Mots

tànher

français : toucher, appartenir par le sang, la race, concerner

Un verbe pratiquement oublié : TÁNHER (tagne) = être apparenté.
Nou tangn pas arré. = ils ne sont pas parents.
[Francis Marsan]
Palay :
Multidiccionari francés-occitan


 atàgnẹ, tàgnẹ : Toucher ; appartenir par le sang ; la race ; concerner ;
 tàgnẹ-s, se toucher par la parenté ; revenir à. Que-s tàgnẹn per la may, ils sont parents par la mère ; lous dus cams que soun tagnéns, les deux champs se touchent ; qu’ou se tagn plâ, cela lui revient justement, c’est bien fait- ! Il ne l’a pas volé- ! N’ey pas à qui-u se tagn qui bién toustém lou boû, ce n’est pas à qui la chose revient qu’elle échoit toujours (Yan Palay) ; tagném se plus que de besîs, soyons unis, attachés (les uns aux autres) plus qu’en qualité de voisins (Navarrot).


 

montjòia

français : borne ou édifice en bord de route, à finalité religieuse...

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« mounjoje, mounjoye sf. – Montjoie. N. de l. Bien que l’on ne sache pas exactement à quoi se rapportait ce t., on croit que les mounjoyes étaient des espèces de bornes sur les chemins de grands pèlerinages, constituées par des pierres ; chaque pèlerin en passant jetant une pierre, le tas prenait de grandes dimensions et devenait un mont. Aujourd’hui, on appelle encore mounjoyes, de petites constructions en maçonnerie, placées au bord des chemins, et renfermant une statuette de saint ou de sainte. »


 

jòia

français : joie

Prononcer "jòyo", "jòye"...


 

hasenda, fasenda

français : besogne, domaine

Pron. "hazénde"...
Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« hasénde,-dre sf. – Besogne, action, occupation ; domaine (vieux) »
Tresor dóu Felibrige :
« FASÈNDO, FASENDO s. f. Affaire, besogne, industrie, occupation ; ferme, petite métairie, en Agenais »

hasendèr, hasendèra :
Palay :
« hasendè,-re : Ouvrier,-ère ordinairement payé en nature ou prenant une partie de la récolte et une part en argent »


 

emparei, emprei

français : encorbellement

Wikipédia :
« En maçonnerie, « encorbellement » et « assise en encorbellement » désignent toute saillie qui porte à faux au nu d’un mur, formée par une ou plusieurs pierres posées l’une sur l’autre, et plus saillantes les unes que les autres. »


 

pedanh

français : lieu, halte de repos pour les bêtes

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« pedàgn,-e s. – Piéton,-ne, commissionnaire (vieux). N. de p. Lapedagne ; à Nay, chiendent. En As., pedagn, lieu, halte de repos pour les bêtes »


 

mica

français : mique (mie, miche, boule de farine cuite à l'eau, ancienne pâtisserie...)

Prononcer "mique", "mico" (avec l’accent tonique sur mi !)...
Le mot est passé tel quel en français régional. micassèr = qui aime la mie, les miques

plora-mica(s) (ploure-mique(s)) : pleure-miche(s), donc pleurnicheur !


 

rostir

français : rôtir

Pron. "rousti".


 

balòha

français : flocon de neige

Que nèva… Las balòhas que virolejan….
Il neige... les flocons voltigent...

En gascon de Saint Sever de Rustan, « las balòhas » sont les flocons de neige. Ce joli mot est employé dans la plaine et les coteaux de Bigorre et du Rustan.
En montagne de Bigorre et Aure, on dit « eras talabardas » ou « eras pelaucas/perlaucas ».
Pour la boule de neige, on dira selon les endroits « ua masserata / massaròta / massaròca ».

Etymologie.

En Comminges et en Ariège, «  las balòhas, bolòfas… » sont les balles de céréales… et il s’avère que c’est le sens premier de ce mot gascon.
L’étymologie n’est encore qu’hypothèses.
Pour le mot français « balle (de céréale)  », l’origine divise les spécialistes.
Pour Albert Dauzat, « balle » viendrait d’un mot gaulois «  *balu” remontant à une très ancienne racine indo-europénne significant “gonfler, bouffer, enfler”… Ce mot a donné le gaulois “bulga” = sac de cuir, le gallois “bùl” = gousse, l’ancien français “baler” = vanner…
En espagnol, le chaume se dit “bálago” d’origine celtibère.
Pour lui, l’hypothèse que l’a. fr. "baler" = vanner soit le même mot que l’a. fr. "baler, baller" = danser (du latin populaire ballare) ne s’explique pas si l’on considère toutes les formes dialectales.
Pour d’autres (Bloch, von Wartburg), au contraire, l’origine de «  balle de céréale » et de « baler  » = vanner est l’ancien français « baller » = danser (du latin populaire ballare) avec pour origine le mouvement qu’on fait en vannant.

Pour les régions pyrénéennes, Joan Coromines nous dit lui aussi que l’étymologie de « balòha » = flocon de neige doit être recherchée dans la famille des mots désignant la balle de céréale.
Pour lui, malgré les apparences, les mots « bòla, balòha… » ne sont pas apparentés aux mots de la famille de boule (latin bulla).
Il nous dit qu’en catalan dialectal montagnard, le mot « bolfa » = balle de céréale. Le f se retrouve côté français directement dans "las bolòfas" ou passé au h dans "las balòhas". Ce mot viendrait d’un *bólha, mot pré-roman ibéro-celtique (apparenté sûrement à « *balu, bulga ») … Il est donc plutôt d’accord avec A. Dauzat.
Il note aussi une relation probable avec le nom catalan « una volva » = un brin, une petite particule…mais aussi = un flocon de neige !

On a donc, dans les Pyrénées, pour le mot « balle de céréale » les mots de cette famille suivant :
Eras bòlas (Comminges, Aran..)
Las bolòfas, las bològas (Comminges, Ariège)…
Las bolfas (Pyrénées catalanes)
Eras balas (montagnes de Bigorre)
Las balas (Gers)
Lo balèr = bala + suffixe -èr (coteaux du Rustan) .
Las balòhas, las balòvas (Comminges, Ariège)…

Si le mot «  bala » peut admettre les deux hypothèses étymologiques (celte *balu ou latin ballare), c’est plus difficile pour les autres mots « bòla, bolòfa… » qui ne s’expliqueraient que par l’hypothèse celte.
Pas d’affirmation donc pour ces étymologies.
Ce qui peut être assuré, c’est que le gascon de Bigorre a spécialisé le mot « balòha » pour nommer uniquement le flocon de neige. On a donc un glissement de sens de « balle de céréale qui vole au vent » à « flocon de neige » … Même glissement de sens pour le catalan « volva » qui signifie « brin, filament » mais aussi « flocon de neige ».


 

tela

français : toile

Pron. téle, télo...


 

amagar

français : envelopper, couvrir avec soin, cacher, réchauffer, abriter, thésauriser

[Tresor dóu Felibrige]
Multidiccionari francés-occitan


 
 

acès

français : abri

Ce mot existe aussi en occitan languedocien. Il vient du latin « accessus » = arrivée, approche. C’est donc le but qu’il faut atteindre pour être à l’abri !


 

manèir, manèira

français : familier, apprivoisé, de bon accueil, privé, domestique

Adjectif.
Prononcer respectivement "maneÿ", "maneÿre"... (masculin, féminin)
Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« manèy,-èyre (L.) adj. – Familier, apprivoisé, de bon accueil, privé ; domestique. Syn. amèche. »
Le "L." signifie landais pour Palay.


 

guindolh

français : griotte

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« guindoùlh sm. – Griotte, espèce de cerise, au fig. petit nigaud, niais.
guindoulhè sm. – Griottier. »


 

hedar, hedir

français : puer

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« hedà,-dì v. – Puer (vieux). Le Hédas, ruisseau de Pau. »

Ce verbe a donc deux variantes, dans des groupes de conjugaison différents : une en -ar, l’autre en -ir ; comme le r final ne se prononce pas, leur infinitif se prononce respectivement "hédà" et "hédí".


 
 

quera, quer

français : rocher

Mot présent en toponymie du Couserans. Du préroman ker (rocher).
quer, qui apparait en toponymie du Couserans (parfois écrit "ker" et aussi "quair" ou "cair" !) est manifestement la forme masculine de quera ; comment l’écrire en graphie alibertine, sachant qu’un r final n’est normalement pas prononcé, mais qu’il semble bien l’être, d’après les attestations toponymiques ?

Noms damb "quera, quer" :


 

aubiga

français : friche

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« aubigo (Magn.) sf. – Friche. Syn. bousigue. »


 

porcatèr

français : marchand de cochons, de porcs

Pron. "Pourcatè".


 

que pòt anar

français : ça peut aller

Pron. "que pot anà"

Noms damb "que pòt anar" :


 

reasserut, reassedut, reasserat

français : mal foutu (pour le bétail)

"Aquesta prauva vaca qu’ei reasseruda…"

En gascon du Rustan, un vieil adjectif qualifie le bétail souvent vieux dont la courbure du dos présente une concavité anormale : « qu’ei reasserut ».
Dans certaines familles, on dit aussi « ua vaca reasseduda ». Il s’agit d’un glissement r > d, ces deux sons étant très proches dans une zone à fort rhotacisme.
Dans le Palay, cet adjectif n’est connu que sous la forme « asserat/asserut » avec comme définition : ensellé, bête dont l’échine est creusée en forme de selle.
Le dictionnaire Per Noste donne en plus la forme : reasserat-ada = ensellé, proche de celle du Rustan.
L’équivalant français est bien l’adjectif (vieux et rare) : "ensellé" = Qui a le dos concave comme le siège d’une selle, en parlant d’un cheval.
Le catalan est très proche du français : "ensellat", du verbe ensellar = seller.
Etymologie.
La racine gasconne « la sèra » = la selle qui donne le verbe "serar" = seller et "asserar" = enseller.
La préfixation re- (et non arr-  ; cette forme est présente dans certains mots du Rustan : rasim, rebòhi…) indique ici par renforcement l’intensité de la déformation.
La terminaison en -ut dans le Rustan au lieu de -at (mentionnée dans le Palay) est étrange car le verbe est bien toujours serar et asserar. Il semble que pour les rustanais cette terminaison ne soit plus la marque du participe passé, mais plutôt le suffixe marquant la notion de « plein de… » comme dans pelut, brancut, ventut…


 
 

aròu

français : rond, cercle...

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« aròu sm. – Rond, cercle, circonférence, ensemble de gens ou de bêtes en groupe, en cercle ; tas affectant plus ou moins la forme d’un cercle, d’un rond à la base ; halo, auréole, limbe. »


 

dequé

français : avoir, bien, aisance, fortune

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« avoir, bien, aisance, fortune »
de que = de quoi ; avoir de quoi...

Noms damb "dequé" :


 

destanader, destanadèra

français : action de dépouiller le maïs, lieu où on le dépouille

Palay :
« destanadé,-re s. – Action de dépouiller le maïs, lieu où on le dépouille. » desperoquèra, despeloquèra = action de séparer l'épi de maïs de ses feuilles, lors de soirées conviviales

Souvenirs : lou destanadé ou le dépouillage du maïs


 

quintan, quindan

français : pli de terrain, creux, ravin

Lespy :
Multidiccionari francés-occitan

"quintan" LAFITTEJann [Forum Yahoo GVasconha-doman 2006-09-19 n° 7104]

« QUINTAA (Montaut), Quindaa fém. pli de terrain, creux, ravin : Une petite quindaa qui es debat lo camii. ARCH. Un petit creux qui est en contre-bas du chemin. »


 

truvèrs, travèrs

français : escabeau, travers, trépied

Pron. "trubès"
Per Noste :
Multidiccionari francés-occitan

« truvèrs m. escabeau, travers. »


 

gelisa

français : genêt des teinturiers

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« gelisè sm. – Genétière ; n. de p.
gelise sf. – Genêt des teinturiers ; nom de rivière. »


 

variconha, varicava, varicomba...

français : ravin, précipice

Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« baricabe, baricoumbe, baricougne, baricàudo (G.), baticoumbe sf. – Ravin, fondrière, précipice. Qu’ey tout coumbes e baricoumbes, ce n’est que combes et ravins. »