Que faire contre la "provençalisation" du Béarn ? Vincent.P [Forum Yahoo GVasconha-doman 2010-05-16 n° 9887]

Adishatz,

Réponse policée mais décevante dans les colonnes de "La République des Pyrénées/L'Eclair". Constat amer que la règlementation est en place, que la cause est bien le transfert des pouvoirs d'urbanisme aux communes, qu'il s'agit d'une mode que mon interlocuteur pense peut-être passagère, mon intime conviction étant qu'il n'en est rien (c'est à chialer quand une maison-cube dégueulasse fleurit juste à côté d'une vieille église romane dans le Vic-Bilh). Je ne partage évidemment pas le sempiternel appel à se tourner vers l'avenir, notamment sur le caractère "éprouvé" de l'architecture vernaculaire qu'il faudrait réinventer. Car si les techniques peuvent changer, l'esprit doit rester. Et cet esprit, c'est celui d'une petite nation bien mal en point.

http://farm5.static.flickr.com/4066/4612160603_736cc6a649_o.jpg

NB : L'article originel est un condensé de cet article :

http://bearniaiseries.blogspot.com/2010/04/la-provencalisation-du-bearn.html

Grans de sau

  • Il faut admettre que depuis peu, les CAUE sont de plus en plus consultés par
    les communes. Celui du 65 avoue être totalement débordé.
    Fin 2009, les CAUE 64 et 65 ont passé une convention avec le Parc National
    des Pyrénées pour les constructions dans la zone d'adhésion. Ceci permettra
    peut-être d'avoir de plus jolies constructions.
    Reste pour les habitants que la construction traditionnelle a un coût
    parfois difficile à supporter. Les habitants de ces zones doivent-ils être
    victimes ?
    Au point de s'expatrier vers d'autres zones comme en Asturies où les vallées
    se vident ?
    Peut-être est-ce aussi une certaine forme de malthusianisme développée
    ouvertement par les associations écologistes pour vides les vallées ?

    Je crois qu'il faut faire très attention avant de condamner.

    Louis

    PS : Je trouve assez lamentable les gens qui, depuis un blog n'ont pas le
    courage d'écrire sous leur nom.



    -----Message d'origine-----
    De : Gasconha-doman@yahoogroupes.fr [mailto:Gasconha-doman@yahoogroupes.fr]
    De la part de Vincent.P
    Envoyé : dimanche 16 mai 2010 21:14
    ì : Gasconha-doman@yahoogroupes.fr
    Objet : [G(V)asconha doman] Que faire contre la "provençalisation" du Béarn
    ?


    Adishatz,

    Réponse policée mais décevante dans les colonnes de "La République des
    Pyrénées/L'Eclair". Constat amer que la règlementation est en place, que la
    cause est bien le transfert des pouvoirs d'urbanisme aux communes, qu'il
    s'agit d'une mode que mon interlocuteur pense peut-être passagère, mon
    intime conviction étant qu'il n'en est rien (c'est à chialer quand une
    maison-cube dégueulasse fleurit juste à côté d'une vieille église romane
    dans le Vic-Bilh). Je ne partage évidemment pas le sempiternel appel à se
    tourner vers l'avenir, notamment sur le caractère "éprouvé" de
    l'architecture vernaculaire qu'il faudrait réinventer. Car si les techniques
    peuvent changer, l'esprit doit rester. Et cet esprit, c'est celui d'une
    petite nation bien mal en point.

    http://farm5.static.flickr.com/4066/4612160603_736cc6a649_o.jpg

    NB : L'article originel est un condensé de cet article :

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  • Adishatz !

    --- Dans Gasconha-doman@yahoogroupes.fr, "louis DOLLO" <l.dollo@...> a écrit :

    > Fin 2009, les CAUE 64 et 65 ont passé une convention avec le Parc >National des Pyrénées pour les constructions dans la zone >d'adhésion. Ceci permettra
    > peut-être d'avoir de plus jolies constructions.


    Il me semble que les zones de montagne, a fortiori celles du Parc, guidées par une conscience identitaire plus forte, n'ont pas encore à subir les affres de la plaine. En tout cas, que ce soit en Aspe, en Ossau ou en Lavedan, je n'ai pu que constater la grande fidélité aux formes vernaculaires (car exiger l'emploi de matériaux traditionnels n'est pas raisonnable) du fait en grande partie que les entrepreneurs locaux n'ont pas idée de proposer d'autres modèles. On en revient au "consensus". J'ai remarqué par exemple que les Maisons de St Germain, entrepreneur actif en Béarn et Bigorre a cessé de faire la pub pour les maisons provençales et qu'il propose désormais un modèle de maison, certes sans charme, mais respectant les formes (toit en pente) et les teintes (blanc des murs, toits gris). Je ne pense pas que mes lettres de protestation en sont la cause, plus probablement le rejet dans certains communes. :)



    > Reste pour les habitants que la construction traditionnelle a un >coût parfois difficile à supporter. Les habitants de ces zones >doivent-ils être victimes ?

    Il s'agit évidement de préserver les formes et les teintes. Cela dit, je pense que le rêve d'une France de propriétaires n'est pas viable à terme et ainsi que j'ai pu l'exposer ailleurs, il vaudrait mieux concentrer l'afflux de population dans des immeubles cossus à la périphérie des petites agglos plutôt que de favoriser l'étalement urbain, qui est une charge pour les communes.


    > Au point de s'expatrier vers d'autres zones comme en Asturies où >les vallées se vident ?

    C'est une problématique montagnarde spécifique. En plaine, les villages ne se vident pas. Je pense même qu'ils se développent trop vite, sans aucune vision de long terme, ne serait-ce qu'à l'égard de la problématique des transports ou de celle de la vieillesse (vieillir en périphérie d'une grande ville ou vieillir dans sa maison bâtie en pleine campagne, ce n'est pas la même chose).


    > Peut-être est-ce aussi une certaine forme de malthusianisme développée
    > ouvertement par les associations écologistes pour vides les vallées ?


    Oui il y a de cela chez certaines personnes. C'est alors agir à la source du problème, l'accroissement de la population. Pour ma part, je prends celui-ci pour une donnée irréfragable et j'essaie de réfléchir aux moyens de faire en sorte qu'il ne déstabilise pas outre mesure les symboles identitaires "consensuels" d'une région donnée. On tourne autour des questions d'image. En Béarn, il est certain que le rejet du Béarn par la ville de Pau ou le Grand Lacq dans leur promotion n'aide pas à une meilleure visibilité de ce qui fait la culture béarnaise. L'occitanisme est également grandement coupable. Cependant, il ne me semble pas que l'IBG se penche sur ces thématiques identitaires outre-mesure.



    >
    > Je crois qu'il faut faire très attention avant de condamner.

    Je crois quand même que l'on peut condamner la manière dont la décentralisation s'est mise en place par saupoudrage irrationnel de compétences. On peut aussi condamner le mauvais goût d'une époque, car il y a de cela. L'individualisme exacerbé permet de s'affranchir des règles communautaires (qui ne bénéficiaient pas de la protection de l'Etat français car restées tacites et au fond méprisées) et la maison, dans cette optique, devient le lieu de l'expression d'une originalité externe, pour compenser l'homogénéisation des modes de vie.



    > PS : Je trouve assez lamentable les gens qui, depuis un blog n'ont >pas le courage d'écrire sous leur nom.


    Il s'agit de mon blog, je ne crois pas qu'il soit anonyme, en tout cas il n'est pas référencé comme tel ni sur mon compte facebook, ni où je l'ai proposé en lien, même si mon nom de compte n'est pas sous mon nom car j'héberge d'autres blogs dont je ne désire pas en effet qu'ils soient associés à mon nom. Bien que j'en fasse la publicité ici même.
  • --- Dans Gasconha-doman@yahoogroupes.fr, cedric <thebigdreux@...> a écrit :

    >
    > Me sentant malgré mes origines familiales (apres le droit du sang >et moi ça fait 2) plus occitan que gascon, je ne me permettrais pas >de me prononcer, ceci dit, pour rebondir sur ce que dit M. Dollo, je >me demande comme les habitants des Asturies verraient voir les >gascons arriver en masse chez eux pour coloniser...


    Bah. Il y a bientôt 100 ans on faisait venir des familles entières d'Italiens pour repeupler la Gascogne centrale, décimée par la première guerre mondiale. A la même époque, les Gascons allaient coloniser l'Argentine avec tout un contingent de Français (des Basques et des Aveyronnais). Il y a 400 ans, on installait des Poitevins en Entre-Deux-Mers pour cultiver les terres abandonnées. Et il y a 2000 ans, les Romains mettaient fin aux migrations gauloises en fixant les Bituriges sur Burdigala.

    Nous n'avons plus à l'esprit les déplacements de population massifs. Pourtant, il y a 48 ans, ce n'est pas moins de 2 millions de personnes que la France a rapatriées d'Afrique du Nord ! C'est que la dérégulation touche aussi les migrations et ces dernières ne sont plus le fait de la volonté étatique, mais comme aux Etats-Unis de la volonté individuelle. Migrer aujourd'hui est une choix personnel à la recherche d'opportunités et non plus le symbole de la violence légitime de l'Etat qui déplace les populations au gré des impératifs économiques.

    A cet égard, la construction européenne répond à cet impératif. A terme, dans la constitution de ce que les économistes appellent une zone monétaire optimale, les travailleurs devront migrer en fonction des offres d'emploi à l'intérieur de l'Union de manière à compenser les déséquilibres économiques. Ainsi aujourd'hui, pour répondre à la crise grecque, les théories économiques stipulent que les travailleurs grecs auraient à migrer en Allemagne. Ce sont les Raisins de la Colère à la mode bruxelloise.

    Dès lors, dans cette Europe intégrée, si les Asturies se dépeuplent, et qu'il y a demande de bergers ou d'"entrepreneurs agricoles", des Français, dont des Gascons, pourront aller répondre à ces offres.

    Evidemment, ce modèle ne tient pas du tout en compte du fait que le maintien des cultures vernaculaires passe aussi par un maintien majoritaire de la population, osons le mot, "autochtone". Mais là n'est pas le but du modèle : celui-ci vise l'efficience économique d'un grand marché, pas le respect des derniers Indiens européens dans leurs réserves. Ce grand marché, pour être fluide, nécessite une même architecture juridique, une même langue, une intégration des moyens de transport. Il me semble que la jeunesse française, parmi elle la "jeunesse occitane", accueille avec bonheur ce nouveau monde, et ne se prive pas de l'opposer par exemple dans la désormais célèbre affaire du métro toulousain, au conservatisme quasi réactionnaire des défenseurs des cultures régionales ! Et c'est là le grand paradoxe, à savoir que les occitanistes défendent philosophiquement un monde duquel leurs adversaires tirent les arguments pour s'opposer à tout retour, même timide, de la langue d'oc dans l'espace public. Au nom du cosmopolitisme qu'incarne l'Union européenne. Et voilà nos occitanistes désemparés de voir que la jeunesse les snobe, trop habitués qu'ils sont à leurs rares élèves dociles des cours du mercredi.

    Résumons : un modèle économique qui va à l'encontre des cultures régionales, des militants régionaux qui se font les chantres des institutions qui incarnent ce changement. Dans la mesure où je pense ces changements inéluctables, il serait en effet ridicule de s'y opposer, il faut accepter la donne. Mais cependant, un peu de cohérence ne fera pas de mal.






    >
    > Ceci dit M. Dollo, je tiens a vous remercier du mail prive que vous m'avez envoyé il y'a quelques mois, mes fonction a Radio Occitania me prenant beaucoup de temps je n'ai point pu y repondre comme je l'aurais cependant souhaité, mais il fut fort instructif.... a charge de revanche
    >
    > Amistats
    >
    > Cedric
    >
    > Arveir se, arveir se que lo panas se dreisse
    > fin a qoura pareisse, e quora pareis pas pì... arveir se e merci.
    >
    > (Val Cluzoun, Anonimo sec. XIX)
    >
    > "L'objectif a atteindre n est pas un autre Etat, mais l association, association toujours changeante et renouvelée, de tout ce qui existe."
    > Max Stirner
    >
    > "Qual renoncia a batalhar per ço que aima, s'acostuma e perd la dignitat" Joan Cavaliers, cap dels Camisards de Lengadòc contre lo bo(n)r-rei de frança
    >
    > Ieu, ma vida, los meus còps de còr e de morre, de seguir sus http://www.myspace.com/joan_cavalier
    >
    >
    >
    >
    >
    >
    > ________________________________
    > De : louis DOLLO <l.dollo@...>
    > ì : Gasconha-doman@yahoogroupes.fr
    > Envoyé le : Dim 16 mai 2010, 23h 45min 19s
    > Objet : RE: [G(V)asconha doman] Que faire contre la "provençalisation" du Béarn ?
    >
    >
    > Il faut admettre que depuis peu, les CAUE sont de plus en plus consultés par
    > les communes. Celui du 65 avoue être totalement débordé.
    > Fin 2009, les CAUE 64 et 65 ont passé une convention avec le Parc National
    > des Pyrénées pour les constructions dans la zone d'adhésion. Ceci permettra
    > peut-être d'avoir de plus jolies constructions.
    > Reste pour les habitants que la construction traditionnelle a un coût
    > parfois difficile à supporter. Les habitants de ces zones doivent-ils être
    > victimes ?
    > Au point de s'expatrier vers d'autres zones comme en Asturies où les vallées
    > se vident ?
    > Peut-être est-ce aussi une certaine forme de malthusianisme développée
    > ouvertement par les associations écologistes pour vides les vallées ?
    >
    > Je crois qu'il faut faire très attention avant de condamner.
    >
    > Louis
    >
    > PS : Je trouve assez lamentable les gens qui, depuis un blog n'ont pas le
    > courage d'écrire sous leur nom.
    >
    > -----Message d'origine-----
    > De : Gasconha-doman@yahoogroupes.fr [mailto:Gasconha-doman@yahoogroupes.fr]
    > De la part de Vincent.P
    > Envoyé : dimanche 16 mai 2010 21:14
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    > Pyrénées/L'Eclair". Constat amer que la règlementation est en place, que la
    > cause est bien le transfert des pouvoirs d'urbanisme aux communes, qu'il
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    > tourner vers l'avenir, notamment sur le caractère "éprouvé" de
    > l'architecture vernaculaire qu'il faudrait réinventer. Car si les techniques
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