Bonjour à tous,
M. Poudampa écrit ceci à la fin de son message d'hier 17 juillet :
NB 2 : La pronociation du v intervocalique ? Qu'est ce qui est le plus
gascon ? b ou w ? C'est la même répugnance (similaire à celle pour le
f), pas la même solution.
L'étude que j'ai faite dans le cadre de ma thèse, avec cartographie des
zones W/B et consultation d'anciens manuscrits béarnais et lavedanais
m'a conduit à la conclusion très ferme que W est un archaïsme qui
remonte au latin et que le passage à B, à partir de 1400 seulement, est
un phénomène importé d'Espagne par le canal des régions en contact avec
elle (Haut Aran, Haut Lavedan, Béarn, Bayonne) ou avec le Languedocien
lui-même au contact de l'Espagne (Est du Couserans, Bordeaux ville,
alors que la banlieue restait en W - Cf . Gric de Prat, 1938, à Eysines
et au Taillan).
Mais on a les idées totalement faussées par les éditions de textes (sauf
Luchaire, Brunel et autres bons chartistes) où le "u" des manuscrits a
été noté par "v" qu'on lit [b] ! Xavier Ravier s'en est bien gardé dans
l'édition cu Cartulaire de Bigorre, et il a drôlement bien fait.
Mais si je rapproche la conservation du W d'un autre phénomène
linguistique, ce serait plutôt de la conservation du yod primitif, et là
le Béarn est conservateur, mais l'Espagne aussi : "jam" latin > ya,
"adjuvare" > ayudar etc. Ossau aurait importé le [j] des zones nord où
ils transhumaient, et semé ce [j] le long ses voies de transhumance,
comme à Aire ou Lescar.
A creuser sans doute !
Cordialement,
J.L.
B ou W ? lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2008-07-19 n° 8998]