Bonjour à tous,
Notre ami Txatti vient d'écrire, à propos de "passadous" vers
Sauveterre-Salies :
« Comme souvent les Béarnais font dans le "-adou/-ador" au lieu du plus
gascon "-ayre/-aire", surtout en plaine : même phénomène avec
caçaire/caçador (cassayre/cassadou) ou pescaire/pescador
(pescayre/pescadou). Est-ce un phénomène béarnais de la plaine du Gave ?
Influence du castillan via la Cour ?
« En Comminges, ce suffixe "-ador/adou" fait très précieux, presque
artificiel, mais il est connu et compris.
« On peut se demande par ailleurs pourquoi des assez éloignés de la montagne
auraient ce mot dans leur vocabulaire courant ... Il me semble m'apercevoir
que c'est la même chose en Bigorre. »
Voici ce qu'en écrivait Palay dès l'édition de 1934 :
« Comme la plupart des Auteurs de travaux similaires, nous n¹avons pas jugé
utile de donner toujours, après chaque verbe, l¹adjectif ou le participe qui
en dérivent, sauf dans les cas exceptionnels; chacun sait que <pourtà fait
pourtadoù ou pourtàyre/, minjà, minjadoù ou minjàyre/, etc.
« A ce propos, et bien que certains estiment qu¹il existe une nuance entre
les suffixes adoù et àyre/ dont s¹accompagne le radical d¹un grand nombre de
mots (àyre/ serait péjoratif), nous nous en tiendrons d¹une manière générale
à la forme adoù, étant bien entendu que le suffixe àyre/ peut lui être
substitué généralement; il sera fait, d¹ailleurs, des exceptions à cette
règle que nous avons choisie pour éviter d¹inutiles redites; en Bigorre et
dans le Gers on préfère la forme àyre/.
« Les parties centrales et occidentales du Béarn, la Chalosse, les Landes,
le Bordelais, le Bas-Armagnac landais substituent e à l¹a étymologique
intérieur dans un grand nombre de cas : croumpedoù pour croumpadoù,
besiademén pour besiadamén, etc. Nous emploierons généralement la forme
étymologique. »
Et voici ce qu'en dit Jean Séguy :
ALG VI, 2386 Suffixes nominaux -ATOR,-ITOR
Les cas sujets -airé,-éiré et les cas régimes -adu, (-atu 692S [en Aspe])
-edu, n'étant plus fonctionnels depuis des siècles, se sont distribués
lexicalement. Dans une même localité, tel nom d'agent est en -airé, tel
autre en -adu, et cela sans polymorphisme. Toutefois le continuateur du cas
régime domine dans les aires CR [de la carte], plus nettement en Béarn et
dans le Val d'Aran que dans sud des Hautes-Pyrénées. C'est le cas sujet
-airé, -éiré qui domine dans l'aire majeure CS.
Et ce que je vois sur la carte :
En fait, l'aire CR couvre le Bas-Adour, le Béarn et la partie montagneuse
des H.-P. (Quatre-Vallées ex-commingeoises comprises) et le Val d'Aran.
Amistats,
J.L.
[Les parties de ce message comportant autre chose que du texte seul ont été supprimées]
Notre ami Txatti vient d'écrire, à propos de "passadous" vers
Sauveterre-Salies :
« Comme souvent les Béarnais font dans le "-adou/-ador" au lieu du plus
gascon "-ayre/-aire", surtout en plaine : même phénomène avec
caçaire/caçador (cassayre/cassadou) ou pescaire/pescador
(pescayre/pescadou). Est-ce un phénomène béarnais de la plaine du Gave ?
Influence du castillan via la Cour ?
« En Comminges, ce suffixe "-ador/adou" fait très précieux, presque
artificiel, mais il est connu et compris.
« On peut se demande par ailleurs pourquoi des assez éloignés de la montagne
auraient ce mot dans leur vocabulaire courant ... Il me semble m'apercevoir
que c'est la même chose en Bigorre. »
Voici ce qu'en écrivait Palay dès l'édition de 1934 :
« Comme la plupart des Auteurs de travaux similaires, nous n¹avons pas jugé
utile de donner toujours, après chaque verbe, l¹adjectif ou le participe qui
en dérivent, sauf dans les cas exceptionnels; chacun sait que <pourtà fait
pourtadoù ou pourtàyre/, minjà, minjadoù ou minjàyre/, etc.
« A ce propos, et bien que certains estiment qu¹il existe une nuance entre
les suffixes adoù et àyre/ dont s¹accompagne le radical d¹un grand nombre de
mots (àyre/ serait péjoratif), nous nous en tiendrons d¹une manière générale
à la forme adoù, étant bien entendu que le suffixe àyre/ peut lui être
substitué généralement; il sera fait, d¹ailleurs, des exceptions à cette
règle que nous avons choisie pour éviter d¹inutiles redites; en Bigorre et
dans le Gers on préfère la forme àyre/.
« Les parties centrales et occidentales du Béarn, la Chalosse, les Landes,
le Bordelais, le Bas-Armagnac landais substituent e à l¹a étymologique
intérieur dans un grand nombre de cas : croumpedoù pour croumpadoù,
besiademén pour besiadamén, etc. Nous emploierons généralement la forme
étymologique. »
Et voici ce qu'en dit Jean Séguy :
ALG VI, 2386 Suffixes nominaux -ATOR,-ITOR
Les cas sujets -airé,-éiré et les cas régimes -adu, (-atu 692S [en Aspe])
-edu, n'étant plus fonctionnels depuis des siècles, se sont distribués
lexicalement. Dans une même localité, tel nom d'agent est en -airé, tel
autre en -adu, et cela sans polymorphisme. Toutefois le continuateur du cas
régime domine dans les aires CR [de la carte], plus nettement en Béarn et
dans le Val d'Aran que dans sud des Hautes-Pyrénées. C'est le cas sujet
-airé, -éiré qui domine dans l'aire majeure CS.
Et ce que je vois sur la carte :
En fait, l'aire CR couvre le Bas-Adour, le Béarn et la partie montagneuse
des H.-P. (Quatre-Vallées ex-commingeoises comprises) et le Val d'Aran.
Amistats,
J.L.
[Les parties de ce message comportant autre chose que du texte seul ont été supprimées]