Euskal Herria La Mirada Mágica 10x02 Baiona y Lapurdi

- Tederic Merger

Grans de sau

  • La première partie du documentaire est consacrée essentiellement à des pays gascons :
    le pignada angloy, la barre de l’Adour, les quais du Boucau, la ville de Bayonne évidemment.
    Avec Lahonce, on touche au premier village bascophone mais Urt est de nouveau gasconophone.
    L’abbaye de Belloc est également en territoire gasconophone.
    Puis, c’est le Labourd intérieur basque, que le commentaire de la vidéo matérialise très bien : il n’y a plus de champs de maïs.
    Et oui, la langue gasconne, ce sont les larges vallées fluviales.

  • Superbe video, un peu trompeuse toutefois car un soleil éclatant semble toujours baigner ces paysages si verts !
    Cela dit,le commentaire omet soigneusement de signaler les particularités ethnographiques et linguistiques de cette extrêmité nord d"Iparralde" ; jamais il n’indique que cette partie nord du Labourd, riveraine de l’Adour, est historiquement de langue gasconne.
    On notera que Bayonne (et Anglet peut-être) mis à part, la langue gasconne n’est jamais utilisée à côté du basque pour désigner l’entrée des villages concernés.

    Je me souviens avoir parlé il y a quelques années avec des habitants d’Urt. A mots couverts ils se moquaient des exigences abertzales de certains habitants de la commune (nouveaux-venus en provenance du sud, je suppose sans en être certain) mais, politiquement correct oblige, ne se présentaient pas comme gascons ni gasconnants.
    Ils faisaient plutôt état de leur indétermination, comme d’une quasi bâtardise assumée en quelque sorte, en jouant sur le terme "charnegou" définissant cette petite région.
    Comme on le sait, l’étymologie et le sens littéral en sont douteux ; on a même voulu jouer sur la proximité avec le mot français "charnière" pour suggérer cette fausse traduction.
    La gasconité de ces territoires est donc en bonne part entre les mains de ses habitants historiques.

    Reste que si nos amis et voisins basques faisaient l’effort de reconnaitre cette gasconité de ces territoires, au moins sous forme d’un territoire partagé, ils feraient un grand pas dans le sens d’une amitié véritable avec leurs "cousins" Gascons.

  • Ils ont filmé à la plus belle époque de l’année, l’automne débutant, mais en toute saison, la vallée de l’Adour est très belle, parce que c’est un beau fleuve de grande amplitude, et que le contraste entre la montagne basque et l’arribère landaise fait toujours son effet.

    Pour ce qui est de l’identité charnégou, je trouve qu’on la fait trop tendre vers le basque ces dernières années.
    Je veux dire par là que les charnégous étaient des Gascons pour les Basques (encore aujourd’hui, j’ai des témoignages de première main que pour les habitants de Saint-Palais, ceux de Bidache sont des "Gascons"), c’est à l’égard de leurs semblables gascons qu’ils étaient suspects, parce qu’à "moitié-basque", surtout d’un point de vue psychologique.
    Tout cela ne signifie plus rien de nos jours mais il a existé un temps où les peuples se différenciaient aussi par leur tempérament, aujourd’hui on dirait sociologie.
    C’est cela que l’on visait chez les charnégous. En tout cas, dans ma famille, c’était très clair : l’arrière-grand-père venu de Salies, installé vers Lembeye, était dit à moitié-basque parce qu’il en avait le caractère et une pointe d’accent (on n’a pas assez étudié la diversité de l’accent en gascon : la similitude de l’accent ouest-béarnais et de l’accent basque est réelle quand ils passent au français).

    NB : Le gascon est présent ponctuellement à Anglet.

  • Il serait bien intéressant d’entendre là-dessus des "xarnegos" en personne.
    Il me semble à y réfléchir à nouveau qu’ils se caractérisent surtout par un sentiment d’apprtenance au monde du fleuve (Adour, bien sûr) tant dans le domaine matériel jusqu’à la veille de la dernière guerre (pas celle du Koweit, celle de 39/45 !) qu’affectivement.
    Je pense aux écrits de Pey deu Port (un recueil d’histoires de la vie de tous les jours que je n’ai pas sous la main, très riche en termes relatifs au fleuve, à la batellerie, à la pêche, à la culture des barthes), bref quelque chose qu’ils avaient/ont en commun avec la rive droite(Seignanx,Gosse et Orthe) mais peut-être avec encore plus d’intensité.

  • Oui, le fleuve, la batellerie, Bayonne pour tout dire : c’est la référence.
    Un monde qui n’a rien à voir avec celui de la petite propriété agricole basque. Tout comme d’ailleurs les caveries landaises sont un système tout à fait original, inconnu en terre basque.
    Mais là, ce n’est pas charnégou.


Un gran de sau ?

(connexion facultative)

  • [Se connecter]
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

Dans la même rubrique :


 

Sommaire Noms & Lòcs