Adixat moundë,
Je ne reproduis pas le message de Daniel sur « la conférence » chère à
Montaigne, mais aussi à Pèy de Garros.
D'après Anré Berry, sur Garrons :
Au lecteur : « ...si nous faisons conference de noz dialectes, si nous
enquerons diligemment les origines et ethymologies de noz motz, si nous
recerchons les liures et documens anciens escriptz de main en nostre
langue... »
Sur « conference », cf. Edmond Huguer, Dictionnaire de la langue française
au XVIe siècle : conference, « comparaison, accord », et conférer,
« apporter en contribution, mettre en commun ». Garros semble bien entendre
par ce mot un rapprochement aux fins de combinaison, de fusion.
Mais je reviens au message de Daniel : je suis entièrement d'accord avec
lui. J'ai été « occitaniste » pour être entré à l'I.E.O.-Paris qui m'offrait
le moyen d'apprendre le gascon à Paris. Son président était de Bagnères de
Bigorre, et il n'usait que du gascon de la montagne.
J'ai commencé à douter quand j'ai découvert l'« occitan standard », appelé à
remplacer les dialectes dispersés : si le gascon était un dialecte de
l'occitan, il devrait donc disparaitre dans la logique même de
l'occitanisme. C'est le Rapport de P. Bec de 1972 qui m'a retenu à
l'I.E.O. : le gascon est un autre diasystème, une langue proche mais
spécifique, depuis les origines, au moins autant que le catalan.
Mais quand j'ai affiché cela il y a 10 ans dans ma (célèbre) brochure « le
gascon, lague à part entière » (citation de Bec ici encore), je suis devenu
l'affreux séparatiste.
Je suis prêt à toues les "conférences" ; mais qu'on laisse les armes au
vestiaire : j'interdis à qui n'est pas Gascon de dicter aux Gascons ce
qu'ils ont à faire ou dire. Mais j'écoute et ne demande qu'à être convaincu
de ce qu'on veut me faire partager.
En attendant, il faudra démonter toutes les preuves de la manoeuvre
occitaniste réunies dans la brochure Langues d'oc, Langues de Fance ; à me
commander, 10 euros franco ; 8 euros pour les abonnés à Ligam-DiGaM.
ì ce propos, Ligam-DiGaM n° 27 et 28 sont disponibles, 4,80 euros franco.
Le 27 est presque entièrement consacré à la critique de « L'occitan
escrich » de Jacques Taupiac. Sur le fond, je suis d'acord sur la plupart
des modifications orthographiques qu'il propose en "classique". Mais il y a
des « à côtés » d'un occitanisme pur jus qui ne passent pas, et qu'il est
aisé d'écarter.
Par exemple, il affirme évidemment « l'occitan, langue unitaire » : mais
comme son livre est en occitan standard, il traduit dans cette langue les
nombreuses citations gasconnes qu'il fait ; de même pour les provençales,
bien plus rares. Si la langue était une, tous ses lecteurs auraient compris
le gascon sans qu'on ait besoin de le leur traduire !
C'est ce qui s'appelle scier la branche sur laquelle on est...
Et ce livre, édité par l'I.E.O., a été vu avant édition par le linguiste
Christian Rapin (un Gascon pasé à l'occitan) et Philippe Carbonne, ancien
président de l'I.E.O. et prof. d'université "dans le civil".
Pour en savoir plus, il vous faudra débourser 4,8 euros.
Le 28 contient 14 pages sur ma thèse : mon exposé de soutenance (6 p.) et le
rapport du Jury (8 p.). Plus divers articles, dont de la toponymie ; j'y ai
mis quelques échanges de cette "liste", en citant nommément MM. Poudampa et
Lalanne, dont les contributions méritaient une plus large audience (des
linguistes et toponymistes me lisent).
Encore merci à Daniel, et par la même occasion, à MM. Poudampa et Lalanne.
Amistats.
J.L.
Vive la "conférence" ! LAFITTEJann [Forum Yahoo GVasconha-doman 2006-09-28 n° 7158]