anonymat et de l’in-différence croissante, toute voie doit avoir un numéro et un nom. La série remplace la vie.
    La divergence entre la tradition lentement amassée et l’usage administratif est devenue divorce.
    D’où l’importance de la viographie et des relevés des noms de maisons, chaffres, etc.
    Seule une action très locale pourrait sauver quelque chose.

    Les Basques de Basauri ont de la chance de s’en tirer avec des toponymes bien ancrés. Dommage sans doute que cela se fasse aux dépens de deux noms qu’on devrait révérer.

    À propos de génie, qu’est-ce qui peut faire le plus de mal à Euskadi : quelques désignations officielles castillanisantes ou l’architecture du Musée-blockhaus Guggenheim à Bilbao ?

    • Très longtemps, oui. J’avais pensé que cela datait de la seule Révolution mais à la vérité, cette manie française est déjà bien présente sous l’Ancien Régime, notamment dans la Bordeaux du XVIIIème, qui voit sa toponymie traditionnelle rebaptisée, avec les noms des intendants et autres serviteurs de l’Etat.

      La nouveauté aujourd’hui, c’est que le moindre petit conseil municipal de campagne a intériorisé cette manière de faire. La France des villages vit dans la commémoration perpétuelle des grands événements, décalage complet entre la réalité de terrain et la grandeur des idéaux. Cette arrogance bouffie, cette prétention universaliste, c’est la France dans ce qu’elle a de pire.

      Pour quelle raison dans un village lambda de Gascogne,va-t-on débaptiser les anciens noms au profit d’abstractions (Rue de la Liberté) ou de figures nationales (Rond-Point Général de Gaulle) ? Parce qu’il faut l’avouer, l’ancien monde que nommait la vieille toponymie a disparu. Dès lors, pas de transmission, pour partie par désintérêt des populations autochtones, pour autre partie parce que les autochtones sont en minorité en bien des endroits, y-compris dans les petits villages. Par le mouvement des personnes, le mouvement des idées s’opère, mouvement des idées accéléré par les moyens de communication modernes qui entérine la francisation, qui bien plus qu’un changement de langue, est aussi une mutation des mentalités.

      Ce que je viens d’écrire, on peut le transposer pour l’architecture des nouvelles maisons, la perte de la langue évidemment et tout ce que nous pouvons déplorer. Mais ce qui me surprend, c’est que les causes étant somme toute bien balisée, les mouvements régionaux ne parviennent quand même pas à articuler une réponse. Au lieu de cela, ils vont défiler à Toulouse avec leurs cornemuses et leurs bérets ... C’est pas comme ça qu’on va changer les mentalités de la société française du Sud-Ouest de la France ... D’ailleurs, les occitanistes qui singent le folklore dans leurs manifestations officielles pour faire couleur locale, seront les premiers à ne comprendre absolument pas votre combat sur les noms des rues ou l’architecture des maisons.

      Je peux le dire, je pense que ce qui nous manque, c’est un peu d’idéologie ...

    • "Idéologie" au sens de "façon de percevoir la réalité, les rapports entre les êtres, les équilibres propres aux cultures", bref ce qui détermine des attitudes et répond à des aptitudes sans pour autant être dicté ni imposé de l’extérieur (comme le sont les modernes "idéologies").
      Mais nos sociétés depuis longtemps déstabilisées ne peuvent plus produire que des cultures fabriquées, des ersatz. Ce qui est dommageable ici n’est pas l’attardement ridicule des modes politiques, substitut à une vie civique anémiée, mais la destruction de toute possibilité de renouvellement endogène des cultures. En fait, nommer est déjà faire exister et le rayonnement des noms accompagne celui des modes, des graphies, des musiques. Il reflète l’acculturation et la servilité des élites.
      La notion de "folklore" serait à étudier. En français courant, "folklore" désigne trop souvent 1) un ensemble de pratiques désuètes et condamnées ; 2) des reconstitutions artificielles voire entachées de ridicule ; 3) toute pratique collective vaguement ritualisée mais sans conséquence.
      Mais le folk-lore, et nos bohaires le ressentent certainement, c’est étymologiquement le patrimoine du peuple, et celui d’un peuple, l’expression de sa personnalité. Le costume féminin des Pyrénées apparaît ainsi au XIXe siècle au moment où le combat scolaire contre la langue se développe et se systématise. Le folklore constitue le bien-propre du peuple. Des costumes nationaux dans les manifs des Lettons et des Estoniens en 1988, ce n’était pas du folklore, parce que précisément c’était du folklore... Mais cela ne fait pas partie de l’idéologie française, malgré quelques inclinations artistiques et musicales avant 1914 (date plus que symbolique) et des nostalgies jamais résorbées.

      Car il existe une "idéologie française", une destinée manifeste en quelque sorte, qui nous a déracinés, qui a préparé le terrain, qui a contaminé même ce que l’apport civilisationnel de la France avait de fécond.

      Arrêtons là, mais les défenseurs des "langues et cultures régionales" n’ont pas toujours les références ni les mots d’ordre qu’il faudrait. Il y a comme un défaut d’analyse. Penser la défense de nos peuples et la formuler, c’est d’abord se défranciser l’esprit, la mentalité. Les institutionnels sont bien loin de cette remise en cause.

      Nous retomberons toujours sur les mêmes questions. C’est inévitable.

      PJM

      N. B. On trouve d’assez bons commentaires des manifs dans les fils de discussion du site Agence Bretagne Presse sous le titre "50 000 manifestants pour nos langues" et une discussion intéressante sur le blog "Mescladis et cops de gula" (de Cavaillé), et bien sûr "Lo blog deu Joan".

  • Vraiment, vos contributions, PJM et Vincent P., c’est mieux que bien. Ne pourrait-on les recueillir pour les publier ?

  • Merci pour votre intérêt, Labat. Les fils de discussion sont en quelque sorte "interactifs". Le site est devenu une grande base de données et d’incitation gasconne (bravo Tederic). L’avantage est la confrontation et l’enrichissement mutuel. Un recueil édité ? Il faudrait tout récupérer (je ne sais comment), récrire... Je ne me sens pas de le faire. Je pense que si un avis plaît, qui si un argument touche, il ne faut pas hésiter à le reprendre, à le recopier, à s’en servir dans toutes les directions. Et même dans le cas contraire, la conjecture est ouverte. J’espère qu’il y aura un jour une réunion des amis du site.
    En attendant, continuons tous (et ensemble) !

  • J’avais un peu zappé l’évolution de ce fil d’échanges de 2012, à l’origine toponymique.
    Je suis certes bien d’accord avec ce qu’écrivent PJM et Vincent P au moins jusqu’à la phrase "ce qu’il nous faudrait c’est un peu d’idéologie"...

    Certes, il est dit "un peu" et non "il nous faudrait une idéologie", quoique par parenthèse quand l’idéologie s’en mêle, c’est généralement pas "un peu" mais massivement, en envahissant tous les champs de la pensée et de l’expression.
    En bref,comme l’a dit je ne sais plus qui très justement, l’"idélogie,c’est ce qui pense à votre place !".
    Les marxistes bon teint ajouteraient à bon droit, tout en oubliant de se l’appliquer à eux même, que c’est un système complet de justification permettant à un groupe social de prendre le pouvoir et de le garder !
    Et c’est exactement ce qu’on a pu reprocher à l’occitanisme (ou une déviation de celui-ci, le débat est ouvert) ces 50 dernières années !
    Un système clos, détaché du réel dont il n’a pas grand chose à faire dès lors qu’on peut utiliser le système pour entrainer dans son sillage des groupes entiers (enfin, on peut essayer, ça ne marche pas toujours !).

    Ce qu’il nous faudrait, en Gascogne et ailleurs, c’est regrouper l’attention au local, au réel, à ce que charrient nos mémoires individuelles et collectives, un désir d’agir ensemble pour recréer des activités viables et pérennes, un amour du pays natal, une fidélité aussi.
    Est-ce de l’idéologie ? Je ne crois pas.

    Cela dit, je comprends bien le propos implicite de Vincent : il faut que tout cela soit effectivement "relié" (je disais plus haut "regroupé") et soit un peu dynamisant ...
    Mais attention : dans "Per Noste" d’il y a longtemps (excellent magasine occitaniste de Gascogne), inquiet devant les dérives que j’évoquais tout à l’heure, un lecteur avait écrit en tribune libre "N’em pas ua ideologia, qu’em un poble !".

  • Je viens d’écrire mon commentaire et m’aperçois que je n’ai pas relu mon précédent. Je dois donc me répéter un peu. Tant pis, je laisse.

    On aurait bien surpris nos aïeux si on leur avait dit qu’ils avaient une "idéologie". Ils en avaient une pourtant, mais sui generis, c’est-à-dire des idées bien arrêtées sur des sujets précis, sur la réparation du toit, l’assaisonnement du magret, le nombre de cierges requis pour aller plus vite au Paradis, des choses utiles à leur culture.
    Bref, leur idéologie leur servait à évaluer un monde pas toujours bienveillant, avec force préjugés, recettes, images et mythes.

    Mais un jour, on a pensé pour eux.
    L’idéologie a remplacé l’idée, l’idéal, les idées et jusqu’à la pensée. Quant au logos...
    Ce fut l’idéologie des Idéologues, la référence distribuée, inculquée, qui se confond avec le dogme et la doctrine, celle qui paraît quand la tradition, l’enseignement, les principes politiques ne suivent plus l’expérience, quand le savoir cumulé des générations est nié au profit de cadres abstraits, sans temps ni lieu, qui priment sur la réalité des faits mais aussi sur les représentations imaginaires (imaginales) et les détruisent (nécessairement les détruisent). Passé gommé, avenir dicté, pouvoir de décision réorienté, élites remplacées ou captées. Dans cette nouvelle visée, l’avenir sera nécessairement meilleur.
    Cette idéologie naît quand le politique se détache de l’expérience et des ancrages culturels, quand les représentants du peuple se font les auxiliaires du pouvoir idéologique (qui est aussi financier). Le sens de la durée s’abolit avec la notion d’héritage et l’idée de transmission. Tout cela s’est beaucoup accéléré et géographiquement distendu depuis la fin du XIXe siècle.

    Le critère idéologique affecte la vie morale et politique française depuis très longtemps, et paraît notablement développé dans "le Midi", où le culte du verbe s’est desséché en verbalisme. Et l’idéologie dite occitaniste ? Initialement séduisante parce qu’elle semblait annoncer un retour au réel contre les constructions étatiques, une révolution des esprits, elle s’est vite retrouvée sur la voie de garage des utopies sèches. Les échanges actuels sur les sites les plus riches d’information révèlent que la définition du fait occitan n’est pas encore acquise (en 2013) pour ceux même qui y croient. Entre auto-justification, n-ième rappel des fondamentaux, il faut toujours construire un système quand les peuples se désagrègent.

    "Nous ne sommes pas une idéologie mais un peuple" : Certes, mais ceux qui ont détruit chez nous la substance même de l’appartenance (car ça ne s’est pas fait tout seul), avaient et ont bel et bien une "idéologie" au sens programmatique, un dessein, et ce dessein est notre suppression.

    L’élaboration d’un argumentaire nécessite avant tout de se défaire de l’"idéologie" (représentations et discours) qui nous aliène. Maintenant une idéologie, au sens pratique, adéquate à la situation ne serait pas mal venue. Mais serait-ce trop ou pas assez ? Ce qui est sûr c’est qu’on juge un arbre à ses fruits.

    P. S. : Un joli mot du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène : "Le tigre ne prouve pas sa tigritude, il bondit !"

    P. S. 2 : Un discours idéologique court, indigné et vigoureux fut celui du sénateur Catalogne (Basses-Pyrénées) en réponse à un adversaire de réunion publique : "Moi, réac..." Et il tomba raide mort.

  • Les paginas amarillas (pages jaunes) donnent toujours pour "Colegios publicos Basauri" :
     Centro De Educación Infantil Y Primaria Lope De Vega
     Centro De Educacion Infantil Y Primaria Velazquez
    http://www.paginasamarillas.es/colegios-publicos/all-ma/vizcaya/all-is/basauri/all-ba/all-pu/all-nc/1

    Au contraire, le site municipal de Basauri donne BIZKOTXALDE et SOLOARTE dans sa rubrique "Centros escolares" :
    http://www.basauri.net/es/content/centros-escolares

    Vous admirerez le suivi méthodique que je fais des brèves de Gasconha.com...
    Mais c’est aussi pour remettre en avant ce fil de grans de sau très riche, avec les noms de collèges gascons passés au crible de Vincent P. !


Un gran de sau ?

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