Bordeaux / Bordèu

Mérignac


 

Maison paroissiale des Ardillos / Ostau paropiau daus Ardilòs (Ardilós ?) / Oustaou paroupiaou daous Ardilòs (Ardilous ?)

en graphie alibertine :

Ardilòs
Voir un début de discussion sur ce nom ici. Une hypothèse : que les noms (...)

argèla, ardila ? / argile

Prononcer entre "argèle" et "argèlo". Un "argelar" (ne pas prononcer le "r" (...)

Ardilós
Prononcer "Ardilous". Voir Ardilòs et Ardilosa.

argèla, ardila ? / argile

Prononcer entre "argèle" et "argèlo". Un "argelar" (ne pas prononcer le "r" (...)


Les endroits argileux, je pense. Je ne crois guère en un suffixe aquitanique, dans ce cas.
[Dàvid]

A rapprocher d’Ardilouse (Ardilosa) et Argélouse (Argelosa).
Le -os final n’est probablement pas aquitanique (encore qu’on a bien "Saligos", "Bernos", donc des noms avec une mot gallo-roman et ce suffixe aquitanique).
Je vois deux explication non aquitaniques :

 suffixe -os, comme dans "gelos" (jaloux), correspondant au suffixe français -eux ; la graphie ancienne aurait été maintenue alors que la prononciation est depuis des siècles en "ous" (donc cas rare, mais qui a été envisagé pour d’autres noms), ce que la graphie alibertine note "ós".

 ancienne terminaison -òus avec disparition de la diphtongue, cas qu’on observe dans des noms comme "Pujos"...
[Tederic]


 

Grans de sau

  • C’est bien laid... Mais c’est aussi la Gascogne urbaine d’aujourd’hui !

  • Il n’y a de gascon, ou plutôt de landais, que l’espace ouvert et un peu arboré, qui rappelle un airial.
    Pourquoi est-ce laid ?
    Pauvreté du matériau, absence d’ornement, absence de recherche esthétique (même avec des formes simples, on peut faire mieux), absence de clin d’oeil au contexte régional et local (on pourrait être en Afrique du Sud !)...
    Finalement, beaucoup d’absence et de manque. La richesse de l’homme n’y est pas, Dieu non plus peut-être, mais sur ce dernier point, je suis peu compétent.

  • Un bon point, totun... : la barrière blanche, simple comme de l’art moderne, et déjà datée de plusieurs décennies, ce qui peut déclencher en moi un attachement nostalgique.

  • Peut-être parce qu’il s’agit des totems de mon enfance, j’aime assez cette architecture de pré-fabriqués années 60 de banlieue résidentielle.
    Eglises, écoles, mairies, salles de sport, ... Un peu sur le même modèle partout, beaucoup d’espace, de parcs arborés, étonnante modestie du bâtiment qui ne dit plus ce qu’il est, qui ne cache plus le matériau.

    Ce sont des endroits qui se voulaient agréables à vivre, surtout qui ne détruisaient pas les résidus de l’ancien monde rural auquel il se greffait, puisqu’en effet, la disposition en airial des bâtiments tolérait fort bien le métissage du vieux et du neuf.
    C’est souvent un échec notamment du point de vue de l’isolation (en période de canicule, il vaut mieux être dehors) ou de l’utilisation optimale du territoire.

  • A propos d’Ardillos : en languedocien, il existe également "Bedos(se)", "Ga(r)rosse" (cf Jarousse en Limousin), ...
    On ne peut que supposer que le passage de [o] à [u] a été progressif, ne se généralisant que tardivement (en tout cas, en gascon, de nombreux traits en font état).

  • Après lecture de vos réflexions, pourquo avoir choisi le o avec accent grave ? laissons-le sans accent et aux gens de déterminer comment le prononcer, non ?

  • Moi aussi, je suis enfant d’une architecture de zone péri-urbaine, autorisant une certaine épuration des lignes, des masses et des couleurs.
    En soi, le côté cubiste de ces quadrilatères blancs entrecoupés de lignes bleues perpendiculaires n’est pas laid.
    Ce qui me prive de tout ressenti devant cette construction, ce serait plutôt l’impression de négligence et de "bon marché" presque "récup" que l’on ressent quand on est en face (l’effet obtenu n’était certainement pas recherché).
    J’y éprouve aussi la sensation d’une forme de résignation architecturale : les banlieues, la fin du XXe siècle ne peut qu’être géométrique, terne, passe-partout et "cheap"...
    Il y a, en subconscient, un manque de respect, dans la mesure où l’architecte ne semble pas avoir voulu même chercher à dépasser cela, dans cette petite église réservée principalement à des gens issus de l’immigration (portugaise surtout) et de milieux socio-professionnels très modestes.

  • Ca me met bien moins en colère que le néo-provençal. J’ai même une certaine tendresse pour ça. Il ne manque plus que l’Aronde, la Dauphine ou la 203 garées devant.
    Au fait, vous voulez une photo de MA 203 ?

  • Ardilòs et non Ardilhòs.

    Cela me fait aussi penser au mot bedòs qui désigne une personne qui zézaie et qui a évolué vers bedós (attraction des mots en -ós ?). Cf. FEW 22/1, p. 157.

  • Le double ll (noté lh en alibertin) serait donc injustifié.
    L’IGN écrit "Ardilos" mais je ne trouve pas d’attestation du nom sur des cartes plus anciennes.
    Geneanet donne à la fois des attestations anciennes de "Ardilos" et de "Ardillos" à Mérignac, comme nom de famille.
    Gasconha.com a déjà les formes normalisées Ardilèir et Ardilosa.
    D’accord pour mettre Ardilòs dans le nom du lieu. Je vais faire le changement.
    Un bocinòt de la toponimia de Merinhac, Bordalés Dàvid

    Autre chose : est-ce "Les Ardilos" ou "Ardilos" ? Quand on cherche l’origine des noms, ce genre de question a son importance...

    Quant à la terminaison os, un débat est engagé plus haut, dans le corps de la fiche et dans les grans de sau #5 et #6.
    Ce pourrait être un reste de notation, voire de prononciation médiévale, pour une prononciation que nous notons "ous" en français.
    Dans ce cas, ce serait en fait "Ardilous", masculin de Ardilouse/Ardilosa. Ardilós en graphie alibertine qui, nous le savons, renoue avec la graphie romane médiévale...

  • Je pense que c’est ’’Les Ardilos’’, c’est-à-dire ’’le lieu où habitait la famille Ardilos’’. Par contre, l’hypothèse que cela aurait été prononcé comme ’’Ardilous’’ au Moyen Age me semble étrange ; nous sommes influencés par la norme alibertine mais je ne vois aucune raison pour que :
     un géomètre du cadastre napoléonien ait noté ’’Ardilos’’ en entendant les autochtones dire ’’Ardilous’’
     un nom anciennement prononcé ’’Ardilous’’ soit devenu ’’Ardilos’’ par attraction d’une forme écrite alors que les toponymes se sont transmis oralement.

    Pour moi, le patronyme Ardilos dont dérive le toponyme possède le même suffixe que Cudos etc.

  • N’est-il pas possible qu’un nom de famille noté Ardilos au Moyen âge en langue romane (et prononcé Ardilos ou Ardilous : on ne sait pas quand s’est fait le changement de prononciation s’il a eu lieu) ait continué à être noté "Ardilos" ou "Ardillos" quasi définitivement ?

    Il faudrait mener une étude approfondie en s’appuyant sur des textes anciens. Par Google books, je ne suis pas arrivé à grand chose pour l’instant.
    Mais sachant que les lòcs "Ardilous" et "Ardilouse" existent dans la région, il me semble que l’hypothèse d’un "Ardilos" variante graphique n’est pas à exclure.
    Une influence de la graphie alibertine n’y serait évidemment pour rien, mais une graphie médiévale conservée oui.
    Je n’ai pas trouvé le lieu Ardilos de Mérignac sur le cadastre napoléonien. L’as-tu vu, Gaby ?

  • Il y a quand même un mystère autour de ces finales en -os, qui semblent clairement issues du latin -osu, et non pas du basco-aquitain -o(t)z, et auraient dû aboutir, classiquement à -ous, face à -os.

    Pour accentuer le mystère, nous avons deux villages en Gascogne, l’un en Béarn, l’autre en Chalosse, qui sont Argelos, autrement dit un toponyme constitué comme Ardilos, sur une base parente qui signifie argile. Face à Argelouse, dans la Haute Lande, déjà mis en évidence par Tederic.

    NB : Il semble que Bedos en languedocien, avec o ouvert final, signifie bègue, y voir le bouleau est donc peut-être une erreur.

  • Tederic : si tu n’as pas trouvé Ardilos sur le cadastre napoléonien, c’est qu’il est d’origine plus récente et doit donc venir du patronyme. Il y a un livre sur les noms de rues de Mérignac que je me souviens d’avoir vu à Mériadeck, il faudra que je regarde, la réponse y est peut-être. En tout cas, une graphie médiévale conservée, cela me semble absurde, tout simplement parce qu’il n’y a pas vraiment de tradition écrite avant le cadastre napoléonien, me semble-t-il ; c’est l’oralité qui primait, et l’arrivée du cadastre a paradoxalement induit et fixé des déformations. Concrètement : si quelqu’un disait ’’damori aous Ardilous’’ à l’officier d’état civil ou disait ’’Ardilous’’ au bonhomme qui notait les toponymes pour le plan cadastral, où ces derniers seraient-ils allés chercher une graphie médiévale en transcrivant la parole de l’autochtone ?

    Vincent : que dit B. Boyrie-Fénié sur Argelos ? Mais pourquoi pas -otz ? Parce que les noms en -os<-otz ne sont basés que sur des noms de personnes de l’Antiquité ? -òus>-òs, que j’avais laissé tombé au début, serait aussi à creuser, encore qu’on ne trouve rien du genre *argilòu/*argilòl dans le FEW.

    • Ce que j’ai oublié de redire ici (je l’ai mis sur les noms de famille Ardilos.Ardillos), c’est que justement Ardilos et Ardillos sont attestés comme nom de famille à Mérignac bien avant le cadastre napoléonien.
      J’accepte volontiers que le lòc a pris le nom d’une famille, mais l’hypothèse que je fais est que ce nom de famille a conservé une graphie médiévale. N’y a-t-il pas d’autre cas ? J’en ai peut-être un tout de suite : Darroman existe bien comme nom de famille et a dû se prononcer "Darrouman" dans quasiment toute la Gascogne depuis longtemps. Il a donc gardé une graphie ancienne, médiévale peut-être.

  • A Saint-Lary (09), une femme du quartier "Anos" m’a dit que ceux du bourg prononçaient plutôt "Anous" et que ceux du quartier disaient plutôt "Anos".

    Il y a une instabilité qui a donc pu être constatée à l’intérieur de la même commune.

  • L’exemple de Darroman n’est pas bête du tout ! (et aussi Forcade, Lacommère, Fortens, Dunogué...) Mais ce sont des -o- prétoniques !

  • Pour avoir l’air de "gens bien", plus civilisés et moins patois, on veut franciser son nom : Forcade fait quand même mieux que Fourcade !
    Ensuite il est difficile de juger s’il on affaire à une francisation et ou une tradition graphique sauf si on a des écrits anciens.


Un gran de sau ?

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