Lo printemps de l’Arribera Deux jours de festival de musique gasconne dans un village béarnais

- Gerard Saint-Gaudens

Il y avait longtemps que je souhaitais assister à l’une ou l’autre des manifestations du Printemps de l’Arribera a Saint-Pé de Léren.

Ce petit village de la rive gauche du Gave d’Oloron, à l’exrême nord-ouest du Béarn, est le fief de la famille Dufau dont les membres se dépensent sans compter pour la culture gasconne ; chants, danses, groupes de chancaires, enseignement de la musique traditionnelle, tout y passe. A s’avossim un centenat de familias atau ! Personne ne s’étonnera donc que cette famille ait été à l’origine de ce festival de début du printemps où toutes les disciplines ci-dessus sont à l’honneur pendant deux jours en contribuant à une inventivité permanente dans la fidélité à la tradition musicale gasconne.

Avant-hier soir samedi, j’ai finalement réussi à venir écouter le spectacle musical « Arbo Hoec » qui faisait évoluer sur la scène (l’ « empont ») des groupes de danseurs - chancaires, entourés de deux choeurs mixtes dont l’un jouait alternativement d’instruments traditionnels (bohas, tontons, vielles à roue, etc…), un autre petit orchestre l’accompagnant sur des instruments classiques (violoncelle, trompettes, saxos, etc…). Le tout sur fond d’écran géant où des arbres magnifiques jouaient avec le feu, d’où le nom du spectacle.
Excellent tout ça et qui mérite le détour.

Deux réserves légères :

A l’avenir les organisateurs devraient veiller à mieux respecter les horaires prévus : si l’Arbo Hoec a commencé et s’est terminé dans des délais très raisonnables, la ballade des « sonsaines » (trio de vielles à roue, ai-je compris autour de Simon Guillaumin et Matiu Dufau ) n’avait toujours pas commencé trente minutes après l’heure prévue et ma patience limitée m’a fait partir avant de les écouter…

Et aussi, trop grande présence d’emblèmes occitans de tout poil : une demi-douzaine de grands kakémonos pan-occitans, des bannières à croix de Toulouse (dont une énorme avec étoile, emblême naguère créé par le PNO, si je me souviens bien) dans la salle même. Et des tas de petits documents affichés, toujours intéressants en soi mais presque toujours étiquetés « occitans » plutôt que gascons.

Très peu de gens parlant gascon du reste parmi l’assistance mais de cela, les organisateurs n’y sont pour rien. C’est la société gasconne actuelle et au moins on ne pourrait pas dire que ce spectacle soit destiné à un quelconque ghetto au vu de l’assistance bon-enfant, quelque part entre ruralité assumée et contre-culture aimable.

Un gran de sau ?

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