Chalosse-Tursan

Aire-sur-l'Adour


 

Sur la déviation de Barcelonne ... / Sus la desviacion de Barçalona ... / Sus la desbiacioun de Barçalouno ...


Enfin, la bretelle de Barcelonne est ouverte : elle permet de contourner Aire et de relier le Gers occidental à ce qui est pour partie son autoroute, l’A65.

Dans un monde idéal, Aire serait une jolie grosse ville landaise, dense, dynamique, riche d’un beau patrimoine historique, mais complètement intégrée à l’ensemble des Pays de l’Adour, entre Tursan, Béarn et Armagnac.

Ce n’est évidemment pas la réalité d’Aire qui depuis l’A65 a perdu son dernier charme, celui de l’animation du centre-ville. Encore une ville qui ne vit plus que du pavillon pas cher et des emplois aidés.


 

Grans de sau

  • Les choix autoroutiers et ferroviaires sont un exemple frappant de sabotage de la Gascogne.
    Je m’explique :

    Au lieu de trois autoroutes qui ont avant tout pour effet de renforcer l’aspiration métropolitaine, nous eûmes pu favoriser des voies rapides à 110, 90 sur le relief, moins coûteuses mais assurant plutôt la fluidité interne de notre territoire.

    Par exemple une Lourdes-Bayonne le long de l’Adour, une Pampelune-Orthez-Mont-de-Marsan, une Vielha-Saint-Gaudens-Auch-Agen, une Pau-Jaca etc...

    C’est la vie de nos villes petites et moyennes qu’il y a derrière, notre recentrage avec nos frères du sud. Notre indépendance. Et un modèle plus durable que celui des très grandes villes aux trajets pendulaires dépassant l’heure et aux rocades saturées.

    Ce serait un vrai projet d’avenir, original, pour tous les petits pays "deça-garonne".

    A force de négliger nos forces intérieures nous finissons par les diminuer.

    N’est-ce pas dommage ? Veut-on vraiment dépendre systématiquement de Toulouse et Bordeaux ?

  • Je plussoie, comme on dit maintenant sur internet. Bordeaux, je connais moins bien Toulouse, est devenue une pompe aspirante à bobos avec la gentrification quasi totale du centre ville. Ils s’attaquent désormais à Saint-Michel où l’apparition des boutiques, bars et restaurants branchés est un signe infaillible. C’est une ville esthétiquement belle mais qui, à mon sens, est de plus en plus sinistre, paradoxalement. Une ville tertiarisée à l’extrême où les échoppes, les petits métiers et commerces d’antan, la vraie vie sociale et la mixité, ont été remplacés par des boutiques de fringues et des restaurants de qualité souvent assez inégale. Elle se vide de sa substance et de sa vie pour devenir une réserve pour gens friqués alors que le petit peuple est renvoyé vers les marges de plus en plus lointaines de banlieues pavillonnaires rurbaines, avec leurs petits lotissements tous plus moches les uns que les autres. Les métropoles régionales sont devenues autant de petits Paris qui étouffent leur arrière pays. Bordeaux n’étaient plus gasconne depuis le XVIIIème siècle, et a été un des moteurs majeurs de la dégasconnisation, elle est maintenant l’ennemie de toute la Gascogne occidentale.

  • Bordeaux ,plus du tout gasconne et dès le XVIIIè siècle, ? Je renvoie au fil de discussion à ce sujet datant d’environ deux ans ;je doute qu’on puisse dire plus sauf à se répéter.
    Les métropoles,Bordeaux en particulier ,aspirant la substance de la Gascogne et de tout son arrière-pays et en devenant même l’ennemi ? il y a du vrai en partie ,surtout en ce qui concerne la substance humaine,la matière grise,etc ...Sans doute beaucoup moins de vrai si on se réfère à des flux économiques ou financiers : ces derniers vont à peu près tous directement via Paris ou Londres vers la pieuvre des « marchés financiers » .En matière économique plus généralement ,il faudrait analyser plus finement qu’en quelques lignes et ne pas retomber dans les affirmations brutales et généralisantes que furent celles de la seconde génération occitaniste (Robert Lafont avec « Décoloniser la France » par exemple).Non que tout y ait été faux d’ailleurs,loin de là …
    Ce qui me préoccupe actuellement alors que je me remets ,pour des raisons personnelles, à re-quadriller Bordeaux assez systématiquement et à y rencontrer beaucoup de gens,c’est que la pompe aspirante humaine ne se borne pas ou plus à sucer la substance régionale ,rôle à peu près normal d’une capitale après tout (je sens que je vais en indisposer plus d’un avec ce terme mais tant pis !).Ce que je crois constater c’est que cette pompe aspirante est de plus en plus transparente et que si elle aspire par le bas (aie aie aie ,encore une fois !) elle tend à rejeter vers le haut (Paris en attendant Londres,New York , Shanghai ou Hong Kong) ceux qui pourraient renforcer le tissu de ses élites .Déjà conditionnés par avance (accent,études) ceux-là visent bien plus naturellement une carrière et une vie parisienne que nous à leur âge qui le vivions comme un exil que nous espérions temporaire pour la plupart d’entre nous (temporaire il l’ a été pour certains,moins pour d’autres).J’ai l’impression que cet amour du pays qui suscitait en nous une incurable nostagie, quasi indépendante de notre degré de réussite sociale, est sur le point de fondre.Assimilation achevée, me dira Paul ou qui que ce soit d’autre et preuve que Bordeaux a définitivement trahi.Peut-être .Mais je ne crois toujours pas entièrement mort notre Bordeaux gascon .Et par ailleurs,je vois une raison à cette navrante hémorragie humaine en cours :malgré les prétentions claironnées à la métropolisation, à la modernité,malgré le TGV,Eurtalantique et Darwin, Bordeaux (idem pour Toulouse ?) n’a pas réussi à cristalliser d’importants éléments,fussent-ils symboliques, d’une fonction de capitale (et une « métropole » c’est bien une capitale,n’est-ce pas ?) :création culturelle, condensation et innovation muséale, ne sont pas au rendez-vous par exemple d’après ce qui me revient de divers côté et la liste n’est pas close.Entre autres raisons ,je pense,parce qu’on s’interdit de puiser dans le fond autochtone pour en extraire des pépites permettant après transformation que le peuple bordelais et au-delà,gascon,aquitain ,de s’y reconnaitre dans sa diversité .Au lieu de cela la boboisation abstraite et lointaine ,en effet : il n’est à présent de bon bec que d’ailleurs comme on nous le serine à longueur de chaines télé et de culture valable qu’arrachée à tous les enracinements !

  • Je viens de relire les grans de sau précédents... pas contradictoires, je trouve. Sauf sur l’affirmation de Paul que "Bordeaux n’était plus gasconne depuis le XVIIIème siècle"...

    Une grande ville comme Bordeaux est forcément plurielle : elle a été depuis longtemps un foyer de dégasconnisation par le haut, mais en même temps elle restait gasconne par le bas.

    Je continue à voir Bordeaux et Toulouse comme des points d’accès de la Gascogne au vaste monde !
    Ces deux villes sont encore modestes dans la catégorie des grandes villes européennes ; toujours très subordonnées à Paris...
    Qu’elles montent en puissance, ce n’est pas mauvais pour la Gascogne : avoir des capitales à sa portée, c’est bien.

    Mais la Gascogne doit avoir son destin et sa force propre !
    Au contraire des jacobins, et des néo-jacobins qui voient Bordeaux et Toulouse comme des petits Paris, j’aime le polycentrisme, la diversité, le libre jeu des territoires ; j’aime qu’une région ne soit pas soumise à une capitale, qu’elle ait plusieurs têtes et qu’elle puisse se les choisir... qu’elle développe sa "fluidité interne", suivant l’expression d’Artiaque.
    La Gascogne n’a pas à choisir entre Bordeaux et Toulouse !

    Quant à Aire : je vois un parallélisme entre son déclin et celui de la Gascogne.
     Aire (sur Adour) est centrale dans le triangle gascon.
     Aire a eu ses moments forts en même temps que la Gascogne (enfin, je ne me rappelle plus bien... Quiteria e tot acò...).
     Aire est coupée de Barcelonne par la frontière arbitraire entre "Aquitaine" et "Midi-Pyrénées" - mais il me semble que l’intercommunalité transcende cette frontière, et que certains conseils municipaux qui en font partie ont récemment exprimé des voeux pour la fusion des deux régions.
     Aire est désormais desservie par "l’autoroute de Gascogne" ; il faudra observer les retombées - celles-ci ne sont pas automatiques : une ville comme Langon est depuis longtemps desservie directement par l’autoroute sans que le bénéfice en soit évident.
    Nos élus jacobins auront du mal à comprendre qu’une "voie rapide Lourdes-Bayonne le long de l’Adour" aurait pu être un choix alternatif...

  • La desviacion qu’es obèrta e la vision dempuish la mia crampa de còishe non serà pas jamès mei la medisha… Los bruts tanpòc.


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