La vision territoriale du président Macron est quelque peu illisible : au fond, il est un seul fil rouge, c’est celui de la maîtrise des comptes, ce qui est pour le moins injuste tant les collectivités ont hérité de compétences étatiques déficitaires (dépenses de solidarité, dépenses de réfection, ...). Ce n’est pas vraiment leur faute si elles ont été contraintes de recruter ces 15 dernières années, même s’il y a eu abus.
Dans cette optique, pas de redécoupage : nous en resterons aux immondes 13 grandes régions. Aux autres étages, fusions en tout genre : fusion des communes vers les intercommunalités, nous nous y attendons, c’est la politique depuis une vingtaine d’années. Mais également désormais, fusion des départements !
Qu’en penser ? Il est une bonne chose que les métropoles ne chevauchent pas les départements. L’idée de remettre en cause la carte territoriale, même par le biais de fusions de l’existant, peut permettre quant à elle l’émergence d’entités qui iront dans le sens d’une reconnaissance du fait gascon, qui transcende la seule échelle d’un département. Mais la fusion de départements entre deux régions distinctes sera-t-elle possible ? C’est largement douteux.
C’est donc, pour moi, l’inquiétude qui prédomine. De la même manière que le principe d’une grande région qui va des Pyrénées aux portes de la Touraine a pu être entérinée en quelques discussions sur un bout de table à l’Élysée, je pense que nous irons vers d’autres horreurs de ce genre, en matière de fusion de communes et de départements.
Sans parler des symboles identitaires : l’effroyable commune de "Val de Virvée" en Nord-Gironde, née en 2016 de la fusion d’Aubie-et-Espessas, Saint-Antoine(-d’Artiguelongue) et Salignac me semble un signe avant-coureur de ce qui nous attend : la victoire totale de la poésie administrative française, le branding le plus minable.