Rare exemple de texte en une forme de gascon probablement éteinte de nos jours, celle du Cubzaguais, en Nord-Gironde, dont l’abbé Lalanne dans les années 50 atteste déjà de la mort clinique.
L’auteur est André Goujas, maire de la commune de Saint-Antoine, dans les faubourgs Nord de Saint-André-de-Cubzac, au début du XXème siècle. Il est dit "chroniqueur d’expression occitane et gabaye" sur Wikipedia. Le patronyme semble girondin et très anciennement attesté en Nord-Gironde.
Le texte en lui-même est assez nul, dans la veine du patriotisme départemental qui a tant fait de mal au fait ethnique gascon, surtout en Gironde. Il figure dans un ouvrage de 1980 "Saint-André, en Cubzaguès, Nóste Péïs".
Le texte est cependant intéressant d’un point de vue linguistique. Une difficulté : quel son l’auteur veut-il retranscrire par "ó" ? Il semble qu’il s’agisse du son [u] que l’on écrirait en graphie franco-gasconne "ou".
Pourquoi un tel choix ? Prononciation légèrement différente ? Influence proto-occitaniste ? Je n’en ai aucune idée.
Quant à la graphie "eu", elle indique le son français équivalent : en effet, le gascon du Nord-Gironde possédait des traits presque "neugues".
"La Mindïuse de rasïns" Un poème en gascon du Cubzaguais