Pratica deth gascon en "65" (seguida) Txatti

[Suite du fil précédent, détachée pour une bonne lisibilité.
Eth webmèste]

La question n’est pas d’intervenir ou d’influer mais de porter un témoignage, d’observation voire un diagnostic sur la situation linguistique d’un pays de Gascogne à un moment donné.

Ensuite il est vrai et certain qu’il FAUT s’entendre sur les définitions et les poser clairement dès le départ comme dans tout exercice scientifique ou dans toute science dite humaine. Poser une hypothèse de départ et conclure objectivement.
La première partie, les occitanistes de France et de Navarre en sont devenus les champions, quant à l’objectivité, je laisse le soin aux autre de penser ce que bon leur semble mais personnellement mon idée est faite !
Quand on sait que les chiffres de la personne citée proviennent de "recherches" sur des locuteurs nés AVANT 1940, d’extraction ET d’activité rurale qui n’ont jamais quitté l’endroit où ils sont nés, on parvient forcément au chiffre de moins d’un pour cent, ce qui, je trouve, est fort optimiste, donnée la mortalité des populations concernées et une hypothèse de travail hyper restreinte se situant entre deux rivières (Adour et Arros) au nord de l’agglomération tarbaise, bassin de vie principal exclu, d’un pays (la Bigorre) qui est lui aussi assez peu étendu si on le compare, par exemple au Comminges historique ...

Quand on voit arriver une personne parlant "occitan" et qui pose des questions assez orientées on comprend peut-être aussi quelles seront les réactions de ces fameux locuteurs dit naturels peuplant les fantasmes des occitanistes les plus modérés mais qu’ils ont toujours autant de mal à
1/ trouver
2/ faire parler
3/ ...

Grans de sau

  • Oui, le chiffre ne signifie pas grand chose si l’on ne connait pas les définitions.
    Maintenant, je ne suis pas surpris : je n’entends plus parler gascon en Béarn depuis quelques années.
    Je connais des locuteurs qui l’emploient encore quotidiennement mais leur âge interdit tout optimisme. La génération de leurs enfants ne parle pas gascon. Il y a une vraie détresse chez certains locuteurs à ne plus trouver à qui parler gascon.

    Il me semble que Bernissan est le détenteur de ce compte youtube.
    A priori, il semble avoir fait le tour pour l’IEO65 des locuteurs des coteaux de Bigorre. Je pense que son avis sur Pouyastruc est autorisé. De toute façon, il suffit d’aller sur place : les vieilles fermes sont abandonnées, la population semble jeune, travaille sur Tarbes et habite des zones pavillonnaires. Ce ne sont pas des conditions favorables.

    www.youtube.com

    Pour ce qui est la Bigorre non-montagnarde que je connais assez bien, de nombreux facteurs expliquent cette disparition massive du gascon.
    D’une part ces terres aturines ont été assez décimées par la première guerre mondiale. D’autre part politiquement parlant, on se trouve en face de populations plutôt progressistes, assez ouvrières notamment à Vic et Maubourguet, et de vieille tradition juridique romaine.
    Bref, une région peu conservatrice, qui tranche assez avec le Béarn du plateau de Ger adjacent qui doit être le dernier endroit du Béarn où l’on trouve encore un petit nombre de locuteurs naturels.
    Ajoutons l’influence de Tarbes également. La perte d’identité du Nord-Bigorre est donc un vieux phénomène.
    Par contre, j’aurais cru que la montagne restait un conservatoire de l’ancien monde. Cela dit, en Béarn, on voit bien au contraire que ce sont les montagnes qui les premières ont perdu leur identité (la vallée d’Aspe réclamait déjà au XVIIIème siècle à ce que l’on enseigne le français au lieu du béarnais ; seul le Barétous fait exception, et il faut bien mettre ce fait sur sa proximité avec le Pays Basque).

  • "Je pense que son avis sur Pouyastruc est autorisé." ?
    LOL ! comme on dit aujourd’hui !
    "Avis autorisé" ? kézako ?

    Ce compte youtube dont tu donnes le lien, met en exergue un clip de propagande réalisé l’été 2009 à l’occasion d’une "conférence de presse" donnée par Nosauts de B. à Bouilh-Péreuilh (siège de l’IEO ) par des gens que je connais et côtoie, dont notamment Philippe E., collecteur sur le canton de Campan et qui estime que le nombre de locuteurs dont parle le "patron" devrait plutôt être attribué à la seule région Bagnères de Bigorre/Vallée de Campan...
    Je ne vois pas en quoi un avis est plus "autorisé" qu’un autre...
    Je ne sais pas pour le Béarn mais j’ai encore parlé gascon pyrénéen avec mon vendeur de fromage préféré sous la halle Brauhauban alors qu’il pleuvait des cordes et que j’y passais en courant pour m’abriter, arrêté par un tonitruant "Adixatz !" du coup j’en ai acheté pour 7 Euros de vieux vache et 5 de jeune brebis pour les faire goûter à nos amis navarrais chez qui nous nous rendons pour parler un peu... castillan.

    J’entends parler et parle gascon en Bigorre, en Lavedan, sur les côteaux entre Adour et Arros, et même dans le canton de Pouyastruc.

    Je ne comprends pas où se trouve l’intérêt d’un universitaire à déformer la réalité à ce point si ce n’est qu’il a de mauvaise bases de travail, des hypothèses faussées ou un dogmatisme si prégnant qu’il en fait enrager David Grosclaude lui-même lors d’une conférence à l’IUFM de Tarbes ... que je cite : "Je ne peux pas laisser passer ça" en français dans le texte alors que la thèse du néo Docteur n’était pas encore soutenue...
    Pour l’anecdote, à cette conférence de presse à laquelle j’ai participé, seul un journaliste de et un photographe de "La Dépêche du Midi/La nouvelle République des Pyrénées" sont venus se perdre sur nos côteaux afin de faire une photo de groupe de nos binettes de collecteurs occitanistes avant d’aller vite retrouver leur écran de tv regarder le Tour de France qui passait par chez nous.
    Il y eut le lendemain un petit encart en avant-dernière page du quotidien local, au grand dam des gens ayant travaillé pour organiser cette conf. de presse, avec déplacement des Aragonais qui ont permis aux assos bigourdanes d’obtenir les fonds InterReg pour la collecte de la mémoire orale du GASCON de Bigorre.

    Quand aux raisons que tu évoques, Vincent, elles sont toutes justes et exactes mais Tarbes n’est pas Pau et autant je n’entends pas parler facilement béarnais dans la ville au beau ciel les fois où je m’y rends, en tout cas pas autant qu’à Tarbes, autant en privé j’y trouve des locuteurs tout à fait corrects, jusqu’à environ 45/50 ans qui me disent toujours avec autant de ferveur qu’ils parlent béarnais et moi gascon ; nous nous retrouvons sur un point : ce n’est pas de l’occitan !
    Advienne que pourra ...

  • Par "avis autorisé", je supposais que dans la recherche de locuteurs susceptibles de participer à ces collectages, le canton de Pouyastruc avait été une zone "morte" pour la langue, en tout cas pour autre chose que des locuteurs passifs. Maintenant, je connais un peu la Bigorre, ça me semble ahurissant que du côté de Mun, on ne parle plus gascon.

    Pour parler franchement, je crois assez que dans les villages béarnais du Nord-Est (le Vic-Bilh en gros), le chiffre de 5 locuteurs par village est assez proche de ce que je perçois être la réalité. Je n’ai pas la prétention toutefois de dire quelle langue on parle dans les foyers, encore que j’ai mon idée. En tout cas, le gascon est mort socialement : on ne l’entend plus sur les marchés ruraux. On ne l’entend plus aux Halles de Pau. Cela ne signifie pas que les gens n’en ont plus la maîtrise mais il n’est plus l’outil de communication premier, avant de passer au français en cas d’échec, comme c’était encore le cas il y a 20 ans.

    Je suis tout à fait ignorant du contexte local "occitaniste" en Bigorre et de ce qui pourrait motiver une falsification des chiffres. Assez benoîtement, j’aurais tendance à plutôt y voir un excès de pessimisme. Je n’en ai aucune idée. Tout ce que je peux dire c’est qu’à l’échéance de 20 ans, la situation sera celle qui est redoutée. Et contrairement à ce que se plaisent à croire les béarnisants, le Béarn est tout sauf épargné. Ne parlons pas des Landes et plus généralement de toute la Gascogne garonnaise ... L’abbé Lalanne dans les années 50 faisait état de villages gascons du Nord-Gironde où l’on ne parlait plus déjà que français ...

  • A noste, n’i a que los vielhs que parlan gascon, mes quan un vielh vien a la borda, aqueths vielhs parlan gascon damb eth, cresi que som la darrera bòrda de Tonens on i a encore una vita vitanta per lo gascon.

  • Petite précision : le compte youtube en question n’est pas celui de la personne citée par Vincent mais ces vidéos de collectage et autre memorabilia ont été mises en ligne par un salarié de Nosauts (Sylvain C. ou Arnaud je ne sais plus), l’autre ne possédant la technique (ou le temps !..) nécessaire pour ce faire ...

  • @ Julian : tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !
    Contunhatz atau, d’arrespectar es voste "vielhs e vielòtas" en parlar era lenga lor qu’espèri ei tanben era voste pròpia tanben adara, caraho !


Un gran de sau ?

(connexion facultative)

  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

Dans la même rubrique :


 

Sommaire Noms & Lòcs