C’est un de mes chevaux de bataille depuis le début :
les noms et les mots en -ar.
Comme le r final est généralement muet en occitan, gascon, et catalan aussi je crois [1], ces noms et mots en -ar deviennent des noms et mots en -a, et comme pour le profane francophone, un nom en -a est forcément féminin, nous nous retrouvons avec des inscriptions "La Junca", "La Pignada"...
C’est un pan entier de notre toponymie gasconne qui se casse la gueule, parce que non comprise, et donc travestie : on trouve même "l’avenue du Junka" à Vieux-Boucau ; là il n’y a pas de travestissement de genre, mais un travestissement de pays, puisqu’on peut croire à un mot russe, japonais ou qui sait quoi !
Et comme la toponymie est un des dernier témoins de gasconitat dans notre environnement quotidien, il faut y faire attention.
Donc, expliquer, encore et encore !
En plus, les noms en -ar décrivent les lieux qu’ils nomment : le Junca, c’est un lieu où il y avait des joncs, le Matouca, c’est... plus compliqué...
Il y a d’ailleurs des noms en -a(r) qui sont mystérieux ; ils renvoient sans doute à des réalités que nous avons oubliées. Des erreurs de transcription sont aussi toujours possibles. En Médoc, où ces noms en -a(r) prolifèrent (souvent travestis en -at), il y a par exemple "Chouma", "Chapina", "Caléna", "(le ruisseau) Laurina", "Le Houréna"...
(Saint-Laurent-Médoc)
Le Houréna
J’ai donc commené à répertorier les noms et les mots en -ar. Sur la colonne "Nom normats", cliquer sur "Tout afficher"... il y en a déjà des centaines.
Par chance, il n’y a pas de problème d’accent tonique sur ces noms, qui sont accentués sur la dernière syllabe, comme le profane francophone sait le faire !
Mais allez expliquer à quelqu’un qui s’appelle Brana que son nom est en fait Branar (bra’na), qui lui même vient de brana (’brana) ! Là, je renonce... c’est la difficulté de la graphie alibertine qui s’en mêle, et les questions d’accent tonique...