Frontons et rugby Dàvid

Un signe extérieur de gasconnité de la fac de Bordeaux, c’est cette vue que l’on a quand on l’aborde par son entrée principale, c’est-à-dire en venant de Gradignan, par l’IUT et les villages.
Que voit-on en premier ? Des frontons (deux) et des poteaux de rugby !
Voilà comment le campus bordelais s’annonce au voyageur ! L’étranger qui arrive là doit se dire qu’il est dans un pays de rugby, et de cette espèce de squash bizarre en plein air.
Aviez-vous remarqué la gasconnité de ce campus ?
Du reste, Tederic, il va tout-de-même bien falloir aborder cette question du lien entre rugby et gasconnité. Ne pas en parler, c’est un comble !
Je sais, le rugby est un jeu anglo-saxon, qui n’est pas intrinsèquement gascon et n’est qu’une pratique récente.
Je sais, il est joué partout dans le monde, et bénéficie d’une forte culture à Auckland, Pretoria, Cardiff ou Buenos-Aires.
Mais, pour avoir été joueur, spectateur et fils de joueur (et peut-être re-joueur bientôt, si le genou tient), que quand on est de Langon,Hagetmau, Salles, Roquefort, Coarraze-Nay, Captieux, St-Girons, La Teste, Pamiers, Boucau, Nogaro, St-André-de-Cubzac, Samatan, Marmande, Pouillon, Mougron, Condom, Lectoure, Ste-Foy-la-Grande, Oloron, Monein,Lit-et-Mixe, La Réole, Beaumont-de-Lomagne, Bazas, Parentis, Bagnères, Vic-Fezensac, Riscle, Sauvagnon, Bedous, Léognan, Castelnau-en-Madiranais ou même Blaye, aller au rugby, c’est être d’ici.
Aller au rugby, c’est être gascon, disons-le clairement.
Moi, autour de la main courante de Comberlin, je parlais plus la langue en une heure trente que dans tout un mois.
Avec le marché, c’est devenu un des derniers moyens d’être gascon en Gascogne.

Grans de sau

  • A propos du rugby à Blaye : j’ai confirmation par un ami gabay que le rugby à Blaye est le sport de prédilection.
    Par contre, un peu plus au Nord, en Vitrezais, du côté de Saint-Ciers, c’est le foot qui est roi et on retrouve la vraie ferveur populaire de l’Ouest de la France autour du ballon rond.

    Maintenant, je ne ferai pas dire autant au rugby qu’à la pelote.
    Pour quelle raison ? Dans "Le bal des célibataires" (un "must-read"), Bourdieu analyse très finement la sociologie du rugby en Béarn.
    Il apparait clairement que le rugby est le sport des gros bourgs ruraux pré-urbains.
    Le monde paysan est originellement complètement réfractaire à ce sport somme toute violent et reste fidèle aux anciens jeux communautaires (quilles notamment).
    Il faut aller lire Bourdieu dans le texte, l’analyse m’avait paru brillante.
    Tout cela s’est assez estompé il faut bien dire mais du temps où mes grands-parents jouaient au rugby (années 30), il était assez clair qu’il s’agissait là d’un sport d’enseignants, d’artisans, ... bref de classes urbaines.

    Pourquoi faire une différence avec la pelote ? C’est que la pelote transcendait bien plus les classes sociales. A ce titre, je n’ai jamais vraiment su si la pelote avait été importée depuis le Pays Basque.
    Le fronton, les règles, très certainement. Bref les oripeaux.
    Il serait bon de savoir si des jeux de balle sont attestés auparavant.
    Je sais que dans les années 30, mon grand-père jouait à la pelote à Morlaàs contre le mur du presbytère, mais c’était déjà probablement l’onde de la bascomanie d’alors.

  • Pas "Mougron", bien sûr, mais "Mugron" !

  • Mérignac : un trinquet à la salle Colombier, où évolue la section pelote du SAM.

  • Dàvid peut être que tu trouveras ta réponse là :
    la-pelote-basque.pagesperso-orange.fr


Un gran de sau ?

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