J’éructe, je m’énerve : on a bousillé la lande. Partout, des lampadaires, des trottoirs, des ralentisseurs, des pavillons méditerranéens. C’est la France laide contre laquelle il semblerait qu’il n’y ait rien à faire tant de nombreuses personnes y trouvent leur compte. C’est une France recroquevillée sur elle-même, petite, minable, la France des haies, de la tondeuse le dimanche, du fantasme de la propriété, une sociologie politique minable qui à chaque élection fait son chemin.
La lande est le terrain propice à pareils changements. La terre n’y est pas chère, le relief est inexistant et puis la contrée, notamment autour de Rion ou de Tartas, est fortement acculturée depuis le 19ème siècle. L’on assiste impuissant à la disparition d’une identité, paysagère, linguistique, mentale. Si au moins ce changement était beau ... Même pas. Nous portons une lourde responsabilité pour l’avenir.
[Vincent P.]