Interview lénifiante d’une audoise habitant le Béarn

- Tederic Merger

Grans de sau

  • Ca fait envie. Quelle qualité de langue ! C’est beau l’occitan, surtout celui de la dame.
    Celui du Monsieur n’est pas mal non plus, bel accent, belle prosodie, richesse syntaxique et lexicale.
    Même un analphabète francophone comprendra. Vive l’Occitanie éternelle !
    Quant au discours qu’on fait réciter à cette pauvre femme. Pathétique !

  • Je crois tout de même qu’il ne faut pas aimer les gens (quelle accusation !) pour poser de telles questions à quelqu’un.
    L’intervieweur ne cherche pas à s’intéresser à la dame, il cherche à lui faire dire ce qu’il souhaite entendre, pour conforter ses positions et leur conférer un blanc-seing populaire.
    C’est nul. On ne va pas interviewer quelqu’un pour lui faire dire que l’Occitanie est une et indivisible et que les gasconnistes sont d’affreux sécessionnistes.
    Ce qui tend au pathétique à mon avis, c’est que clairement la dame ne maitrise pas les concepts qui ont été soufflés par l’intervieweur avant l’enregistrement.

  • Cher Vincent et chers les Autres,

    L’occitanisme contemporain est vraiment détestable, de plus en plus. Comment peut-on continuer à soutenir cette idéologie totalitaire ?

    Réponse de Gasconha.com :
    Gardons la mesure, Halip...

  • Belle démonstration de nettoyage de cerveau … à la Stalinienne.
    Si j’avais à mettre mes gamins en école pour apprendre le gascon je ne choisirai certainement pas la Calandreta. J’aurai trop peur qu’ils tombent dans une sorte de secte.

  • Et eux, ils la gardent la mesure en traitant de fachiste tout ce qui n’est pas d’accord avec leur dogme ?

    Réponse de Gasconha.com :
    Ne les imitons surtout pas !

  • La dame interviewée livre une motivation qui me parait importante :
    "Toutes les valeurs s’échappent, on va essayer de rattraper ça", et plus loin "ça va pas se perdre dans la famille".
    La fidélité à la langue est donc liée à la fidélité à des valeurs traditionnelles. Lesquelles ?.
    A votre avis, à quoi pensait la dame en disant ça ?
    Le goût du travail bien fait ? l’épargne ? le culte de la solidarité familiale ou entre voisins ?

    Autre chose qui n’a rien à voir : à quoi fait allusion l’entervistaire quand il place la dame dans l’approbation de Jeanne d’Albret "qui a normalizat lo bearnés, qui n’a fait una lenga mai latina, mai occitana" ?
    Je ne sais rien de cette réforme lingüistique de Jeanne d’Albret.
    Mais on retrouve là un tropisme de l’occitanisme actuel : une langue standard, un gascon qui se rapproche progressivement de l’occitan central...

  • Ben oui ! Faut quand même être soit aveugle, soit de très mauvaise foi, voire malhonnête pour ne pas voir les normalisateurs avancer avec leurs gros sabots languedociens.
    Vous remarquerez d’ailleurs que ce sont généralement des non-gascons, qui ont très bien compris la difficulté qu’il y aurait à faire entrer un gascon canonique dans le moule occitan.
    On supprime donc le QUE énonciatif, on rajoute des accents graves, on appauvrit la syntaxe, on ne recherche plus la forme gasconne et on lui substitue l’équivalent languedocien.
    Bref, une nov-langue bien light comme il faut, fin prête pour le grand saut vers l’occitan standard, c’est à dire une espèce de gloubi-boulga languedocien.

  • Je pense qu’il ne vaut mieux pas pousser trop la dame sur les valeurs qui nous échappent... Ce pourrait devenir sacrément moins "sexy" comme façade pour l’occitanisme.
    Et en complète opposition avec le discours de modernité de l’occitanisme officiel.
    Vous savez bien, si l’on apprend l’occitan, c’est pour s’intégrer dans la mondialisation et consolider son espagnol, voilà un choix utile et économiquement rationnel.
    Il ne viendrait à l’idée de personne d’apprendre l’occitan parce que c’était la langue du pépé. C’est passéiste, quasi-fascisant.

    Pour ce qui est de la réforme orthographique, il ne peut s’agir que des Psaumes d’Arnaud de Salette, ce dernier ayant tenté de rationaliser l’orthographe du béarnais. Le problème tout de même, c’est que l’orthographe de Salette s’éloigne sur de nombreux points des choix orthographiques dits aujourd’hui alibertins (généralisation des voyelles doubles, de x pour "sh", de y pour les palatales et les diphtongues, i pour le son [j], ...).

  • Alors l’entervistaire fait une confusion grave entre réforme graphique et réforme de la langue !
    Une langue ne devient pas plus latine parce qu’on change son code graphique.

  • L’"entervistaire" est un occitaniste. Ça limite quelque peu le champ de réflexion et de compréhension.
    Tout est vu à travers le prisme déformant de l’idéologie, à quoi on peut sans doute ajouter une bonne dose d’inculture.

  • L’entrevistaire es tras que content, s’a trapat qualqu’un encara mai colhon qu’el meteis, fin finala. A pas degut èstre facil, aquò, e !

  • Aquera prauba hemna ne s’amerita pas qui’ns n’arridiam d’era per’mor qui lo responsable màger d’aquera entervista penosa b’ei l’entervistaire.

  • D’acord damb "inconnu" : aquera hemna ne m’a pas pareishut briga "colhona".
    Au contrari, que la trobi simpatica e digna.
    Mès quaucomet dens la soa atituda qu’amuisha que ne s’exprimis pas vertaderament.

    Auta causa : lo hèit que respon en francés a las questions en occitan lengadocian n’ei pas tanpau de la soa fauta, si ne sap pas o n’a pas confiança.
    Lo resultat, totun, qu’ei un chic estranh, e ilustra crudament lo problema d’aqueras escolas qui sajan de transméter la lenga quan, adara, dinc aus grans parents ne la mestrejan pas.

  • inconnu c’est Vincent.P qui valide trop vite...

  • Bonjour,
    cette vidéo lénifiante est également édifiante !
    C’est en voyant ce genre d’interview orientée qu’on peut se rendre compte de l’endoctrinement en profondeur que doivent subir leis escoulan dans ces écoles.
    Depuis 30 ans, elles ont dû formater pas mal de petits soldats occitanistes...
    Impossible d’en vouloir aux jeunes militants sortis de ces écoles. Ce doit être difficile pour eux de remettre en question un conditionnement idéologique pareil.
    Quant à ce qui motive certains parents à placer leurs enfants dans de telles écoles, il y a indubitablement l’argument "homogénéité ethno-culturelle" qu’on ne trouve plus guère dans les écoles publiques, en deux mots et demi, le côté "pas d’arabe".
    On ne s’étonnera pas du déficit de réel des petites alouettes devenues grandes, ainsi plumées...

  • Non, les parents mettent les gosses dans ces écoles pour la méthode pédagogique Freinet.
    Dans les écoles publiques, ils mettent leurs enfants car ils interprètent à tort les classes bilingues comme des classes d’élite, des sortes de classes européennes avant l’heure.
    Ce qui a pour conséquence des choses amusantes, comme les parents d’élèves qui une fois l’année commencée, se plaignent qu’il y ait un peu trop d’occitan, ou qui regrettent qu’on ne fasse pas la même chose avec de l’anglais.
    Ou alors des parents qui sur ordre des psychologues scolaires, demandent aux instits à ce que l’enfant change de classe parce que "traumatisé par l’occitan".
    Il faut bien dire que le coup du o=ou, même jeunes, ça perturbe, c’est terrible ce que la francisation rend impossible l’apprentissage parallèle d’un autre code distinct.

    J’ajoute deux choses plus polémiques : il n’y a dans ces classes, publiques ou calandretas, que peu de descendants d’autochtones (donc on passe l’occitan à des enfants qui n’ont pas d’attaches généalogiques au pays, c’est très bien mais enfin, si l’occitan n’est pas parlé par les descendants des Occitans mais par ceux des classes moyennes mobiles françaises qui y voient une sorte de latin dans une optique de concurrence entre les enfants, il y a quand même un problème).
    D’autre part, les calandretas essentiellement induisent un biais littéraire dommageable pour les enfants.
    Je ne me l’explique pas mais les calandrons n’excellent pas en science. En 30 ans, où est le polytechnicien passé par les calandretas ?
    Je crois que c’est le plus grave à mon avis, c’est qu’en plus de ne pas transmettre une langue correcte, les calandretas ne sont pas une bonne formation scolaire en moyenne.
    Je crois qu’on peut dire que certains enfants sont pris en otage.
    Le plus triste étant que l’occitan est alors "leur" langue, et qu’ils nient que les vieux du patelin parlent l’occitan. Ils disent qu’ils parlent ... patois ! Terrible.

    NB : J’emploie "occitan" sans polémiquer, au sens large.

  • Une audoise ou une landaise ?
    Si c’est une landaise, je pense que sa réaction est celle d’une personne qui ne se RECONNAIT PAS dans le verbiage du savant occitan.
    Et que dans sa tête elle pense que c’est un parisien qui lui parle, qu’il est bien entendu plus calé qu’elle, qu’elle l’écoute en pensant très fort : PRAUBE COLHON !!!

  • Je vous trouve ignoble, franchement.. un tel acharnement sur les calandretas, vous etes des misérables.
    De plus vous mentez, les calandrons ont de meilleurs resultats que les élèves dans l’ecole publique (dixit le rectorat en bigòra).
    Et si peut être ils ne deviennent pas polytechnicien ou je ne sais quel grand métier, c’est parce que peut être ils sont attachés à leur terre et donc ne vont pas à paris EN FRANCE.
    Vous ne faîte que cela c’est votre seule activité, cracher sur les occitanistes.
    C’est quand l’expression même de votre impuissance et de votre faiblesse.

    Potons e a lèu

  • Les calandretas sont présentes dans toute l’aire géographique occitane. Si ça se trouve l’interview a été réalisée pour être diffusée ailleurs qu’en Gascogne.
    Le fantasme de la substitution linguistique, de la création d’un espéranto panoccitan est ridicule.
    Je vous suggère de pousser la porte d’une Calandreta béarnaise pour constater que la langue enseignée y est du béarnais...
    "On supprime le QUE énonciatif". Mais où avez-vous vu cela mon pauvre ami ? Même dans les cours pour adultes 100% débutants on apprend dès la première leçon l’usage du "que" et son importance.

    A lire votre prose sur "les normalisateurs avancer avec leurs gros sabots languedociens", je me demande pourquoi vous avez fait paraître votre bouquin sur la Gascogne chez un éditeur qui arbore une croix occitane sur la page d’accueil de son site (Per Noste) et non pas dans une maison d’édition proche de l’IBG où votre discours aurait toute sa place...
    Peut-être que les chiffres de diffusion et de vente sont plus alléchant chez PN...

  • Cher Monsieur Guy,

    Si vous voulez engager une polémique avec moi, le mieux serait que vous décliniez votre identité.
    Quant à "mon discours", je vois tout de suite ce que vous entendez. Localiste, réactionnaire, fasciste (l’ultime argument de ceux qui n’en ont aucun)...
    Quant au dit livre, s’il ne vous plaît pas, vous avez tout loisir d’en faire une critique argumentée, à son auteur, bibi, qui ne se cache pas derrière un pseudonyme, jamais. Vous me trouverez même dans l’annuaire, à Biscarrosse.
    Mais de grâce, vous nous épargnerez alors le catéchisme dogmatique occitaniste et vous placerez sur le même terrain que moi pour infirmer ce qui y est écrit.
    Pensez-vous réellement que je fais ça pour gagner de l’argent ? Vous n’êtes pas un Monsieur très sérieux.
    Je ne touche pas un centime de la part de Per Noste, c’est du pur militantisme gascon, pas occitan, ne vous déplaise.
    Que je ne sois pas occitaniste est le seul grief que vous pouvez m’adresser. Je sais bien que le délit d’opinion est une réalité dans votre mouvance idéologique.
    Si vous voulez poursuivre la polémique, donc, ce sera avec plaisir. A la seule condition que je sache à qui je m’adresse. Sinon, le débat est clos.
    Le fantasme occitaniste d’une nation occitane une et indivisible, avec une seule langue référentielle est un fantasme ? Prouvez-le moi.
    Vous m’expliquerez aussi pourquoi, dans l’écrit occitaniste actuel, revues et périodiques, le languedocien occupe une place de plus en plus importante et le gascon, quand il est présent, est une espèce de sabir panoccitan normé à partir des dialectes les plus périphériques.
    Enfin vous, occitanistes et membres de l’IBG, êtes également mes adversaires.
    L’occitanisme n’est qu’un avatar occidental du Félibrige.
    En tant que gascon, je ne vénère ni Mistral, ni Alibert, ni Fontan, ni Lafont.
    La Gascogne n’a rien gagné dans ces utopies méridionalistes, qu’on les appelle langue d’oc ou occitan.

    Votre serviteur.

  • Monsieur Guy,

    Un oubli. Quant à l’attaque ad hominem que constitue votre dernière phrase, sur ma volonté de m’enrichir sur le dos de Per Noste, elle est minable et ridicule.
    Vous êtes bien un occitaniste !

  • Cher Philippe

    1)Il me semble que quand on se répand en propos aussi excessifs que ceux que vous tenez sur ce site, il est assez mal venu de s’offusquer quand on est un peu titillé...

    2)Bien sûr, je n’ai jamais pensé sérieusement que vous envisagiez de vous enrichir sur le dos de Per Noste, ce qui serait un calcul complètement stupide. Pour gagner beaucoup d’argent il vaut encore mieux jouer au Loto que publier chez P.N....
    Cela dit, étant donné les obsessions que vous ressassez ici (complot linguistique languedocien, limpérialisme occitan : « une nation occitane une et indivisible ») il me semble que vous auriez toute votre place à l’IBG. A moins que vous ne me montriez que votre pensée est plus nuancée que cela.

    3)Que les choses soient claires, je ne me pose pas ici en avocat ni de Per Noste, ni de l’occitanisme (même si les défauts de l’IBG me paraissent encore plus rédibitoires...), je réagis aux propos que vous postez à la suite de cette article.

    4) « Le fantasme occitaniste d’une nation occitane une et indivisible, avec une seule langue référentielle est un fantasme ? Prouvez-le moi. »
    Je vous prie de m’excuser, mais c’est vous qui, sur ce site, portez un certain nombre d’accusations sans argumenter, sans apporter de références vérifiables.
    Donc, reprenons :
    a)« On supprime donc le QUE énonciatif » :
    Où avez-vous vu ou entendu cela ? Sous la plume (ou dans la bouche) de qui ?
    Honnêtement, je ne connais pas la situation dans les Landes, mais en Béarn, je puis vous affirmer que le « que » se porte très bien. Et qu’il est toujours enseigné avec une insistance particulière dans les cours pour adultes, les Calandretas, les Classes bilingues...
    Que vous déploriez l’abandon du « r » roulé, la francisation des idiomatismes (par exemple l’emploi de plus en plus fréquent de « de mei en mei » en lieu et place de « mei anar mei ») et ce jusque dans les médias audiovisuels, vous auriez mille fois raison et je serais prêt à vous suivre. Mais cette histoire d’abandon (programmé ?) du « que », je suis désolé, j’entends suffisamment parler la langue autour de moi pour savoir que ça ne tient pas.
    b)« Vous m’expliquerez aussi pourquoi, dans l’écrit occitaniste actuel, revues et périodiques, le languedocien occupe une place de plus en plus importante et le gascon, quand il est présent, est une espèce de sabir panoccitan normé à partir des dialectes les plus périphériques. » :
    Si vous voulez parler de la Setmana, alors moi aussi je regrette qu’il n’en existe pas une édition en gascon (d’autant plus que la société éditrice est basée à Lescar). Mais en quoi les (trop rares) articles en gascon de cet hebdo sont ils écrits dans « une espèce de sabir panoccitan normé à partir des dialectes les plus périphériques. » ? Je ne possède pas vos connaissances linguistiques mais je ne demande qu’à apprendre...
    Sinon, dans quels autres « écrits », le gascon est-il remplacé par le novlangue dont vous parlez (c’est à dire des exemples précis : quel périodique ? quelle date de parution ? quel article ? quel auteur ?) ?
    Enfin, je ne m’érige pas en défenseur des Calandretas et encore moins du CFPOC (celui-ci ayant, d’une certaine manière, sonné le glas de la transmission de la langue par des biais plus associatifs et moins « marchands »). Cela dit, je vous invite à aller en Béarn pousser la porte d’une école Calandreta ou des cours pour adultes du CFPOC pour constater que la langue qu’on y enseigne est du pur Béarnais et non un esperanto panoccitan inculqué à des esprits innocents par de méchants envahisseurs languedociens...

    5) « Je ne vénère ni Mistral, ni Alibert, ni Fontan, ni Lafont. » E jo tanpòc...

    Bien à vous
    Guy Capdeboscq (guy.cap2 @ yahoo.fr si vous préférez me répondre en privé).

  • Monsieur Capdeboscq,

    En fait, je me rends compte que je n’aurai jamais aucun argument valable, à vos yeux, à vous opposer.
    Ce serait un dialogue de sourds et je n’en ai plus l’énergie. Mes arguments sont répandus, selon votre mot, un peu partout sur ce site.
    En résumé, ni occitaniste, ni félibre.
    Pour moi ce sont les mêmes, ils aliènent la Gascogne et son essence vasco-aquitaine.

    Donc, cap vers la Vasconie.
    Peaufinez votre gascon et apprenez le basque, comme moi. Allez militer dans les associations basques, comme moi. Donnez votre argent aux écoles basques, comme moi.

  • Monsieur Lartigue,

    C’est quand même curieux que quand on vous demande de quitter le domaine de l’incantation pour étayer précisément vos dires (cf 4)) vous n’avez plus l’énergie d’argumenter...

  • Monsieur Capdeboscq,

    C’est effectivement extrêmement curieux que je n’ai plus envie d’enfoncer des portes ouvertes pour des gens qui, de toute manière, sont engoncés dans leur catéchisme dogmatique occitaniste.
    Vous le dites vous même, je me répands sur ce site. Donc, il vous suffit d’aller lire tout ce que j’y ai écrit depuis des années, ou plutôt bavé.
    Vous pouvez également consulter le petit bouquin grâce auquel je m’enrichis (je plaisante) et aussi mon DEA qui est en ligne, vous y trouverez quelques arguments ainsi qu’une bibliographie conséquente, si vous faites preuve d’un peu de bonne volonté et de curiosité.
    Mais c’est vrai que ça prend du temps, des années en fait. Vous savez, j’étais occitaniste à 18 ans. Puis j’ai mûri.
    Vous convaincre de quoi que ce soit ? Mais voyons, vous savez bien que c’est quasiment peine perdue (et là j’espère mentir), pourquoi se fatiguer ? Vous ne connaissez pas la "Grammaire de l’Occitan gascon contemporain" (l’occitan gascon !!!) avec ses théories sur le QUE et la nov-langue dont je vous parle, un gascon Canada dry ?
    Les émissions de radio et de télé en gascoccitan qui me font gercer les oreilles ?
    La langue journalistique de La Setmana et autres, qui est un calque mot pour mot du français ?
    La langue des élèves et de plus en plus souvent des professeurs ?
    Le discours des occitanistes historiques quant à la langue référentielle ?
    Enfin, Monsieur Capdeboscq, vous n’êtes pas à ce point de mauvaise foi !
    Quant à ce qui est de l’incantation, alors là les bras m’en tombent !
    Dans ce domaine vous, les occitanistes, vous n’êtes tout de même pas mal non plus !
    Donc, cessez de perdre votre temps avec les félibres languedociens (les occitanistes si vous préférez, qui sont bien des félibres occidentaux prétendument de gauche) et rejoignez-moi en Vasconie.
    Encore une fois, peaufinez et aimez votre gascon, sans l’affubler du sinistre épithète "occitan" et transmettez-le à vos enfants, donnez de votre temps et de votre argent pour quelque chose d’un peu enthousiasmant et porteur d’avenir, et ce n’est pas l’occitanisme, du moins en Gascogne.
    Apprenez le basque et allez voir chez nos frères Euskaldun combien le mouvement occitaniste est ridicule en comparaison et combien l’identité n’est pas la vague plaisanterie que vous en faites, vous, les occitanistes.
    Depuis 160 ans que nous, Gascons, perdons notre temps avec les Provençaux et les Languedociens, c’est peut-être le moment de se réveiller un peu.
    Dites-moi, où en sommes-nous aujourd’hui ? Est-ce réjouissant ? Pourquoi vous entêter dans un truc qui a largement prouvé que ça ne marche pas ? (Depuis 160 ans vous dis-je. C’est bien non ? On a assez de recul maintenant pour dresser un bilan)

    Bref, si vous voulez des arguments, allez les chercher dans ce que j’ai déjà écrit et évitez, vous, les incantations que vous me reprochez et qui se résument, comme pour beaucoup d’occitanistes, à ce qu’aurait pu en dire le Général :"Il ne suffit pas de crier l’Occitanie ! l’Occitanie ! l’Occitanie ! En sautant comme un cabri...".
    Le tout dit sans animosité mais avec l’agacement que toute discussion avec un occitaniste provoque désormais chez moi.
    Mais, me direz-vous, il y a des choses bien plus importantes dans la vie.
    C’est vrai, et j’y retourne de ce pas. Ne pensez-vous pas que ce dialogue de sourds doit maintenant se clore ? Moi si.

    Réponse de Gasconha.com :
    Le mémoire de DEA auquel fait allusion P.Lartigue doit être Le vocalisme du gascon maritime.

  • Deux choses avant de clore le dialogue de sourds (ceci est mon dernier message) :

     En toute bonne foi je vous ai demandé (cf mon message du 11/02) des références PRÉCISES quant à certains faits que vous avancez. Relisez ce que j’ai écrit alors et si vous avez des éléments concrets à me communiquer, je suis preneur...

     Apprendre le basque ? Chiche, mais lequel ? Vous savez qu’il existe une basque "unifié" (le batua).
    C’est peut-être celui-ci que vous m’incitez à apprendre... En tout cas au dire de certaines de mes connaissances au Pays Basque (en Soule notamment, il pose pas mal de problème d’intercompréhension. De plus, la graphie tt (de pottok par exemple) y aurait été abandonnée.
    De plus comment se fait-il que, pour le coup, l’existence d’une langue unifiée au Pays Basque ne vous pose pas de problèmes ?

    Encore une fois, je ne cherche pas à polémiquer bêtement mais à comprendre et à avoir des réponses précises à des questions qui tentent de l’être également.

    Bien à vous
    GC

  • Monsieur Capdeboscq,

    Vous m’avez l’air de bonne foi.
    Bien sûr le basque unifié, le batu, c’est ça l’avenir pour le peuple basque.
    Avec, je me fais comprendre partout, de la Soule à la Biscaye. Je vous conseille la méthode BAKARKA, il faut environ 4 ans pour en venir à bout, en travaillant tous les jours environs une heure.
    Non, ça ne me gêne pas du tout parce que ça ne cherche pas à aliéner les Basques de leur identité, contrairement à l’occitanisme, et au félibrige avant lui, qui veulent faire de nous, Vasco-aquitains romanisés, des Occitans, de pâles Méridionaux, ce que nous n’avons jamais été, ne sommes pas et ne serons jamais. Pas moi en tout cas.
    Tous comptes faits, nous nous entendons un peu, d’une oreille. Mais là, vraiment, je dois vous laisser.
    Sans rancune. Pour les précisions, lisez la doxa occitaniste des années 50, 60, 70, 80, 90 et encore aujourd’hui, concernant la politique linguistique de la future Occitanie et la langue unifiée qui y règnera, celle que vous pouvez déjà lire dans La Setmana.

    Avec mes amitiés

  • Que boti lo men gran de sau :
    La question du parallèle entre le basque (et ses dialectes) et l’occitan (et ses dialectes) est intéressante.
    Elle m’avait déjà interpelé il y a une dizaine d’années quand un béarno-soulétin de bonne foi avait dit sur un forum que le biscayen était très très éloigné du soulétin.
    Je suis pour ma part incapable de juger, mais Halip, tu pourrais maintenant émettre un jugement là-dessus.
    L’enjeu : est-ce que la distance entre le biscayen et le soulétin est aussi grande que celle entre le gascon et le vivaro-alpin par exemple ?
    Ces questions de distance sont, je le sais, un sujet compliqué, mais c’est un aspect important du débat gascon/occitan.
    Si le gascon était moins particulier dans l’ensemble occitan, ou occitano-catalan, il n’y aurait pas de gasconisme basé sur la langue.
    Pour revenir à "l’exemple basque", je pense qu’il faut savoir en prendre et en laisser : les situations sont très dissemblables.

     Le basque est radicalement différent du français, ce qui n’est pas le cas du gascon ou de l’occitan en général.

     L’identité et le particularisme basque sont largement reconnus, souvent à travers des clichés caricaturaux certes, mais efficaces.

     Une bonne part du pays basque est hors de l’Etat français.

     La Gascogne à elle seule est plus grande en surface que tout le pays basque ; l’Occitanie, par rapport au pays basque, c’est une autre dimension.

     La graphie normalisée "occitane" pose des problèmes de lecture énormes aux gasconophones/occitanophones de France qui ne sont pas versés dans les langues étrangères.

    A ces cinq différences, et peut-être comme conséquence, s’en est ajoutée une autre, majeure, depuis une cinquantaine d’années : les basques ont continué à transmettre leur langue à leurs enfants, pas les occitans ou gascons.

  • Tederic,

    Entre un Souletin et un Biscayen, tout comme entre un Limousin et un Gascon, il y a incompréhension.
    Le batu permet de résoudre le problème et c’est aujourd’hui la langue officielle, reconnue comme telle par une majorité de la population (presse, TV, radio, cinéma, culture en général, école, université, administration).
    Je parle bien sûr des régions où l’euskara est langue officielle, le Pays Basque nord est à part, mais le batu y gagne du terrain.
    De plus, un locuteur de navarro-labourdin peut parfaitement se reconnaître dans le batu, ce sera plus difficile, c’est vrai, pour un Souletin et un Biscayen, les deux régions où le batu a le plus de mal.
    En tout cas, on ne lui niera jamais sa qualité de basque, comme les occitanistes nient quasi systématiquement leur qualité de gascons aux Gascons, jusqu’à ne jamais employer le mot, ni pour désigner le peuple, ni pour désigner la langue.
    Mot tabou et quasiment absent du lexique occitaniste, cf. occitan de Gascogne, dialecte occitan de Gascogne, occitan occidental etc...
    Un basque, on lui dit toujours qu’il est basque, batu ou dialecte.
    Mais il y a une grande différence entre Euskal Herria et l’Occitanie, le premier a une existence réelle, avec une forte identité plurimillénaire où tout le monde se dit, se sent et surtout est reconnu comme basque et la seconde qui est une construction fantasmagorique sans racines historiques et ethnolinguistiques.
    Bref, un ensemble parfaitement identifié depuis très longtemps face à une construction mythologique récente.
    Le basque est radicalement différent du français, oui, ça aide. Mais le gascon est la langue d’oc qui est la plus différenciée du français aussi, ce que ne sont pas ni l’occitan méridional, ni l’occitan septentrional, beaucoup plus faciles d’accès pour un français que ne l’est le gascon.
    Les problèmes de graphie semblent effectivement insolubles. La graphie du basque est simplissime.
    Et enfin oui, les Basques sont fiers de leur identité et n’ont quasiment jamais cessé de transmettre.
    Les situations sont dissemblables mais que de temps nous avons perdu nous autres, Gascons, à emboiter le pas aux chimères occitanistes alors que nous avions cette si puissante locomotive identitaire à notre porte, avec ces liens historiques, linguistiques, ethniques et culturels que nous ne partageons absolument pas avec l’Occitanie.
    Nous parlons une langue romane, point final pour ce qui est des points communs avec Marseille, Montpellier ou Clermont-Ferrand.

  • Que soi susprés per la toa responsa, Halip !

    Si tu trouves que le batu, c’est bien pour unifier des basques dont certains (les soulétins) ne comprennent pas d’autres (les biscayens), je ne vois pourquoi on n’appliquerait pas le raisonnement à l’espace occitan : donc imposer progressivement un "occitan batu" à tous les occitans, dont les gascons. Or tu es vent debout contre ça !

    De même, tu dis "Un basque, on lui dit toujours qu’il est basque, batu ou dialecte."
    On ne lui dit donc pas spécialement qu’il est soulétin, par exemple...
    Donc, tu devrais trouver bien qu’on dise à un gascon (donc un occitan non batu) qu’il est occitan !

    Si on accepte un parallèlisme entre Occitanie et Pays basque, la Gascogne a dans l’Occitanie la place qu’a la Biscaye ou la Soule en pays basque.

    Tu vas sans doute répondre que tu refuses ce parallèlisme, et de mettre la Gascogne dans l’Occitanie. Mais alors pour quelle raison, si le gascon n’est pas plus éloigné du limousin que le soulétin du biscayen ?

  • Bonjour Tederic,

    J’entends tes arguments et je vais tenter d’y répondre.
    Le batu n’aliène pas les Souletins ou les Biscayens qui, de toute manière, continuent largement à parler leur dialecte entre eux, donner leurs pastorales etc...
    Moi, quand je me rends en Biscaye, par exemple, ne sachant pas parler le biscayen, on me répond en batu sans animosité.
    Même le jour où j’ai visité le musée Arana Goiri du nationalisme basque, la guide m’a fait la visite en batu.
    Et Dieu sait si c’est un endroit où on est critique envers le basque unifié !
    En Navarre, Labourd et encore plus Guipuzcoa, il n’y a quasiment aucun problème d’intercompréhension, ou bien comme quand un Parentis dit à un Biscarrosse que ce n’est vraiment pas le même patois.
    Pour ce qui est du gascon, je considère que c’est une langue d’oc autonome et pas un dialecte d’une supra langue occitane, qui n’est en fait pas autre chose qu’une espèce de languedocien central.
    Donc, nous devons normaliser le gascon en allant puiser dans ses dialectes propres les plus conservateurs, en le considérant comme une langue autonome, voire indépendante, j’en parle dans mon petit bouquin.
    Ensuite, chacun emploie son dialecte/patois quand et où il veut.
    Mais tu sais bien que le gascon dialectal est à l’agonie.
    Quand je parle à mes élèves, quand j’écris, mon petit bouquin ou bien la traduction de Gabriel Artigue, j’emploie un gascon occidental normé, exemple de ce que pourrait-être un gascon unifié.
    Quand je parle avec ma fille, avec mes voisins, j’emploie mon dialecte negue biscarrossais.
    En tant que gascon, je ne me considère absolument pas comme occitan.
    Ceci dit, pour ceux qui pensent que le gascon est un dialecte de l’occitan, les occitanistes donc, la logique est effectivement de forger une langue commune, sur une base languedocienne (et j’attends encore qu’on me prouve que l’idéologie occitaniste a changé sur ce point), et on réserve le patois gascon à l’usage privé. C’est exactement le discours des occitanistes historiques, jamais démenti depuis.
    Bien sûr qu’on dit à un basque qu’il est souletin, ou navarrais, ou guipuzcoan, ou labourdin ! Mais je refuse qu’on me dise que je suis occitan.
    Il y a une différence d’échelle.
    Je suis gascon des Landes, Landais si tu préfères, ou bien Gascon du Pays de Born, mais je refuse d’être occitan de Gascogne ou bien, comme je l’ai lu parfois, occitan d’Occitanie occidentale.
    Pour moi, c’est comme Français du Sud-Ouest.
    Le parallélisme entre Occitanie et Pays Basque est impossible.
    D’un côté un espace ethno-culturel et linguistique parfaitement identifié, de l’autre une création quasi ex-nihilo.
    Pourquoi refuser ce parallélisme ? Pour les raisons que je viens d’exprimer et que je défends depuis des années.
    Je ne suis pas un anti occitaniste primaire à la mode IBG, dans la mesure où je réfléchis depuis longtemps au problème.
    Je suis effectivement vent debout contre l’idée d’Occitanie. Plus précisément contre l’intégration de la Gascogne dans ce projet. Que les Languedociens fassent l’Occitanie avec les Provençaux, les Limousins, les Auvergnats, mais qu’ils nous fichent la paix.
    L’Occitanie est la translation méridionale quasi jacobine, parfois même bonapartiste, de l’idée de France.
    La Gascogne se suffit à elle même, aux plans linguistique, historique et ethnoculturel.
    Nous ne sommes qu’un faire-valoir pour le mouvement occitaniste qui, c’est patent en Béarn, réalise une véritable OPA inamicale sur notre pays.
    La Gascogne n’a pas besoin de l’Occitanie, l’Occitanie est piégée sans la Gascogne mais est obligée de la digérer, de la nier pour survivre. Vois-tu le cul-de-sac ?

  • Pour ce qui est du batua, je sais que nombre de jeunes souletins monolingues ayant voulu renouer avec leurs racines et ayant appris ont eu de drôles de surprises en essayant de le parler en famille : leurs grands-parents les comprenaient très bien mais eux n’arrivaient pas à comprendre ce que leur répondaient le grand-père ou la grand-mère...
    J’ai entendu une histoire similaire de la part d’une ex-collègue vivant avec un souletin et apprenant le batua...

    Je ne connais pas précisément la situation au Pays Basque, mais spontanément je suis plutôt contre la création de langues "unifiées" ou "référentielles". Une langue est liée à une culture, ça n’a pas de sens de créer une langue "hors-sol" (comme l’esperanto) fut-ce en agglomérant des éléments linguistiques de langues ou dialectes déjà existant. Il me semble préférable de favoriser l’intercompréhension. Mais si j’ai raison globalement, il se peut que j’aie tort concernant tel ou tel cas particulier.

    Il me semble que le breton enseigné en Bretagne bretonnante (pas en pays gallo) est également une langue référentielle. Si quelqu’un a quelques lumières sur la question, ce serait intéressant d’en savoir plus...

  • @ P.Lartigue :
    Tu appliques donc le modèle basque à l’Occitanie sans la Gascogne d’une part, et d’autre part à la Gascogne "indépendante".
    Cela n’étanche pas ma soif d’avoir un fondement solide pour mettre la Gascogne hors Occitanie, alors que tu mets la Soule et la Biscaye dans le Pays basque.

    @ Guy :
    Si on veut une langue qui puisse servir dans l’administration, les affaires, la science, il me semble qu’il faut bien une langue référentielle.
    Soit on choisit un dialecte existant et on l’impose aux autres, soit on fait une synthèse à partir de plusieurs dialectes.

    Hélas, dans la situation catastrophique de l’occitan et du gascon, je crains que cette discussion sur une langue référentielle ne soit plus d’actualité.

  • Tederic,

    Je n’applique aucun modèle à l’Occitanie. L’Occitanie, en tant que Gascon, ne m’intéresse pas.
    Qu’ils la fassent ailleurs qu’ici, ça ne nous concerne pas. La Gascogne d’avant la France n’a JAMAIS appartenu à aucun ensemble appelé Occitanie.
    Laquelle Occitanie, telle qu’on veut nous la vendre aujourd’hui (de Montluçon à Elx et de Mimizan à Coni), n’a JAMAIS existé.
    La seule chose qui nous rassemble est notre appartenance commune à la nation française.
    Un fondementsolide ? Je ne te comprends pas. Le seul fait que l’Occitanie est un fantasme devrait suffire.
    On ne bâtit rien sur le sable du mensonge et de la négation de l’Histoire.
    Ou alors il faut avoir une puissante armée. Tederic, les occitanistes ne s’évertuent-ils pas à effacer toute référence à la Gascogne et à sa langue ? Tu es le premier à le déplorer.
    Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de peuple occitan, pas de conscience nationale occitane, pas de nation occitane. Un Souletin ou un Biscayen, s’ils sont effectivement souletin ou biscayen, se reconnaissent absolument comme étant BASQUES.
    Tu me diras qu’il n’y a pas d’identité nationale gasconne, ou vasconne.
    Oui, tu as raison, il n’y en a PLUS mais elle a existé parce qu’il y a un fondement culturel, ethnolinguistique et historique plurimillénaire, depuis l’Aquitaine de César ce qui, encore une fois, n’est pas le cas de l’Occitanie, en tout cas pas avec la Gascogne.
    Je ne sais plus trop quels arguments employer, Tederic. A moins que tu joues l’avocat du diable.
    Pour ce qui est de la langue référentielle, tu sais ce que je préconise. Les dialectes sont morts car les Gascons n’ont pas souhaité qu’ils survivent, en n’assurant pas la transmission notamment, clef de voûte du système.
    Ni les cours du soir pour adultes, ni le mauvais saupoudrage que constituent les salles de classe de l’Education nationale ou les Calandretas n’y suffiront.
    Allons, tu le sais bien tout de même ! Tu connais ma situation. Tu sais que je fais partie des rares qui ont transmis la langue et tu sais que ma fille n’a quasiment aucun interlocuteur, aucun de son âge en tout cas.
    Tu sais le piètre niveau de langue des élèves de l’EN et des Calandretas. Tu sais aussi le piètre niveau de langue des derniers "locuteurs naturels", qui patoisent plus qu’ils ne parlent véritablement gascon.
    Je te rappelle que les "vieux" d’aujourd’hui sont nés dans les années 1930, et qu’ils n’ont absolument pas la maîtrise qu’avaient leurs parents et grands-parents.
    Je peux en témoigner chez moi. Mes grands parents et arrières grands-parents, nés entre 1883 et 1905, parlaient parfaitement bien. Je le sais, je les ai entendu.
    Mon père, né en 1935, parlait déjà beaucoup moins bien, ma fille parle bien mieux que lui par exemple, son niveau de langue est comparable à celui de mon arrière-grand-mère.
    Les élèves des cours "d’occitan", quelle langue parlent-ils entre eux ? En dehors de l’école, de la salle de classe même ?
    Mais s’arcbouter sur les conservatismes cantonaux me semble être une erreur stratégique, tout comme l’adhésion au félibrige et à l’occitanisme furent des erreurs stratégiques lourdes de conséquences.
    Qu’aurait donné une orientation gasconniste ou vasconniste ? Nous ne le saurons jamais.
    Par contre, ce que nous savons, et il faut vraiment être de mauvaise foi et/ou intellectuellement malhonnête pour ne pas l’admettre, c’est l’impasse dans laquelle nous sommes après 150 ans de félibrige et 60 ans d’occitanisme. Ce sont des faits, nous les avons sous les yeux.
    Donc, chassons l’occitanisme de Gascogne et revoyons la stratégie, en établissant de nouvelles priorités quant à ce qui est "sauvable".
    Vous connaissez mon avis sur la question, je l’ai donné mille fois. C’est en cela que je disais à Guy que je suis un peu fatigué de prêcher dans le désert.

  • Philippe,
    Je vais grossir le trait, en vue d’obtenir une réponse claire :
    Vous revendiquez, pour la Gascogne, une identité indépendante de l’occitanisme et reliée à une locomotive qui serait l’Euskadi. Pour s’inspirer de ce qui a fait le succès de l’affirmation identitaire en Euskadi et également en raison des liens historiques nous reliant aux basques (avant la romanisation).
    Hors, l’idée de Vasconie ne semble pas, elle non plus couler de sources, lire delorca.over-blog.com—article-regionalismes-particularismes-nos-ancetres-les-gaulois (dont voici un extrait : "Les régionalistes basques veulent imposer aux Gascons un "nos ancêtres les protobasques" (cf le Que-sais-je "les basques") sur la base d’une toponymie douteuse qui assimile au basque des noms qui peuvent être ibères").
    Il semble que l’Aquitaine pré-romaine serait beaucoup plus hétérogène qu’on semble le croire.
    Donc l’idée même d’une identité Vascone ne serait-il pas, elle aussi, un mythe historique et le faux-nez d’un impérialisme culturel basque semblable à l’impérialisme languedocien que vous dénoncez à travers l’occitanisme ?

    De plus, vous n’ignorez pas qu’en Béarn existe une mouvance identitaire radicale très forte autour de l’IBG, qui fait référence à la Gascogne mais plutôt du bout des lèvres.
    Au sein d’une Gascogne détachée de l’Occitanie, ne risquerait-on pas de voir apparaître sous peu les mêmes personnes en appeler au génie propre du Béarn pour revendiquer leur indépendance culturelle par rapport à la Gascogne ?
    Bref les mêmes polémiques (Gascogne-Occitanie) à une échelon plus local ?

  • @ Philippe/Halip :
    Je ne me fais pas l’avocat du diable.
    Pour moi il n’y a pas de diable dans cette affaire, mais seulement des constructions idéologiques qui doivent se discuter logiquement.
    La discussion que nous avons ici est fondamentale pour moi, puisqu’elle pose la question de mon engagement gascon.
    Je ne peux pas passer un tiers de mon temps à promouvoir la Gascogne si je ne m’appuie pas sur une base solide.
    Tu évoques "un fondement culturel, ethnolinguistique et historique plurimillénaire [de la Gascogne]".
    Je suis enclin à l’accepter. Il y a des indices en ce sens. Les particularités phonétiques ou morphologiques du gascon dans l’ensemble d’oc sont un de ces indices.
    Je défends mordicus le principe de la langue comme marqueur historique. Il est fondateur de mon engagement pour la Gascogne. Des populations qui partagent une particularité lingüistique ont partagé une histoire commune, et on peut faire remonter les traits spécifiques du gascon à des millénaires en arrière (mais c’est à préciser).

    Mais l’application de mon principe de "la langue marqueur historique" (soit dit en passant, je n’ai à ce jour jamais trouvé quelqu’un qui l’approuve clairement, alors qu’il est si important pour moi...), ce principe, donc, fonde aussi l’existence d’une Occitanie historique dont la Gascogne fait partie, et qui est aussi à élucider.
    Je rappelle que le gascon ressemble bien plus au provençal qu’au poitevin-saintongeais beaucoup plus proche géographiquement. Il y a donc bien un lien qui unit Gascogne et Provence, et ce lien, c’est l’Occitanie (ou quelque autre nom qu’on lui donne).
    Je ne peux pas admettre une construction idéologique qui l’ignore.
    Maintenant, nous parlons ici d’histoire.
    Pour ce qui est du futur, faire exister la Gascogne, c’est promouvoir le triangle gascon comme espace de vie... et de rêve. Là, tout est à imaginer. Il faut aussi parler économie, LGV, autoroutes etc. C’est l’orientation que je donne à Gascogne-débat.
    Il me parait plus facile de promouvoir, comme réalité géographique, la Gascogne que l’Occitanie.
    Mais je pourrais être séduit par une vision refondée d’une Occitanie fédérant de grandes régions historico-lingüistico-géographiques comme la Gascogne, la Guyenne lingüistique, le Limousin, le Languedoc, la Provence, l’Auvergne...
    Mais je n’accepterais pas qu’on applique le modèle unificateur basque à cette Occitanie refondée, coopérative, décentralisée, à la fois modeste (sans projet d’unification) et ambitieuse (pour chacune de ses composantes).
    Pour l’heure, le courant dominant de l’occitanisme va en sens inverse, en se coulant dans le moule jacobin français qui nie des régions comme la Gascogne.

    @ Guy :
    En apparence, une sécession du Béarn de la Gascogne pourrait être dans la logique d’une sécession de la Gascogne de l’Occitanie.
    Mais l’application de mon critère de la langue marqueur historique, si elle peut, sous réserve de confirmation, justifier la sécession de la Gascogne, ne peut pas justifier la sécession du Béarn, puisqu’il n’est pas tenable de considérer que le béarnais est une langue distincte du gascon.
    Certains, à l’IBG, font cette erreur, soit qu’ils ne connaissent pas en profondeur le gascon, soit qu’ils n’appliquent pas le critère lingüistique.
    D’autres la combattent, comme Jean Lafitte.

  • Chers Tederic et Guy,

    @Guy : J’espère que, cette fois, ma réponse sera vraiment claire. Oui, je revendique pour la Gascogne tout ce que vous dites dans le premier paragraphe.
    Que l’idée de Vasconie ne coule pas de source ? Evidamment, nous sommes dans le domaine de la science et pas du dogme (comme c’est le cas pour l’occitanisme).
    Donc, la thèse proto-basque, vasco-aquitaine, aquitano-pyrénéenne est contestable.
    Cependant, dans l’état actuel des recherches, c’est celle qui fait consensus et qui semble la plus plausible.
    Il y a eu, effectivement, la théorie basco-ibérique qui, depuis Humboldt, a été très sérieusement remise en question, voire infirmée.
    Il y a eu, toujours au 19e siècle, la manie de voir du celte partout, puis du grec, avec les toponymes en -OS.
    Actuellement, il y a un auteur, Monsieur Supéry, qui explique quasiment tout par les Vikings.
    Le docteur Lemoine faisait venir Biscarrosse du lartin vesculus...
    Moi, je me borne à lire, comparer, et aller vers la thèse qui me semble la plus défendable. Mais demain, si on me prouve que ce sont les Vikings qui sont à l’origine de la Gascogne, que les Grecs ont fondé Biscarrosse, que les Vaccéens etc... alors je l’admettrai, jusqu’à ce qu’on me démontre à nouveau le contraire.
    J’ai jeté un oeil sur le blog que vous citez en référence. Rien de bien concret et, en matière d’incantations, c’est pas mal non plus.
    Que l’Aquitaine pré-romaine ait été hétérogène, sans nul doute.
    L’identité vasconne est-elle un mythe ? Peut-être, mais sûrement moins que le mythe occitan.
    A mythe mythe et demi.
    Y a-t-il un impérialisme basque ? Si c’est le cas, je l’appelle de mes voeux, il est légitime en Gascogne alors que tout ce qui est occitan y est illégitime.

    La mouvance IBG ? Je la connais et en suis totalement détaché. Les gens de l’IBG ne sont pas vasconnistes, sûrement pas, pas gasconnistes non plus. Ils sont béarnistes.
    Mon idée, peut-être fausse, de la psychologie béarniste à la sauce IBG : complexe d’infériorité par rapport aux Basques et hargne, voire haine conséquente.
    Complexe de supériorité par rapport aux autres Gascons et condescendance, voire mépris conséquent.
    Ils essaient de singer les Basques, qu’ils jalousent, en voulant se distinguer coûte que coûte des autres Gascons, mais le problème est qu’en matière de revendication identitaire, d’action revendicative (je ne parle pas du blablabla) et en matière d’identité tout court, ils ne leur arrivent même pas au bas de la cheville.
    Quand on voit la situation de la langue en Béarn, comme partout ailleurs en Gascogne, il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser.
    Ceci dit, si un consensus béarnais émerge, pour un Béarn distinct de la Gascogne, alors il n’y aura rien à redire.
    Le Béarn s’est détaché du duché de Gascogne il y a presque mille ans.
    Par contre, dire du béarnais que c’est une langue distincte du gascon, c’est une ineptie qui ridiculise ceux qui la profèrent.

    @Tederic : La langue est un marqueur historique. Oui Tederic, nous sommes d’accord. Mais il n’y a pas que la langue. Les coutumes, les traditions, l’art de vivre, les paysages, l’architecture, la religion, l’ethnie, l’Histoire etc...
    Mais je pense qu’a partir du moment ou la langue fout le camp, tout fout le camp.
    Un lien avec la Provence et le Languedoc ? Oui, nous parlons une variété d’oc qui se rapproche du Provençal et encore plus du Languedocien.
    Est-ce dire qu’il existe une Occitanie ? Non, je ne te suis pas. Notre seul lien tangible est l’appartenance à la France.
    Tu dis qu’actuellement l’Occitanisme va dans un sens qui ne te plaît pas. Mais voyons Tederic, c’est la tendance de fond de l’Occitanisme, depuis ses débuts, tout comme la tendance du félibrige était le tropisme linguistique provençal.
    Pour moi, tout cela relève du méridionalisme le plus mièvre.
    L’occitanisme, en tant que dogme, ne peut mener qu’au bonapartisme administratif et linguistique.
    Moi, je préfère plutôt me fondre dans la Vasconie, parce que je m’y sens chez moi, que dans l’Occitanie qui ne fait pas partie de mon imaginaire et qui reste, de mon point de vue, une escroquerie intellectuelle et un piège à Gascons.
    Je pense être cohérent dans ma démarche. J’ai travaillé en profondeur sur la Gascogne et sa langue, depuis près de 30 ans, créé les cours de gascon pour adulte de Biscarrosse (aujourd’hui Gascons de Biscarròssa), transmis la langue à ma fille, essayé de faire de la transmission de la langue mon métier, puis j’ai appris le basque pour me fondre dans ce que je considère comme étant ma patrie.
    En fait, l’identité est soit un héritage subit, soit un choix. Je vous conseille la lecture attentive du texte de Gabriel Artigue, qui est exemplaire au sujet de cette question de l’identité.

    Avec mes amitiés.

  • A propos du débat intéressant à trois voix sur le gascon, l’occitan, le basque batua, un grain de sel d’une béotienne moitié gasconne :
    Mon père né en 1911 à Arcachon, ma grand-mère en 1885 en Chalosse, parlaient gascon entre eux puisque c’était leur langue maternelle, mais ils ne comprenaient pas mon autre grand-mère née en 1884 au bord de la Truyère dans le sud du Cantal qui parlait la langue de l’Aubrac, variante de la langue d’oc.
    En revanche mon père parlait avec les béarnais de la vallée d’Ossau pendant les vacances.
    J’ai l’impression que le gascon c’est tout de même bien spécifique, et [?] être une langue très autonome.


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