Bidart / Bidarte
La tour de guêt de Koskenia / Bona anada ! / Boune anade !
2017 sera une année très importante pour la Gascogne : l’élection présidentielle dira ce qu’il en sera de la réforme territoriale initiée par le président sortant, même s’il ne s’agira pas là de la thématique principale de la campagne, ne nous leurrons pas.
Les élections législatives qui suivront devraient être pareillement passionnantes et nous ne manquerons pas d’interroger nos futurs élus sur les thématiques qui nous intéressent : aménagement du territoire, expression culturelle locale, urbanisme, politique linguistique, ...
Dans tous les cas, Gasconha.com sera attentif, comme il l’est depuis des années, aux évolutions à l’œuvre. L’année écoulée a montré notamment un retour intéressant de la Gascogne et du fait gascon comme leitmoitiv, dans des territoires délaissés, hors les grands axes métropolitains. Il se passe quelque chose dans les villes moyennes et les campagnes en voie de périurbanisation, comme un rejet d’un modèle à bout de souffle.
A bout de souffle, le mouvement occitaniste l’est aussi, lui qui n’a pas même su préserver des concepts qu’il avait pourtant élaborés : l’Occitanie n’est plus aujourd’hui, avec l’appui des médias, que la grande région de Toulouse et Montpellier. Parallèlement, l’Aquitaine n’est plus notre entre-soi ouest-gascon, auquel l’on avait ajouté les Périgourdins. Toutes les cartes identitaires sont brouillées, et dans ce bazar, l’urgence, plus que jamais, est au retour des concepts simples, ancrés sur une "réalité encore réelle" : un bassin de vie, une langue, une culture.
Garonne-Pyrénées-Atlantique, notre triangle.
La Gascogne n’a jamais été autant une demande que depuis qu’elle se trouve désormais définitivement écartelée entre deux métropoles, Bordeaux et Toulouse, pour laquelle elle n’est qu’un hinterland parmi d’autres, et souvent parmi le plus délaissé.
D’autres thématiques ne manqueront pas de nous agiter, et d’ores et déjà, je fais allusion à l’intercommunalité unique basque. Nous aurons l’occasion d’en débattre, mais le fait qu’un outil administratif se trouve quelque peu détourné pour d’autres motifs que ceux que la loi instaure, n’est pas sans intérêt (l’intercommunalité est vraiment une solution d’avenir pour retrouver les pays) ni sans danger (comment est-il possible d’entériner la coupure de l’agglomération de Bayonne d’avec son hinterland landais, qui lui est historiquement indissociable ?).
De quoi discuter longuement, toute l’année, tout en nous émerveillant, comme depuis les débuts de ce site, de la beauté de nos maisons, de nos paysages, de nos lòcs, en discutant de notre ancienne langue romane, de plus en plus rare dans l’espace public.
Et c’est sur cette image de la tour de guet de l’atalaye de Kosquénia, sur le territoire communal de Bidart, en Labourd, que je vous souhaite, à toutes et à tous, une belle année 2017 ! Kosquénia, "chez le Gascon" en basque, comme un symbole de dialogue avec une identité, voisine, si forte que parfois, c’est à travers elle que certains revendiquent désormais une appartenance locale.
Bona anada !
Boune anade !