Etude sur le Gascon Tédéric D.

Un sujet qui pourrait faire débat

Vancouver ne s’intéresse pas qu’aux JO, j’ai découvert sur le Net que l’on pouvait y trouver aussi dans ses universités une étude sur le Gascon : Une thèse datant de 2008 traitant du gascon et du Béarnais sur un fond de confusion identitaire, d’après l’auteur.
Mis à part cela car je ne saurais dire si il a raison ou tort (au moins il lance un débat) cette étude a le mérite pour tous ceux qui comme moi sont néophytes pour ce qui est de la langue et veulent comprendre un peu mieux l’évolution du Gascon et de l’identité gasconne.


 Pourquoi les Gascons ne bénéficient ils pas de la même identité aux yeux des gens que les Basques, les alsaciens, les Bretons, ou les Corses ?


 Pourquoi et comment les langues régionales ont été traitées depuis Louis XIV de vulgaires patois ? Je cite" Vers la fin du siècle (17ème), le Gascon et les autres langues régionales reçoivent le coup de grâce : elles cessent d’être des langues et deviennent des Patois, un terme utilisé par les parisiens pour désigner tout idiome, (soit il une langue ou un dialecte) qui ne ressemble pas exactement au français parlé à Paris. Cette attitude snob qui aura une influence majeure sur la psyché des régionalistes pour bien des générations à venir, survivra jusqu’à nos jours."


 Comment l’abbé Grégoire suite à son rapport à la Constituante sonna le glas du Gascon, imposant l’enseignement obligatoire du français dans les écoles par des professeurs instruits à Paris car pour lui c’était là que le français y était le plus pur !


 La question est posée : Pourquoi la France, seule en Europe, n’a pas ratifié la Charte européenne des langues régionales minoritaires en la refusant alors qu’elle avait voté pour ?


 Comment Henry IV pourtant béarnais fut à la fois le grand défenseur de la culture gasconne et fut aussi malgré lui son fossoyeur suite à son assassinat.


 Il traite aussi de la confusion qu’il règne selon l’auteur entre être Béarnais ou Gascon entretenu certainement par la popularité d’ Henry IV


 Il nous démontre comment la Gascogne n’a jamais pu s’imposer politiquement en l’absence de pouvoir central fort ni de réelle province de Gascogne noyée par celle de l’Aquitaine, alors que le Béarn avec Pau a pu jouer un certain temps un rôle diplomatique et politique important. Etc…

Le texte est bien écrit et facile à aborder. Nous comprenons mieux l’influence de ce pouvoir central parisien au cours des siècles et encore aujourd’hui qui refuse toujours de reconnaitre ces langues régionales dont le gascon comme de vraies langues vivantes qui pourraient être accessibles à nos enfants dans les écoles de la république au même titre que les autres langues enseignées actuellement

Mon avis après lecture, est que le projet de Gasconha.com que j’ai découvert sur le site, Bordeaux 2015 est nécessaire pour redéfinir une identité culturelle et linguistique et surtout inciter nos décideurs élus à prendre en compte ce besoin (que je ressens autour de moi) et cette richesse d’une identité régionale retrouvée.

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Grans de sau

  • L’échec de la Gascogne à mon avis, c’est le conservatisme des félibres qui au moment clé de la constitution des identités régionales (la charnière entre les deux siècles, jusqu’aux années 30), n’ont pas osé renier officiellement les idéaux de jeunesse mistraliens et ont donc préféré s’enfermer dans un méridionalisme qui faisait le jeu des stéréotypes français sur le Sud, plutôt que d’amorcer la rationalisation d’un nationalisme gascon via les découvertes et les modes de l’époque : études sur le passé aquitain de la Gascogne, art-déco basco-landais, ...
    Dans leur correspondance personnelle, des gens comme Camelat ont conscience de l’impasse de l’idéal d’oc, de la nécessité de renouer avec l’Espagne (chez lui les Catalans, chez d’autres les Basques), pour échapper à une langue sans peuple.
    La seconde guerre mondiale va venir mettre fin à tout cela et avec les Trente Glorieuses et le gaullisme triomphant, l’unification finale de la France sera mise en place, l’occitanisme étant une réponse peu adaptée à cette dernière puisqu’il reprend l’idéal un peu puéril de Mistral "des Alpes au Pyrénées" auquel il articule une terminologie tiers-mondiste ridicule de libération nationale dans les années 60-70 ; et aujourd’hui il fait le jeu institutionnel de la décentralisation à la française en forgeant des identités aquitaine et midi-pyréenne.

    Il est possible que mon analyse soit biaisée, mais je persiste : c’est l’idéal d’oc, dans toutes ses moutures successives, qui a empêché une renaissance gasconne.

  • "L’échec de la Gascogne" c’est peut être de systématiquement écrire en français, non ?
    Sonqu’ua idea atau...

  • La Gascogne ne se résume pas au gascon et diffuser la Gascogne aujourd’hui, c’est le faire en français, parce que c’est le français que parlent 99% des habitants de la Gascogne.
    Et que c’est en français que depuis le XIXème siècle sont écrits les ouvrages susceptibles de redonner vie à un petit nationalisme gascon.
    Ne permeterèi pas tanpòc qui se’m balhen leçons de mestresa de gascon per’mor qui çò d’important qu’ei lo hons deu devís e non pas la fòrma qui, soventes còps, erigeish la mediocritat en valor. Lo gascon ne sauvarà pas la Gasconha.

    Il faut vivre dans un autre monde pour croire que la resocialisation du terme de Gascogne se fera en gascon.
    Le gascon, il faut le cultiver, le normaliser mais pour plus tard, pour un futur bien hypothétique dans lequel des Gascons conscientisés trouveraient un manque à leur identité.
    C’est parce que les jeunes Basques non-bascophones se sentent basques qu’ils feront l’effort d’apprendre le basque. Pas l’inverse.

  • Tout à fait d’accord : « Lo gascon ne sauvarà pas la Gasconha. »
    Faut pas s’attendre à un miracle, déjà une reconnaissance des langues régionales par l’Etat serait une bonne chose
    A Vincent P
    Si j’ai bien compris votre point de vue, il n’est peut être pas si biaisé que cela !
    Il faut souligner que ce « méridionalisme » a été accentué à cette époque par toute une littérature et poésie (Pagnol Mistral etc., tout un cinéma (Raimu Fernandel etc...) et la cuisine provençale, le tout devenu patrimoine national mais il y a aussi la tauromachie et les vacances au soleil (congés payés).
    Tout ceci a subi un effet de mode qui a permis ce jeu du stéréotype français sur le Sud.
    La Gascogne dans sa globalité je précise, n’a jamais été une région à part entière avec une force politique.
    Ce que précise Beau Brock dans son étude et qui est intéressant cf « une multitude de duchés comtés et vicomtés jamais réunis pour une cause commune ».
    Demandez à un parisien ce qu’est un gascon, il vous répondra un habitant du Gers, d’Artagnan et Henri IV (qui sont béarnais), c’est un peu réducteur ne trouvez-vous pas ?
    Jamais il ne pensera qu’un Landais, qu’une partie de la Gironde, du Lot et Garonne, Hautes Pyrénées, Béarn etc.. sont gascons.
    Que faire pour y remédier, c’est la le vrai débat.
    A l’heure de la Réforme territoriale, ne serait il pas temps de reconsidérer les identités culturelles régionales ?
    Défendre la culture et la langue gasconne ne serait-il pas un premier pas vers la reconnaissance ?
    Pourquoi n’avons nous pas des artistes gascons reconnus en tant que tel sur les grandes ondes comme on peut l’entendre et le voir chez les groupes rock Breton ou l’Occitanie avec le groupe OC ? (c’est le premier groupe qui me vient à l’idée...) et les chants Basques mondialement reconnus.
    Pourquoi n’avons-nous pas une littérature gasconne ?
    Mauriac devenu aussi patrimoine national... qui en France sait que ses ancêtres sont Landais et qu’il est Gascon, qui en parle ? Personne
    Pourquoi nos politiques ne montrent-ils pas fièrement qu’ils sont gascons ? À moins qu’ils ne soient pas fiers de leur origine.
    Et on pourrait en rajouter, tellement la liste est longue.
    Ce site est utile et unique mais je pense qu’il faut que vous alliez plus loin dans votre démarche :
    Pourquoi ne pas créer une association pour la promotion et la reconnaissance culturelle gasconne en France et dans le monde ?
    Pourquoi ne pas déposer le nom « Gascogne » avec ses limites territoriales comme marque déposée (C’est une idée comme ça) ? La Champagne l’a bien fait pour son appellation.
    Pour exister il faut être reconnu... en France mais aussi dans le monde.

    Réponse de Gasconha.com :
    Depuis 10 ans, Gasconha.com assure une bonne présence de la Gascogne sur le web, et sème des graines qui germent et germeront peu à peu.

    L’association que vous souhaitez existe déjà : le Conservatoire du Patrimoine de Gascogne, avec sa revue Vasconia et sa promotion du drapeau de la Daune.
    Mieux vaut se rapprocher d’elle que de créer autre chose.


  • Incidemment, à propos de Mauriac : si on lit le brave homme, c’est un quasi-écrivain régionaliste.
    Il ne nous parle que de bourgeoisie bordelaise, de métayers landais, de pignadas et la lande l’été.
    Les patronymes qu’il utilise sont tous locaux (Bourideys, Desqueyroux, Péloueyre, ...).
    Dans ses écrits non-romanesques, Mauriac parle clairement de Gascogne même s’il feint de faire une distinction entre la Guyenne et la Gascogne, au loin vers les montagnes (dont sa grand-mère bigourdane, Duthu, était originaire).

    Un roman comme Le Sagouin est prophétique : il est une illustration toute entière de la perte du vieux monde de la lande, le dernier descendant des Cernès, vieille famille aristocratique de la lande, dégénéré, meurt noyé par son père (dont la seule passion était l’entretien des tombes familiales) dans un petit ruisseau alors que parallèlement, la famille de l’instituteur s’élève grâce à l’éducation en français, le petit Jean-Pierre est destiné à une grande carrière ... à Paris !

    Et puis je crois que Mauriac touche quand même à une certaine âme gasconne dans la description de ses personnages, un vrai pessimisme, un stress évacué dans la pique spirituelle. C’est pourquoi j’ai toujours trouvé le discours de réception à l’Académie de Mauriac à côté de la plaque.

    "Votre enfance s’écoulait facile dans ce sud-ouest qui en formait le délicieux décor. Cependant, quand j’ai lu vos livres, j’ai cru que vous alliez troubler l’harmonieuse image que je garde de votre région où m’attache le souvenir d’heureuses journées. J’ai failli prendre la Gironde pour un fleuve de feu et la Guienne pour un nid de vipères."
    www.academie-francaise.fr

    Et bien oui, la Gascogne que je connais est un noeud de vipères, aux antipodes des clichés sur le tartarin ou le méridional débonnaire.

  • Une vieille amie de la famille a toujours sur sa table de nuit un livre de F Mauriac.
    Cela peut paraitre curieux mais quand elle n’a pas le moral, elle lit plusieurs pages pour se sentir mieux.
    C’est cette âme gasconne qui la touche.
    J ai lu le discours de réponse : ce monsieur Chaumeix aurait bien mérité un coup d’épée (d’académicien) sur la tête !


Un gran de sau ?

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