Pichoun et graphie Philadelphe Jean Lafitte [Forum Yahoo GVasconha-doman 2010-08-17 n° 10003]

- Jean Lafitte

Bonjour à tous,

En deux mots, comme Daniel Séré, je donne mon adhésion totale à Tédéric
Merger pour sa préoccupation devant la perte totale de "gasconité" aux
fêtes de Dax, Bayonne, voire peut-être Pau avec son Hestiv'oc… Equivoc !

Et aussi à Vincent Poudampa pour son excellente présentation des
idéologies derrière les graphies, le souci de communiquer avec le plus
grand nombre étant, lui aussi, une option idéologique, comme l'élitisme
qui réserve le savoir à une caste.

Sur pichon, enfin :
1 – Citation de Maxime Lanusse, De l'influence du dialecte gascon sur
la langue française, 1893, p. 38 :
« Mme de Sévigné n'a pas craint d'employer dans une de ses lettres (16
mars 1676), le joli mot de "pichon", bien plus tendre et plus gentil
que notre mol français "petiot" ».
Je rappelle que Mme de Sévigné résidait à Grignan dans la Drôme
provençale actuelle. On remarque qu'elle écrit "pichon" et non
"pichoun", reflétant une prononciation locale pas encore passé à "oun" ;
peu après, en Béarn, Fondeville écrivait "hou" (il fut), mais encore
"hon" (ils furent), passé depuis à "houn".
2 – Pour répondre à Daniel, à première vue, l'Atlas linguistique ne
donne rien qui ressemble à "pichoun" dans ses cartes du Vol. III n°
564 à 567 (enfant, bébé, garçon/fille et fillette) ; seulement "petit"
pour "bébé" en quatre points situés à moins de 40 km de la Garonne et
"petite (drolle)" pour "fillette" en quelques points de Gironde et
Lot-et-Garonne, encore plus proches du fleuve.
Dans le vol. IV (enquête complémentaire), la carte 1272 "dernier né"
donne [tyikoi] (chicoy / chicòi) à St-Jean-d'Illac au sud de la Gironde.
Le Dictionnaire du français régional de Pierre Rézeau situe le mot
français essentiellement en Provence (pitchoun) et Languedoc (pitchou).

petit = petitchicòi = petit
Enfin, je crois que notre ami Daniel se trompe en écrivant « "pechòt" prononcé [petyott] » : il n'y a aucune raison de noter un "ch", "petiot" étant un diminutif français de "petit" français, qui a perdu son -t muet dans la dérivation, tout comme en oc "sénher" dérive en
"senhet" (Goudoulin notamment).
Mais on a les dérivés gascons "petitét, petitoûn", etc. (voir Palay).

Hèt beroy,

J.L.

Un gran de sau ?

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