Mercés ! LAFITTEJann [Forum Yahoo GVasconha-doman 2006-09-15 n° 7077]

- Jean Lafitte

Notre ami Tédéric a fait l'intervention suivante comme "modérateur"

> Oui, "mercés" est utilisé en occitan pour dire "merci". C'est peut-être une
> forme un peu ancienne qu'on essaye de réintroduire pour éviter le "merci"
> français devenu très populaire : on m'a signalé "merci hòrt" (merci beaucoup),
> en Chalosse, je crois.

C'est tout à fait exact, sauf "occitan" qui pour moi, comme pour P. Bec, est
« une langue très proche, mais spécifique,[...] au moins autant que le
catalan » (P. Bec, Manuel pratique..., 1973, p. 2).

D'une manière générale, toutes les formules de politesse employées par les
gens bien élevés (plân ensegnats) ont été prises au français, langue des
Messieurs. C'est un fait sociolinguistique qu'on ne saurait ignorer.
Quelqu'un du stage de béarnais de Bedous, vers 1984, avait répondu "o" à une
pesonne du village d'un certain âge : il s'était fait vertement rappeler à
l'ordre : « Aci, eths qui soun plân ensegnats que disën "oui" aths qui
vouseyen ».

ì ce propos, je rappelle que la graphie "òc" de beaucoup d'occitanistes est
la graphie française, contre "ò" préféré par Alibert et seul chez Taupiac,
Dic. de 1000 mots. Sinon, ce serait le seul mot en -òc dont le -c seait
muet : jòc, lòc, boharòc etc.

Palay donne larement la priorité à "mercés" pi "mercès", et ne cite aucun
exemple avec "merci"

Hèt beroy.

J.L.

Grans de sau

  • Adishatz !

    Le Jeudi 14 Septembre 2006 15:41, LAFITTEJann a écrit :

    > D'une manière générale, toutes les formules de politesse employées par les
    > gens bien élevés (plân ensegnats) ont été prises au français, langue des
    > Messieurs. C'est un fait sociolinguistique qu'on ne saurait ignorer.
    > Quelqu'un du stage de béarnais de Bedous, vers 1984, avait répondu "o" à
    > une pesonne du village d'un certain âge : il s'était fait vertement
    > rappeler à l'ordre : « Aci, eths qui soun plân ensegnats que disën "oui"
    > aths qui vouseyen ».

    Cette anecdote est très révélatrice.
    Cette personne de Bedous rappelait l'usage de réserver l'occitan gascon
    (qu'elle aurait nommé le "patois", sans doute) aux échanges familiers et de
    le bannir des échanges plus formels.
    Rappelons que cet usage fait partie de tout le complexe qui fait que le gascon
    se meurt.
    Le genre d'attitude que cette personne a eu à l'égard d'un "néo-gasconnant"
    est particulièrement ravageur, parce qu'il décourage les tentatives des
    jeunes de communiquer en gascon avec les anciens, et décourage en définitive
    les tentatives d'apprendre la langue des anciens.

    Donc, abstenons-nous de blâmer le stagiaire de béarnais ! La rebuffade qu'il a
    essuyée était injuste.
    Quelle attitude individuelle faudrait-il adopter dans cette situation ? Le
    plus facile est de communiquer systématiquement en français avec les
    autochtones, ce qui est à l'opposé du but fixé par le stage de béarnais...
    Il faut donc probablement louvoyer pour créer une situation où les réticences
    de la personne gasconophone sont levées...

    Collectivement, et pour que ce genre de difficultés n'existe plus, c'est une
    politique PUISSANTE de valorisation de la langue qui doit être menée.
    Il n'y a rien à attendre de l'Etat français de ce côté.
    La région Aquitaine commence à comprendre l'intérêt de la chose, mais elle a
    très peu de compétences et de moyens pour agir.
    Donc, la clé du problème est une décentralisation plus poussée qui donne des
    compétences vastes aux régions en matière de télévision, radio, enseignement,
    signalisation routière...
    Concrètement, ça veut dire par exemple que les radios locales du genre France
    bleu Gascogne, Pau-Béarn etc. passent sous le contrôle de la Région.
    Ca veut dire aussi que les régions acquièrent une compétence sur les
    programmes scolaires... Dans notre France bloquée, il s'agirait quasiment
    d'une révolution.

    Que i a pan sus la palanca ! (traduction littérale de "Il y a du pain sur la
    planche" - ne coneishi pas d'expression gascona)

    Siam hardits !

  • Je me retrouve complétement la-dedans : j'ai , on peut dire, honte de parler gascon avec mon grand père. Pour moi, ça serait un peu un manque de respect, alors qu'avec son frere, il n'y aucun problème, il nous arrive frequemmentv de s'échanger de nombreuses phrases en gascon, surtout lorsque'on travaille au mileu des vaches.Je pense que c'est une question de respect. Il ne m'a jamais parlé en gascon, il ne le faisait seulement qu'avec sa mère, sa belle-mere et son frere à la maiseon.Jamais avec sa femme, ni avec sa fille (=ma mère).

    Son frere, lui, qui voit que cette langue me plait, m'apprend de nouvelles tournures, et mieux apprend des phrases à ma copine (bayonnaise) quyi ne connaissait pas le gascon.Et je vous dit pas son plaisir, quand elle arrive à lui répondre.
    Comme quoi, la langue peut etre sauvée..mais pour ça , tombons les barrières !
    a leu e portatz vos plan

    julian lo PDG (paisan de gasconha)






    Message d'origine ----
    De : Tederic Merger <tederic@gasconha.com>
    ì : Gasconha-doman@yahoogroupes.fr
    Envoyé le : Vendredi, 15 Septembre 2006, 5h41mn 43s
    Objet : Re : [G(V)asconha doman] Remontrance de la personne de Bedous


    Adishatz !

    Le Jeudi 14 Septembre 2006 15:41, LAFITTEJann a écrit :

    > D'une manière générale, toutes les formules de politesse employées par les
    > gens bien élevés (plân ensegnats) ont été prises au français, langue des
    > Messieurs. C'est un fait sociolinguistique qu'on ne saurait ignorer.
    > Quelqu'un du stage de béarnais de Bedous, vers 1984, avait répondu "o" à
    > une pesonne du village d'un certain âge : il s'était fait vertement
    > rappeler à l'ordre : « Aci, eths qui soun plân ensegnats que disën "oui"
    > aths qui vouseyen ».

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