- Tederic Merger

en graphie alibertine :
(lo) Bastard

Prononcer "(lou) Bastart".

Vos commentaires

  • Le 10 août à 22:32, par VERDIER Gilles (lo) Bastard

    Un bastard.

    Le nom de cette bâtisse me fait penser à l’histoire mouvementée de ce mot.

    Borc / bòrt / bòrd / bordat : désignent en ancien gascon, en occitan languedocien, en catalan « le bâtard », mais aussi le rustre (« un bordàs » désigne le montagnard lozérien !).
    Etymologie : latin vulgaire « burdus » = la mule.

    Pour «  bâtard  », c’est plus compliqué.
    Le mot apparaît au XIème siècle en français et en occitan.
    Le mot « bast » désignait en ancien français l’enfant illégitime mais reconnu d’un noble.
    O. Bloch y voit une origine germanique :
    • soit « *bansti » = grange (né dans la…),
    • mais plus probablement (de par le rang de l’enfant reconnu) le germanique « *banstu » = mariage avec une seconde femme.
    Pour Joan Coromines, l’étymologie est plus imagée si on peut dire :
    lo bastard est composé de « bast » et du suffixe dépréciatif -ard. Il donne à « bast » la signification d’ « espèce d’hallebarde » et pour lui on est dans l’allusion picaresque et injurieuse du pénis géniteur ! Pour ma part je n’ai trouvé nulle part une arme dénommée « bast ».
    L’explication étymologique d’Henri Polge (Via Domitia XX-XXI 1978) est bien plus convaincante.
    Il rappelle l’étymologie imagée de Gaston Paris : « …engendré sur un bât » pour la démonter rapidement. Cette explication supposerait une relation sexuelle non consentie dans une position insolite et inconfortable tout à fait improbable.
    Par contre il retient l’idée du « bât » pour revenir aux origines de ce mot :
    Gascon :
    la basta : l’ajonc, la tuie, les branches d’essartement….
    bastar : faufiler
    un bast : le panier porté à dos de mulet fait à l’origine en « basta » tressée.
    Dans l’imaginaire populaire (et souvent en réalité), les amours clandestines se déroulaient souvent sur couche végétale :
    • les paillards « paillardaient » sur la paille..
    • le jonc était la base des jonchées abritant ces amours…
    • « la basta » servait donc de couche et le « bastard » serait le fruit de ces amours.. ;
    Du même tonneau, Henri Polge nous donne « lo sebenc » = l’enfant de la haie en occitan médiéval, « sasiko » idem en basque, « el bardaliego » idem en Cantabrie, « o filho dos ervas » = le fils des herbes en portugais du Brésil.
    On a donc un joli choix d’étymologies bien imagées…

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