Bonjour les amis,
Je réponds ici à l'intéressante communication de Alain JB Lalanne sur ce
qu'il pense de mes choix de langue :
> Ici, le choix du seul béarnais par M.Lafitte, qui pratique aussi un
> excellent français, nous l'avons vu, n'est pas accidentel.
> Pierre Bourdieu nous a montré comment un sénateur-maire d'une ville
> béarnaise peut en faire un usage condescendant, suivant ce qu'il
> appelle la loi du marché. Le dominant, agrégé de lettres, peut se
> permettre son usage sans perdre son statut de dominant.
> Comment faut-il ici interpréter l'usage du seul béarnais par
> M.Lafitte ? ... un petit signe de domination, devant un
> interlocuteur qui n'est pas à la hauteur ? Le Béarnais parle 3
> langues, nous le savons depuis un certain abbé. Je n'en maîtrise que
> deux, hélas. Mais j'aime bien entendre et lire le béarnais.
D'abord, sur mon choix dans mes messages : sauf à interroger mon
subconscient, je puis affirmer hautement qu'il n'y a jamais de calcul,
encore moins de condescendance, dans mon emploi du béarnais. En arrière
plan, il y a mon désir de répondre à l'attente de ceux qui trouvent qu'il y
a trop de français sur Gasconha-doman ; et pour chaque message, le plus
souvent, le fait que j'avais la tête au b&éarnais ou au français au moment
de l'écrire. Avec, en corollaire le fait que si je cite un passage de
l'autre langue dans le cours du message, j'ai tendance à poursuivre dans
cette langue et suis alors obligé de revenir en arrière pour rester dans
celle choisie au début.
Mais il y a quelaque chose que je trouve très vrai dans la réflexion de M.
Lalanne, d'autant que j'ai tenu à peu près le même propos dans mon
Hors-série n° 3 de 1996 "Langue d'oc 1996 - Où en sommes-nous ? Que faire ?"
(cité ici dans sa version française) :
« L¹occitanisme fut une réaction contre le conservatisme politique des chefs
du Félibrige et contre la double subordination de la graphie au modèle
français et de la langue au modèle provençal. Mais si une sorte de gauchisme
de 1945 supplanta le romantisme de 1854, il resta l¹affaire d¹une élite
d¹intellectuels : au lieu de vivre de rentes ou de commerce comme Mistral et
ses amis, ils faisaient carrière au service de l¹état français, la plupart
comme enseignants, et souvent de français.
« C¹est facile de parler patois, quand nous avons une pile de diplômes de la
République pour prouver à tout le monde que nous sommes maîtres dans la
langue de Molière et de Descartes, surtout après avoir changé le nom méprisé
de patois en ce nom scientifique d¹occitan. Mais sommes-nous des modèles
pour le peuple sorti tôt de l¹école et qui parle le patois appris chez soi
de parents sans diplômes ? Pas du tout, plutôt l¹objet de la méfiance des
simples devant ceux qui leur semblent trop avisés. »
J'y ajouterai ce que j'appelle « la loi d'Ohm de la sociolinguistique ».
Pour ceux qui l'auraient