Les fêtes de Bayonne ne se jugent pas en traversant Bayonne "lundi a l’aube". Tederic M.

- Tederic Merger

Elles sont un phénomène énorme qu’il faudrait des tonnes de grans de sau pour décortiquer !
Je commence :
Ces fêtes attirent des jeunes de toute la France. Certains croient y trouver un esprit basque, ou au moins un esprit festayre du "Sud-Ouest"...
Au total, les touristes de tout poil sont tellement nombreux (et je ne les méprise pas, j’en ai fait partie) qu’ils dénaturent l’esprit d’origine de la fête, à supposer qu’il y en ait un.

Grans de sau

  • Les fêtes étaient le produit d’une sociabilité communautaire.
    L’identité bayonnaise étant évanescente (c’était l’identité d’une ville cloitrée dans ses murailles), il ne faut plus chercher dans les fêtes de la ville l’expression irréductible d’une identité bien définie.
    Il reste des mirages notamment dans les oripeaux (costume, espagnoleries, ...) ou le vocabulaire.
    Il me semble qu’il ne faut pas cracher sur le phénomène "hestayre", il est assez inédit en France et le fait que les occitanistes entendent le colorer d’une couche occitane comme à Pau et timidement à Bayonne est la preuve qu’il s’agit là d’un phénomène social indépassable.

    De toute façon, je ne crois pas que les fêtes de Pampelune soient plus sobres.

  • Même si les deux fêtes semblent similaires à de nombreux égards, au delà de l’affluence qui est plus grande à Bayonne, moi qui ai passé quelques heures dans chacune des deux cette année, j’ai au moins remarqué une différence assez curieuse :
    les bérets étaient quasiment absents de Bayonne (au profit de chapeaux fantaisie), alors qu’ils étaient nombreux à Dax sur la tête des hestaires, beaucoup de bérets rouges bien sûr, mais aussi des noirs, plus qu’avant, et malgré le code des couleurs qui préconise le rouge.

    Il m’a aussi semblé que le climat était plus bon-enfant, plus communicatif, à Dax, mais là, on entre dans un domaine plus subjectif et moins quantifiable que le nombre et la couleur des bérets.

  • Il m’a semblé cette année voir une arrivée massive de toute la France.
    Forcément celà aura une incidence pour la suite des fêtes.
    On peut dire que les hestayres des débuts avaient l’esprit "village", c’est à dire bon enfant (avec ses limites, bien sûr), ruraux pour la plupart, il n’y a pas de grandes villes dans la région.
    Les arrivants, sont plutôt citadins, qui spontanément ont d’autres pratiques (ou n’en ont pas du tout).
    Les locaux ariveront-ils à "éduquer" les arrivants ?
    A voir.

  • Pour ceux qui lisent l’anglais, voici les commentaires d’un "collègue" italien du net qui s’est retrouvé aux fêtes de Bayonne : passez les élucubrations qui nous rassemblent sur l’anthropologie physique et lisez son avis de touriste sur les fêtes de Bayonne.

    anthrofrance.blogspot.com

    Florilège :

    "I’ve just come back from a trip to Santiago de Compostella. On our way we stopped to Bayonne, and par hazard, without knowing, we got there in the middle of the local fète. We rapidly joined in and it was great fun and a night to remember."

    "Nobody spoke Basque. Average age was early twenties. (later, on our way back we passed through Bilbao and San Sebastian and nobody spoke Basque over there either)"

    "Everybody seemed proud of being Basque to me. When i bought for my self the scarfs and t-shirts i felt myself happy to belong to the lot and authorized to drink."

    "As in Bayonne, a never saw such large masses unified in the name of patriotism..and all because of a few symbols : Colors, a simple uniform, a few slogans and the promise of unlimited drinking and anarchy for a three days.. "

  • Je pense que Platypus a bien vu le phénomène un peu tribal marqué par le code des couleurs rouge et blanc.
    Par contre, il surestime grandement le caractère basque "abertzale" (patriotique) de ces fêtes : si des slogans nationalistes basques, et des ikurrinas, sont placés bien en évidence sur les lieux de la fêtes, les festayres, eux, dans leur écrasante majorité, ne sont pas basques, et encore moins nationalistes basques (bien au contraire...).
    Tout juste sensibles à une certaine imagerie basque ; et encore, il me semble que cet aspect tend à disparaître.


Un gran de sau ?

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