Caractère local des appellations : Toulouse mieux que Bordeaux Vincent.P

- Vincent P.

Voyons voir du côté de Toulouse si le caractère local des appellations est mieux respecté qu’à Bordeaux.
La ligne A, qui relie la rive gauche à la rive droite de la Garonne.

Mirail-Basso Cambo : plus local tu meurs. Remarquons que Mirail est une forme gasconne de ce qui serait en languedocien Miral (avec dépalatisation).
Dans les cartes anciennes, Basso Cambo est Bache Cambe, forme qui marque sa gasconnité effacée (encore qu’en languedocien, Basso devrait être Baysso). Sur le périph’, Basso Cambo est ... Basso Combo ...

Bellefontaine : c’est français mais c’est le nom du quartier.

Reynerie : appellation locale.

Mirail-Université : cf Basso-Cambo.

Bagatelle : appellation française mais passée en oc au 19ème siècle.

Mermoz : jurisprudence "les Grands Hommes", pour la station qui dessert La Faourette.

Fontaine-Lestang : appellation locale.

Arènes : appellation locale.

Patte-d’Oie : appellation française passée à l’oc au 19ème siècle pour figurer la toponymie urbaine.

Saint-Cyprien-République : au moins on indique le nom du quartier.

Esquirol : la place tire son nom d’un homme célèbre, mais au moins c’est une personnalité locale.

Capitole : difficile de dire autrement.

Jean-Jaurès : ce sont les allées Jean-Jaurès, mais qu’il y en marre de Jean Jaurès !

MarengoSNCF : énigme. C’est la station qui dessert la gare Matabiau !

Jolimont : appellation française contemporaine de l’urbanisation du quartier. Mais c’est local.

Roseraie : idem.

Argoulets : appellation locale d’oc.

Balma-Gramont : idem.

Bref, sur la ligne A, Toulouse est autrement plus respectueuse de son passé, en nommant les stations en conformité avec les quartiers que les stations desservent, et sans avoir peur de noms typés comme Basso Cambo ou Argoulets.

Analyse concernant les lignes de tram de Bordeaux

Grans de sau

  • Voila qui nous fournira un argument face aux décideurs bordelais (à moins qu’il ne se retourne contre nous : Toulouse,tous des ploucs,bien sûr ...).

  • Ah ça, le snobisme bordelais à l’égard des Toulousains...
    Il se justifie un peu à vrai dire, tant me sort par les trous de nez l’esprit toulousain ibéro-machin à la Nougaro (la petite poésie pseudo-anarchisante dans une ville conservatrice).
    Mais passons, la ligne B :

    Borderouge : tout à fait oc, quasi totémique.

    Trois-Cocus : là encore, appellation très locale, vous imaginez sur la CUB une station Plume-la-Poule ?

    La Vache : francisation d’un ancien toponyme d’oc.

    Barrière-de-Paris : c’est descriptif.

    Minimes-Claude-Nougaro : assez du nougarolisme béat (même si j’aime beaucoup sa musique) ! Mais bon, c’est un patronyme gascon. ; )

    Canal-du-Midi : français, mais descriptif.

    Compans-Caffarelli : là par contre, c’est de la personnalité, il faudrait chercher le nom authentique des lieux (Compans est un patronyme gascon).

    Jeanne-d’Arc : ça ce serait à rectifier, l’héroïne française n’a aucun lien avec Toulouse.

    Jean-Jaurès : cf avant.

    François-Verdier : personne ne sait qui c’est.

    Carmes : très bien.

    Palais-de-Justice : bon, c’est descriptif, mais il y aurait eu des noms plus sympas (c’est Place Lafourcade, mais là aussi c’est un patronyme, en fait c’est l’ancienne Porte Narbonnaise).

    Saint-Michel-Marcel-Langer : la référence à l’admirable résistant est-elle nécessaire ?

    Empalot : nom très local, complètement d’oc, prononcé Ampalô cependant.

    Saint-Agne-SNCF : SNCF est inutile.

    Saouzelong : oquissime.

    Rangueil : c’est le nom du quartier.

    Faculté-de-Pharmacie : c’est descriptif.

    Université-Paul-Sabatier : descriptif.

    Ramonville : à Bordeaux, la station qui dessert Talence ne s’appelle pas Talence. A Toulouse, quand on dessert Ramonville, on appelle la station Ramonville.

  • La ligne T1 du tramway de Toulouse est entièrement en pays gascon.
    Elle souffre du phénomène "banlieue" déjà constaté pour la ligne D à Bordeaux : l’urbanisation dans les années 60-70 sur les anciennes terres agricoles a fait peu de cas de l’ancienne couche toponymique, jugée trop pouilleuse en ces temps de Trente Glorieuses.
    Bref, les stations portent les noms de voies sans intérêt ...

    Arènes : nom du quartier.

    Zénith : descriptif.

    Cartoucherie : descriptif mais il y aurait pu avoir mieux.

    Casselardit : bon, c’est gascon.

    Purpan : il s’agit d’un nom de domaine, mais c’est d’oc.

    Arènes-Romaines : un peu pompeux pour 3 ruines ...

    Ancely : nom de personne, audois d’ailleurs.

    Servanty : nom de personne, limousin.

    Guyenne-Berry : aucun intérêt.

    Pasteur-Mairie-de-Blagnac : voilà, en 2010, on ne nomme plus l’arrêt qui dessert Blagnac "Blagnac" mais on se sent obligé de dilater pour faire chic.

    Place-du-Relais : aucune idée.

    Odyssud-Ritouret : Ritouret semble local mais on lui adjoint le nom de la salle de spectacles.

    Patinoire-Barradels : idem (languedocianisme il semblerait).

    Grand-Noble : oc.

    Place-Georges-Brassens : le Sud a deux idoles, Jaurès qui a pontifié, Brassens celui qui a chanté les imbéciles qui sont nés quelque part.

    Andromède-Lycée : on croirait un nom de résidence Bouygues ...

    Beauzelle : ouf !

    Aéroconstellation : ridicule mais enfin, je dois être le seul à le penser ...

    Au final, comme je l’indiquais plus haut, le bilan est plus contrasté sur cette ligne, le contexte de l’urbanisation expliquant cela.

  • Marengo SNCF : nom donné au quartier derrière la gare Matabiau.
    Par contre je ne connais pas l’ancienneté de ce nom. Faudrait demander aux vieux toulousains.
    Mais le site du collège du quartier nous rappelle que Marengo est le site d’une victoire napoléonienne en suisse italienne...
    Perso j’aurais préféré Matabiau.
    Pour le côté couleur locale on aurait été servi ;)

    Compans et Caffarelli : héros de guerre locaux, généraux dans les armées ... napoléoniennes (encore !).
    Le quartier de Compans-Caffarelli (centre de congrés, palais des sports, jardins) a été construit dans les années 70 sur le site d’une ancienne caserne militaire portant ce double nom.

    Jeanne d’Arc : place éponyme au dessus de la station, où se trouve une statue de la pucelle et accessoirement un noeud important du réseau de bus.
    On a beau être fier de ses racines, Toulouse fait aussi partie de la France. Donc si 1 nom sur 40 n’est pas purement local ça me gène pas perso.

    François Verdier : tout le monde sait qui c’est à Toulouse. En tout cas ma génération.
    Jurisprudence ’on nous a saoulé à l’école, puis au collège, puis au lycée, avec la résistance pendant la seconde guerre mondiale’.

    Saint-Michel-Marcel-Langer : nom alourdi inutilement, je suis d’accord.

    Saint-Agne-SNCF : Je pense pas que le ’SNCF’ soit inutile. Ça indique aux estrangers que y’a une connection au réseau SNCF à cette station.

  • Sur Compans-Caffarelli, certes, des héros locaux, mais en toute occasion, je suis plutôt d’avis de remettre au goût du jour les anciens noms des vieux cadastres, comme un acte de résistance face au monde officiel français avec ses grands hommes, ses abstractions, ...
    Ainsi, la borde "Le Béarnais", qui a donné son nom à une rue du quartier, aurait pu avec bonheur donner son nom à tout ce nouveau quartier situé sur l’ancienne caserne.

    Pour la même raison de refus de l’officialité française, il faut se débarrasser de Jeanne d’Arc qui n’a aucun rapport avec Toulouse de manière générale, c’est l’ancienne Place Matabiau de toute façon, la gare ne porte ce nom que du fait qu’elle se trouve dans cet ancien faubourg.

    Pour Saint-Agne, un petit logo SNCF sur les cartes du métro (qui sont mal foutues à Toulouse) aurait suffi. Quant à Marcel Langer, c’est lourd !

  • Nom de la propriété où se trouvent actuellement la cité et la station : Les Reynier était des juristes toulousains du XVIes d’où le nom de l’endroit.


Un gran de sau ?

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