J’ai déjà donné ce lien dans Les dynamiques territoriales et urbaines du Grand Sud Ouest, mais j’en fais un ligam à part entière.
Il s’agit ici du volet bordelais (par l’AURBA) de l’étude. Enfin, "grand bordelais", comme le dit le titre par "BORDEAUX ET L’AQUITAINE"...
Les auteurs de l’étude dessinent, sous l’effet des nouvelles LGV, "une nouvelle région métropolitaine qui se forme avec Bordeaux au centre d’un bassin de vie approchant les deux millions d’habitants".
Une carte montre "la grande région urbaine de Bordeaux à 120 km".
Il s’agit bien de "bassin de vie quotidienne".
Le mot "quotidien" est utilisé plusieurs fois, et l’AURBA s’inquiète même du prix des transports, qui doit être "abordable, favorisant un usage régulier et quotidien".
Bref, ce n’est déjà plus la métropole bordelaise à un million (dont on nous rebat les oreilles depuis quelques années), mais une super-métropole à deux millions, et d’un rayon de 120 km !
Angoulême, Mont de Marsan, "voire Agen", en font partie.
De toute cette région urbaine, on viendrait travailler chaque jour au coeur de la "région urbaine".
Comme tous ces travailleurs ne travailleront pas dans le futur "Euratlantique" près de la gare de Bordeaux, et n’habiteront pas non plus près d’une gare satellite, il faut compter comme temps de trajet quotidien pour aller au travail environ 1 heure dans un cas favorable (40 mn pour les trajets entre gares et destinations finales + 20 mn de trajet en train).
Voici le genre de vie banlieusard qu’on nous propose, à l’échelle de toute la région (puisque Toulouse ne sera sans doute pas en reste, ni la "métropole basque").
Et puisqu’il faudra que ces transports ne soient pas trop chers, c’est la collectivité qui devra payer*...
Je pense qu’il faut proposer un modèle alternatif, où on réduit le rayon des déplacements quotidiens, au lieu de l’allonger.
Pour des trajets pendulaires quotidiens, le territoire présent de la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) est déjà très vaste...
Qu’on investisse pour raccourcir les temps de transport à l’intérieur de la CUB, soit ! mais investir pour allonger les distances, à temps de trajet égal, c’est trop cher payer (en énergie, aussi) pour faire monter la population "métropolitaine".
Il faut un projet gascon qui cantonne l’espace métropolitain, et préserve et développe des bassins de vie aux dimensions raisonnables.
Cela n’empêche pas de ménager un accès rapide aux métropoles régionales depuis toute ville petite ou moyenne de l’espace gascon, mais un accès non quotidien, hebdomadaire par exemple, qui ne réclame pas qu’on roule à 300 km/h.
*Les péages sur une LGV sont très chers. S’ils ne sont pas répercutés dans le prix du billet, c’est la collectivité qui paye.
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