La Gascogne a aussi son makila [1] !
Un artisan de Vic-Fezensac, Guy Lanartic, le fabrique, renouant avec une tradition gasconne qui se serait éteinte dans les années 1920.
« Cet agulho [2], en occitan aiguille, bien moins connu que le makila, est aussi un bâton de berger, le bâton du berger gascon, bâton de marche et de défense. »
REPORTAGE : La renaissance du bâton gascon
C’est maintenant un « objet honorifique offert à des moments importants de la vie ». On peut aussi se l’offrir à soi-même.
L’histoire, l’aspect, la constitution de l’objet, les étapes de sa fabrication, le chemin suivi par l’artisan, sont parfaitement expliqués et illustrés sur les articles en lien. Et le blog de Guy Larnartic montre un riche assortiment de réalisations.
Il reste donc à Gasconha.com à expliquer le nom gascon de ce bâton, et à explorer les implications identitaires de cet objet identitaire par excellence !
Le nom gascon ou occitan : "l’agulho"
Ce n’est pas sorcier : on reconnait le mot français aiguille - puisque ce bâton est armé d’une aiguille.
Le gascon ne se distingue pas de l’occitan général sur ce mot.
Mais il y a une difficulté, comme d’habitude, dans la notation du son : le français ne sait pas noter (et souvent ne sait pas prononcer...) un accent tonique qui n’est pas sur la syllabe finale, comme souvent dans les mots féminins ; lisant "agulho", il risque fort de prononcer "agulò" [3]...
Et on arrive à ce titre de Presselib : Un artisan de talent à Vic-Fezensac qui est passé maître dans l’art de l’agulho gascon...
De fil en aiguille, c’est l’expression "agulho gascon" (prononcé "agulò gascon") qui va proliférer... un agulò gascon... terrible pour des oreilles gasconnes informées !
En graphie fébusienne, on aurait agulhe gascoune, en graphie alibertine agulha gascona. C’est comme souvent la première des deux qui favorise une bonne lecture par le grand public, et donc celle que je vais adopter dans la suite de cet article.
De toute façon, éviter l’expression "bâton gascon" !
Un cop de mei... la Gascogne en mode mineur par rapport au Pays basque !
L’agulhe gascoune apparait comme le parent pauvre du makila basque. « Plus rustique que son cousin basque » selon le Blog de Bérengère Desmettre...
Et surtout, non transmis aux nouvelles générations, et encore moins exploité commercialement !
Guy Lanartic a même d’abord « imaginé classiquement migrer au Pays Basque » pour se lancer dans son art de l’agulhe (qui aurait été alors un makila !) « mais son entourage l’incite à rester en Gascogne et à faire renaître le bâton gascon ». Ouf !
Il faudrait voir si les régions voisines de la Gascogne, comme la Guyenne, le Languedoc, ont eu aussi leurs agulhes. Sinon, l’agulhe serait une spécialité de plus que la Gascogne aurait en commun avec le pays basque, comme un témoin de plus d’un espace commun qui aurait existé jadis. On pourrait parler alors d’agulhe bascoune (vasconne) comme de maison vasconne ou de béret vascon !
Les symboles gravés ou dessinés sur les composants des agulhe fabriquées par Guy Lanartic :
Ils répondent à la demande des clients, qui peuvent être aussi bien savoyards, lorrains ou basques !
L’article de "Sud-Ouest" explique que « pommeau et manche en corne ou en métal portent la « personnalisation », un nom, une tranche de vie, une phrase précepte (parfois écrite en gascon) ».
Toutun / cependant :
La croix occitane est très très présente, et la Gascogne très très discrète...