J’aimerais détailler les aspects techniques qui sont derrière la réalisation de la carte de Gascogne qui m’a été commandée en 2019 par Halip qui en a conçu le contenu. Pour que l’on mesure la lourdeur de la tâche.
Carta navèra de Gasconha
Elle a nécessité 2 logiciels (gratuits) : QGIS et Inkscape.
Etape 1 : import ou création de couches vecteur sous QGIS
– importer des couches "limites communales" et "réseau hydrographique" (Adour-Garonne + Bidasoa) pour la France et l’Espagne à partir de données en accès libre (fichiers très lourds qui ralentissent le traitement, mais le fichier "limites communales" est supprimé une fois la carte faite)
– supprimer tous les cours d’eau de niveau inférieur ou non souhaités, et raccourcir tronçon par tronçon les cours d’eau qui dépassent trop (Dordogne,...)
– créer la couche des points de communes avec leur nom gascon/basque/etc. (avec un code différent pour gascon et non-gascon)
– créer les couches "Novempopulanie", "Duché de Gascogne" "Gascogne d’ancien régime" et "Gascogne linguistique" manuellement (car une forte différence de résolution entre les limites communales France et Espagne empêche de fusionner les fichiers, à moins de supprimer et faire coïncider plusieurs centaines de sommets de polygones), en prenant garde à ce qu’elles se superposent exactement lorsque c’est le cas
– lorsque lesdites couches suivent un cours d’eau, simplifier sommet par sommet la géométrie du cours d’eau pour faire coïncider avec les frontières
– créer manuellement la couche des étangs, ainsi qu’une couche "fond bleu" pour l’océan
– créer la couche des reliefs et vérifier leur localisation sur Géoportail, et ici ou là pour ceux du côté espagnol
– importer les couches représentant le relief (MNT "modèle numérique de terrain")à partir de données en accès libre, soit 1 fichier (très lourd !) pour toute la France, et 3 fichiers pour les provinces espagnoles concernées
– passer des jours à se casser la tête parce que les MNT espagnols sont dans le mauvais système de coordonnées géographiques et sont décalés à plusieurs 100nes de km au sud de là où ils devraient être
– tâtonner afin de trouver la gamme de teintes la plus adaptée pour représenter le relief, et faire plein de manips afin que les couleurs des 4 MNT coïncident parfaitement
– afficher les étiquettes (noms de communes et de reliefs) en choisissant la police et la disposition adéquates
Etape 2 : composition de la carte pour export
– ouvrir un "composeur d’impression" sous QGIS et y faire apparaître la carte
– déplacer les points "communes" et "reliefs" afin d’éviter tout chevauchement de texte, et recommencer cette opération des dizaines de fois avec le MNT qui fait ramer l’ordi
– insérer l’échelle et la légende
– exporter la carte obtenue au format .png (ce qui est long), m’apercevoir qu’il y a encore des chevauchements, et recommencer l’opération précédente (ad libitum)
Etape 3 : vérifications et ajustements
– transmettre à Halip
– recevoir les corrections à apporter sur les noms et localisations de communes et reliefs, les tracés des frontières
– proposer également des corrections sur les noms de communes et en débattre avec Halip ; demander l’avis d’autres personnes (Tederic, Bruno Sanchez-Arrazau...)
– faire les corrections en vérifiant qu’il n’ y a pas de chevauchements
– tracer manuellement le cours supérieur de la Bidasoa car l’institut géographique espagnol ne l’appelle pas Bidasoa donc il avait été supprimé
– exporter en .png ; si chevauchements, recommencer
– recevoir des corrections plusieurs fois par semaine et répéter les manips à chaque fois
Etape 4 : mise en forme sous Inkscape
– importer la carte et la redimensionner à la taille souhaitée
– insérer les noms de cours d’eau, d’étangs et de l’océan
– insérer les noms de parçans en choisissant la taille et la localisation adéquates,
(NB. à chaque fois qu’on veut déplacer un nom, c’est le fond de carte qui se déplace)
– importer les blasons de provinces, ajouter les noms dessous et aligner le tout
– importer le blason de Gascogne qui se trouve sur un fond blanc ; essayer tant bien que mal de remplacer le fond blanc par du bleu avec un outil spécial
– insérer le titre et les crédits
– faire vérifier à Halip sur la base de captures d’écran
– recevoir de nombreuses corrections et les effectuer, non seulement sous Inkscape (déplacer des noms de parçans) mais aussi sous QGIS ! (notamment replacer correctement quelques dizaines de points "communes" placés du mauvais côté des rivières, en "épluchant" Géoportail, ou encore modifier la légende)
– à chaque ensemble de corrections faites en retournant en arrière sous QGIS, ré-exporter en .png en vérifiant l’absence de chevauchements, puis ré-insérer sous Inkscape, puis re-redimensionner...
– exporter en .pdf et au format image une fois que tout est enfin terminé
Chaque couche vecteur est associée à 5 fichiers. Au total, cela a nécessité, si je ne me trompe pas :
– 2 couches préparatoires, soit 10 fichiers
– 10 couches vecteur "visibles", soit 50 fichiers
– 4 couches raster MNT
Sans compter tous les fichiers blasons, captures d’écran, essais de cartes intermédiaires et bidouillages de MNT...
Le poids du fichier .qgs (le projet QGIS) : 256 Ko
Le poids du fichier .png exporté à partir de QGIS : 12,3 Mo
Le poids du fichier .png final : 16,2 Mo
Le poids du fichier .pdf final : 3,98 Mo