Depuis janvier 2016, à la suite de la loi NOTRE et des marchandages élyséens de 2015, nous vivons, comme on sait, sous le régime des « arregionasses » du type Nouvelle Aquitaine.
Malheureusement cet état de fait (et de droit) donnait l’impression fâcheuse d’être passé comme une lettre à la poste, avec bien peu d’oppositions ici ou là. On pouvait même avoir l’impression que l’ensemble de la société des pays aquitains et gascons - entreprises, associations et autres - s’en accommodait comme si elle n’avait jamais vécu autrement, en suivant le mouvement amorcé par les média. Parmi ceux-ci, Sud Ouest n’est pas le dernier à nous servir à tout bout de champ de la Nouvelle Aquitaine. Comme s’il existait une géographie néo-aquitanienne, une économie néo-aquitanienne et, pourquoi pas une météo néo-aquitanienne, en attendant, bien sûr, une zone de diffusion de Sud Ouest néo-aquitanienne. Je consulte bien rarement La Dépêche mais je suppose que ça doit être de la même farine pour nos amis Gascons de l’Armagnac, Lomagne, Savès, Comminges et Couserans : pour eux tout doit être devenu « occitan », je suppose.
Mais quand même quand on soulève un peu le couvercle des lessiveuses officielles, on peut ici ou là s’apercevoir que la vie réelle ne suit pas tant que ça les frontières de la loi NOTRE.
Sans aller plus loin, nos amis les Gilets Jaunes ont montré ce samedi 9 février qu’ils ne se laissaient pas si facilement néo-aquitaniser que cela. Et, curieusement, c’est le journal SO qui nous en informe dans deux entrefilets d’un article consacré au programme de l’acte XIII desdits GJ ce même samedi :
« La manifestation la plus conséquente est attendue à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Les gilets jaunes bigourdans invitaient en effet les gilets jaunes béarnais à les rejoindre dès 9h30 sur la place de Verdun, à Tarbes, avec la participation de motards du 64 et du 65. Ensuite, un rassemblement nocturne est prévu à 20 heures, toujours sur cette même place de Verdun tarbaise.
En Charente-Maritime, les gilets jaunes semblent décidés à migrer. Des départs sont organisés via les réseaux sociaux pour La Roche-sur-Yon, en Vendée. »
Tiens, tiens, les solidarités réelles ne seraient-elles pas plutôt entre Béarnais et Bigourdans d’un côté, Saintongeais /Aunissiens et Vendéens de l’autre ?
Il ne serait pas mauvais que nous nous mettions à l’affût de toutes les manifestations de résistance de ce genre : les « arregionasses » n’auront pas forcément le dernier mot !