Soyez les fondateurs de la grande région Sud-Ouest

- Tederic Merger

Une pétition adressée à : Alain ROUSSET & Martin MALVY
Par : Bernard LUSSET, conseiller municipal d’Agen


[]

Voir en ligne : Soyez les fondateurs de la grande région Sud-Ouest

Grans de sau

  • Je l’ai signée. J’ai essayé de ne pas employer d’arguments historiques et gasconnistes, ils ne convaincront pas les dirigeants, il faut du vocabulaire technocratique et économique.

    "Aquitaine et Midi-Pyrénées sont profondément unies par la Garonne et son bassin : c’est une réalité géographique qui a structuré toute l’histoire de la région (dont le dernier avatar fut la "Guyenne et Gascogne") et qui aujourd’hui structure les communications (A62, Canal des Deux Mers, ...), donc l’économie (la Garonne est la voie qu’emprunte encore Airbus !). Les Pays de l’Adour en sont le complément.

    Il serait proprement hallucinant que l’unité naturelle de ces deux régions ne soit pas mise à profit à l’heure où l’on entend constituer de plus grandes régions autour de compétences économiques élargies. Il n’est même pas besoin de recourir aux arguments historiques, linguistiques ou sentimentaux (qui pourtant sont importants).

    Assez d’un technocratisme insensible aux réalités économiques pré-existantes qui ose imaginer un gros machin de Hendaye à l’Île d’Yeu avec pour seul concept structurant le fantasme d’une grande façade atlantique (qui n’a pas 3 ports, le reste ce sont des dunes), un gros machin qui mettrait des villes comme Agen, Auch, Cahors, Mont-de-Marsan ou Montauban en marge de leurs axes naturels, qui continuerait à nier l’unité pyrénéenne autour de l’axe Bayonne-Pau-Tarbes-Foix, tout ça dans le seul souci de ménager les susceptibilités métropolitaines de Bordeaux et Toulouse.

    La France a trop payé son abstraction administrative, il y a des réalités naturelles et économiques qui ne peuvent pas être niées quand vient l’heure de constituer des pôles compétitifs."

  • Au cas où le lien en tête du ligam passerait inaperçu, revoici l’adresse de la pétition.
    Il est important de publier ses raisons de signer, et aussi de lire les raisons des autres.
    Je pense concocter un texte de motivation qui critique quand même l’appellation "Sud-ouest", qui mentionne la Gascogne, et aussi le fait que Gasconha.com a depuis longtemps lancé l’idée de réunir Aquitaine et Midi-Pyrénées...

    Le dernier éditorial de Joël Aubert sur Aqui.fr est un exemple de vision qu’on pourrait dire technocratique, en tout cas économiciste, mais qui au moins tient compte de la géographie.
    Lui non plus ne prend pas trop au sérieux le projet d’"Aquitaine d’Aliénor" englobant le Poitou, et met en avant la coopération Aquitaine-Midi-Pyrénées, au delà de la concurrence Bordeaux-Toulouse.

  • La plupart des signataires expriment des raisons sentimentales, d’appartenance territoriale, ce qui est parfait en ce qui nous concerne, car cela achève de faire la preuve de la nécessité d’un tel discours (que nous voulons articuler autour de la Gascogne), mais qui somme toute, illustre un manque de réflexion sur ce que fait une région d’un point de vue de ses compétences en France (et ce que l’on entend en faire).

    L’État français n’est pas là pour dire si les Agenais et les Béarnais se sentent respectivement plus proches des Quercynois et des Bigourdans (c’est l’évidence), il est là pour constituer une collectivité à visée économique. Donc, le discours à tenir, c’est celui de la complémentarité du bassin de la Garonne.

    Il est là encore évident qu’historiquement, cette complémentarité a induit des réalités culturelles, mais Paris se moque de ces dernières. Ce qui est clair à mon sens, c’est que l’Aquitaine atlantique de Hendaye à la Vendée est une aberration incompréhensible, absolument politicienne, portée par des hommes politiques qui soit ont peur de perdre leur jouet aquitain (et préfèrent bouffer le faible Poitou), soit fonctionnent sur des visions géographiques absolument ridicules, dont celle de la grande façade atlantique, qui ne porte aucune réalité économique, pire, qui pousse même à un héliotropisme peu dynamique.

    Il ne faut pas avoir peur de la démagogie : allons-y, parlons d’Airbus, du Verdon à Blagnac, ça marche ça, la technocratie n’est sensible qu’à pareils arguments.

  • Je viens également de signer "au cas où une fusion serait réellement nécessaire".

    Cela dit je me demande encore si une pétition spécifiquement anti fusion Aquitaine+Poitou Charentes ne serait pas utile.Le sondage des lecteurs de "Sud Ouest" hier mentionnait environ 51% pour la fusion Aq+MP contre un peu plus de 20% identiquement aux options "fusion Aq+P Ch" ou "pas de fusion du tout":l’écart apparent actuel entre les deux hypothèses de fusion est certes appréciable mais il faudrait sans doute qu’il enfle encore pour vaincre les préférences technocratiques(et "juppéienne" vraisemblables ...

    Dernière remarque:ce n’est pas un hasard que cette initiative vienne d’un élu agenais(très bien,au passage,qu’il mentionne la Gascogne comme cœur du projet,ce qui indique qu’à Agen,la fibre gasconne existe malgré les stricts critères linguistiques...):le Lot&Garonne serait sans doute une des zones qui auraient le plus à perdre d’une fusion Aq+P Ch alors qu’il serait gagnant dans une fusion Aq+MP,avec peut-être une vocation pour Agen à remplir certaines fonctions de capitale,de par sa position doublement centrale(dans la région ainsi étendue et dans la vallée de la Garonne entre les deux métropoles).il faudrait obtenir des concours d’élus plus périphériques.

  • Le journal Sud-Ouest étant diffusé dans les Charentes, il est probable que les partisans de la fusion avec l’Aquitaine se trouvent parmi ces lecteurs, qui ont développé un rejet étrange de Poitiers. Je le comprends à la rigueur vu de la Haute-Saintonge mais un peu moins à La Rochelle ou Saint-Jean-d’Angély.

    Je sais le réflexe métropolitain bordelais des Charentais mais il pèse quand même peu face à la complémentarité Aquitaine + MP qui sont imbriquées l’une dans l’autre, et liées par tout le réseau fluvial, donc les voies de communication.

    Au demeurant, dans mes conceptions personnelles, au jour où la CUB est autonomisée, il n’y aura aucun problème à ce que plusieurs entités la possèdent en référent pour des services exclusivement métropolitains (pôle médical, pôle universitaire).

  • Pour le reste, la fusion Aquitaine + Poitou-Charentes + Vendée a bien évidemment l’inconvénient immense de mettre en marge de leur région tout un réseau de villes moyennes : côté aquitain, Agen ou Mont-de-Marsan, côté midi-pyrénéen Montauban ou Cahors.

    Franchement, je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui se passe dans la tête de nos dirigeants pour concevoir ce gros truc étendu démesurément sur la façade atlantique, et qui n’a pas 200km de large. On croirait des gamins qui s’amusent à redessiner la carte.

  • Des voix importantes se prononcent pour la fusion entre Aquitaine et Midi-Pyrénées : Dionis, le maire d’Agen, Darrieusecq, la maire de Mont-de-Marsan, Bayrou, le maire de Pau.

    Parallèlement, Ségolène Royal propose la fusion entre Poitou-Charentes et Pays-de-la-Loire : indignation de Dominique Bussereau, en pointe pour la fusion de Poitou-Charentes avec Aquitaine, qui rabâche ses arguments technocratiques, Bordeaux doit être au cœur d’une grande région atlantique.

    Pour les arguments de François Bayrou (il ne parle pas du rapprochement de sa ville, Pau, avec Tarbes, qui est tellement nécessaire) :

    http://www.sudouest.fr/2014/05/21/francois-bayrou-je-suis-pour-fusionner-departements-et-regions-1561866-4344.php

  • Les arguments des Charentais sur Sud-Ouest sont toujours les mêmes : ils étudient et font leurs courses à Bordeaux. La zone de chalandise est devenu le marqueur identitaire moderne.

    Bordeaux est donc le problème. Je ressors conforté qu’il faut exfiltrer ces deux métropoles que sont Bordeaux et Toulouse. J’ai vécu dans les deux villes (je vis encore dans l’une des deux), je les connais intimement, j’ai des relations d’amitié intenses avec de nombreux habitants de ces métropoles.

    Le constat que je fais est le même depuis des années : ces métropoles vivent des existences décalées, elles attirent à des centaines de kilomètres à la ronde des populations qu’elles transforment en "Bordelais" ou "Toulousain", qui n’ont plus avec leur environnement immédiat qu’une relation consumériste (tourisme essentiellement, on va à la mer).

    La fusion Aquitaine/Midi-Pyrénées est l’évidence pour tous les habitants de ces deux régions. Sauf pour Bordeaux et Toulouse. La conclusion me paraît évidente. Bruxellisons ces deux métropoles.

  • Ensuite, sur un plan plus culturel, je suis vraiment très interloqué sur le sentiment d’appartenance des Charentais.

    Il y a à mon sens une acculturation assez extraordinaire à l’œuvre dans cette contrée que j’aime beaucoup par ailleurs (les paysages de l’estuaire sont magnifiques, les grandes plaines sont impressionnantes, l’art saintongeais est une merveille sans équivalent).

    Je ne parviens pas à comprendre comment les Charentais (à l’exception anecdotique de la Charente limousine) parviennent à ignorer qui ils sont et s’imaginent du "Sud-Ouest". Leur accent, leurs patronymes, leurs paysages, leur mentalité, tout est de l’Ouest, de la Gironde à la Loire. Comme si le ski dans les Pyrénées ou les plages landaises l’été faisaient une identité.

    Il ne s’agit pas de nier les liens subtils qui unissent les pays nord-aquitains avec les pays "gavaches", mais ce sont là des relations de voisinage comme on en trouve dans toutes les zones d’interface, qui n’ont absolument pas l’intensité de l’unité culturelle des terres gasconnes d’un côté, des terres guyennaises de l’autre.

  • C’est bon pour la Gascogne, cette histoire - un peu loufoque et politicienne - de réduction du nombre de régions, même si, probablement, rien ne se fera :
     c’est une opportunité pour parler de la Gascogne comme région qui transcende des frontières administratives tracées d’en haut ;
     c’est aussi l’occasion de redire qu’il y en a assez de ne voir les régions que comme des arrière-cours de métropoles. Genre : "Toulouse et Bordeaux, arrêtez, avec votre rivalité, de casser une grande région géographique et humaine ! Ou alors, on vous exfiltre !"

  • Oui. La classe politique bordelaise et toulousaine, et les habitants de ces métropoles, ne viendront pas briser les retrouvailles de villes qui doivent vivre en synergie : Pau et Tarbes, Agen et Montauban.

    Que Bordeaux exporte son pinard et que Toulouse fantasme sur Airbus (c’est à peu près tout ce que produisent ces métropoles) mais qu’elles laissent les autres villes se retrouver.

  • Damb lo texte qui seguis :

    "Toulouse et Bordeaux, arrêtez, avec votre rivalité, de casser une grande région géographique et humaine !

    En février 2005 déjà, je proposais sur Gasconha.com la fusion des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées : http://www.gasconha.com/spip.php?article33

    Mais attention, le nom "Sud-Ouest" est mauvais : trop "vu de Paris" (la Catalogne ne s’appelle pas "Nord-Est - de l’Espagne...").

    "Guyenne et Gascogne" couvrirait la plus grande partie de la réunion des deux régions, mais pas le Pays basque ni l’est de Toulouse.

    Alors : Aquitaine-Languedoc ?"

  • Je suis étonné par le grand nombre de références à la Gascogne et même souvent à la culture voire à la langue gasconne ( ou non spécifiquement définie,l’adjectif "occitan" étant très rare ) parmi les commentaires des signataires de la pétition (au total déjà 806).

    Je note également que la grande majorité semble être d’attaches aquitaines,très peu de Midi Pyrénées.Il y a manifestement parmi les Aquitains qui s’expriment là ,dont la plupart semblent gascons,un refus de la fusion avec les voisins du Nord avant tout .Ce qui expliquerait que les Gascons de l’Est ,non directement concernés,soient jusqu’à présent assez discrets sur le sujet.
    Quant au tropisme "Sud Ouest" des Charentais, je pense qu’il s’explique en effet à 90% par l’influence du journal du même nom depuis la création de celui-ci en 1945 et par l’impact du consumérisme et donc des zones de chalandise.Que ces considérations superficielles recouvrent tout est assez navrant mais finalement peu surprenant .L’absence de transmission culturelle dans à peu près toutes ses formes depuis deux générations et la plasticité aux média touche bien sûr les Charentais autant que les autres.Davantage ? c’est à voir .

  • Tederic, dises "Aquitaine-Languedoc" ?

    "Aquitaine", simplement ! Le Languedoc est plutôt de type méditerranéen.

    • "Languedoc" pour prendre en compte la face languedocienne de Toulouse, avec les terroirs du Lauragais, l’Albigeois...

      L’appellation "Aquitaine" toute seule ne peut pas marcher, même si le Bassin Aquitain englobe ces terres languedociennes (plutôt le "Haut Languedoc" - je me réfère à Vincent P.) : elle signifierait dans l’esprit des gens une annexion de la région Midi-Pyrénées par la Région Aquitaine.

  • Il faut en effet ménager très sérieusement les sensibilités languedociennes en Toulousain et dans le Tarn.

  • Sur wikipédia sont apparues des cartes, réalisées par un contributeur nommé Oie blanche, et qui sont remarquables. A consulter absolument.

  • Voici ce qu’écrit Oie blanche à propos des cartes qu’il/elle réalise.

    À propos des cartes de la Gascogne, de la Guyenne et leurs pays :
    Je me réfère principalement à Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire Géographique, Historique Et Politique Des Gaules Et De La France qui date du XVIIIe.
    Guyenne. Expilly écrit « la Guyenne, comme on l’entend aujourd’hui, se divise en deux parties principales, l’une septentrionale et l’autre méridionale. La première conserve le nom de Guyenne, et l’autre prend celui de Gascogne. La Guyenne propre se divise en six parties, 1 le Bordelais, 2 le Bazadais, 3 l’Agenais, 4 le Quercy, 5 le Rouergue, et 6 le Périgord. »
    Gascogne. Expilly définit la Gascogne comme « Grande et belle province (dont Auch est la capitale) qui fait partie du gouvernement général militaire de Guyenne et de Gascogne [...] Elle comprend 1. les Landes ; 2. la Chalosse ; 3. le Tursan ; 4. le Marsan ; 5. partie du pays d’Albret ; 6. les Basques ou la terre du Labourd ; 7. le comté de Comminges ; 8. le Bigorre ; 9. le Couserans ; 10. l’Armagnac ; 11. le Condomois ; 12. partie du Bazadais et du Bordelais, etc. [...] On donne quelque fois à la Gascogne une moindre étendue [...] et on la restreint aux seuls domaines qui restaient aux ducs de Gascogne en propriété [...] Alors la Gascogne ne comprend que le pays des Landes, la Chalosse, le Tursan, le Marsan et le Pays d’Albret. Mais la première correspond mieux à l’idée générale que l’on a. » Expilly note dans l’article correspondant que la Soule est un pays de Gascogne.
    Dans les articles correspondant aux différents pays, certains sont regroupés. Ainsi le pays des Landes, selon Expilly, regroupe les Landes propres, qui sont constituées des vicomtés de Dax, Albret, Tartas et Aort, mais aussi la Chalosse, le Marsan... La plupart des pays mentionnés plus haut sont ainsi divisés en divers autres pays, comme l’Armagnac (en Astarac, Lomagne...). Le pays d’Albret étant à part puisqu’il s’étend sur plusieurs autres : Landes, Bazadais et Condomois. Pour les autres, le dictionnaire ainsi que les cartes d’époque donnent des frontières précises, par exemple dans l’article sur le Bazadais, qui en cite toutes les paroisses.
    Limite entre les deux. Pour la frontière entre la Gascogne et la Guyenne : selon Expilly, deux pays sont à cheval sur les deux : le Bazadais et le Bordelais. Selon lui, c’est la Garonne qui délimite les deux provinces en Bazadais (article Bazadais). Pour le Bordelais, il ne donne pas de définition dans l’article général mais les articles consacrés aux divers pays permettent de placer le Buch, le Born, le Marensin et les Landes bordelaises en Gascogne.

  • Je suis tout à fait déçu par la teneur des propos des députés socialistes béarnais des Pyrénées-Atlantiques et du président du CG64 qui, sur une idée qui fait l’unanimité dans le département (la fusion Aquitaine + Midi-Pyrénées), brandissent la menace ahurissante qu’au fond, seuls les Pyrénées-Atlantiques pourraient rejoindre Midi-Pyrénées.

    Parce que ne jouer que Toulouse, c’est un réflexe purement béarnais qui nie la réalité basque, une fois de plus, toute entière tournée vers Bordeaux pour ses relations avec l’extérieur via l’A63. Parce que l’on vient de construire une autoroute entre Pau et Bordeaux pour un prix exorbitant. Parce qu’en tout état de cause, c’est l’ensemble de l’Aquitaine qui est en synergie avec Midi-Pyrénées.

    Nous n’avons pas un personnel politique à la hauteur des enjeux.

  • Cela étant, pour être bien honnête, le plus grand danger n’est certainement pas la proposition maladroitement exprimée d’extirper le seul 64, mais reste la technocratie énarchique parachutée, incarnée localement par Rousset et Malvy.

    Ces barons n’ont absolument pas compris que les résultats électoraux de ces dernières années condamnaient leur absolu manque de bon sens politique, leur manque d’acuité aux réalités du terrain.


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