Cher Monsieur Lalanne,
Vous venez d'écrire ceci :
> Jean Lafitte, vous vous battez certes honorablement pour embaumer le
> cadavre, mais vous semblez ne pas sentir les odeurs qui nous
> viennent de la plume d'Alexis Arrête-Lendresse, et qui empuantissent
> la poésie de la langue. Le relents ne passent donc pas votre porte ?
> J'ai du mal à le croire.
Je ne me reconnais pas du tout dans la première proposition, sauf à
m'associer tout ceux qui sur cette liste et ailleurs travaillent pour le
gascon, car le béarnais n'est que la partie du gascon parlée en Béarn.
En effet, béarnais ou gascon, si ce n'est pas encore un cadavre, c'est un
agonisant, autour de qui nous nous disons, sans y croire vraiment, qu'il va
se tirer de sa dernière maladie.
J'ai trop réfléchi aux aspects sociolinguistiques de la question pour croire
qu'on puisse faire autre chose que de cultiver une langue passée et les
oeuvres écrites par ceux qui la possédaient depuis le berceau.
Quant aux oeuvres d'Alexis Arette-Lendresse, je n'en ai aucune dans ma
bibliothèque, si ce n'est des poèmes ci ou là dans quelque Reclams ancien
dont la collection occupe une étagère.
Pas plus que je n'ai un certain Lafitte, auteur communiste français qui fut
publié à Moscou du temps de l'U.R.S.S. !
Vous terminez ainsi :
> Pour conclure, je défends toujours l'idée, que je pensais centrale
> dans ce forum, d'une réalité que je ne sais pas définir autrement
> que celle des "pays vascons", où l'on parle le français, l'espagnol,
> le basque, le gascon ou le béarnais.
J'y ai cru moi aussi dans mes débuts. Mais cette « réalité » me parait
relever d'un rêve romantique comme celui de l'Occitanie. Et la réalisation
d'une Vasconie ne ferait sans doute que nous faire changer de maitres, avec
probablement l'obligation d'apprendre tous le basque pour gagner notre vie.
Mais je me trompe peut-être ?
Hèt beroy.
J.L.