Langue : le dur constat Vincent.P

- Vincent P.

"La dispute continuera ailleurs sur les pages de "Gasconha"..." prophétise Tederic. Oui.
Moi je n’ai qu’une question : combien de locuteurs de gascon en Béarn ? Je pense au grand maximum 10% de la population béarnaise.
Déjà, on peut faire une première approximation : il suffit de prendre l’annuaire et à quelques exceptions près, retrancher de la population les personnes qui ne possèdent pas un patronyme gascon, car qu’on le veuille ou non, le béarnais est malheureusement resté la langue des derniers autochtones.
Il n’y a pas eu transmission familiale alors imaginez une transmission aux nouveaux venus !
Mais les occitanistes ne désespèrent jamais, ils doivent s’imaginer qu’en vivant en Béarn, on acquiert nécessairement la langue béarnaise, même sans le vouloir.

Donc rien que sur cette estimation pifométrique, je pense qu’on peut évaluer à 40% le nombre de personnes susceptibles de parler gascon en Béarn car possédant un patronyme du pays qui indique un certain ancrage territorial.
Sur ces 40% (sachant que des études ont montré il y a 20 ans que dans une ville comme Oloron, les patronymes béarnais ne représentaient déjà plus qu’un tiers des patronymes des habitants de la ville : c’est fini le temps des Casenave et des Bordenave), on peut estimer qu’une minorité infime des moins de 60 ans ont une connaissance correcte de la langue ancestrale.

Nous sommes en 2011. La génération des années 20 nous quitte. La génération des années 30 est la dernière qui est reconnue comme ayant été en contact avec la langue.
39-45 a été une coupure très nette.
Cela ne sert à rien de balancer des chiffres mais je ne pense pas qu’on atteigne les 5% de vrais locuteurs in fine.
Sans oublier que les Béarnais bougent, se marient avec des gens venus de tout horizon : dans l’hypothèse surréaliste d’un jeune homme de 30 ans béarnophone, qu’est ce qui peut faire qu’il passera la langue à son enfant, s’il est muté à Paris, si la langue du foyer est le français, s’il ne se sent plus Béarnais, ... ?

Je peux prendre mon exemple : de ma génération (années 80), je suis la seule personne que je connaisse qui ait quelques connaissances de gascon.
Je connais bien quelques occitanophones militants mais pour ainsi dire, à part dire "qu’ei vertat" ou "que’ns cau bolegar", cela ne va pas très loin ...
Le seul locuteur fin de gascon de ma génération que j’ai connu était ... chalossais.

Je peux également faire l’inventaire de situations tristes. Parle-t-on gascon dans les librairies régionalistes occitanes du Béarn ? Non.
Sur le marché de Laruns ? Pas plus.
Alors dans les concerts de Nadau ? Même pas ! On chante phonétiquement.
Les Basques qui organisent Herri Urrats doivent rire (au passage, ils déplorent chaque année la venue de plus en plus nombreuse de Béarnais et Landais qui n’y vont que pour se péter la gueule, sans aucun souci de sauvegarde de la culture basque).

Plus personne ne parle gascon en Béarn. Je connais des villages où je ne vois plus une seule famille apte à parler la langue (à vue de nez, en tout cas, on ne l’entend plus), particulièrement en Vic-Bilh.
Des sources occitanistes m’affirment qu’à Sauveterre, la langue est morte depuis les années 70. A Morlaàs, "chez moi", je crois pouvoir dire qu’il ne doit plus rester que deux locuteurs dans la rue où se trouve la maison familiale.

Je ne formule qu’un appel : ouvrez les yeux.
Constatez en toute objectivité la situation, le dit occitan n’est plus que le gagne-pain d’une association vaguement culturelle. C’est mort.
Pire, on apprend le dit "occitan" aux enfants de la mondialisation heureuse, voués à bouger dans la vie.
Il n’y a plus d’ancrage territorial, tout a implosé.
Il est grand temps que les occitanistes, incapables de ce dur constat, passent la main. Parce qu’il y a des choses à faire mais ce sont des thématiques qui ne les intéressent pas.

Grans de sau

  • Bonjour,

    Vincent évoque Herri Urrats, où j’étais l’année dernière et où je serai sans doute cette année.
    Je conseille aux occitanistes d’aller y faire un tour pour voir si l’euskara c’est du folklore où quelques petits vieux patoisent, où quelques excités à croix occitane balbutient trois mots avec beaucoup de difficulté.
    Pouvez-vous me donner un exemple d’Herri Urrats occitan, où on peut converser dans la langue avec une foule aussi impressionnante de toutes les générations ?
    Ma fille Claire est une des seules, sinon la seule jeune biscarrossaise de 16 ans à pouvoir s’exprimer en gascon.
    13000 habitants tout de même ! Je suis assez connu ici et si d’autres familles ayant des enfants gasconophones existaient, je pense que nous serions en contact.
    Quand elle était à l’école primaire elle n’avait strictement aucun interlocuteur. Au collège, elle n’en avait pas non plus.
    Même la plupart des autochtones gasconophones refusent de suivre une conversation en langue gasconne avec elle. Que puis-je y faire ?
    Pourquoi dirais-je le contraire puisque c’est ce que j’observe tous les jours ? Pourquoi me mentirais-je en me disant que tout va bien, que le gascon est la langue usuelle de 40% de la population ?

    En n’étant même pas capable de faire ce simple constat de faillite, les occitanistes se mentent et mentent au monde. On ne peux pas élaborer une stratégie à partir d’un tel déni de réalité.
    Alors que faisons-nous ? Je pense que si tous ceux qui se "boulèguent" ou "vont au patac" s’efforçaient déjà d’apprendre correctement leur langue pour ensuite la maîtriser un tant soit peu.
    Si tous ces militants plus ou moins acharnés avaient fait leur boulot de transmission, ce qui me semble être la moindre des choses, alors peut-être, un grand peut-être cependant, nous n’en serions pas à quémander deux salles de classe et trois panneaux bilingues.
    A l’entrée de Biscarrosse, il y un de ces fameux panneaux bilingues et j’en suis à l’origine pour l’avoir obtenu auprès de la municipalité.
    C’est bien mignon, bien joli, mais je ne sais pas si ça a servi à quelque chose.
    Maintenant, et je m’adresse à Monsieur Arrosères, si en Béarn la situation est radicalement différente, je veux bien le croire mais je ne l’avais pas remarqué.

  • Quand je lis les constatations "de terrain" radicalement opposées de M.Arroseras, "Castheths en l’aire" d’un côté et de Vincent P ou F.Lartiga de l’autre, je me frotte un peu les yeux en me demandant pourquoi et comment un tel grand écart dans la mesure de la présence sociale de la langue.
    Mes constations personnelles me porteraient du second côté mais je ne prétends rien généraliser à partir de mes fréquents mais courts séjours en Gascogne occidentale.
    Curieux tout de même que ces conclusions sociologiques divergentes correspondent exactement à des positions idéologiques, occitanises et anti-occitanistes respectivement ...
    Je ne concluerai donc pas et tente d’espérer.

    Toutefois, il y a trois ou quatre choses que j’ai envie de formuler clairement (parfois pour la seconde fois, pardon si je me répète).
    On ne gagne rien à des hold-up identitaires ou à des tours de passe passe sur ce qu’est un pays ou un peuple (je ne vois pas d’autre substantif tout en réalisant l’à peu près du vocable choisi) surtout si on le fait pour des raisons idéologiques.
    De même qu’aillleurs, on nous fait le coup depuis trente ans entre la France et la République, on l’a vécu ici d’abord avec l’Occitanie et maintenant, par réaction, avec la basquitude.
    J’aimerais bien qu’on ne confonde pas Gasconha.com avec Euskal Herria.com et comme Miquel Arrosera, les longues tirades en basque, incomprises par 99% des lecteurs, m’agaçent assez (j’ai le projet d’y répondre, la prochaine fois par dix lignes d’une langue râpeuse entre toutes que je manie aussi à l’occasion...).
    Cela dit, j’aimerais mieux comprendre le choix des amis de M.Arroseras et des calendretas gasconnes des micro-dialectes "purs", aspois, ossalois, etc... "pour que les jeunes élèves puissent mieux comprendre les parents et grands parents".
    Si on se tourne vers le futur, n’est-il pas évident qu’il faut changer de braquet et enseigner un niveau de langue à rayonnement plus large ?
    C’est bien là que je regarde les occitanistes avec méfiance (car c’est le parti-pris exact de l’occitanisme officiel et pas une initiative gasconne isolée).
    Si on choisit ces micro-versions là, c’est la contrepartie d’une langue commune, "centrale" et donc "centrale" à toute l’Occitanie puisqu’on s’y inter-comprend si bien, parait-il (ce dont je doute moi aussi).

    Un exemple éclairera le genre de dérive que je perçois là très bien.
    Quand je vivais à Barcelone, le quotidien Avui, alors unique quotidien de langue catalane, publiait chaque samedi un supplément en gascon aranais (appelé "Aué", bien sûr et ce supplément accueillait chaque fois un petit billet signé David Grosclaude, connu peu de temps auparavant comme chanteur du groupe gascon béarnais "Los de Larvath".
    Croyez moi si vous voulez mais ce supplément écrit par un gascon dans l’édition "gasconne" d’Avui était rédigé en languedocien, aussi appelé par certains "occitan central".
    J’ai rapidement compris et ai cessé d’acheter le journal en question.
    Voilà à quels choix mène l’hyperlocalisme, faute d’espace social suffisant laissé actuellement aux petits dialectes en fort décrochage social.

    Je n’insisterai jamais assez sur la nécessité d’un grand dictionnaire français-gascon donnant de façon aussi extensive que possible tout le vocabulaire ancien et moderne en priorisant les formes les plus pan-gasconnes d’abord, suivies de variantes locales volontairement données comme telles et rangées de façon décroissante en fonction de la fréquence de leur usage ; ce serait là un premier pas et tant pis si un peu de pureté lexicale est sacrifiée au passage.
    Au moins un ancien élève des calendretas pourra plus tard faire trente kilomètres et être encore compris sans avoir à recourir à l’"occitan central" .

  • Je crois que la seule raison derrière les différences d’appréciation - au delà du caractère optimiste ou pessimiste de tout un chacun, et il est évident que sentimentalement quelqu’un d’optimiste trouvera plus de séduction dans l’idéal occitan qui est un peu cucul sur les bords - c’est tout simplement, ou bien l’âge, ou bien l’éloignement.

    L’âge, parce qu’il est naturel d’analyser le monde tel qu’on l’a eu connu : nous sommes face à une génération de quinquas ou sexagénaires, socialisés dans des années fastes du point de vue de l’engagement social, qui sont dans l’incapacité d’appréhender les changements des années 80 (auxquels ils ont souvent contribué).
    Les jeunes occitanistes sont beaucoup plus fatalistes, ils ressentent avec aigreur l’abandon de la génération qui les précède : pas de transmission de la langue, compromissions politiques, ... Il faut les lire les jeunes occitanistes, dégueuler sur les "vieux croulants".
    Seulement, ils ont l’Occitanie au corps, ils y croient vraiment à ce peuple occitan humilié des Alpes aux Pyrénées.
    Moi je serais eux, je déprimerais quelque peu face au désintérêt total de la population.
    Au moins avec le fait gascon, on peut toujours dire que l’on s’intéresse aux choses du passé, alors que l’Occitanie est fatalement une construction pour l’avenir.

    Et puis l’éloignement : les occitanistes vivent dans la consanguinité de leurs salles de classe.
    Ils sont le nez dans le guidon, s’auto-congratulent de leurs maigres réussites.
    Toujours les mêmes têtes, les mêmes familles militantes, les mêmes lieux emblématiques.
    Je me demande parfois si les occitanistes vont faire leurs courses, vont se promener au centre-ville, regardent les paysages, ...
    C’est comme si la vie se résumait à l’apposition de panneau bilingues ou au nombre de classes bilingues ouvertes.
    Vous savez à qui ils me font penser ? Aux syndicats d’enseignants. Ce sont les mêmes. Je le dis sans méchanceté aucune, c’est mon univers familial, mais voilà, il faut bien avouer que les enseignants sont parfois coupés des réalités, parce que dans l’idéal.
    Il n’existe pas une caste sociale aussi peu au fait des mutations économiques et sociales que les enseignants. Le monde se fait sans eux : ils enseignent la manière dont il devrait être mais ne voient pas comment il est.
    Foncièrement, le biais de l’occitanisme, c’est la sur-représentation des enseignants, là où le félibrige, certes plus réac, était constitué de commerçants, de professionnels libéraux, de petits notables, de paysans, ...
    L’occitanisme paie gravement sa fonctionnarisation.

  • Adishatz
    je voudrais répondre à Gérard S.G, c’est vrai que votre analyse me parait judicieuse contrairement à nos néos basques..
    Je tiens à préciser qu’effectivement nous avons fait le choix de l’enseignement d’un gascon très local (aspois, plaine,...) dans les calandretas pour que les enfants communiquent et soient en contact avec des locuteurs naturels sur leur territoire et garder des spécificités linguistiques gasconnes locales.

    Par contre l’enseignement dispensé à ces gamins leur fait découvrir toutes les formes parlées sur le territoire géographique de langue d’oc.
    Ils ont des échanges linguistiques et correspondent avec des enfants du Gers, de Montpellier, de Marseille, de Vath d’Aran, chacun dans leurs idiomes et se comprennent très bien contrairement à ce qui est avancé sur ce site.

    Je vais prendre un exemple concret : depuis toute petite j’ai parlé à ma fille en gascon et plus particulièrement aspois avec l’article eth et era, elle a suivi ensuite un cursus scolaire à Lescar en calandreta où l’article de plaine est lo ou la, aucun souci.
    Elle a finie sa scolarité au collège Calandreta de Gasconha à Pau, maintenant elle prépare un capes d’occitan.
    Elle a été plusieurs faire des stages linguistiques en Vath d’Aran et en Catalogne, elle manie avec facilité tant l’aranais que le catalan mieux que son vieux père..
    Le gascon appris à Calandreta, les diiférentes façons de parler sur le territoire de langue d’oc dispensé également à Calandreta l’aident aujourd’hui a communiquer partout.

    C’est vrai que j’avais oublié de préciser qu’au dela de l’idiome local ces gamins apprennent aussi les différents parlés d’oc.
    Atau pensi que ne poderam pas jamei aver eth medish punt de vista dan Vincent P e F Lartiga qu’eth deishi aqui eths mes perpaus, eths gascons sian occitanistas que continuram a trivalhar eths ta’era cultura noste au maugrat deus praubes gahus qui ne saben pas sonque arroganhar shens miar solucions.
    Nosautes ne desham pas cader e si deman Helmutt Van Springel omi vau aprener eth gascon aquo sera plan.
    Si cau aver un nom gascon ta aver eth dret d’apprener era lenga solida tot que s’acabera viste, mes sustot aquets perpaus qu’em bremban devis "nationalistes" mashants.
    Jo ne soi pas ta l’adn gascon ta aver eth dret de parlar.
    adishatz a tots

    Réponse de Gasconha.com :
    Miquèu, las vòstas darrèras frasas que son inacceptablas&nbsp :
    "Si cau aver un nom gascon ta aver eth dret d’apprener era lenga"...
    On atz pescat aquò ? digun aci n’avot jamei l’idea absurda d’empachar los qui n’an pas un nom gascon (jo que’n soi !) d’apréner lo gascon. Au contrari...
    N’ei pas ua question de dret, mès de probabilitat de tiéner "era lenga" d’era familha (Papè-Mamè...).
    Qu’èi constatat dempuei anadas a que la motivacion majoritari (botem au mensh 80%) entà apréner lo gascon qu’ei d’aver ajòus qu’ac parlavan, o au mensh d’aver viscut en un endret on èra parlada la lenga.

    Absurde e de maishante hé tanben : "Jo ne soi pas ta l’adn gascon ta aver eth dret de parlar."
    Quin maishant deliri !
    Que sajan ua analisi sociolinguistica seriosa, qui pren en compte l’importància de l’origina geografica deus poblants, e vos, sortíssetz l’acusacion de racisme e de "nationalisme mashant". Pr’amor de ne pas poder arrespóner seriosament ?

    Òc au debat, non a ua guèrra on tots los trucs e serén permés !
    [Tederic M.]


  • Bonjour,

    Je lis avec attention cet échange. Je suis intervenu deux fois en basque sur ce site. Je dois avouer que c’était un petit piège et non pas, comme le suggère M. Arrosères, une manière de "frimer".
    Je voulais voir quelle serait la réaction des occitanistes qui fréquentent gasconha.com.
    Celle de M. Arrosères est conforme à ce que j’attendais de la part d’un occitaniste, le piège à fonctionné.
    Cela l’ennuie et il me donne du néo-basque avec une espèce de condescendance à peine voilée.
    Oui, je suis euskaldun berri et fier de l’être. Je suis très bien accueilli au Pays Basque et il n’y a bien que les occitanistes que cela fait suer.
    J’ai expliqué ailleurs le pourquoi de la haine secrète des occitanistes envers les Basques.
    Par contre, je ne comprends pas l’agacement de Gérard. Je vais faire un parallèle. Je suis certain que, quand nous écrivons ici en gascon, bon nombre de français monolingues doivent bouillir de rage.
    Réagir comme ça devant un petit texte, pas très compliqué, en basque de néo locuteur, est surprenant de votre part, Gérard, vous réagissez comme notre français face à un texte gascon qu’il ne comprend pas.
    Pour le reste, je suis à 100% d’accord avec ce que vous dites et avec ce que dit Vincent.

    Maintenant, voici l’occitaniste M. Arrosères poussé dans ses retranchements et qui, faute d’arguments, traite ses adversaires de méchants nationalistes (mais un nationaliste occitan, lui, est gentil) nazis.
    Ce n’est pas dit comme ça mais c’est exactement ce que ça signifie.
    Ceci est méprisable, c’est l’argument ultime de ceux qui n’en ont pas.
    Jusqu’ici, M. Arrosères, je vous aurais rencontré sans aucun problème.
    Maintenant, il vaut mieux que nos chemins ne se croisent pas.
    Vous êtes minable, comme la plupart des occitanistes par ailleurs.

  • Oubli. Gérard, oui je suis anti occitaniste, contre un certain occitanisme en tout cas, celui qui se répand depuis quelques années et vous l’avez bien compris d’après ce que je peux lire dans votre précédent courriel.
    Mais je ne pense pas que le constat de la réalité définisse mon anti occitanisme.
    Dire que la langue est à l’agonie n’est pas de l’anti-occitanisme, c’est un constat que seuls les ravis de la crèche ne sont pas capables de faire.
    Ce n’est pas de ma faute si ces ravis de la crèche sont pour la plupart occitanistes.

  • Discours lénifiant ...
    D’abord, il n’y a aucun intérêt à ce que des Gascons apprennent le limousin ou le provençal, c’est mal apprendre plusieurs langues à la fois (il vaudrait mieux se plonger dans chaque phrase de Camelat que de vaguement avoir tout survolé de la production d’oc, voire que d’être un spécialiste de l’oc médiéval) et en sus, c’est faire la confession qu’il n’y a pas intercompréhension des dialectes autrement que par le calque du français.
    Du reste, il est normal qu’un enfant reprenne l’entreprise familiale, mais je ne miserais pas trop sur l’enseignement de l’occitan comme carrière d’avenir : pas de demande, pas d’offre. Le CAPES à Bordeaux est sérieusement menacé par exemple.

    Pour ce qui est de la question des patronymes, je pars seulement du principe que pour une approximation du nombre de locuteurs, il est probable que Firmin Laborde, sis Chemin de La Crampe à Montagut-Castetnau parlera un meilleur gascon que Ludovic Moreau qui habite le centre-ville d’une agglo de plus de 100.000 habitants.
    Cela vaut ce que cela vaut, on sait jamais, peut-être que les mânes de la ferme au dessus de laquelle a été construit l’immeuble où habite Ludovic inspirent ce dernier et qu’il se réveillera demain matin fin gasconophone.

    Enfin, pour ce qui est de l’accusation de nationalisme, je ne sais trop quoi en faire, je ne me sens pas terriblement insulté, parce que je me sens tout à fait patriote et n’ai aucunement honte d’aimer profondément mon pays natal que je ne résume pas à sa langue vernaculaire.
    Si les régionalistes occitans s’indignent comme des vierges effarouchées dès que l’on fait montre d’un peu trop de passion pour "lou pèÿs", il ne faut pas aller chercher plus loin les ressorts de leur inefficacité.

  • Voila malgré quelques "coups de gueule" un peu délicats, quelques bons éclaircissements :

     personne n’interdit à personne d’apprendre le gascon, même si l’apprenant n’a pas les "quatre cognoms" comme disent las Catalans, mais on peut bien reconnaitre que sans entrainement culturel fort voire majoritaire, c’est peu probable et l’assimilation continuera dans l’autre sens (langue puis accent puis... mémoire) ;

     sur le plan sociologique, les remarques de Vincent P sont dures (comme souvent !) mais j’y reconnais une vérité assez criante qui devrait simplement amener les occitanistes à prendre des distances face à de nombreux tics sociologiques que génère immanquablement un même milieu et à s’ouvrir davantage, fût-ce à ceux qui sont assez différents de leur monde habituel (M.Arroseras va sans doute me répondre qu’ils ne m’ont pas attendu, soit...)

     l’apprentissage de versions plus ou moins différentes d’une même langue, voire de langues proches les unes des autres, donne aux jeunes aprenants de l’agilité pour ensuite s’adapter à d’autres parlers.
    Mais cela ne répond pas à la question de l’usage social "normal" (OK dans une situation de "voyage" mais quid lorsqu’il s’agit d’être en permanence, dans un même lieu ou plutôt dans la même situation sociale (au marché, dans une entreprise, etc...) on sera confronté en permanence à un grand nombre de variantes ?
    Je crois que ce n’est guère vivable dans des communautés, surtout quand la vie sociale actuelle les oblige à une réelle fluidité, les gens arrivant, restant, partant à rythme assez rapide, ce que je déplore par ailleurs, mais la société actuelle est ainsi et ça menace de durer ?
    Par ailleurs, et aussi comme conséquence de ce que je viens d’écrire, il faut bien une "koiné" commune ou à peu près telle.
    Je crois que l’occitanisme actuel le sait bien et prévoit que si la langue d’oc retrouve un usage social normal donc assez généralisé, cette "koiné" commune sera immanquablement cet "occitan central" qui d’une part me parait être de l’ordre de l’invention avec tout ce que ça signifie et par ailleurs n’est pas du tout central pour des Gascons.

    Enfin, je répondrais à Felip que ce site s’appelant "Gasconha.com", je vois mal pourquoi un francophone pur devrait s’irriter d’y lire assez souvent des posts peu ou pas compréhensibles pour lui parce que rédigés en gascon ; si ce site était "euskal herria.com" je m’abstiendrais donc de tout agacement !
    Mais sa provocation (que j’avais bien identifiée comme telle !) ne me parait pas bien grave non plus et nous pourrons avoir à l’avenir d’intéressants échanges en deux langues que nous ne comprendrons ni vous ni moi : ça va être rigolo, sinon passionnant !

  • Bonjour Gérard,

    Dans la mesure où j’appartiens au groupuscule vasconniste, l’emploi de l’euskara ne me paraît pas si exotique que cela sur un site gascon.
    Je considère effectivement que le basque est notre langue mère, à nous vasco-aquitains romanisés.

    J’aimerais bien sûr que les gascons conscientisés aient quelques connaissances de basque, ou sachent au moins d’où nous venons.
    Quand j’entends M. Arrosères dire qu’aller vers les Basques est aller se chercher une autre identité, les bras m’en tombent.
    Est-il sérieux ou simplement mal informé au sujet de l’origine des Gascons.
    Maintenant, je dois dire que cela me vexe beaucoup de m’entendre dire que je poste quelques malheureux courriels en basque pour frimer.
    Pensez-vous réellement qu’on apprend une langue comme le basque juste pour frimer ?
    Peut-être y a-t-il autre chose derrière cette volonté de posséder les deux idiomes majeurs de Vasconie, le basque et le gascon.
    Si vous le voulez, nous pouvons échanger en gascon, c’est ma langue familiale.
    Mais j’espère bien que M. Arrosères ne prendra pas ça pour de la frime.

  • D’acordi, Felip : qu’es lo gascon qui ns uneix, vertat ? E qu’at mestrejatz mielher que jo !

  • Adishatz
    Bien qu’en désaccord complet avec P Lartiga je tiens a lui présenter mes excuses en effet j’ai mal lu son texte et mal interprété ses propos en effet il ne m’a pas traité de nazi je m’en excuse encore.
    Par contre moi non plus je ne l’ai traité en ces termes, c’est lui qui interprète comme cela mes propos...
    Jamais malgré mon désaccord avec ce monsieur je n’utiliserai de tel mots, les nazis étant la lie de l’humanité jamais je ne permettrai de qualifier une personne en ces termes.

    Certes notre désaccord est profond, je ne me considère pas comme un gentil occitan, je ne suis qu’une personne passionée un peu trop peut être d’où mes propos excessifs et je fait mon mea culpa.

    Par contre je ne supporte pas l’amalgame entre des gens de bonne volonté fussent-ils occitanistes et des personnes qui critiquent et qui dressent un constat aussi noir de notre culture.

    Si je suis les écrits de Vincent et P lartiga notre langue étant dans un sale état il faut faire quoi, tout laisser tomber, abandonner, se tourner vers une autre langue le vascon ou euskara, hé bien non je vais avec mes amis continuer a me battre pour que ma culture continue a vivre.

    Adishatz passatz totun un bon dia.

    Réponse de Gasconha.com :
    Mercés hèra Miquèu per aquestas excusas !
    H. Lartiga que’n serà susprés, pr’amor que n’a pas podut léger los messatges on i avè aquera maishanta interpretacion sus "a qui s’adreçava l’acusacion de nazisme" : qu’us avèvi blocats en esperar ua rectificacion de la vòsta part.
    La rectificacion qu’arriba, que’n soi solatjat e urós !
    Que blòqui definitivament la publicacion deus tres grans de sau deu Miquèu, qui contienèvan "l’error d’interpretacion" e quauquas causòtas mei qui n’èran pas tròp gaujosas.
    Que calerà, Miquèu, que siatz un drin mensh pagalhós, e que la passion ne’vs empache pas de léger tranquilament los messatges deus "adversaris" !-)

    A tots :
    Aqueth hiu de grans de sau que vad longàs. Si hornitz responsas, vau sajar d’ac copar en dus.

    [Tederic M, webmèste]


  • Mercès d’acceptar eras meas excusas, per contra que i a totun un chépic, que serè importent de diser que P lartiga s’engana quan dit que Pagalhos qu’ei un "gallicisme", que n’i a pas traças en nath dictionari gascon d’aqueth mot pagalhe..
    Pagina 718 o 729 brembi pas dera pagina, sus eth Palay que i a aqueth mot e era definicion, ta jo qu’ei de dau har de no pas disèr aquo.
    Per un cop noste P lartiga que dit ua grana peguessa.
    Eth tanben qu’ei anat era loenh de cap ta jo e eth miei temps occitanista totun...
    jo qu’em soi desencusat, eth...

  • Adixatz monde,

    Que compreni hòrt plan las pleitejadas síinn a bèths còps ahuecadas.
    Totun, que cau tabé sajar de’s guardar la lenga. Mes qu’es atau, çò de dit qu’es dit.
    Qu’atz arrason Miquèu, no’ns poderam pas jamei aduar mes que sèi arreconéixer los dond tribàlhann dab arsec e los dond chaspílhann xentz d’estar quauqu’arré mei qui monde boharòcs.
    Que soi assolidat de que tribàlhatz.
    Ne m’adui pas dab l’estrategia occitanista mes qu’es lo tot.
    Adara, missa dicta est.
    Jo tabé qu’èi pro tribalhat entau gascon mes, tabé com ac dixoi enlòc mei, que voi utilisar las anadas de vita dond sòbrenn entà har causas dond m’interéssann.
    L’occitan no m’interessa pas mei, desempuix 25 anns.
    Qu’èi hèit çò qui podí entau gascon mes que dèixi tot aquò adara.

    Alavetz, que contunhi la mia passejada en çò deux nòstes hrairs bascos, qu’es lo men camin e ne poix pas díser arré mei. Que m’agrada e qu’es lo tot.
    No’m torni pas cap a l’euskara, que torni tot simplement a soa casi, la deus mens ajòus aquitans.
    Un saunei ? Ua utopia ?
    Bilhèu.
    Seguitz la vòsta camiada occitana e jo que harèi lo men viatge vascon.

  • Mossur de Lartiga, eth me viatge qu’ei tanben gascon, que soi biarnès, gascon, mes tanben occitan, qu’ei atau.
    Dons a vos tanben qu’vs désiri un bon viatge sus aqueth auta camin.
    Cadun qu’a eth dret de s’arretrovar cap a’ra sua causida, qu’arrespecti aço.
    A beth leu e bon viatge sus un aute caminau.
    Pagalhe qu’ei sus eth Palay..Désolat

  • Anèm Halip, quitament se passas au basco, ne deishís pas d’escríver en gascon, atau quen te vaga, qu’es tostemps un plaser de te lugir ! Chis Pè Néguer !

  • Adixatz brave monde,

    Que sui tornat espiar lo de’quò de pagalha pramon que sui un chic capborrut e ponhastre.
    Que dídenn los Landés que’n sonn, qu’es le tusca.
    Qu’atz arrason Miquèu, pagalha qu’es a le paja 719 deu Palay, dab uva nòta qui carretz totun léger (edicion deu CNRS 1980).
    Mès tornatz aubrir lo purmèr gran de sau d’aquera batsarra de les importentas tà l’avir de Gasconha, que veiratz no parlèvi pas briga de pagalha (subsantiu) mes de pagalhós (adjectiu e substantiu) qui, mau sínguinn hurgas de les hensas e seriosas, n’èi pas podut trobar enlòc en çò de Palay, ni mei tapauc en çò de Lespy, ni en çò de Per Noste, ni en çò de La Civada, ni en çò d’Arnaudin, ni en çò de Meaule, ni en çò de Moureau, ni en çò de Vigneau, ni en çò d’Alibert, ni en çò de Laux, ni en çò deu quiti grand Mistral.
    Bilhèu pagalhós qu’existeix en quauque lòc mès qu’es, au grand sòlide, hòrt bienn estujat.
    A bèths còps, que dic pegaus mès ne crei pas qui n’agi dit ua s’aqueth de’quò. N’es pas mei un gran de sau aquera desbatalhada dond s’esperlonga, que va vàder un tructat de lexicologia.

    Dinc a ’nhaut’còp.

  • Adiu Renaud,

    Com va lo Mamisan ? Qu’espèri les toas passejadas capvath les Pirenèas que’s despàssann bienn.
    Sabes plan n’èi pas arresignat lo mon gascon aimat, que’n parli cada còp qui’u puix har e que contunhi de me l’alindar.
    Vertat que tribalhi xentz bacsar dab lo basco, qu’es hòrt ua lenga interessenta mès qu’es dur, hilh de cloca !!
    Lo gascon qu’es e que damorerà totjamèi le mia lenga de còr, le de soa casi, deu mon temps de mainatge, los vielhòts de nòste quand èrann vius e quand parlèvann.
    Sabes, qu’escoti sovent los enregistraments qui coneixes, xentz de m’estadir jamèi.
    Que m’agraderé poder devisar unqüèra dab aqueth monde.
    Quand vivènn, ne’m dèvi pas briga compte de le valor de tot aquò.
    Estossi adara, que’n chuquerí cada chòt.
    Bonaürement, que’us èi coneixut e que’us èi podut audir. Qu’èi hòrt aprés dab iths.
    Lo basco, que’n puix parlar dab monde plan vius e qu’es un plaser deus grands.

  • Bonjour Gérard,

    Je relis votre "gran de sau" du 29 avril. Vous y faites des remarques extrêmement justes et judicieuses. Des constatations de terrain radicalement opposées, certes, mais c’est tout de même moi qui dit la vérité, le gascon n’est plus la langue usuelle de la Gascogne et du Béarn. Point barre.
    Vous regardez les occitanistes avec méfiance et vous avez raison. Vous citez le cas de M. Grosclaude qui, comme les autres "capulats" occitanistes, fait la promotion de l’occitan au niveau international.
    De quel occitan ? Pas du gascon bien sûr, puisque ce n’est qu’un "dialecte". Du seul et vrai occitan digne d’être présenté au niveau international, l’occitan référentiel ou central (nous, Gascons, sommes à la périphérie, un peu comme la province pour Paris), c’est à dire le languedocien (cf. les ingérences catalanes après que les missionnaires occitanistes sont allés les évangéliser).
    Par devant, en France, un discours sur le respect de la diversité dans l’unité, ou l’inverse et blablabli et blablabla, par derrière, en Espagne, la promotion du seul vrai et bel occitan.

    Vous avez parfaitement compris la stratégie Gérard. Le gascon reste un patois avec enseignement des micros patois, l’occitan noble, celui de l’élite, celui qui sert de langue de communication au niveau international, c’est le languedocien.
    Tout cela est écrit depuis les débuts de l’occitanisme mais les occitanistes gascons et béarnais refusent de le voir et de l’admettre.
    Quelle en est la raison ? Cécité, lâcheté, complicité, malhonnêteté intellectuelle, bêtise ? Je ne sais pas, à vous de voir...

  • APERET A TESTIMONI

    Anem gojatas e gojats, que vau un chic prèmer la barra. N’es pas briga caritadós e que sèi lo bon Diu que me’n saberà mau quand m’apresenti davant Sent Pèir.
    Qu’èri ger a Herri Urrats.
    Bon, ne’m voi pas trufar deu monde, borrar per darrèr o tirar a boca tocanta, com vólhitz...
    Totun, qu’èi vist monde a milas e milas, detzenats de milèrs tad ac díser tot.
    D’Hegoalde, d’Iparralde, joenns e vielhs.
    E mei, qu’èi podut parlar basco tota la jornada dab un hèix de monde de tota traca.
    Ua question totun, au qui’m poderà assabentar, xentz de’vs comandar.
    Ond es lo Herri Urrats occitan ?
    Totun, Occitania, dab los sons trenta e un departaments, los sons millions de poplants e los sons centenats de milèrs de parlaires !!!
    Pramor ací n’es pas sonque miei departament, que’vs ac brembi.
    Qu’espèri ua arresponsa dab lo lòc e lo moment entà qui posqui anar-i.

    Hilh de puta, qu’entèni dejà los tònns, lo castig qu’arriba !! Occitanus Magnus que’m va dar l’arrevira-te-enlà qui m’ameriti.

  • En relisant ce post, je vois que H.Lartiga me demandait (et se demandait) le 8/5 pourquoi les occitanistes gascons ne semblaient pas voir les conséquences pour le gascon (entre autres) de la stratégie occitaniste actuelle et n’en tiraient pas les conséquences.
    Curieusement aucun d’entre eux n’a répondu.
    En ce qui me concerne, je n’en sais positivement rien car je n’ai guère de contacts de ce côté là.

    Toutefois quand je me rappelle les positions de ceux que je connus il y a longtemps, au temps où la langue se maintenait encore, surtout en Béarn - et la majorité d’entre eux tenait au Béarn d’une façon ou d’une autre), je peux dire qu’ils croyaient sincèrement au discours officiel (en gros, on change l’orthographe car c’est celle de la langue commune mais on ne change rien à votre façon de parler, et d’ailleurs on ne change RIEN : l’occitan "central" qui pointait son nez n’était pour eux qu’une référence linguistique commode, une sorte de preuve par neuf de l’unité d’une langue structurellement partagée entre plusieurs dialectes parfaitement distincts (cf les écrits de Pierre Bec, occitaniste gascon de cette sorte - et de bon calibre - ), quelque chose qui rappelerait les tenants de l’écu, monnaie commune face à ceux de l’euro, monnaie unique, si l’on veut !

    A l’époque, jusque vers la fin des années 1980 peut-être, le rapport de forces était bien de leur côté :le gascon était encore pratiqué, sous des formes dialectales variées avec prépondérance des parlers du Béarn, le gascon écrit s’unifiait doucement au bénéfice d’une forme plus ou moins béarnisante et l’occitan central ne menaçait objectivement personne.

    Maintenant que le flux de la pratique quotidienne s’est assez largement retiré, le danger d’une substitution (de langue de référence identitaire pas de langue usuelle, celle-ci restant le français sauf des cas isolés de maintenance ou de reviviviscence grâce à de louables acharnés comme H.Lartiga ou M.Arroseres) m’apparait plus réel : le rapport de force a changé.
    Mais les occitanistes gascons restent fidèles à leurs honorables pères de la génération précédente et ne veulent pas tourner le dos à leurs enseignements, ce qui me parait à la fois moralement respectable quoiqu’erroné à mes yeux.
    De plus, tourner le dos à cet enseignement constituerait un saut dans l’inconnu dont les conséquences seraient imprévisibles : voyez ce qui se passe quand on se met à retoucher l’orthographe et de loin en loin on en arrive à l’Enstitut de Biar e Gascougne par exemple....
    Enfin n’oublions pas la légendaire mais réelle prudence des Béarnais qui savent généralement assez bien compter : si on de passe du parapluie occitaniste et de la reconnaissance officielle qui va avec, avec quoi tournera la machine ?
    Je le dis sans esprit polémique car bien peu sans doute, malgré ce que l’on lit parfois ici, doivent y trouver un réel avantage personnel, mais enfin il faut bien faire marcher les calendretas gasconnes, les maisons d’édition, etc.... et se retrouver seuls dans l’aventure fait peut-être froid dans le dos à tort ou à raison (je n’ai jamais été amené à mettre mon nez dans ce genre de comptes et reste sans avis tranché là-dessus).

    Bref cela nous amène à nous demander si une rupture de ponts serait psychologiquement et financièrement viable, voire même se convertirait en un électrochoc salutaire.
    Seuls les occitanistes gascons me paraissent en mesure de répondre.
    Mais y a-t-il une solution intermédiaire si l’occitanisme central ne revient pas en théorie et dans les faits à la position "confédérale" que j’évoquais plus haut ?
    Cela n’aurait pourtant rien de bizarre car il ne me semble pas que les occitanistes gascons de l’époque des "fondamentaux occitanistes" aient été alors publiquement contredits officiellement ; appel aux mémoires pour vérifier si je me trompe.

  • J’adhère, Gérard, à ton analyse.
    L’attitude "loyaliste" de la plupart des occitanistes gascons, alors que la direction occitaniste actuelle les trompe, à mon avis, me fait penser à l’attitude de beaucoup de communistes, loyaux envers et contre tout, à la direction de leur parti.
    Nous sommes quelques uns à être capables d’un comportement plus audacieux, soit que nous sommes plus lucides, soit que nous sommes extérieurs au tissu relationnel occitaniste, soit que nous sommes plus sensibles à la différence gasconne, soit pour d’autres raisons encore.

    Ma proposition est de favoriser une mouvance gasconne autonome, qui ne tombe pas dans un anti-occitanisme primaire, de façon à accueillir les occitanistes gascons au fur et à mesure qu’ils se détacheront du dogme.

    En même temps, la force d’un mouvement gascon autonome ne viendra pas de la conversion d’une partie des occitanistes gascons, mais de notre capacité à interpeler une part substantielle de la population du triangle gascon (qui souvent ne connait rien de l’occitanisme).

  • Chers Gérard et Tederic,

    Voici, pour la première fois vraisemblablement, le débat posé avec une grande intelligence et/ou lucidité.
    Comment sortir sans trop de dégâts de l’occitanisme en Gascogne ? Le problème est que nous ne sommes plus maîtres de notre destin et que cette question engage bien plus que la seule Gascogne.
    L’occitanisme, depuis des années, s’est enferré dans le dogmatisme actuel, dont les germes existaient dès la naissance du mouvement.
    Que la Gascogne et les Gascons quittent le navire et c’est tout l’édifice idéologique, patiemment bâti au cours des décennies, qui s’effondre entièrement.
    Je pense que les occitanistes gascons, au delà de leur fidélité "à la communiste", l’ont parfaitement compris et ils ne franchiront jamais le pas.
    L’occitanisme assure à peine la maigre gamelle des subventions, alors le saut dans cet inconnu dont parle Gérard est évidemment effrayant.
    L’occitanisme porte en lui sa propre mort et entraîne avec lui la Gascogne, entre autres.
    Je ne crois pas en un sursaut des occitanistes gascons et béarnais ; fidélité, intérêt, conviction idéologique, peur, cécité...
    Toutes les options existent, avec des mix possibles entre elles.
    Je ne crois pas en l’Occitanie et je ne crois plus en la Gascogne, le mal est trop profond pour qu’un réveil identitaire soit possible.
    Les Gascons, en plus d’être quasi étrangers à leur identité, sont devenus minoritaires dans de vastes zones de leur territoire et en passe de le devenir sur l’ensemble dudit territoire.
    Donc, pour répondre à Gérard, je ne m’acharne plus, puisqu’il est bien question d’une espèce d’acharnement thérapeutique.
    La dernière remarque de Tederic est juste, il n’y a rien à attendre d’une éventuelle conversion des occitanistes gascons, elle ne se fera jamais, sauf peut-être pour les plus jeunes dont certains fréquentent Gasconha.com.
    Malheureusement, je ne crois pas beaucoup en notre capacité à interpeller la population du triangle gascon.
    Les Gascons et la Gascogne, outre la substitution de population en cours, sont trop profondément francisés à tous les points de vue.
    Combien de Gascons, aujourd’hui, se sentent-ils plus gascons que français, voire uniquement gascons ? Je ne peux pas donner de réponses à cette question mais en ai une petite idée.

  • Adixatz a tots,

    vous me surprenez toujours avec vos constats caricaturaux.
    Dans la montagne la llengue est encore vivante. Au marché de laruns j’entends et je parle gascon (et pourtant je viens de Bigorre).
    Je ne suis allé qu’à un seul concert de Nadau (à Bagnères) et beaucoup de monde (plutôt agé bien sur) parlait gascon.
    On ne vit pas dans les mêmes Pyrénées ou alors certains ne veulent pas voir la réalité.
    Attention je suis très pessimiste sur l’avenir de notre langue, mais il faut arrêter de caricaturer pour à tout prix vouloir prouver que les affreux occitanistes ont perdu le combat.

  • Adixatz Mossur Lattuga,

    Qu’atz arreson, no vívem pas en lo medix monde e no védem pas la medixa realitat.
    Mes s’ac dísetz, se pàrlann enqüèra gascon de tot bòrd en las Pirenèas, que’n soi hòrt content.
    A nòste, Biscarròssa/Lanas de Gasconha, e qu’es bilhèu excepcionau, lo monde n’en pàrlann pas mei enlòc, o quasi.
    Mes ne poix pas mudar entad anar víver a Laruntz/Larunç (?).
    E totun, aquera isla gasconparlanta que m’agraderé hòrt.


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