Ténarèze 4. Éclaircissements de Chaudruc de Crazannes (1844)

- jean-paul ducos

« … il y a environ 70 à 80 ans, deux ingénieurs des ponts et chaussées à l’intendance des généralités d’Auch, Pau et Bayonne, formèrent le projet de suivre la voie césarienne, de la vallée d’Aure au bassin d’Arcachon, guidés par des traces existantes et par la tradition orale. Ils trouvèrent un chemin profondément empierré de petits moellons, de cailloux et de gravois... » (1)

On ne peut guère imaginer meilleur début pour allécher ceux qu’émeut la moindre évocation d’une route oubliée (2). Selon son auteur, le Baron Chaudruc de Crazannes, co-fondateur de la Société d’archéologie française (3), son mémoire « ...est le premier document itinéraire, géographique et historique qui ait été publié sur la voie que nous venons de décrire et qui est très peu connue  » .

Sans doute, l’un de ces deux ingénieurs s’appelait M Picot : en 1768, un ingénieur général de ce nom, «  chargé par le Conseil des routes du royaume de faire une enquête sur les routes qui sont à faire ou à réparer dans le Bas-Armagnac », a présenté en effet un rapport à la jurade Sos (M Duffau, 1920) (4). En 1807, dans un discours sur la recherche sur le lieu qu’occupait les Sotiates, le préfet du Lot-et-Garonne Villeneuve-Bargemont (5) décrit la Ténarèze aux alentours de Sos : «  la chaussée se compose de deux ou trois couches de pierres amalgamées dans du ciment et de la chaux et cette mixtion est tellement consolidée par le temps, qu’elle a acquise la consistance et la dureté du rocher. On peut s’en assurer, car le sol sablonneux de cette contrée, partout abaissé, a déchaussé la partie ferrée du chemin.  ». En 1835, selon Tholin (1896) (6), dans l’Agenais, « on a enlevé le pavage de la Tenarèze pour la restaurer, sa largeur était de 12 à 15 mètres, le pavage composé de grosses pierres rouges, d’un grain très dur reposant sur une couche de béton mal aggloméré ». Il faudrait demander à des spécialistes si de telles descriptions de ces vestiges observés au début du 19ème leur permettent ou pas de conclure à un ouvrage romain (?).

(à suivre)

1.Chaudruc de Crazannes. 1844. Eclaircissements sur une voie antique traversant l’Aquitaine-Novempopulanie, et circulant des bords de l’Océan aux Pyrénées et en Espagne, Bulletin Monumental. P : 266-275. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k310286/f282.item
2.A ceux-là, nous ne pouvons que recommander la lecture des 30 pages de La Route de Julien Gracq (in La Presqu’île) : on est ému.
3.https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-C%C3%A9sar-Marie-Alexandre_Chaudruc_de_Crazannes
4.Villeneuve-Bargemont (1807) Recherche sur le lieu qu’occupait, dans l’Aquitaine, le peuple désigné par César sous le nom de Sotiates, Agen 1807, in : Collections des discours administratifs et académiques, de notices historiques etc.. de M le Conte de Villeneuve. Marseille, 1929, p337-351
5. Duffau M (1920) Trafic commercial par la Ténarèze au XIIIème siècle, Bulletin de la Société Archéologique du Gers. P:117-118. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5475021m/f125.item
6.Tholin (1896) Causeries sur les origines de l’Agenais. IV. Les voies romaines. Revue de l’Agenais. P:40 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33875d/f40.item

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