Dans un e-mail daté du 08/11/2004 08:57:12 Paris, Madrid,
LAFITTEJann@wanadoo.fr a écrit :
Adixat a touts,
La mourt de Canèle que m'a raperat ûn passadjë dou Dictionnaire béarnais
ancien et moderne de Lespy, qui tournèy edita en 1998. Qu'ey au mout LOUP :
« <Tua et loup>. PR. B. Tuer le loup. Faire ripaille. En esp. « coger un
lobo », prendre un loup, est une locution qui s¹emploie aussi, comme
proverbe, pour signifier s¹enivrer
S.Palay y fait aussi allusion à l'entrée "loup" en classant cette
expression "Mt." qui pour liu signifie qu'elle (n) est employée (que) dans les zones
de la montagne gasconne en général ; je cite :
"(...) ; 'tuà et lopus, en MT., signifie faire ripaille ; sans doute se
réjouissait-on dans le temps quadn on avait pu tuer le loup ; (...)"
Pour ma part, autant j'ai entendu de nombreuses histoires d'ours, d'ourse(s)
et d'ourson(s) vécues par ceux qui les racontaient, autant les histoires de
loup relevaient beaucoup plus de la mythologie pour effrayer les enfants.
Quant à ripailler après avoir tué un loup ou un ours, au XIXè siècle : c'est
pour fêter un événement exceptionnel, justement ("encore un que 'XXX' n'aura
pas" ... )
Alors que les récits sur les ours étaient, eux, décrits à voix plus basse
comme s'il était possible qu'il y en ait un qui déboule 'd'en haut derrière' et
sans rire. Notamment ceux où quelque(s) enfant(s) imprudent(s) se
retrouvai(ien)t nez à nez avec l'ours et courai(en)t, dévalai(en)t la montagne se
réfugier à la maison sans s'être retourné(s), le souffle court.
Ou tel autre, plus malin ou chanceux ayant su se faire oublier par la bête
et avoir pu l'observer longtemps (une minute d'une telle expérience doit
valoir une éternité) et lors décrite avec force détails, le coeur battant à rompre
!
Jamais je n'ai entendu de haine ; mais de la peur, du respect.
Et le mouton enlevé de temps à autres comme faisant partie de ce que le ciel
donne et ôte à son gré, presqu'un élément naturel avec lequel il faut
compter.
A force de faire la pluie ou le beau temps par des moyens artificiels,
l'homme moderne, y compris les paysans (fussent-ils éléveurs, agriculteurs, etc..)
a fini par croire que tout était calculé à l'avance et donc le retour sur
investissement forcémént assuré. Et qu'aucun élément ou force extérieure ne
devait intervenir...
Quant à l'âpreté qu'un éléveur est prompt à manifester pour se faire
remboureser une bête, elle n'est pas un mythe.
Au fait Louis : n'as-tu jamais entendu parler de corneilles, de buses ou
autres rapaces venant dévorer le placenta d'un vache venant de veler ou d'une
brebis ? De jeunes agneaux étant amochés par des oiseaux et mourant en estive ?
Ou as-tu été berger virtuellement aussi ?
BSA